lundi 30 novembre 2020

Vendemia, nouvelle version


Il y a deux mois pile, je vous avais parlé de Vendemia du Domaine de Brin. Ce 2018 avait une (magnifique) acidité de dingue : aussi l'avais-je appelé le Savagnin rouge, le Duras gaillacois étant le rejeton du fameux cépage blanc jurassien. En 2018, il était associé à 20 % de Merlot. Sur 2019, l'assemblage change de façon conséquente, puisqu'on est à  67 % de  Duras,  27 % de Braucol et 6 % de  Syrah. Ces deux nouveaux cépages laissent un peu moins le Duras s'exprimer. Ce qui fait que l'on ne retrouve pas cette fabuleuse acidité. Cela donne un vin plus consensuel que  vous pourrez servir à tous vos amis : vous n'aurez pas besoin de leur taper dans le dos après la première gorgée. Ce qui ne change pas, c'est le rapport qualité/prix  hallucinant. À 9.90 €, difficile de trouver mieux en rouge. 

La robe est pourpre sombre, à peine translucide. 

Le nez est frais et expressif, sur les fruits noirs sauvages (prunelle, sureau, mûre), le poivre et une pointe végétale (ronce, rafle) .

La bouche est longiligne, avec une matière finement veloutée qui trace à la façon d'un vin issu de terroirs schisteux, sans avoir pour cela besoin de l'acidité que possédait le 2018. Le fruit noir et la fraîcheur sont omniprésents, avec un toucher pulpeux des plus agréables. 

La finale possède une mâche gourmande, sur la myrtille et la cerise noire, et s'achève sur de belles notes crayeuses et épicées, avec en arrière-plan la fine acidité qui a fini par émerger et trace joliment, sans agressivité.



vendredi 27 novembre 2020

Blanc-Sain : du très beau chardo à prix raisonnable.

Autant je n'étais pas d'un enthousiasme débordant sur le millésime 2018 de Blanc-Sain d'Arnaud Combier, autant le 2019 m'enchante. Je retrouve tous les marqueurs du chardonnay Beaunois – même si celui-ci provient du du sud du Beaujolais. Et j'oserais dire la "touche Valette" pour ceux qui connaissent, chez qui Arnaud Combier a travaillé. Le chardo me saoule souvent par son côté caricatural. Là, c'est un pur régal, même si ça ne vaudra jamais un grand riesling – faut pas déconner... 

La robe est dorée, brillante .

Le nez est fin, profond, sur la noisette légèrement toastée, la pomme chaude, avec une petite pointe de pétard/sésame et de silex frappé. 

La bouche est élancée, tonique, dotée d'une fraîcheur éclatante, tout en offrant une matière ronde et mûre, savoureuse, soulignée par un léger filet de gaz qui titille les papilles. On retrouve l'aromatique du nez, avec cette alliance de fruits blancs et de notes grillées de réduction. S'y ajoute un côté minéral, dans l'esprit "jus de caillou". 

La finale est finement mâchue, sur des notes pomme beurrée et de noisette fraîche, relevée par de subtils amers, avec une persistance sur le sésame grillé et les épices légèrement fumés. 

Le rapport qualité/prix me semble excellent. Je ne connais pas de chardonnay de ce niveau à 10.80 €. Sans parler des 10 % supplémentaires du Black Friday  ;-) 






 

jeudi 26 novembre 2020

Syrah de Verdier-Logel : un autre monde !


"Un autre monde", c'est un peu téléphoné, comme titre, je reconnais. Mais je veux dire par là que cette Syrah ne ressemble à aucune autre syrah, mais aussi à aucun autre vin de Verdier-Logel. Elle est issue d'une parcelle à une dizaine de kilomètres située en haut d'une colline escarpée, entourée d'arbres. Le tracteur a intérêt à avoir de bons freins et le conducteur de la vigilance. Car sinon, les deux se mangent un sapin. 

Ce vin gagne à être servi à l'aveugle, que soit pour une thématique Syrah ou Forez. Dans les deux cas, il devrait faire causer... 

La robe est grenat sombre translucide. 

Le nez n'est pas très causant au départ,  sur le poivre, la ronce, puis avec l'aération,  sur le bonbon au cassis et la violette. 

La bouche est ronde, ample et soyeuse, avec une matière souple et (bien) épicée, délivrant un fruit frais et (plutôt) sobre. Elle gagne progressivement en densité – et en poivre – sans toutefois se durcir. 

La finale est gourmande, sur des tanins finement accrocheurs et un acidulé canaille; avec un retour du cassis et de la violette, et une persistance sur des notes poivrées/fumées. 





mercredi 25 novembre 2020

Le changement dans la conti-nuité


Il y a des changements cette année  dans cette incontournable Cuvée des Conti : l'étiquette, totalement différente ; la bouteille, qui passe du format bordelais à la rondeur bourguignonne. De ce dont je me souviens de mon passage au domaine en juillet dernier, le contenant d'élevage n'est plus le même : on est passé au foudre autrichien, ce qui fait que l'on sent beaucoup moins le boisé qu'auparavant. Par contre, l'assemblage reste le même (50% Sémillon - 40 % Sauvignon - 10% Muscadelle). Le millésime 2019 n'ayant pas été beaucoup moins chaud que son prédecesseur, on n'est pas franchement redescendu en degré alcoolique, mais l'équilibre est bien là : la bouteille se descend sans difficulté, et le rapport qualité reste exceptionnel : pour 9.50 €, difficile de trouver mieux. 

La robe est jaune paille, brillante.

Le nez est expressif, sur le citron confit, l'ananas, le miel d'acacia, avec une pointe de cassis frais. 

La bouche est ronde, ample, éclatante de fraîcheur, tout en délivrant une matière mûre, moelleuse, soulignée par un indispensable filet de gaz carbonique. L'ensemble est bien équilibré, assez  tonique, malgré la "richesse" alcoolique (14 % alc.). 

La finale fait penser à un chenin ligérien, avec ce beau duo amertume/astringence sur l'écorce de pomelo et le quinquina, mais on a aussi quelques fruits exotiques qui nous feraient presque partir dans les Pyréenées. . L'amer finit par remporter la bataille, accompagné par les épices et (avouons-le) une petite pointe alcooleuse (faire attention à la température de service). 

mardi 24 novembre 2020

Quand Alain s'énerve...

 

Les habitués du site connaissent et apprécient les vins du château Beynat vinifiés par Magic Alain. Notre vigneron  a produit une cuvée spéciale qui rend "hommage" à cette détestable année 2020.  Je vous laisse lire la contre-étiquette :


Vu qu'elle n'existe qu'en magnum, elle est plutôt destinée à une belle tablée ou à des gros buveurs. Ce vin sera parfait pour être bu le soir de la Saint-Sylvestre ;-)

La robe est grenat translucide aux reflets violacés. 

Le nez est gourmand, sur la mûre et la framboise, avec une pointe de poivre et une touche de cacao en poudre. 

La bouche est ronde, ample, veloutée, délivrant une matière finement charnue, au fruit bien mûr, d'une bonne fraîcheur aromatique malgré les 14 % d'alcool.  Un léger perlant accentue encore cette fraîcheur. Pour ceux que ça énerve, il disparaît facilement. 

La finale dévoile des tanins canailles finement accrocheurs, avec un retour de la mûre, de la framboise et du poivre, mais aussi une touche de violette, et une persistance sur le cacao. 







lundi 23 novembre 2020

Meyer à son meilleur

La dégustation des nouveautés de Patrick Meyer s'est très bien passée : je retrouve la touche inimitable de ce vigneron sans les défauts qui ont pu arriver parfois. Certains vins, comme Nature, et même le Pinot blanc, peuvent être bus par tous, sans besoin d'une initiation aux vins naturels.  J'ai fait le test tout à l'heure avec un nouvel employé qui n'a connu que des vins "classiques" : il a beaucoup aimé le Pinot blanc.  Le plus typé est le Sylvaner, pas forcément accessible à tous, mais loin d'être "destroy". Quant au Muenchberg, c'est l'une des plus belles réussites de ces dernières années. 

 Les "rouges" gagnent à être bus dès l'ouverture pour avoir toute la pureté de fruit. Le lendemain, c'est moins net, même si loin d'être désagréable. 

Nature 2019 (11.50 €)

Sylvaner et Pinot blanc

La robe est jaune pâle, brillante. 

Le nez est plutôt discret, sur le zeste de citron, la pierre humide, avec une touche de fumée et légèrement fermentaire. 

La bouche est à la fois ronde et élancée, avec une matière fraîche et limpide qui vous éclabousse joyeusement le palais. L'ensemble est d'une grande digestibilité (12 %), très facile à boire et pas marqué "nature". 

La finale tonique délivre une fine mâche crayeuse relevée de citron frais, ce dernier persistant agréablement. 



Vin de macération

La robe est d'un or intense aux reflets cuivrés. 

Le nez est puissant, sur l'écorce d'orange, la bière rousse, l'encaustique...

La bouche est longiligne, tendue par une acidité arachnéenne, et déploie une matière séveuse d'une densité impressionnante, donnant à la fois l'impression d'une grande fraîcheur et d'une grande maturité (le mélange des deux millésimes ?). Aromatiquement,  on est sur l'orange amère, le foin fumé, la bière au malt bien grillé. 

La finale poursuit d'abord sur la même dynamique, tout en accroissant l'Acidité, l'Amertume et l'Astringence. Triple A, donc ! Puis ça explose dans tous les sens, vous éparpillant les papilles façon puzzle, sur des notes de  gingembre, le quinquina et de miel de châtaignier, et une persistance sur la bigarade séchée .

Pinot blanc Pierres chaudes 2019 (16.50 €)

La robe est dorée, brillante.

Le nez est expressif, sur les fruits blancs rôtis au beurre, la pâte d'amande et les épices. 

La bouche est assez fascinante, autant par sa dynamique que sa texture : ça file (très) droit, sans avoir recours à l'acidité. Le fameux "fil invisible" est à l'oeuvre. Et en même temps, on fait connaissance avec une matière toute douce, au toucher moelleux, dans un esprit aérien très Meyer style. Le tout est d'une fraîcheur éclatante, bouleversifiante, même. 

La finale est toute aussi fraîche, finement mâchue, avec le retour des fruits blancs rôtis au beurre, agrémentés d'épices qui persistent longuement. 

Riesling Grand Cru Muenchberg 2018 (27.90 €)

La robe est dorée, légèrement trouble. 

Le nez est fin, profond, sur la pêche de vigne, l'ananas frais, le terpène d'agrume. 

La bouche est droite, tendue, étirée par une très fine acidité, tout en offrant une matière ample, aérienne, limite gazeuse, au moelleux sensuel, enrobant, vous faisant la danse des 7 voiles. Magique !

La finale à la fraîcheur cristalline réussit à ne pas rompre le charme : c'est pur, intense, sur la pêche, les fruits exotiques, les épices douces, le gingembre confit... 

Pinot gris macération 2019 (14.50 €)

La robe translucide est entre le vermillon et le tuilé. 

Le nez est expressif, sur la prune rouge, la griotte, les épices. 

La bouche est ronde, ample, fraîche, déployant une matière fine et enveloppante, caressante, tout en exprimant un étonnant fruit rouge pur, avec en arrière-plan de la rose fanée et une pincée d'épices. Difficile de ne pas penser à un beau pinot noir bourguignon dans ce qu'il peut avoir de plus délicat 

La finale est fraîche, toujours aussi pure, avec juste ce qu'il faut de mâche crayeuse, sur une griotte étincelante et ce petrichor si bourguignon.

Loulou 2019 (16.90 €)

Pinot gris en macération et Pinot noir

La robe est grenat trouble. 

Le nez  est fin, sur la cerise et les épices. 

La bouche est ronde, ample, enveloppante, avec une matière plus dense que le Pinot gris, tout en restant dans un style caressant. La fraîcheur est éclatante, enthousiasmante même, avec un fruit encore plus pur. 

La finale est d'une fraîcheur enthousiasmante, extravertie, sur la cerise dans ce qu'elle a de plus pur, et ce petrichor en version cinérama , des épices à foison, et une énorme persistance sur la griotte. 

vendredi 20 novembre 2020

Sylvaner générations : j'a-dore !!!

Je n'avais pas encore eu l'occasion  de goûter le Sylvaner Générations de Neumeyer.  Au vu des autres vins de ce vigneron dégustés auparavant, je supposais qu'il y aurait du niveau. Mais pas à ce point : là, c'est la grosse baffe ! C'est certainement le meilleur Sylvaner que j'ai jamais bu. Et probablement le plus grand blanc sous la barre des 10 € (juste, juste en dessous, hein : 9.90 € ). Je  n'imaginais même pas que c'était possible d'avoir un tel niveau dans cette gamme de prix, pour tout dire. Je pense qu'il peut exploser pas mal de Chablis et de Sancerre à 2-3 fois son prix. 

La robe est or pâle, brillante. 

Le nez est expressif, sur l'écorce d'agrumes (pomelo, kumquat), la pierre chauffée au soleil, le coing... 

La bouche est élancée, longiligne, associant une tension diabolique à une matière ample et aérienne, plus gazeuse que liquide. On a la sensation d'avoir une lame d'acier étincelante qui vous tranche le palais en deux, non seulement sans la moindre douleur ... mais avec un plaisir jubilatoire (eh oui, vous êtes maso à l'insu de votre plein gré). L'équilibre est d'une rare perfection – sans être toutefois ch... – sur une aromatique "jus de caillou", pomelo et coing. J'oubliais de mentionner un très léger perlant qui apporte un supplément de fraîcheur et de tonicité. 

La finale prolonge la bouche sans rompre la dynamique, se contentant d'intensifier l'amertume et l'astringence : on est à fond sur l'écorce de citron, tout en n'oubliant pas le coing et les notes crayeuses et fumées, avec une persistance sur la citronnelle et le silex. Du bonheur à l'état pur ! 




jeudi 19 novembre 2020

Haute Côt(e) de fruit : irrésistible !

Il ne faut pas croire que le choix des vins que je mets en avant sur ce blog est guidé par un plan marketing chiadé. C'est vraiment au gré de l'inspiration, ou des nouveautés qu'il est indispensable de déguster. Pour ce Haute Côt(e) de fruit 2019 de Fabien Jouves, cela vient d'une demande d'un ami et client qui m'a demandé si je l'avais bu récemment. Sur l'instant, je lui ai répondu "non". Après recherche, cela fait un an et demi, ce qui est peu et beaucoup. . On était alors sur le 2018 qui était, à mes dires, "de la bombe". Je n'avais pas prévu d'en ouvrir une bouteille, mais il y a une heure, lorsque je suis passé à côté de la jolie pile de cartons, je me suis dit "Allons-y Alonso". Et hopla, 5 mn plus tard, elle était ouverte !

La robe est rubis sombre aux reflets pourpres. 

Le nez est gourmand, sur le guignolet (liqueur de cerise, noyau inclus), la crème de mûre, les épices douces et une petite pointe lactique. 

La bouche est ronde, fraîche, pulpeuse, avec un fruit très expressif sans être too much. On n'est pas dans le soyeux glissant, mais plutôt dans la fine accroche canaille. Celle qui vous fait claquer la langue et se conjugue si bien avec le sauciflard. On est toujours sur la cerise, mais plutôt fraîche pour le coup, et noire. La myrtille aussi, qu'on a l'impression d'avoir ramassé à l'instant, dans son état le plus  naturel. 

La finale poursuit dans le même registre, sur une mâche pulpeuse très gourmande et fruitée, avec la framboise fraîche qui complète la cerise, un peu de poivre blanc, et une persistance sur le cacao et la griotte.   

On n'est clairement pas sur un vin complexe qui transcende l'instant de dégustation, mais sur le vin de copains par excellence que l'on débouchera sur un casse-croûte improvisé lorsqu'on aura de nouveau le droit de recevoir des amis. Ou qu'on pourra boire en famille en "soirée confinement", histoire d'amener un peu de bonheur en ces temps bien sombres. À 9 € la quille, faut pas se priver... 




mercredi 18 novembre 2020

Torrontés Chakana : 'tain, ça envoie !

Je vous ai parlé de tous les vins de Chakana que nous référençons, sauf de ce Torrontés 2019. Eh bien, c'est un tort, car c'est un sacré vin, à la personnalité affirmée. On est clairement dans un style exubérant qui défrisera les amateurs de vins sobres – dont je suis un représentant d'ordinaire. Mais justement, je trouve que dans cette catégorie honnie par certains, il tire sacrément bien son épingle du jeu. OK, ça envoie des arômes à n'en plus finir, mais ça reste élégant : pas de saturation ou d'écœurement comme parfois avec les gewurztraminers et muscats, d'autant que ce vin finit totalement sec. On imagine ce vin avec des plats exotiques – ou des fromages à pâte lavée –  où l'on utilise d'ordinaire du viognier ou du gewurz : ça devrait donner lieu à des accords topissimes. 

La robe est jaune pâle; légèrement trouble (bouteille couchée avant ouverture). 

Le nez est intense, complexe, sur des notes florales (rose, fleur d'oranger, chèvrefeuille); les fruits jaunes (melon, abricot, pêche), le lait de coco et les épices orientales. Ca fait souk qui se tiendrait au milieu du marché des fleurs. 

La bouche est étonnamment droite, traçante, tout en affichant un grand volume, avec une matière d'abord ample et aérienne, puis devenant plus charnue, pulpeuse. Le tout est d'une fraîcheur éclatante, sur une aromatique à peu près aussi "sobre" que le nez  : on retrouve les fruits jaunes, les notes florales, mais aussi du pomelo et de la mandarine. 

La finale est tonique, avec une fine mâche crayeuse, mêlant l'astringence et l'amertume de l'écorce de pomelo, tout en gardant ces notes de rose et de fleur d'oranger, avec une belle persistance sur les épices et la mandarine. 

mardi 17 novembre 2020

Les primeurs 2020, c'est parti !


Comme chaque année, nous recevons des vins en primeurs de vignerons du beaujolais et de la Loire. Je crois avoir lfait la remarque l'année dernière : même s'ils sont disponibles maintenant, je ne suis pas vraiment certain qu'ils soient à leur optimum (euphémisme). Tous seront certainement meilleurs au printemps prochain. Mais bon, si  vous tenez à boire un vin de ce nouveau millésime, allez-y : je ne vous en empêcherai pas ;-)


La robe est pourpre translucide, tout en étant légèrement trouble. 

Le nez est fin, frais, sur la cerise, le poivre et la pivoine. 

La bouche est ronde, ample, déployant une matière finement veloutée au fruit pur et  intense, et délivrant une grande fraîcheur renforcée par un filet de carbonique. 

La finale possède une mâche gourmande à l'accroche canaille, sur la griotte acidulée, la mûre et le poivre, avec une certaine persistance sur les épices. 


Beaujolais-Villages nouveau 2020, Lapalu (10.50 €)

La robe est grenat sombre aux reflets violacés. 

Le nez est expressif, sur les fruits noirs mûrs rafraîchis par une pointe de volatile. 

La bouche est ronde, assez ample, avec une chair mûre, dense et veloutée, rafraîchie par un léger gaz. On est sur un vin complet, équilibré, et très digeste (11.5 % Alc). 

La finale est tonique, délicieusement mordante, sur la cerise et le cacao, avec une belle persistance sur ce dernier.

Beaujolais 2020, PUR (8.90 €)

La robe est pourpre sombre translucide. 

Le nez est plutôt discret, sur les fruits noirs confits et les épices, avec une pointe de volatile (aussi). 

La bouche est ronde, encore brouillonne, avec un gaz qui a tendance à dominer une matière pourtant sympa, avec du fond, alliant maturité et fraîcheur. Mais ce n'est clairement pas prêt. 

La finale est concentrée, plutôt tannique, sur des fruits noirs confits et des épices qui persistent assez longuement. 

Beaujolais-Villages Clos des 7 portes, PUR (9.95 €)

La robe est grenat sombre aux reflets violacés. 

Le nez est fin, mûr, aérien; sur les fruits noirs bien mûrs et les épices. 

La bouche est élancée, avec de la  race et de  l'énergie, et possède une matière mûre, charnue, solide, bien équilibrée. 

La finale délivre une mâche crayeuse, sur des fruits noirs compotés et une belle pincée d'épices, avec une persistant sur le cacao et la cerise noire confite.

vendredi 13 novembre 2020

Les Ouvrées : quand la syrah est sublimée par le mourvèdre

En juin dernier, je vous avais parlé de trois cuvées du Clos de la Barthassade que nous venions de faire rentrer. Eh bien en voici une quatrième, Les ouvrées. Elle assemble 50 % de syrah, 35 % de mourvèdre et 15 % de grenache. On est sur des terrasses d'éboulis calcaires qui apportent pas mal de fraîcheur, et sur des vignes de 35 ans qui ont des choses à dire, si j'ose l'exprimer ainsi. Le tout est vinifié en finesse par un couple de vignerons formés à l'école bourguignonne. Cela donne un Languedoc frais, intense et raffiné comme on n'en rencontre pas si souvent. Un vrai coup de cœur !

La robe est  grenat sombre aux reflets violacés. 

Le nez est fin, profond, complexe, sur les fruits noirs confits, l'encre, le cigare, la violette, avec une pointe d'eucalyptus et de poivre cubèbe. De cacao, aussi. 

La bouche est ronde, très ample, déployant une matière finement veloutée d'une grande fraîcheur aromatique, tout en étant étirée par un fil invisible qui apporte une p... de tension. On retrouve en bouche toute la complexité du nez, complétée par des notes mentholées et résino-balsamiques. Du pur bonheur liquide à l'équilibre frôlant la perfection. 

La finale à la mâche crayeuse est encore plus réjouissante que la bouche, car l'aromatique se fait encore plus explosive, la fraîcheur plus éclatante, et le résino-balsamique plus piémontais. Avec une hénaurme persistance sur  l'eucalyptus et le poivre sauvage de Madagascar. Vous assistez en direct au mariage ensorcelant entre la syrah et le mourvèdre. Et n'en sortez pas complètement indemne. 



jeudi 12 novembre 2020

Trocken de Wittmann : deutsche Qualität


Encore un riesling ? Ben oui, quand on aime, on ne compte pas. Je vous avais parlé précédemment du 100 Hügel de Wittmann sur lequel j'ai eu de très bons retours de clients. Tout laisse supposer que c'est une cuvée de négoce – ce qui ne veut pas dire que c'est mauvais, la preuve ! Cette fois-ci, on est sur une cuvée "domaine" avec ce Riesling Trocken 2018. Comme pour le Van Volxem évoqué il y a peu, on est sur une "entrée de gamme". Mais comme pour les voitures, on ne plaisante pas en Allemagne avec celles-ci. Ce Trocken est carrossé comme une BMW série 1. Et même si ce n'est pas vraiment donné (18.90 €), je ne connais pas beaucoup de rieslings français qui peuvent s'aligner à prix équivalent. Deutsche Qualität, disait l'autre...

La robe est jaune paille, brillante. 

Le nez est frais et gourmand, sur l'ananas, le fruit de la passion, la mangue, avec même une (trèèès) légère touche de noix de coco vanillée pour compléter la touche exotique. Et puis tout de même un trait d'hydrocarbure et de terpène d'agrume, histoire que le dégustateur sache que l'on a affaire à un riesling – sinon, il partirait bien sur un petit manseng. 

La bouche est longiligne, tendue par une acidité scintillante évoquant une lame d'acier; tout en déployant une matière ample, très aérienne, plus minérale que liquide, dotée d'une fraîcheur cristalline qui vous éclabousse le palais. Un filet de micro-bulles de gaz carbonique renforce encore plus toutes ces sensations. 

La finale est tonique, dans un style Triple A+++ : Amertume et Astringence de l'écorce de pomelo, Acidité du jus de citron, complétées par l'Ananas et le fruit de la passion, et une belle persistance sur le yuzu et la mangue. Ensorcelant. 







mardi 10 novembre 2020

Le turbo dans l'tracteur !

J'avais eu la chance de boire le Tracteur rouge 2019 en avant-première lors de mon passage au domaine au mois d'août. : ça avait été un vrai coup de cœur ! Ce qui change tout par rapport aux années précédentes : le persan prend de plus en plus de place dans l'assemblage, et le merlot de moins en moins. On est maintenant à 30 % gamay, 30 % pinot noir, 30 % persan, 10 % merlot. Je pense qu'on est pas loin de la formule idéale pour produire THE vin de soif. D'autant que l'on redescend cette année à 12.5 % d'alcool, ce qui devient rare de nos jours. On retrouve donc dans ce tracteur tout ce qui faisait son charme les millésimes précédents, avec en plus la fraîcheur et la tonicité du persan. Et voilà comment on passe d'un vin sympa à d'la bombe ! Le prix, restant lui très raisonnable : 8.95 €... 

La robe est grenat sombre translucide. 

Le nez est gourmand, sur la cerise (noyau inclus), la framboise, le poivre blanc, avec une touche d'encens. 

La bouche est à la fois ample et élancée, avec une acidité arachnéenne qui étire le vin,  et une matière fine, soyeuse qui vous enrobe tout le palais. Elle gagne ensuite en chair finement pulpeuse, avec un fruit qui s'accentue, donnant l'impression de mordre dans une cerise Burlat. L'ensemble reste malgré frais et  aérien, et d'une insoutenable facilité à être ingurgité. 

La finale est tonique, subtilement mordante et délicieusement acidulée; sur la griotte et les épices douces, avec une persistance sur des notes crayeuses et terriennes – le fameux petrichor  que l'on retrouve dans le pinot noir. Et un come-back triomphant de la griotte pour conclure définitivement. 




lundi 9 novembre 2020

Pierre Ménard (2) : les autres !


Après les blancs secs de Pierre Ménard présentés vendredi dernier, voici donc ses autres vins, à savoir un rosé peu conventionnel, un rouge de haut niveau et deux liquoreux. Apollo est une nouveauté qui ne se reproduira peut-être pas de sitôt. En 2018; Pierre Ménard a trop attendu pour cueillir ses derniers cabernets-francs. Plutôt que faire un vin à 15.5 %, il préféré les faire passeriller un mois sur claies et produire un liquoreux des plus surprenants.  

Rosetta 2019 (14.50 €)

(saignée d'Orion Alpha + grolleau en pressurage direct)

La robe translucide  est  entre le vermillon et le pourpre. 

Le nez est un peu réduit/fermentaire, tout en laissant s'échapper du fruit rouge, des épices et des notes lactiques. 

La bouche est ronde, éclatante, très fraîche, avec un p... de fruit  et  ce côté  inimitable "brut de cuve" et une chair veloutée, profonde. 

La finale est tonique, encore plus fraîche et fruitée, soutenue par un léger perlant et prolongé par des épices. Irrésistible !

(Cabernet franc moitié argiles à quartz, moitié schistes)

La robe est pourpre sombre, translucide. 

Le nez est fin, frais, sur le cassis, le poivre, avec une petite touche fermentaire. 

La bouche est très ample, aérienne, avec une matière finement veloutée qui vous nappe élégamment le palais. La fraicheur est juste magnifique et irréelle  pour un vin rouge, apportant une juste tension (merci le schiste !)

La finale est finement mâchue, avec un fruit d'une rare pureté et une grande finesse de tanins.  Quel vin !


(100 % Chenin botrytisé, 95 g/l de sucres résiduels)

La robe est dorée, intense. 

Le nez est magnifique, sur le coing confit, l'ananas rôti, le fruit de la passion. 

La bouche allie ampleur et tension, avec une acidité arachnéenne qui étire élégamment le vin et une matière riche, onctueuse, très enveloppante. L'équilibre est superlatif. 

La finale est très fraîche tout en étant confite, dominée par l'ananas confit, avec une persistance sur la marmelade d'orange. Y a booooon !!!

Appolo MMXVIII (29.90 €)

(Cabernet Franc passerillé sur claies, 155 g/l de sucres résiduels)

La robe est vermillon translucide. 

Le nez évoque la grenadine, la framboise confite, le poivre blanc. 

La bouche est élancée, étirée par une très belle acidité, déployant une matière mûre et onctueuse, d''une grande fraîcheur aromatique, renforcée par un léger perlant. 

La finale est tonique et très fraîche, très fruitée, sur les fruits rouges et les épices; avec un sucre imposant  équilibré par l'acidité. Délicieux !


vendredi 6 novembre 2020

Pierre Ménard 2019 (1) : les blancs secs

Nous avons reçu ce matin les vins de Pierre Ménard. 2019 est un millésime plus "classique" que 2018. Franchement, toutes les cuvées sont d'un très haut niveau. Dans cette première partie, je vous parle des blancs secs. Lundi, je m'attaquerai aux autres cuvées... 

Laïka 2019 (19.50 €)

(sauvignon de 60 ans sur schistes)

La robe est jaune paille, brillante. 

Le nez est fin, sur le citron confit, la pierre chauffée par le soleil, la poire tapée. 

La bouche est  élancée, tendue par une acidité tonique et traçante, enrobée par une matière dense et mûre, d'une belle fraîcheur aromatique. L'ensemble forme un ensemble imposant, mais bien équilibré, faisant plus penser à un grand chenin ... qu'à un sauvignon. 

La finale est finement mâchue, sur l'écorce de pomelo confite et la rose séchée, avec une persistance sur les épices. Un(e) des plus beaux Laïka jamais produit(e)s. 


é (23.50 €)

La robe est dorée, brillante. 

Le nez  est  aérien et complexe ,  sur la gelée de coing, la mandarine confite, la pomme tapée et les épices douces.  

La bouche est ronde, ample, déployant une une matière à la chair pulpeuse, à la fois mûre et acidulée. L'ensemble réussit à concilier une grande fraîcheur et une aromatique confite. 

La finale est superbe, avec de magnifiques amers sur le coing, le miel et la bigarade confite , avec une persistance sur la pomme tapée, le coing et les épices. 


La robe est  jaune paille, brillante. 

Le nez est très expressif, sur le coing confit, l'orangette et une touche fumée. 

La bouche est tendue, étirée par une acidité intense et traçante,  avec une matière dense et confite qui vous enrobe tout ça, en y rajoutant un subtil voile d'amertume austère. 

La finale prolonge la tension sans le moindre à-coup, tout en rajoutant une surcouche d'amertume "cheninesque" et de coing confit. C'est très long, intense, confit.  Un hymne au chenin ! 



La robe est or pâle, brillante. 

Le nez est expressif et gourmand, sur la tarte au citron, le sabayon aux agrumes, la crème brûlée. 

La bouche est très ample, énergique,  délivrant une matière d'une densité impressionnante, plus minérale que liquide. Ce n'est plus de l'eau de roche, mais de la roche tout court., pure et cristalline. L'aromatique est dominée par le citron confit, complété par la gelée de coing. 

La finale est intense, séveuse, à la fois riche et ultra-fraîche, sur  le coing confit, l'orangette, la bigarade et le quinquina. 


Pluton 2019 (40.00 €)

La robe est jaune pâle, brilllante. 

Le nez est fin, frais, sur la crème au citron, la pierre humide. 

La bouche d'abord pure, aérienne, éclatante de fraîcheur, puis gagne en rondeur et en intensité, se fait enrobante, charmeuse, tout en gardant une belle tension acidulée.  

La finale est tonique, très fraîche, sur le lemon curd, avec une persistance sur la gelée de coing et l'indian tonic







 

jeudi 5 novembre 2020

Crozes-Hermitage Claude 2017 : on dirait le sud (bis)

En janvier dernier – autant dire la préhistoire quand on voit tout ce qu'il s'est passé depuis – j'avais parlé ici du Crozes-Hermitage de Thomas Finot. Je lui avais trouvé des airs italiens, avec ses notes confites et résino-balsamiques. J'avais imaginé un effet millésime, 2018 ayant étant assez chaleureux (euphémisme). Hier; j'ouvre la cuvée Claude 2017 ... et je retrouve un style très proche. Je me dis alors qu'il y a deux options : soit Thomas Finot aime les syrah très mûres – et vu que le résultat est très bon, je ne lui reprocherai pas –  soit c'est dû au  fait de devoir gérer deux vignobles en même temps, pas vraiment l'un à côté de l'autre. Je devrais avoir une réponse rapidement ;-) 

La robe est pourpre sombre, peu translucide. 

Le nez est riche, intense, sur les fruits noirs confits, le bois précieux et des notes résino-balsamiques. 

La bouche est élancée, tendue par une fine acidité, tout en déployant une matière fine  séveuse, enveloppante; au toucher soyeux tout en étant d'une impressionnante concentration. On retrouve une aromatique de fruits confits  rafraîchis par des notes d'eucalyptus, de menthol et de poivre cubèbe (voire timut) mais aussi de ciste.

La finale finement mâchue est à la fois solaire, généreuse, et d'une fraîcheur assez bluffante, très italienne dans l'esprit.  Loin d'un Crozes classique, mais un sacré vin !




mercredi 4 novembre 2020

Un amour de Mamettes


L'année dernière, j'avais dit le plus grand bien de Mamettes 2018. Eh bien, le Mamettes 2019 est encore meilleur, dans un style plus expressif. Perso, j'aimais bien ce côté peu causant du Carignan blanc. Mais d'aucuns trouvaient ça un peu austère. Donc on reprend le même; mais en plus expressif. Et cette fois, je ne vois comment on ne peut pas aimer ça, à moins d'être atteint d'agueusie, ce qui n'est pas exclu en ce moment. 

La robe est jaune paille brillante. 

Le nez  est expressif et classieux, sur  la poire mûre,  beurre noisette, la pierre chauffée au soleil et la pain grillé.  La bouche est ronde, très ample, déployant une matière  aérienne dans un premier temps, puis gagnant progressivement en chair et en "pulposité". Aromatiquement, on est sur un mix "jus de cailloux / fruits blancs mûrs / réduction grillée bourguignonne".  Mais c'est tout de même le minéral qui domine, dans un style "lame d'acier" assez impressionnant.  

La finale délivre une mâche gourmande sur la pomme chaude et le pain grillé, avec juste ce qu'il faut d'amertume – écorce d'agrume – pour équilibrer. Le tout persiste sur des notes salines et épicées. 

Et tout ça pour 9 €. Est-vraiment sérieux, Mossieur Carrel ?