jeudi 2 décembre 2021

Pierre Ménard : magic 2020 !

 

Sans le savoir, le Facteur 2020 était une mise en bouche aux vins de Pierre Ménard arrivé hier en fin de journée. J'ai passé une partie de ma journée à les découvrir, et ce fut une succession de bonheurs, avec un Pluton carrément stratosphérique. Je suis un inconditionnel du Chenin depuis une bonne vingtaine d'années, mais là, on est à un niveau que j'ai rarement rencontré.  Hénaurme surprise aussi sur le Rosetta qui emmène le rosé dans des contrées jamais explorées.  Et Orion Alpha est sûrement le rouge le plus abouti du domaine depuis sa création. 2020, millésime de la maturité ?
Par contre, en 2021, le gel et le mildiou sont passés par là, profitez du 2020 car 2021 sera une année maigre en quantité.... 
Rosetta 2020 (15 €)

Saignée d'Orion Alpha + grolleau en pressurage direct 

La robe claire est entre le bouton de rose et le saumon. 

Le nez est intense, gourmand, évoquant un bonbon au cassis, complété par des notes épicées et florales (jamais senti un rosé pareil !). 

La bouche est ronde, ample, déployant une matière douce et sensuelle des plus inattendues mêlant les notes fruitées, épicées  et florales, même si le cassis (sublimé !) domine toujours. L'ensemble est frais et équilibré, à condition de ne pas le servir à température d'un vin rouge. 

La finale gagne en concentration et en tonicité sans perdre de son charme, bien au contraire, avec une persistance sur le magic cassis et des fleurs envoûtantes. Un rosé d'exception !



100 % Cabernet-Franc sur schistes

La robe est  pourpre sombre à peine translucide. 

Le nez est frais, sur le cassis, le poivre noir et le menthol. Puis avec l'aération, arrivent des notes florales, des épices douces. 

La bouche est  à la fois ample et élancée,  avec une tension élégante qui vous saisit dès l'attaque et une matière finement veloutée – profonde et racée –  qui vous enveloppe tout le palais. Il s'en dégage un fruit pur, intense, d'une grande fraîcheur aromatique. 

La finale prolonge la dynamique de la bouche sans la moindre rupture ni durcissement,  ajoutant encore plus de fruit, de tension et de fraîcheur, avec une persistance sur la craie, le cassis et le menthol.  

Laïka 2020 (19.50 €)

100 % Sauvignon sur schistes (60 ans)

La robe est or clair,  brillante. 

Le nez est dominé par le cassis (feuille et fruit), complété par la sauge et la menthe. 

La bouche est vive, élancée, tout en ne manquant pas d'ampleur, déroulant une matière ronde, fraîche, croquante, jouant à la fois les notes végétales (bourgeon de cassis, menthol, herbe coupée), fruitées (cassis, groseille à maquereau) et exotiques (ananas, fruit de la passion). Bref, un vin kaléidoscopique. 

La finale prolonge la tension –  très  "schisteuse" –  en y ajoutant un délicieux mordant  sur le pomelo, le cassis et l'ananas. 

Chenin sur schistes et phtanites

La robe est  or clair, brillante.  

Le nez est élégamment fumé / grillé, faisant songer à une réduction "bourguignonne", avant que n'arrivent les fruits blancs rôtis / confits, plus ligériens. 

La bouche éclate de fraîcheur dès l'attaque avant  que la tension ne vous prenne en main sous la forme d'une lame d'acier scintillante. C'est brillant, intense, minéral à donf ... complétés par des fruits blancs rôtis au beurre, ajoutant ainsi l'hédonisme nécessaire. 

La finale est le bout (très) pointu de la lame d'acier, encore plus scintillante et enthousiasmante, confirmant que le chenin est le plus grand cépage du monde !



Chenin sur schistes et spilites

La robe est jaune paille, brillante. 

Le nez est fin, sur la gelée de pomme / coing, avec une touche fumée / grillée. 

La bouche est tendue, traçante, avec une matière ronde et fraîche qui adoucit les angles, alliant une belle maturité à des notes plus austères / minérales. 

La finale est toute aussi tendue que la bouche, mais gagne en puissance et éclat, soulignée par des amers très "cheninesque", sur le coing confit, les épices et la fumée. 



Chenin d'un siècle sur schistes et quartz

La robe est or clair, brillante. 

Le nez  est fin, profond, sur les fruits blancs rôtis (pomme, poire, coing), l'hydromel, la viennoiserie chaude, l'écorce d'orange... 

La bouche est  hyper traçante, droite, avec une acidité vive enrobée d'une matière concentrée, séveuse, formant un ensemble réveillant le dégustateur assoupi. Ça envoie du lourd tout en restant aérien et digeste. 

Il n'y a pas de finale à proprement parler puisqu'elle est la continuité totale de la bouche et ne donne pas l'impression de vouloir conclure, sur des notes citriques et salines. 



Pluton 2020
(48.00 €)

Micro-parcellaire du Clos des Mailles sur les veines de phtanites

La robe est jaune paille, brillante. 

Le nez est fin et intense, sur la gelée de coing et le citron confit, avec une touche classieuse de beurre fumé. La bouche est hyper-traçante comme c'est même pas imaginable, avec une matière semblant au départ très fine, douce, mais gagnant progressivement en densité jusqu'à vous submerger, donnant l'impression de vous prendre une montagne sur la g... C'est assez vertigineux, et proche de l'orgasmique. 

La finale monte encore plus dans les tours , avec une concentration de dingue et une énergie incroyable qui vous laisse pantois, mais heureux. Immense vin !


Cosmos 2020 (30 €)

Tris de grains nobles sur le Clos des Mailles et le Quart des Noëls 

La robe est d'un or très intense. 

Le nez est  superbe, sur les agrumes confits, l'angélique, la tarte tatin... *

La bouche est élancée, déroulant  une matière riche, suave, d'une impressionnante concentration, tout en réussissant à afficher une grande fraîcheur et une ampleur magique, aérienne. 

La finale reste sur un profil élancé, avec encore plus de concentration, sur l'orangette, la gelée de coing, la pomme confite et le safran. Grand vin !




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