jeudi 30 décembre 2021

On n"a jamais été autant sur le fil....


Il n'y avait pas meilleur moment pour parler de cette cuvée Sur le fil puisque  nous nous retrouvons sur l'étroit passage qui relie 2021 à 2022 ; la 5ème vague qui n'a même pas pu s'achever  et la 6ème qui se transforme en tsunami ; et un monde d'avant qui s'évanouit pour laisser place au mystérieux monde d'après. Y a pas, nous sommes tous sur le fil comme le bonhomme sur l'étiquette. Nous avions déjà eu cette cuvée 100 % Riesling  il y a 5-6 ans. Elle nous revient plus belle aujourd'hui sur le millésime 2019, et a tout pour plaire au plus grand nombre, du néophyte à l'amateur éclairé. 

La robe est d'un or intense, brillant. 

Le nez est riche, complexe, sur le citron confit, les embruns marins, la pêche rôtie et des note fumées / beurrées / toastées / vanillées (légères).  

La bouche est fine, traçante, tendue par une acidité laser – soulignée par un fil de gaz carbonique –  tout en déployant une matière ronde, mûre, au toucher moelleux, sur les fruits jaunes,  l'agrume confit et toujours ces notes beurrées / fumées. 

La finale continue à filer droit,  soulignée par une noble amertume (écorce de pomelo, noyau d'abricot), avec une persistance sur des fumées, citronnées  et marines. 

Ce billet est le dernier de 2021, car demain, il y a relâche. Bon réveillon, et à l'année prochaine !





mercredi 29 décembre 2021

Brézème de Texier : une syrah entre Nord et Sud

 

Cela faisait un petit bout de temps que je n'avais pas goûté le Brézème d'Eric Texier, et ça a été un choc des plus agréables. Par sa situation géographique, cette appellation est à l'extrême nord du Rhône Sud ... mais ça paraîtrait presque plus judicieux de la placer au sud du Rhône nord, car nous sommes sur des 100 % Syrah (alors que le "sud" est plus le royaume du Grenache).

Avant de le déguster, je trouvais que 18.90 € était un peu cher pour un "simple" Côtes du Rhône. Mais en fait, non. Il y a un sacré vin dans le verre : ça envoie du pâté tout en ayant la signature septentrionale. Je pense qu'il peut en remontrer à pas mal de Cornas autrement plus onéreux, avec en plus la possibilité d'en profiter dès aujourd'hui. 

La robe est pourpre très sombre, quasi opaque. 

Le nez fait "brun ténébreux", sur l'olive noire, la mine de crayon, le poivre noir,  avec une touche de violette et de fumée. 

La bouche est élancée, tendue par un fil invisible, tout en déployant une matière généreuse impressionnante de concentration , à la texture profonde et sensuelle. Elle est dotée d'un fruit intense, frais, racé, souligné par le poivre, la fumée et toujours cette olive noire en arrière-plan. 

La finale poursuit la dynamique avec des tanins plus puissants –  mais mûrs et bien intégrés, et une énergie communicative, sur la mûre, le cacao, le laurier et le lard fumé. 




mardi 28 décembre 2021

Un brin décontrachté

 

Pour comprendre le titre, il faut être boomer et avoir connu les prestations désopilantes de Garcimore et le rire inimitable de Denis Fabre. Pourquoi ce Mauzac Macération 2020 du domaine de Brin m'évoque cela ? Parce que la dégustation de ce vin vous transporte dans une zénitude totale. Alors bon, j'aurais pu écrire "un brin zen", mais c'est bof. Alors que "un brin décontrachté", ça me plait bien :-)

J'avais écrit ici tout le bien que je pensais du 2018. Le 2019 m'avait moins séduit, dans un registre plus austère. Ce 2020 fait plus que me réconcilier. J'suis fan !

La robe brillante est entre l'or et le cuivre. 

Le nez, d'abord réduit, s'ouvre après aération sur de gourmandes notes de tarte à l'abricot, de mirabelle et de crème brûlée. 

La bouche est ronde, très ample, déployant une matière réussissant à être à la fois dense et aérienne, avec une texture vaporeuse, quasi impalpable, vous amenant dans un état de zénitude absolue (on est bien, disait un animateur des 80's) ; et en même temps, on sent qu'il y a en arrière-plan une chair pulpeuse à la concentration impressionnante qui ne demande qu'à surgir et à s'exprimer. 

Son heure arrive dans une finale kolossale, intense, à la tannicité affirmée, mais paradoxalement très douce, et toujours aussi zen, sur la pêche et l'abricot rôti(e)s et les épices douces qui persistent longuement. 

Ce vin, plus encore que la plupart des oranges, doit être bu à la température d'un vin rouge (16 °C) pour l'apprécier pleinement. Plusieurs heures de carafe lui seront bénéfiques. 



lundi 27 décembre 2021

Les cépages, toute une histoire

 Documentaire très intéressant d'une vingtaine de minutes de France3 Bourgogne sur les cépages (ampélographie, greffage, histoire, ...) avec des images qu'on voit rarement de la préparaion des boutures par exemple. 


 

vendredi 24 décembre 2021

Le domaine Borie de Maurel en vidéo !

A ne pas rater 

Vidéo magnifique sur le domaine!


Chef d'oeuvre en construction


Nous avons reçu ces Saint-Sylvestre 2018 il y a plus d'un an. Je l'avais dégusté à l'époque, et le vin était fermé de chez fermé, même si l'on sentait un beau potentiel. C'est pour cela que je ne l'avais pas mis en avant, attendant qu'il en offre un peu plus à l'amateur. 

Depuis le début du mois, plusieurs clients en ont acheté, souvent par multiple de 6. J'ai vu ça comme un signe, et donc tenté une ouverture. Bien m'en a pris ! Même s'il gagne à mon sens d'être encore gardé un an ou deux avant de l'apprécier totalement, il offre déjà aujourd'hui beaucoup de plaisir. On sent la parenté avec Montcalmès (que Vincent Guizard a longtemps co-dirigé) avec encore plus de finesse et un boisé moins présent. 

La robe est grenat sombre translucide avec des reflets d'évolution. 

Le nez est très fin, profond, d'une complexité foisonnante, sur la liqueur de framboise, le bonbon au cassis, le poivre blanc, l'encens, les épices douces.... 

La bouche est élancée, étirée par un fil invisible, tout en déployant une matière fine – entre soie et velours – racée, plus profonde et dense qu'elle n'y paraît au premier abord, dotée du feu sacré dont sont faits les grands vins. On retrouve la complexité aromatique du nez sur un registre un peu plus tertiaire, complété par une touche florale. 

La finale poursuit la belle dynamique de la bouche ... mais c'est là qu'on voit que la construction n'est pas tout à fait achevée : les tanins ne sont pas totalement fondus ; il y a une petite raideur. Toutefois, la finale de la finale est très belle, avec un retour de l'aromatique complexe qui nous a tant séduit, une matière qui retrouve sa finesse, et une persistance sur la framboise, la violette, l'encens... 

mercredi 22 décembre 2021

Forza Giribaldi !

 

Il y a un peu plus d'un an, nous référencions les vins de l'Azienda Giribaldi. Même si j'avais beaucoup apprécié leur production, je ne me douterais pas que ça marcherait aussi bien. Depuis, nous avons dû recommander plusieurs fois des palettes entières, car nous étions à court. La dernière est arrivée il y a quelques jours, avec un  Dolcetto différent des fois précédentes ... mais que je trouve supérieur.  

Langhe Bianco 2020 (10.90 €)

100 % Chardonnay

La robe est or pâle, brillante. 

Le nez est fin,  sur la poire mûre et la pêche jaune, souligné par quelques épices douces et des notes fumées / grillées. 

La bouche  est ronde, ample, enveloppante, avec une matière finement charnue, pulpeuse, au fruit (blanc) gourmand et savoureux. La fraîcheur est diffuse, sans support de  l'acidité, mais bien présente. 

a finale est tonique, goûtue, avec une matière plus intense et concentrée,  et un fruit et une fraîcheur accrus, avec des notes d'agrumes qui apportent du peps, suivies par des notes crayeuses et fruitées. Irrésistible !


100 % Arneis

La robe est or pâle, brillante. 

Le nez est bien mûr, sur la poire confite et la pêche jaune, avec une touche de miel et de fleur blanche. 

La bouche allie ampleur et tension, avec une matière ronde, enveloppante, aérienne, arrivant comme une vague de fraîcheur que rien n'arrête, et une fine acidité à peine perceptible  qui étire élégamment le vin. On retrouve une aromatique "mûre", mais l'ensemble est d'un équilibre et d'une digestibilité irréprochables. 

La finale poursuit l'élan de la bouche sans s'alourdir, tout en ajoutant plus de niaque et d'intensité, avec ces notes de poire et de pêche soulignées par une délicate amertume, et une persistance sur la craie et les épices. 



La robe est grenat translucide aux reflets violacés. 

Le  nez est gourmand, sur la griotte, l'amaretto et les épices de Noël. 

La bouche est ronde, ample, au fruit frais et explosif, déployant une matière d'abord soyeuse, puis gagnant en densité, avec des tanins qui font progressivement  leur apparition. 

La finale délivre une mâche crayeuse au fruit très intense, avec une griotte acidulée qui monte crescendo et vous envahit aussi bien le palais que l'âme, contrebalancée par les amers du noyau de cerise. Diablement bon !


La robe est grenat translucide. 

Le nez est à la fois frais et décadent, mêlant la framboise fraîche à des fruits beaucoup plus confits, du noyau de cerise et des épices douces. 

La bouche est toute aussi paradoxale, avec une matière très fine, fraîche, enveloppante, et une aromatique plus mûre, confite, formant un ensemble plutôt digeste, mais assez déconcertant. 

La finale est nettement plus concentrée, avec des tanins bien présents mais intégrés, et un fruit confit / épicé qui finit par remporter la bataille tout en conservant une bonne fraîcheur en arrière-plan. 


Barolo 2017 (24.90 €)

3 nebbioli différents 1; 0% Michel, 80% Lampia et 10% Rosé

La robe est grenat translucide, avec une légère évolution. 

Le nez est fin, complexe, mêlant les notes confites, tertiaires, épicées tout en restant très digeste et aérien. 

La bouche est ronde, très ample, enrobante, déployant une matière fine, élégante, gagnant progressivement en densité sans se durcir. L'aromatique est très fraîche, tonique, mais également baroque et décadente. 

La finale tonique se construit autour d'une colonne vertébrale d'une grande fraîcheur enrobée d'une matière séveuse, concentrée, où les épices douces dominent, complétées par les fruits confits et des notes résino-balsamiques. 

mardi 21 décembre 2021

Vous prendrez bien un lit double ?


Ces deux vins signés Jeff Carrel sont deux vraies fausses nouveautés puisque nous les avons vendus plusieurs années sur ces mêmes millésimes (2015 l'un, 2016 l'autre). Et pourtant à l'occasion d'une nouvelle sortie de ces deux cuvées, je les re-découvre totalement. Je rappelle qu'elles ont conservé leurs  lies fines, ce qui maintient une certaine réduction dans la bouteille, ralentissant le vieillissement du vin contenu, à l'instar des champagnes élevés "sur latte". Quand on goûte ces vin aujourd'hui, ils sont d'une jeunesse éclatante, alors qu'ils devraient commencer à présenter des notes  tertiaires. 

L'autre "plus" des lies toujours présentes, c'est qu'il est possible de les remettre en suspension en agitant la bouteille (quelques secondes suffisent). La transformation du vin est assez spectaculaire, autant en terme de goût, de texture et de structure. Ils sont moins "présentables", mais je les trouve  nettement supérieurs. 

Ma dégustation se fait en deux temps. D'abord avant l'agitation, puis les mêmes "agités". 
 

Carignan blanc 2016 (11.00 €)

La robe est jaune paille intense. Le nez est fin, profond, sur le citron légèrement confit, le beurre frais et le mousseron (assez chablisien, en somme). 

La bouche est vive, tendue par une acidité traçante qui se prolonge au delà même de la finale, tout en offrant une matière ronde, fraîche, à l'épure cistercienne. 

La finale prolonge la bouche en gagnant en concentration et intensité, toujours sur un registre citronné très frais et épuré 


Maccabeu 2015 (11.00 €)

La robe est jaune pâle, brillante. 

Le nez est très discret, laissant s'échapper juste un peu de citron frais et de pierre chauffée au soleil. 

Dès l'attaque en bouche, vous êtes saisis par la fraîcheur et la pureté du vin, formant une longue et large larme d'acier qui vous traverse tout le palais – sans présenter l'acidité traçante du Carignan. C'est assez impressionnant. 

La finale réussit à ne pas rompre le charme, maintenant la tension et cette sensation de pureté / fraîcheur, sur une aromatique caillouteuse très légèrement citronnée. 



Après agitation

Carignan blanc 2016 (11.00 €)

La robe est jaune trouble. 

Le nez est fin, aérien, sur la craie mouillée, le mousseron et la fumée, avec le citron en arrière-plan. 

La bouche est ronde, fraîche, quasi-veloutée, avec une matière pulpeuse, délicatement citronnée, d'une gourmandise et d'une buvabilité incroyables. 

L'acidité ressort en finale, mais bien enrobée par une texture intense et concentrée, avec une dominante pierreuse / fumée. 


Maccabeu 2015 (11.00 €)

La robe est jaune pâle trouble. 

Le  nez n'est guère plus expressif. Peut-être un  peu plus citronné et frais (et moins "minéral"). 

La bouche perd son côté "lame d'acier" pour devenir plus enveloppante, plus douce, voire plus sensuelle, tout en gardant beaucoup de fraîcheur, et toujours cette grande pureté très "maccabienne". On serait sur un vin beaucoup plus cher, je tenterais un "magnifique", mais là, j'ose pas. Et pourtant...  On est sur le "jus de caillou" dans tout ce qu'il peut avoir de noble. 

La finale réussit là encore à ne pas rompre le charme. "Pire", elle le renforce, en se faisant encore plus pure et caillouteuse, avec une finesse et une délicatesse qu'il n'y avait pas auparavant. Superbe !


lundi 20 décembre 2021

Planquette 2019 : le millésime de la transition

 

Nous avons reçu il y a quelques jours une palette provenant du Médoc : le millésime 2019 de Planquette qui marque un tournant dans l'exploitation du domaine. En effet, il a été vendangé et vinifié par Didier Michaud qui a eu en 2020 des gros soucis de santé l'obligeant à mettre le domaine en vente. Ce sont des jeunes vignerons locaux, Blandine et Jérémy Borde qui  l'ont acheté .... et poursuivi l'élevage de ce 2019 qui a mis longtemps à digérer sa puissante matière (15 % alc. tout de même). Il a été mis il y a peu très peu de temps en bouteilles. C'est probablement la force des vins sans sulfites ajoutés : il a très peu souffert de sa mise et se montre très accessible. Ce 2019 est donc le symbole concret et liquide de cette transition, même si la patte de Didier est prédominante. 

La robe est pourpre trèèèès sombre, opaque. 

Le nez est expressif, sur les fruits noirs bien mûrs, avec une touche de réglisse et une grosse pincée d'épices. 

La bouche est ronde, ample, enveloppante, avec une matière dense et veloutée, séveuse à la limite du voluptueux, délivrant un fruit mûr généreux .... mais ne manquant pas de fraîcheur grâce au cassis et au menthol. 

La finale est puissante, concentrée, avec toujours ce fruit proche du confit et cette fraîcheur quasi irréelle, avec une persistance sur le cacao et la cerise noire. 

vendredi 17 décembre 2021

2020, retour à la fraîcheur ?

 

Les impressions que j'ai depuis maintenant 6 mois sur les 2020 se confirme avec les vins des frères Bouchard. Alors que l'on était habitué avec eux à des vins limite beaunois, on retrouve cette année un style presque chablisien (12.5 % d'alcool le premier, 13 % le second). Le presque est important, car les vins diffèrent tout de même pas mal avec la production locale, particulièrement à l'Ouest qui porte bien son nom en 2020 ;-) Il contient cette année plus de gaz carbonique que le 2019, mais une fois partiellement débarrassé de celui-ci, c'est très bon !


Petit Chablis 2020 (17.90 €)

La robe est or clair, brillante. 

Le nez est frais, sur le zeste de citron confit et la craie humide. 

La bouche est vive, tendue par une acidité acérée et traçante, qu'une matière fraîche et limpide n'enrobe que très partiellement. 

L'aromatique se partage entre les notes de citron frais, acidulé , le "pierreux" et une fine touche de mousseron.  

La finale est concentrée et tonique, toujours portée par cette vive acidité, et souligné par des amers évoquant l'écorce de pomelo. Le tout persiste longuement sur  un citron vibrant / crépitant. 

Chablis à l'ouest (20.90 €)

Sans sulfites ajoutés

La robe est jaune paille, brillante. 

Le nez est au départ peu expressif, avec des notes réduites. Puis avec l'aération, on part sur la pomme chauffée au soleil, l'écorce d'agrume séchée, avec une petite touche de gentiane. 

La bouche est élancée, tendue par une acidité percutante, tonique, et dotée d'une matière mûre, concentrée, s'immisçant  dans le palais telle une lame d'acier. Notons qu'à l'ouverture, le gaz carbonique est bien présent, modifiant les sensations. Un carafage est conseillé. 

La finale poursuit la tension de la bouche en intensifiant encore plus les sensations, offrant un Triple A+++ d'anthologie  : Acidité très citrique, vibrante, Amertume du ziste de pomelo et du quinquina, Astringence de la craie et de la pulpe de citron... Les papilles sont à la fête !!!

jeudi 16 décembre 2021

Rendez-vous des plus concluants


Pour tout dire, j'ai ouvert cette bouteille car un client qui avait commandé un bon nombre de bouteille de Rendez-vous sur la lune 2019 s'est retrouvé essentiellement avec du 2020. Il fallait que je puisse lui dire s'il était au niveau de son aîné. Eh bien oui. Ce 2020, à l'instar du Sous les cailloux les Grillons du même millésime, est une pépite. Cette bouteille n'a pas été ouverte en vain puisque je vous en parle maintenant avec enthousiasme !

La robe est pourpre très sombre, limite opaque. 

Le nez est gourmand, sur la crème de fruits noirs, le poivre et des notes résineuses de garrigue. 

La bouche est ronde, très ample, veloutée, avec une matière douce, finement pulpeuse, plus dense et profonde qu'elle  n'y paraît, et un fruit expressif –  mûre, cerise noire. L'ensemble dégage une grande fraîcheur renforcée par un léger gaz, pas dérangeant du tout (bien au contraire). 

On retrouve cette dernière en finale avec encore plus de force, accompagnant une mâche très fruitée d'une irrésistible gourmandise, sur le coulis de cerise noire et le cacao. 

C'est déjà très très bon maintenant, et devrait être superbe dans 4-5 ans (si vous n'avez pas tout bu !). 




mardi 14 décembre 2021

Le retour de la Sénéchalière

 

Nous avons reçu ce matin les vins de Marc Pesnot. Comme d'hab', il y a un décalage entre les cuvées "classiques" qui sont en 2020 et Coeur de raisin qui est en 2021. Dans les deux cas, les degrés sont plus faibles que l'année dernière, entre 11.5 et 12 % (ce qui est rare de nos jours).  Tout se goûte bien, voire très bien pour les deux  Miss Terre qui pourraient postuler pour le concours du meilleur Muscadet de l'année ... si elles étaient en AOC Muscadet. 


La Bohème 2020 (13.95 €)

La robe est or clair, brillante. 

Le nez est fin et mûr, sur la pomme beurrée chaude, la pierre mouillée et une pointe de fumée. La bouche allie ampleur et tension, avec une matière ronde, fraîche, croquante, et un trait acidulé /perlant qui étire le vin, sur une aromatique fruitée / gourmande et une touche pierreuse. 

La finale est fraîche et et tonique, finement mâchue, sur la pomme chaude et la poire fraîche, avec une persistance sur des notes salines / épicées et la pomme tapée.  



La robe est or pâle, brillante. 

Le nez est étonnant, sur  la gentiane et la rafle. 

La bouche est vive, tendue, éclatante de fraîcheur, avec une matière limpide, cristalline, plus minérale que fruitée –  et un arrière-plan aromatique sur le "racinaire". 

La finale poursuit dans la fraîcheur éclatante avec encore plus de peps, mais aussi sur cette racine de gentiane qui persiste assez longuement. 


La robe est jaune paille brillante. 

Le nez est fin, sur les fruits blancs et le beurre chaud. 

La bouche est ronde, ample, classieuse, déployant une matière mûre, profonde, dotée d'une assise minérale, soulignée par un léger perlant. C'est juste superbe. 

La finale confirme l'énorme plaisir pris, avec encore plus de fraîcheur et de minéralité, sur la pomme chaude et les épices, équilibrés par une noble amertume. Que c'est bon !



La robe est or clair, brillante. 

Le nez est délicat, profond, sur la poire mûre, l'ananas frais, la pierre chauffée au soleil, le beurre fumé... 

La bouche est élancée, tendue par un fil invisible, tout en déroulant une matière ronde, douce, caressante, aussi délicate et profonde que le nez. Le tout est rafraîchi et tonifié par un léger filet de gaz carbonique. 

La finale prolonge la bouche sans à-coup, dégageant harmonie et sérénité, avec une persistance sur les fruits blancs rôtis au beurre et un citron acidulé / crépitant.  Superbe !

lundi 13 décembre 2021

Je suis super bien luné !

 

Non, ce n'est pas le début de semaine en fanfare qui me provoque cette belle humeur, mais la dégustation du nouveau millésime (2020) de la cuvée Bien luné de la Terre des Chardons. Elle est proche des années précédentes, mais avec peut-être encore plus de finesse et de "floralité". Mais toujours ce style propre au domaine qui ravira  ses afficionados (dont je suis) adoreront,  et agacera ses détracteurs (j'en connais un). 

La robe est grenat sombre translucide. 

Le nez est foisonnant, complexe, sur les fruits rouges et noirs confits, la violette, la fumée, le poivre, l'encens...

La bouche est ronde, très ample, aérienne, avec une matière d'une grande finesse tactile – entre la soie et le gazeux –  et une aromatique typique du domaine : tapenade, écorce d'orange, violette, lard fumé...  Il y a un très léger perlant pas forcément dérangeant : il apporte un peu de peps et de fraîcheur. 

La finale démarre par une fine accroche canaille avant de repartir sur une texture plus soyeuse, et toujours cette aromatique "chardonnesque", avec une dominante de violette et de fumée, et une touche d'orange amère et une pincée de poivre. 





vendredi 10 décembre 2021

Le Clisson , c'est (très) bon !


Même si j'aime beaucoup découvrir des vins étonnants, il est bon de retourner de temps en temps à des "classiques" comme peut l'être la cuvée Clisson du domaine de la Pépière. Après un élevage de deux ans sur ses lies en cuve souterraine, le 2019 arrive enfin. Et contrairement à certains millésimes, je le trouve déjà accessible et complexe – alors que parfois, on pressentait le grand potentiel tout en étant un peu frustré. Cela dit, je n'ai aucun doute sur sa garde. Il devrait tenir une quinzaine d'années en se bonifiant. 

La robe est or pâle, brillante. 

Le nez, tout en finesse, est déjà complexe, sur la pâte à brioche, la pomme chaude, la poire fraîche, le mousseron.

La bouche est emplie d'une fraîcheur opulente dès l'attaque – et qui persiste. Ce tsunami  se transforme rapidement en lame d'acier éclatante, donnant plus l'impression d'un gaz concentré que d'un liquide. Mais rien d'agressif : au contraire, on est sur une grande douceur tactile, vaporeuse, quasi irréelle. Et toujours cette fraîcheur semblant venir de nulle part. 

La finale est plus "terrienne", avec une fine mâche crayeuse / citronnée adoucie par une touche beurrée / lactée, avant de revenir sur la pomme et la poire, et une persistance sur des notes salines. 


jeudi 9 décembre 2021

Le pavé dans la mare orange

Cela fait plusieurs années que Laurent Maynadier du Champ des Soeurs se penche sur la vinification des vins oranges. Il y a un an, il m'avait envoyé un premier essai, et il m'avait paru très réussi. Mais je ne m'attendais pas au choc que j'ai eu tout à l'heure en découvrant la version définitive de ce Pavé dans la mare.  C'est une petite merveille à tous les niveaux : robe, nez, bouche, persistance ... et prix ! Car ce vin orange 100 % Muscat n'est vendu que 11.90 €, ce qui me paraît le plus beau cadeau de cette fin d'année !

La robe est d'un or très intense, aux reflets cuivrés.  

Le nez est superbe, sur les agrumes confits, la rose, la fleur d'oranger, l'abricot sec, les épices orientales...

La bouche est ronde, très ample, alliant une matière douce, enveloppante, d'une grande intensité aromatique, et une fraîcheur qui vous happe dès l'attaque pour ne plus vous lâcher. Cette dernière est renforcée par une fine acidité et un joli trait amer évoquant les vermouths autrefois produits dans la région. 

La finale prolonge la tension tout en gagnant en puissance et concentration, avec des amers plus affirmés – mais jamais agressifs – sur la bigarade, le quinquina, le gingembre confit, et un retour des notes florales et épicées, safran en tête. 

 

mercredi 8 décembre 2021

Gonin 2020 : que du bon !

 

Les vins de Nicolas Gonin sont arrivés aujourd'hui, en même temps que ceux de la Cave Peillot. Mais chaque chose en son temps. J'ai dégusté toutes les nouveautés du domaine. Je ne dirai pas que j'ai été agréablement surpris, car je me doutais que tout serait très bon. On va donc dire que tout se goûtait aussi bien que je l'espérais, et même mieux encore, avec la belle découverte du Mècle, cépage isérois au tout début de sa renaissance. Plein de belles découvertes en perspective, donc. 


La robe est  jaune paille, brillante. 

Le nez  est aérien, sur la pomme chaude beurrée, la "pierre fumée" et des notes salines / épicées. 

La bouche est ronde, ample, éclatante de fraîcheur, avec une matière pure, cristalline, d'une totale évidence, et une minéralité semblant surgir des entrailles de la terre et qui monte, monte, monte... 

La finale est exultante, alliant une acidité ciselée à une salinité intense, avec toujours cette pomme beurrée en arrière-plan. C'est la fraîcheur qui finit par l'emporter, très finement citronnée et minérale. 


Verdesse 2020 (17.90 €)

La robe est d'un or intense, faisant quasiment penser à un liquoreux (ou à une Roussanne bien mûre). 

Le nez est mûr, concentré, sur les fruits blancs rôtis, l'agrume confit,  le miel et une petite touche lactée. 

La bouche est fuselée, étirée par un fil invisible,  tout en offrant une matière ronde, mûre et concentrée comme le nez,  et une belle fraîcheur compte tenu de la richesse. Le tout forme un ensemble équilibré et digeste. 

La finale gagne encore en concentration, mais aussi en fraîcheur, avec l'acidité de la Verdesse qui finit par pointer son nez  et noble amertume qui évoque un beau Chenin, sur des notes confites et mellifères. 

Viognier 2020 (14.90 €)

La robe est d'un or intense, proche de la Verdesse. 

Le nez est très "viognier", sur l'abricot rôti, le brugnon, la violette, avec une touche fumée. 

La bouche est ronde, très ample, énergique,  d'une fraîcheur ébouriffante, qui envoie du lourd tout en restant superbement équilibrée. Un modèle du genre qui en remontrerait à nombre de Condrieu(x) 2-3 fois plus chers. 

La finale poursuit la dynamique de la bouche avec encore plus de fraîcheur, soulignée par un subtil duo amertume / astringence sur l'abricot, la violette et la fumée. Irrésistible ! 

Mècle 2020 (26.00 €)

La robe est pourpre très sombre, quasi opaque. 

Le nez  est  fin, mûr, profond, sur les fruits rouges et noirs, l'encre et le poivre. La bouche  est ronde, très ample, enveloppante, déployant une matière douce, veloutée, d'une grande fraîcheur, et au fruit pur, racé, souligné par des notes salines. 

La finale poursuit dans la douceur tactile et fruitée, avec encore plus de salinité et une fraîcheur ultime et délicatement poivrée / fumée qui persiste longuement. 

mardi 7 décembre 2021

Bulles de chenin : ça déchire !


Le Limoux Brut nature de Jean-Louis Denois  a tiré sa révérence. Il est remplacé au pied levé par les Bulles de Chenin. Comme son nom l'indique, il n'y a que du Chenin dedans, alors que le Limoux contenait aussi du Mauzac et du Chardonnay. Lorsque vous le dégustez, il n'y a aucun doute sur le cépage : il y a du coing, des agrumes et de l'acidité. Et une amertume généreuse en finale. À noter qu'il est sans sulfites ajoutés  ni dosage. Pour l'absence de dosage, ça se sent ( et on aime). Par contre, pour l'absence de sulfites, faut le savoir, car ce vin ne présente aucun des défauts du genre. En tout cas, l'avenir de cette cuvée me semble radieux, car à 11.90 €, il n'aura guère de concurrence. 

la robe est dorée, parsemée de nombreuses bulles éparses. Le nez est fin, frais, sur la pâte de coing, le citron frais et confit, la craie humide... 

La bouche est vive, éclatante de fraîcheur, tendue par une acidité implacable, tout en offrant une matière à la fois mûre et saline, digeste, soutenue par des fines bulles crépitantes. 

La finale énergique monte de plusieurs crans en concentration, avec un Triple A d'anthologie : Acidité vive du citron frais, Amertume de son écorce et  Astringence du ziste et de la craie. Le tout sur fond de pomme verte et de coing. 

Un vin parfait pour amateur de Brut  Nature. Les autres risquent de le trouver un peu violent. Moi, j'adore !





lundi 6 décembre 2021

Meyer : de très beaux 2020 !


Je suis le premier à le reconnaître : les vins de Patrick Meyer ont parfois des vies compliquées dans leur jeunesse. Il y a 2-3 ans, il y avait eu un "coup de mou" car les millésimes solaires 2017 et 2018 ont été compliqués à vinifier du fait de la sécheresse locale, mais la barre s'était sérieusement redressée sur le millésime 2019. Cela se confirme sur 2020 dont la qualité est très homogène : beaucoup de plaisir sur tous les vins qui me semblent même abordables pour des personnes peu habituées aux vins sans sulfites. Il suffit d'avoir l'esprit un minimum ouvert. À noter également une très faible hausse des prix, ce qui n'est pas la norme en ce moment. Profitez-en ! 


Les Bulles d'Emma (14.50 €)

 Pinot Blanc et Auxerrois. 18 mois sur lattes

La robe est jaune paille brillante, avec des fines bulles éparses. 

Le nez est fin, mûr, profond, sur les fruits blancs rôtis, la brioche chaude, le citron confit et les épices. La bouche est vive, étirée par une acidité énergique et traçante, tout en déployant une matière à la fois mûre et fraîche, à l'aromatique confite, tonifiée par des milliers de micro-bulles qui titillent la langue. 

La finale est franche, nette, bourrée de peps, avec un duo amertume / astringence sur l'écorce d'agrume confite, le ziste de pomelo et une pointe de quinquina avant que ne reviennent des notes crayeuses et citronnées qui vous laissent la bouche nette. 


Sylvaner 80% et Riesling 20% 

La robe est or clair, brillante

Le nez est étonnant, sur le Berawecka * , la frangipane, la poire tapée. 

La bouche est ronde, souple, très fraîche, d'une terrible buvabilité, sur des notes de poire et de sirop d'orgeat. 

La finale est délicieusement accrocheuse, donnant un goût de revienzy, sur de fins amers évoquant le pain d'épices. Y a pas, on est en Alsace !

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* pain aux fruits confits alsacien


A la vie 2020 (12.50 €)

Sylvaner 80% et Pinot blanc 20% 

La robe est jaune paille, brillante. 

Le nez est fin, sur la pomme chaude beurrée légèrement épicée. 

La bouche éclate de fraîcheur dès l'attaque, délivrant un jus pur, cristallin, s'écoulant dans le gosier comme un rû dévalant la montagne, avec juste une fine touche de pomme beurrée qui vous rappelle que vous ne buvez pas de l'eau. 

La finale est toute aussi pure et cristalline, d'une évidence totale, avec une persistance ... sur la pomme beurrée. 

La robe est jaune paille, brillante. 

Le nez est intense, complexe, sur les terpènes d'agrume, la pêche séchée, la mangue, et une touche fumée. 

La bouche est élancée, tendue par un fil invisible, avec une matière mûre, plutôt dense, au toucher moelleux, mêlant les notes tertiaires aux fruits blancs rôtis et au gingembre confit, formant un ensemble frais et digeste. 

La finale est plus concentrée, finement mâchue, sur des notes épicées /miellées, avec une fine amertume sur l'écorce de pomelo. 


La robe légèrement trouble hésite entre le grenat et le vermillon. 

Le nez est à l'ouverture réduit / fermentaire, pas très agréable. Avec de l'aération, on part sur du fruit rouge confit et des épices. 

La bouche est tendue, élancée, avec une matière très fine, aérienne, pleine de fraîcheur, avec un fruit plutôt discret donnant la part belle aux épices. 

La finale est délicieusement accrocheuse, avec un fruit plus expressif et une fraîcheur plus éclatante, et des épices qui ont le dernier mot. 


Loulou 2020 (17.50 €)

Pinot gris et Pinot noir

La robe est grenat sombre translucide. 

Le nez est expressif, sur la cerise confite (et son noyau), la poudre de cacao, les épices douces. 

La bouche est ronde, ample, veloutée, déployant une matière douce, enveloppante, très finement tannique, réussissant à conjuguer une aromatique confite à une fraîcheur gourmande; 

La finale tonique est un peu plus serrée, tout en restant sur cette opposition de saveurs fraîches et confites, avec une persistance sur le noyau et les épices douces. 

Le vieux chemin 2020 (15.50 €)

La robe est grenat très sombre, mais translucide. 

Le nez est fin et percutant, sur la cerise noire, l'encens et des notes résino-balsamiques assez italiennes dans l'esprit. 

La bouche est toute aussi percutante, traçant droit et délivrant une matière finement veloutée, concentrée et séveuse, alliant une grande fraîcheur (eucalyptus, cubèbe) à une aromatique plus confite / balsamique, formant un équilibre sur le rasoir, mais superbe. 

La finale prolonge la dynamique de la bouche en intensifiant la fraîcheur qui devient éclatante, avant de s'affermir un peu sur la cerise confite, la rafle mûre et les épices. 


jeudi 2 décembre 2021

Pierre Ménard : magic 2020 !

 

Sans le savoir, le Facteur 2020 était une mise en bouche aux vins de Pierre Ménard arrivé hier en fin de journée. J'ai passé une partie de ma journée à les découvrir, et ce fut une succession de bonheurs, avec un Pluton carrément stratosphérique. Je suis un inconditionnel du Chenin depuis une bonne vingtaine d'années, mais là, on est à un niveau que j'ai rarement rencontré.  Hénaurme surprise aussi sur le Rosetta qui emmène le rosé dans des contrées jamais explorées.  Et Orion Alpha est sûrement le rouge le plus abouti du domaine depuis sa création. 2020, millésime de la maturité ?
Par contre, en 2021, le gel et le mildiou sont passés par là, profitez du 2020 car 2021 sera une année maigre en quantité.... 
Rosetta 2020 (15 €)

Saignée d'Orion Alpha + grolleau en pressurage direct 

La robe claire est entre le bouton de rose et le saumon. 

Le nez est intense, gourmand, évoquant un bonbon au cassis, complété par des notes épicées et florales (jamais senti un rosé pareil !). 

La bouche est ronde, ample, déployant une matière douce et sensuelle des plus inattendues mêlant les notes fruitées, épicées  et florales, même si le cassis (sublimé !) domine toujours. L'ensemble est frais et équilibré, à condition de ne pas le servir à température d'un vin rouge. 

La finale gagne en concentration et en tonicité sans perdre de son charme, bien au contraire, avec une persistance sur le magic cassis et des fleurs envoûtantes. Un rosé d'exception !



100 % Cabernet-Franc sur schistes

La robe est  pourpre sombre à peine translucide. 

Le nez est frais, sur le cassis, le poivre noir et le menthol. Puis avec l'aération, arrivent des notes florales, des épices douces. 

La bouche est  à la fois ample et élancée,  avec une tension élégante qui vous saisit dès l'attaque et une matière finement veloutée – profonde et racée –  qui vous enveloppe tout le palais. Il s'en dégage un fruit pur, intense, d'une grande fraîcheur aromatique. 

La finale prolonge la dynamique de la bouche sans la moindre rupture ni durcissement,  ajoutant encore plus de fruit, de tension et de fraîcheur, avec une persistance sur la craie, le cassis et le menthol.  

Laïka 2020 (19.50 €)

100 % Sauvignon sur schistes (60 ans)

La robe est or clair,  brillante. 

Le nez est dominé par le cassis (feuille et fruit), complété par la sauge et la menthe. 

La bouche est vive, élancée, tout en ne manquant pas d'ampleur, déroulant une matière ronde, fraîche, croquante, jouant à la fois les notes végétales (bourgeon de cassis, menthol, herbe coupée), fruitées (cassis, groseille à maquereau) et exotiques (ananas, fruit de la passion). Bref, un vin kaléidoscopique. 

La finale prolonge la tension –  très  "schisteuse" –  en y ajoutant un délicieux mordant  sur le pomelo, le cassis et l'ananas. 

Chenin sur schistes et phtanites

La robe est  or clair, brillante.  

Le nez est élégamment fumé / grillé, faisant songer à une réduction "bourguignonne", avant que n'arrivent les fruits blancs rôtis / confits, plus ligériens. 

La bouche éclate de fraîcheur dès l'attaque avant  que la tension ne vous prenne en main sous la forme d'une lame d'acier scintillante. C'est brillant, intense, minéral à donf ... complétés par des fruits blancs rôtis au beurre, ajoutant ainsi l'hédonisme nécessaire. 

La finale est le bout (très) pointu de la lame d'acier, encore plus scintillante et enthousiasmante, confirmant que le chenin est le plus grand cépage du monde !



Chenin sur schistes et spilites

La robe est jaune paille, brillante. 

Le nez est fin, sur la gelée de pomme / coing, avec une touche fumée / grillée. 

La bouche est tendue, traçante, avec une matière ronde et fraîche qui adoucit les angles, alliant une belle maturité à des notes plus austères / minérales. 

La finale est toute aussi tendue que la bouche, mais gagne en puissance et éclat, soulignée par des amers très "cheninesque", sur le coing confit, les épices et la fumée. 



Chenin d'un siècle sur schistes et quartz

La robe est or clair, brillante. 

Le nez  est fin, profond, sur les fruits blancs rôtis (pomme, poire, coing), l'hydromel, la viennoiserie chaude, l'écorce d'orange... 

La bouche est  hyper traçante, droite, avec une acidité vive enrobée d'une matière concentrée, séveuse, formant un ensemble réveillant le dégustateur assoupi. Ça envoie du lourd tout en restant aérien et digeste. 

Il n'y a pas de finale à proprement parler puisqu'elle est la continuité totale de la bouche et ne donne pas l'impression de vouloir conclure, sur des notes citriques et salines. 



Pluton 2020
(48.00 €)

Micro-parcellaire du Clos des Mailles sur les veines de phtanites

La robe est jaune paille, brillante. 

Le nez est fin et intense, sur la gelée de coing et le citron confit, avec une touche classieuse de beurre fumé. La bouche est hyper-traçante comme c'est même pas imaginable, avec une matière semblant au départ très fine, douce, mais gagnant progressivement en densité jusqu'à vous submerger, donnant l'impression de vous prendre une montagne sur la g... C'est assez vertigineux, et proche de l'orgasmique. 

La finale monte encore plus dans les tours , avec une concentration de dingue et une énergie incroyable qui vous laisse pantois, mais heureux. Immense vin !


Cosmos 2020 (30 €)

Tris de grains nobles sur le Clos des Mailles et le Quart des Noëls 

La robe est d'un or très intense. 

Le nez est  superbe, sur les agrumes confits, l'angélique, la tarte tatin... *

La bouche est élancée, déroulant  une matière riche, suave, d'une impressionnante concentration, tout en réussissant à afficher une grande fraîcheur et une ampleur magique, aérienne. 

La finale reste sur un profil élancé, avec encore plus de concentration, sur l'orangette, la gelée de coing, la pomme confite et le safran. Grand vin !