mercredi 30 décembre 2020

Montepulciano Jasci : attention pépite !

Je n'avais pas regoûté ce Montepulciano d'Abruzzo de Jasci depuis l'époque où nous l'avons référencé (je dirais 2-3 ans). J'avais le souvenir d'un vin souple et fruité, délicieusement acidulé. Est-ce l'effet millésime ? En tout cas, ce 2018 me parait plus dense et mûr, tout en gardant une sacrée fraîcheur – c'est cette dernière que j'apprécie tant dans les vins italiens. Franchement, pour 10 €, il est difficile de trouver mieux en terme de plaisir et d'intensité. Je comprends mieux pourquoi le latin lover a une si grande réputation ;-)  

La robe est pourpre translucide. 

Le nez est expressif, gourmand, sur la cerise noire, le marasquin, le cacao et les épices douces. 

La bouche est ronde, ample, veloutée, avec une matière charnue / pulpeuse au fruit (très) intense, et une fraîcheur impressionnante. Le fruit généreux est équilibré par l'amertume du noyau de cerise et du cacao. 

On retrouve tous les protagonistes en finale dans un registre plus concentré, avec des tannins légèrement accrocheurs, mais le fruit et la fraîcheur prennent rapidement le dessus, prolongé par le cacao, le noyau et les épices. 




mardi 29 décembre 2020

Bons baisers de Géorgie

 


Non, je ne suis pas en vacances en Géorgie (j'aimerais bien). C'est juste que la cuvée du jour s'appelle Kiss of Kakhuri ... et que ce blog n'avait pas encore rendu hommage à Sean Connery. C'est maintenant chose faite.  Mais ce billet aurait pu aussi s'appeler aussi "Enfin un vin géorgien séducteur", ou  quelque chose du genre. Car oui, ce vin orange issu des cépages Mtsvane et Kisi est une grande réussite. Et pas qu'accessible aux "initiés" Arthur, notre jeune employé de 18 ans,  l'a trouvé très bon. 

La robe est d'un or intense tirant sur le rosé/cuivré. 

Le nez est superbe, très expressif, sur les fruits jaunes confits (mirabelle, abricot), la rose fanée, tous les épices d'un souk oriental. Absolument captivant.  

La bouche est  élancée, racée, tendue  par un fil invisible,  tout en déroulant une matière dense, veloutée, au grain finement tannique, qui vous nappe tout le palais.  L'aromatique est toujours  dominée par les fruits jaunes confits et les épices, équilibré par de nobles amers et une grande fraîcheur. 

La finale gagne en puissance et en tannicité , mais réussit à rester racée et élégante, sur des notes de mirabelle, d'abricot séchés, et d'épices douces qui persistent longuement. 

Si vous pouvez n'en prendre qu'une bouteille pour goûter, ce serait sympa. Car il n'en a que onze  en tout.. Faites un geste pour ceux qui veulent aussi essayer ;-)
 




lundi 28 décembre 2020

Hymne au sauvignon !


Les puristes vous diront que ce Vin nouveau du Tue-Bœuf n'est pas "nature" puisqu'il contient 21 mg/l de soufre total. Certes, on n'est pas à moins de 10 mg/l, mais c'est justement cette dose infime de sulfite qui fait que ce vin est d'une pureté totale – c'en est même diabolique. Si vous le buviez à l'aveugle, vous partiriez sur un très beau Sancerre  (ou Pouilly-Fumé) d'un grand producteur, sans vous douter que vous dégustez en fait la "p'tite cuvée" des Puzelat Brothers. À 11.90 €, on peut dire que c'est cadeau. Et celui-là, vous n'allez pas le revendre sur Amazon ;-)

La robe est jaune paille, brillante. 

Le nez est expressif, sur le bourgeon de cassis, la bergamote et le fruit de la passion; 

La bouche est ronde, croquante, savoureuse, avec une fraîcheur cristalline qui vous immerge totalement. Vous n'avez pas l'impression de plonger dans un lac d'eau pure : vous êtes le lac. Progressivement, cette eau passe à un état presque gazeux /minéral, et devient impalpable, irréelle, si ce n'est par ses arômes  caillouteux / citronnés. 

La finale est finement mâchue, mêlant des notes crayeuses à l'écorce d'agrume, avec un retour du bourgeon de cassis, et une persistance sur le menthol et le poivre cubèbe (poivre "citronné" pas piquant). 




jeudi 24 décembre 2020

Château Cazebonne (2) : les rouges


Si les vins blancs du Château Cazebonne dont je parlais hier m'ont beaucoup plu,  j'avoue avoir adoré les rouges. Alors que je ne m'y attendais pas du tout. Faut dire que sur Bordeaux, j'ai  bu et rebu ce qui se fait de mieux dans la région, ce qui m'a rendu exigeant. Les vins doivent être au top niveau pour m'émouvoir. Ce fut le cas hier soir : ce qui m'a surpris, c'est la précision et l'expressivité de ces vins qui vous "parlent" sans emphase du lieu où ils sont nés. L'élevage en amphore pour trois d'entre eux n'y est sûrement pas étranger. Mais il n'y a pas que ça : les vinifications ont dû être sacrément soignées pour obtenir cette qualité de tanins. 

J'avoue avoir osé assembler les trois parcellaires après la dégustation (et ajouté le Grand vin ensuite). Le vin obtenu était encore plus beau que ses différentes parties, dans un style plus opulent et démonstratif, tout en perdant cette notion de terroir. Mais l'expérience vaut le coup d'être faite. 


Galets de Cazebonne 2019 (16.00 €)

100 % Cabernet-Sauvignon

Elevage en ammphore (moitié terre cuite, moitié grès)

La robe est grenat sombre, translucide. 

Le nez est fin, racé, ténébreux même, sur le cassis frais, le graphite, le cèdre et une pointe d'eucalyptus et de menthol. 

La bouche est fine, traçante, énergique, tout en délivrant une matière élégante au toucher soyeux. Progressivement, celle-ci gagne en profondeur et en intensité, avec cette impression de ressentir l'énergie tellurique du lieu.

La finale est dense et puissante sans perdre en élégance, avec une mâche finement crayeuse, des notes de cassis et d'écorce d'orange; et une persistance sur le menthol et le poivre de Séchuan. Un Cabernet-Sauivignon de haut niveau.

100 % Malbec 

Elevage en amphore TAVA en argile

La robe est grenat très  sombre, translucide. 

Le nez est discret à l'ouverture, laissant percevoir des fruits noirs bien mûrs et épicés; et une touche de roche humide. 

La bouche est de grande ampleur, déroulant voluptueusement une matière finement veloutée, tout en gardant une colonne vertébrale basée sur la fraîcheur aromatique. L'expression du fruit est pure et intense, sans jamais en faire trop : c'est au contraire d'une perfection troublante, mais pas ch... te. 

La finale possède une belle mâche gourmande, crayeuse à souhait, avec une superbe cerise cacaotée qui surgit de nulle part et vous envahit le palais. Et toujours cette élégance 'cazebonnienne'. Quel vin !



100 % Merlot

Elevage pour moitié en amphore

La robe est grenat très sombre, translucide. 

Le nez est expressif, sur les fruits noirs sauvages, la framboise, le menthol et une touche résineuse. Et puis de la craie humide. 

La bouche est à la fois ample et élancée, avec une fine tension qui étire le vin au-delà même de la finale et une matière charnue, veloutée, profonde, associant un fruit classieux à un minéral intense. Difficile de ne pas penser aux grands vins du plateau de Saint-Emilion (également sur calcaire à astéries). 

La finale  prolonge la bouche sans le moindre à-coup, toujours marquée par le sceau de l'élégance, sur des notes de mûre, de framboise et de menthol, avec une persistance sur les épices et la craie. Superbe


Le grand vin 2019 (18.00 €)

65 % Merlot, 35 % Cabernet-Sauvignon

Elevage en barriques de chêne

La robe est grenat très sombre, translucide. 

Le nez est gourmand, sur la confiture de mûres dans le chaudron, les épices douces, avec une petite pointe de menthol pour rafraîchir. 

L'attaque en bouche est longiligne, tendue, puis le vin gagne en ampleur et en voluptuosité déroulant une matière charnue et vibrante, très fraîche, mentholée à souhait. Le tout forme un ensemble à la fois jouissif et classieux. 

La finale tonique poursuit dans le même registre jouissif/classieux, avec un fond crayeux qui gagne progressivement en ampleur, puis des épices en pagaille, du cacao, du poivre... C'est extra, disait Léo. 

mercredi 23 décembre 2020

Château Cazebonne (1) : les blancs


Je vous ai déjà parlé des vins du Château Cazebonne en abordant ses "petits vins". Là, on part sur du sérieux en abordant ses cuvées parcellaires et ses "grands vins" sur le millésime 2019. On est sur un tout autre niveau, car la nouvelle équipe a eu le temps de trouver ses marques, de repérer les grands terroirs à vinifier à part. Pour cette première partie, on aborde les blancs. Demain, je vous parlerai des rouges. 

Argile ocre de Bouché 2019 (23.00 €)

65 % Sémillon, 25 % Sauvignon blanc, 10 % Sauvignon gris 

La robe est jaune pâle, brillante. 

Le nez est gourmand, sur le citron confit beurré, l'amande grillée. 

La bouche est éclatante de fraîcheur, avec une matière émoustillante/revigorante qui vous éclabousse le palais, en gardant ce registre agrume confit/beurre perçu au nez, complété par les fruits exotiques (ananas, passion). 

La finale est énergique, gourmande à souhait, avec un retour sur l'amande grillée et l'agrume confit, complété par de subtiles notes vanillées/beurrées. 


79% de sémillon et 21 % de sauvignon gris - vin de macération

La robe est d'un or intense. 

Le nez est très expressif, sur l'ananas, la pêche rôtie, les épices exotiques. 

La bouche est élancée, avec une p.. de tension typique des vins de Graves, tout en offrant une matière ample, aérienne, au toucher doux et fin. On retrouve une aromatique mûre, rôtie, tout en ressentant une impression de digestibilité, et même de fraîcheur, grâce à un fin filet de gaz carbonique. 

La finale possède le Triple A que nous aimons tant : fine Acidité tonique qui prolonge la belle tension, Amertume et Astringence de l'écorce d'agrume confit, mais aussi du quinquina, avec une persistance sur des notes grillées/fumées et la marmelade d'orange amère. 

Feldspath de Peyron 2019 (21.00€)

100 % Sauvignon

La robe est jaune pâle; brillante. 

Le nez est fin, frais, sur le lemon curd, le pain d'épices et une (toute petite) pincée de vanille. 

La bouche est ronde, ample, explosant de fraîcheur, avec une matière vive, crépitante, qui vous éclabousse joyeusement le palais tel un rû printanier. Et en même temps, il y a du classieux; du Graves, avec toujours ce lemon curd et ces épices, légèrement grillés. 

La finale est tonique, savoureuse, finement mâchue, sur le citron confit légèrement vanillé et des notes crayeuses et salines. 

Le grand vin 2019 (18.00 € )

53% de sauvignon, 18% de sauvignon gris et 29% de sémillon

La robe est dorée, brillante. 

Le nez est fin, classe,  sur le citron confit, le beurre noisette légèrement vanillé. 

La bouche allie ampleur et tension, avec d'un côté une tension de malade (en pleine forme !) et de l'autre une matière très enveloppante, aérienne, qui vous tapisse agréablement tout le palais, accompagné d'une fraîcheur délicatement citrique (soutenue, là aussi, par un léger filet de gaz carbonique). 

Cette dernière se poursuit dans la finale énergique, soulignée par de nobles amers (citron confit et bigarade), avec une prolongation sur des notes grillées et épicées. 

mardi 22 décembre 2020

Monnières - Saint Fiacre : l'art de la sobriété

Le millésime 2017 de  Monnières - Saint Fiacre de La Pépière a mis du temps à nous arriver puisqu'il est resté une trentaine de mois sur ses lies fines avant d'être embouteillé. On pourrait s'attendre à un vin spectaculaire. Il  n'en est rien. C'est au contraire, fin, subtil. Peut-être même trop pour certains palais avides de sensations fortes. On est  à 10.000 lieues du Muscadet qui vous fait frémir les gencives et incendie l'estomac. On est ici dans le zen et le délicat, tout en possédant un sacré fond qui devrait lui permettre de se bonifier dans les dix ans qui viennent. 

La robe est or pâle, brillante. 

Le nez est fin et frais, sur le zeste de citron confit légèrement beurré, la pierre humide et les embruns marins. 

La bouche allie ampleur et tension, avec une matière aérienne, caressante,  qui vous nappe tout le palais d'un voile de fraîcheur, et cette énergie surgie de nulle part qui vous emmène direct sur la côte atlantique – vous entendez les mouettes. L'ensemble est digeste (12 % Alc.), désaltérant, tout en possédant un fond racé/minéral. 

La finale gagne en concentration;  jouant subtilement sur l'astringence et l'amertume du citron, puis s'intensifie encore pour devenir caillouteuse/océanique dans un registre toujours élégant. 


lundi 21 décembre 2020

On dérive joliment vers 2017...

Pas besoin de m'envoyer des commentaires pour me signaler que nous passons bientôt en 2021et non en 2017. Je le sais. C'est La dérive qui bascule de 2016 à 2017. Je vous avais parlé de ce vin il y a deux mois avec enthousiasme. Je ne savais pas que le millésime arrivait à son terme. Mais voilà, c'est comme ça, on n'y peut rien. Restait à espérer que le 2017 soit digne de son prédécesseur. Après dégustation, il s'avère assez différent tout en gardant un air de famille. Il s'avère moins "monstrueux" et plus abordable dès l'ouverture, avec un élevage quasi imperceptible. Bref, on est moins dans la sensation forte et plus dans la séduction. Chacun jugera si c'est une bonne chose ou pas. 

La robe est pourpre très sombre, quasi opaque. 

Le nez est fin, classieux, sur la crème de fruits noirs, la violette, le poivre, l'encens, le graphite... 

La bouche est élancée, tendue par un fil invisible, tout en déployant une matière ample, finement veloutée, à la chair dense, profonde, plus robuste qu'elle n'y paraît au premier abord.  L'aromatique poursuit sur le fruit noir mûr, rafraîchi par une touche mentholée. 

La tension se prolonge en finale, soulignée par des tanins puissants mais déjà bien fondus. C'est seulement à ce moment-là que l'élevage pointe son nez, ajoutant à la crème de mûre des notes épicées et grillées. Et une persistance sur le menthol et le poivre. 







vendredi 18 décembre 2020

Quand les hirondelles annoncent l'hiver

Le millésime 2018 des Hirondelles de Michel Guiraud  m'avait beaucoup plus. Est-ce que le 2019 qui vient de nous arriver allait être aussi bon ? Eh bien, oui et non, dirai-je en tant que normand d'adoption. Ce millésime est plus typé sauvignon, et offre moins de complexité. En même temps, il présente une fraîcheur et une vivacité que son aîné n'avait pas. Et un style plus rond et gourmand que nombre de Sancerre. M'est avis qu'il devrait plaire à beaucoup de monde, car un sauvignon de cette qualité à 8.50 €, ça ne court pas les rues... 

La robe est jaune paille, brillante. 

Le nez est frais, sur le cassis (feuille et fruit), la pomme verte, le zeste de bergamote et le caillou mouillé. 

La bouche est ronde, éclatante de fraîcheur, s'écoulant dans le gosier tel un ruisseau au printemps. La matière est croquante et aérienne, d'une impressionnante digestibilité pour un blanc sudiste. L'aromatique est toujours sur la pomme et le cassis, complétée par une pointe de pomelo. Et toujours ce côté "caillouteux". 

La finale est  tonique, mêlant l'acidité et l'amertume de l'écorce de citron, avec une persistance sur la pomme verte et la feuille de cassis écrasée. 



jeudi 17 décembre 2020

Ad Naturam : hymne à la Toscance

Avant de s'installer comme vigneronne, Stéphanie Roussel était une amatrice très pointue, ayant déjà bu les meilleurs vins de la planète. Je me rappellerai toujours d'une soirée en sa compagnie il y a tout juste dix ans où elle m'avait fait goûter un Brunello d'anthologie. Tu en pleurais tellement c'était beau. Eh bien, cet Ad Naturam me rappelle étonnamment ce vin tant son "italianité" est frappante. Alors qu'il s'agit d'un 100 % Abouriou travaillé en amphore.  Cela relève de l'exploit, car ce cépage présente souvent une allure rustique. Là, il est totalement transcendé par cette talentueuse vigneronne. Chapeau bas

A noter qu'il y a un peu de gaz à l'ouverture, mais il disparait rien qu'en agitant son verre. 

La robe est grenat très sombre, presque opaque. 

Le nez est à la fois fin et intense, profond, sur les fruits noirs confits, la garrigue l'olive noire, rafraîchi par une acidité volatile "barralienne" d'une grande délicatesse. 

La bouche est élancée, tendue par cette même acidité volatile, tellement fine qu'elle est quasi imperceptible, tout en offrant une matière concentrée, séveuse, racée, à l'aromatique très "noire" – graphite, goudron, réglisse; tapenade – et et dotée d'une fraîcheur très italienne – ciste; eucalyptus, menthol. Pour résumer, résino-balsamique

La finale prolonge la bouche sans la moindre interruption, se contentant d'accentuer les tanins – déjà très bien fondus – et d'intensifier encore plus l'aromatique qui devient explosive, très marquée par le menthol, la cassis et l'eucalyptus, et une persistance sur la réglisse et le poivre de cubèbe. 



mercredi 16 décembre 2020

Une Pucelle très dévergondée !


Lorsque je vous avais parlé le mois dernier des vins de Meyer, j'avais évité de mentionner les Pucelles, car le millésime 2018 arrivait presque à son terme. Nous avons reçu aujourd'hui la version  2019 qui devrait être disponible plus longuement. Patrick nous avait averti qu'elle déménagerait plus que son aînée d'un an. Et en effet, ça dépote ! Jamais Pucelle  n'a été aussi dévergondée. On est à la limite de l'outrage aux bonnes mœurs. Les fans de Gewurztraminer ne devraient pas être déçus. Ceux qui le détestent le haïront encore plus. Il en faut pour tous les goûts !

Je vous conseille de mettre la bouteille en position verticale 24 h à l'avance pour éviter d'avoir une robe trop trouble (ce que je n'ai pas fait). 

La robe orangée trouble est à même d'interpeler le dégustateur. 

Le nez est très (très!) expressif, sur la rose fanée, la framboise, la pêche de vigne et le souk oriental 

La bouche est de grande ampleur, enrobant  le moindre recoin de votre palais d'une matière finement charnue,  pulpeuse, d'une intensité aromatique hors-norme – dans le même registre que le nez, le pamplemousse en plus. C'est à la fois très généreux, exubérant, et frais, structuré, presque sérieux. 

La finale reprend cette dualité en accentuant encore plus les contrastes :  hyper-pêchue, aromatique baroque et extravertie, et en même temps, une grande droiture, avec une assise crayeuse, des agrumes en pagaille (orange, pomelo, citron, yuzu....). Un voyage sensoriel. 



mardi 15 décembre 2020

Roc''ambulle : le pét' nat' pas comme les autres

Depuis 2-3 mois, je voyais augmenter sans trop comprendre les ventes de Roc'Ambulles, le pét'nat' du domaine Le Roc à Fronton (100 % Négrette). La dernière fois que je l'avais goûté il y a 3-4 ans, je n'avais pas été spécialement emballé. Je me suis dit qu'il était temps de faire une réactualisation. Avant même de l'ouvrir, je constate que  l'étiquette a changé : elle est plus guillerette qu'auparavant. Mais c'est à l'intérieur de la bouteille que la révolution a eu lieu : on passe d'une bulle assez improbable à un pétillant à la fois racé et gourmand, d'une irrésistibilité assez diabolique – les personnes qui l'ont goûté ont voulu en acheter de suite. Donc oui, je comprends le "buzz" autour de cette cuvée, d'autant que le prix reste hyper raisonnable : 9.50 € la bouteille.  

La robe est entre le rose saumon et l'oeil de perdrix, avec une belle mousse blanche et un cordon de bulles. 

Le nez est fin, concentré, sur les fruits rouges confits, la rhubarbe et une touche fermentaire (yaourt). 

La bouche explose de fraîcheur dès l'attaque, avec des milliers de micro-bulles qui vous envahissent la palais, faisant presque oublier qu'un liquide les transporte. Il apparaît dans un deuxième temps,  sous la forme d'une matière intense, vineuse, corsée, même, rappelant certains rosés de saignée champenois, sur la framboise, le poivre et les épices douces. 

La finale associe une mâche gourmande à un panier de fruits rouges, adoucie par des sucres résiduels bien intégrés, équilibrés par de nobles amers (quinquina, orange), avec une belle persistance sur les épices. 

On peut le boire aussi bien à l'apéro qu'au dessert. Ou au goûter. Et pourquoi pas au p'tit déj' pour bien démarrer la journée ? 

lundi 14 décembre 2020

Entre chien et loup : juste nature comme il faut !

Je ne cache pas que j'avais une certaine appréhension en ouvrant cette bouteille de Entre chien et loup de Jean-Pierre Rietsch. Mes dernières expériences sur les 2018 de ce vigneron étaient mitigées, on va dire. Dès l'ouverture et le premier verre versé, je suis conquis. Et les verres suivants confirment mes impressions. J'aime vraiment beaucoup. Comme dirait le père Ducasse, c'est d'une incroyable "naturalité" : on peut en boire des quantités indécentes sans éprouver la moindre lassitude ni barre au front  (mais faut pas le faire, hein : raisonnable, vous êtes). En le buvant, on comprend mieux le concept de certains "naturistes" de s'étancher jusqu'au bout de la nuit – à condition d'avoir les munitions suffisantes, évidemment. 

La robe est or clair, brillante. 

Le nez est à la fois frais et mûr, sur le coing, la pomme chaude, la pâte d'amande, avec un zeste de citron tout juste râpé et une touche "caillouteuse". 

La bouche est sphérique, de belle ampleur, déployant avec énergie une matière très fraîche et aérienne. C'est croquant à souhait, daiboliquerment gourmand, soutenue par un léger perlant qui vous titille la langue. Aromatiquement, nous somme toujours sur la pomme chaude et l'amande, avec du lemon curd en arrière-plan. 

La finale est tonique, mêlant l'amertume et l'astringence de  l'écorce de citron à la pomme rôtie au beurre, avec une persistance sur des notes crayeuses et épicées. 

Ce vin peut se boire pour lui-même, mais il pourra sans problème accompagner un repas tant que vous ne servez pas de viande rouge – de toute façon, c'est has been

vendredi 11 décembre 2020

Souhaut, le match

Nous avons reçu il y a 2-3 semaines les 2019 d'Hervé Souhaut. Cela faisait 2-3 ans que je n'avais pas eu l'occasion des les goûter (tout est vendu trop vite....). Eh bien, expérience faite, je comprends pourquoi il y a des inconditionnels. C'est vraiment très bien foutu, allant au-delà de l'image que l'on peut avoir du Gamay ou de la  Syrah. Les deux sont totalement transcendés par le sol qui les a vus naître, au point qu'il est difficile de les reconnaître. J'avoue qu'à l'aveugle, je pataugerais grave... Les prix ont pas mal augmenté si l'on se reporte à quelques années en arrière, mais finalement, par rapport à l'offre existante dans ce créneau de prix, ce n'est pas si déconnant que ça... 

La Souteronne 2019 (19.90 €)

Gamay

La robe est grenat translucide. 

Le nez est fin, profond, sur des notes florales (violette, pivoine), fruitées (cerise, framboise) et fumées, avec un côté "graphite". 

La bouche est à la fois ample et élancée,  déployant une matière fine et fraîche au fruit intense, mais sobre, et dotée d'une belle tension. L'équilibre est franchement top : ce vin est d'une terrible buvabilité tout en offrant un fond minéral grâce à des notes pierreuses / fumées. plutôt classieuses. 

La finale tonique, finement mordante, prolonge la bouche sans à-coup. Elle offre toutefois un surcroît de matière et de fruit, et intensifie encore la fraîcheur et la minéralité, avec une persistance sur la cerise, le cacao et les épices (et une pointe de fumée). 



Syrah 2019 (19.90 €)

La robe est grenat sombre translucide. 

Le nez est plutôt discret, mais encore plus profond que la Souteronne, avec de la violette, de la mûre, de la pierre chauffée au soleil, de l'encre... 

La bouche est ronde, ample, enveloppante, avec une matière finement veloutée qui vous nappe le moindre recoin de votre palais. L'ensemble est très frais, pur, avec un fruit encore plus intense que la Souteronne, mais également plus sobre et plus empreint de minéralité. Ça ne ressemble à aucune Syrah connue; car le côté "jus de cailloux" est vraiment marqué, et a même tendance à écraser le fruit. 

La finale renforce encore cette impression; mêlant les notes caillouteuses/fumées à la violette et à la framboise, mais également le poivre "syrassien" . Il y a un côté austère accolé à un côté jouissif qui aboutit à une dissonance quasi jubilatoire. C'est vraiment très très bon !



 



jeudi 10 décembre 2020

G&M : l'orange méchamment gourmand !

Cela fait quelques mois que je vends ce G&M de Patrick Bouju sans l'avoir goûtu. Faut dire que dès qu'une quille est signée Bouju, elle est vendue. Donc pas besoin que l'EricB se décarcasse. Je l'ai donc plutôt ouverte par curiosité. Il paraît que c'est un vilain défaut, mais je ne regrette pas mon geste. C'est très au-dessus de mes attentes – qui n'avaient rien d'extravagantes. Ce "vin orange" est d'une gourmandise insolente, comme je l'ai rarement rencontrée dans cette catégorie, où l'on on est plus souvent dans le bizarre que le bon. Faut juste pas avoir peur de la robe bien trouble. Mas bon : je me dois de préciser que la bouteille était couchée dans l'entrepôt et que je l'ai redressée juste avant de l'ouvrir. Je pense que si on la laisse debout 24 h, sa robe sera plus limpide.  

La robe bien trouble est entre le jaune-beige et l'orangé/

Le nez est très expressif sur des notes muscatées (rose; chèvrefeuille, pêche de vigne); avec également de la citronnelle, de l'écorce d'agrume et une petite touche fermentaire (yaourt). 

La bouche explose de fraîcheur dès l'attaque, avant de vous inonder le palais d'une matière dense,  pulpeuse, délicieusement accrocheuse, dotée d'une aromatique toute aussi explosive – toujours le muscat et l'agrume. Bref, vous vous prenez en quelques secondes une belle paire de baffes. Un aller-retour de première classe. 

Cela vous échauffe pour la baffe finale,  plus corsée et punchy, avec un renforcement des amers (écorce d'orange et de pomelo) et de l'astringence (ziste de citron), mais l'on retrouve aussi la citronnelle et la rose, des épices orientales; tout en gardant une p... de fraîcheur. Un souk islandais.

Ce vin peut être bu pour lui-même ou accompagner un plat bien épicé, genre tajine, ou certains fromages corsés comme un vieux parmesan ou une vieille mimolette. Voire être bu en digestif en fin de méditation.  

mercredi 9 décembre 2020

Grande cuvée 1999 de Denois : superbe !

 

En juin dernier, j'avais commenté une verticale de 4 millésimes de Grande Cuvée de Jean-Louis Denois. Aujourd'hui, je vous propose de remonter encore plus en arrière avec une Chloé 1999. Si la Grande Cuvée 2008 était quasiment en fin de parcours, ce 1999 est d'une incroyable  jeunesse. Il faut dire que le bouchon est d'une excellente qualité et qu'il est à peine imbibé. Et ça change tout ! Comme toute Chloé qui se respecte, ce vin  est un 100 % Merlot. Cette cuvée démontre que ce cépage peut vieillir admirablement au-delà des frontières de Pomerol. Merci Jean-Louis pour ce beau cadeau de Noël 

La robe est grenat sombre translucide avec des reflets d'évolution. 

Le nez est fin, complexe, mêlant le cassis au cèdre et au tabac, mais aussi le sous-bois et la truffe. Et une petite touche de menthol et de ronce; 

La bouche est ronde, très ample, déployant une matière finement veloutée; dotée d'une grande fraîcheur aromatique – qui joue un rôle dans l'impressionnante tension de cette "vieillerie" . Ce serait inapproprié d'écrire qu'elle envoie du pâté, mais elle a une sacrée énergie, et  puis encore du fruit (bien mûr), de la profondeur, de la race, et une belle palette tertiaire. On en prend plein les papilles !

La finale est doté de la même énergie, tout en ajoutant une surcouche tannique (bien fondue), une aromatique plus expressive, une grosse pincée d'épices, et une persistance ultime sur le cassis, le bois précieux et des notes salines. 

Cette Chloé est un chouïa plus cher que les Grandes cuvées évoquées précédemment. Mais il me semble que ce sont 19.90 € dépensés intelligemment pour ceux qui recherchent des vins à maturité qu'ils n'ont pas eu l'occasion (ou la patience) de faire vieillir dans leur cave. 



mardi 8 décembre 2020

Guilhouret 2018 : retour à la normale

Il y a une quinzaine de mois – autant dire la préhistoire vu tout ce que nous avons vécu depuis –  je vous avais parlé de Guilhouret 2017; et fait part de mes inquiétudes à propos de l'impact du réchauffement climatique sur le profil des vins. Et puis arrive le Guilhouret 2018 : ce jeune galopin nous ramène 2-3 ans en arrière où le Jurançon sec ressemblait à du Jurançon sec. Je suis de suite rassuré et optimiste. Jurançon is not dead, comme dirait l'ami Alban ;-)

La robe est d'un bel or intense. 

Le nez est riche, confit, sur l'ananas rôti au beurre, l'orangette, suivie de notes plus fraîches le fruit de la passion et le cédrat. 

La bouche est vive, tendue par une (ultra-fine) acidité laser, avec une matière éclatante de fraîcheur dès l'attaque. Puis elle se fait plus enrobante, tout en restant pure et cristalline. Ce qui n'exclue pas une corbeille généreuse de fruits exotiques. On ne sait plus où les mettre tellement il y en a ! 

La finale prolonge la tension et l'acidité laser, en y rajoutant des nobles amers – kumquat confit – et une subtile astringence – écorce de pomelo. Mais la conclusion de la conclusion se fait sur l'ananas et la mangue rôti(e)s, et quelques notes épicées/salines.  



lundi 7 décembre 2020

Priorat : et de trois !

Nous venons de recevoir trois nouveaux vins espagnols sélectionnés par Jean-Louis Denois. Les trois proviennent du Priorat.  Mais ils ne se ressemblent pas du tout. J'ai un joli de coeur pour le premier, et j'aime bien le troisième. Je suis plus perplexe sur le second, même si je ne doute pas qu'il puisse plaire, tout le monde n'ayant pas mon "palais de fillette". 

Les Crestes 2018 (19.90 €)

Grenache (80%), Carignan  (10%) et Syrah (10%)

La robe est grenat sombre translucide. 

Le nez est fin, profond, frais, sur les fruits noirs bien mûrs et épices, contrebalancés par des notes de menthol et de garrigue. 

La bouche est très ample, déployant voluptueusement une matière finement veloutée,  tout en affichant une belle tension. Cette dernière est plus due à la fraîcheur aromatique (toujours ce menthol, complété par de l'eucalyptus). L'équilibre est impressionnant, dans un style classieux, racé. 

La finale prolonge la dynamique sans le moindre à-coup, se contentant d'ajouter une fine couche de tanins, avant de s'achever sur des notes grillées, de la cerise confite et du cacao aux épices.  

D'Iatra 2015 (22.50 €)

Carignan (49 %), Grenache (32 %), Cabernet-Sauvignon (17 %) et Syrah (2 %)

La robe est grenat très sombre, à peine translucide. 

Le nez est expressif, sur les fruits noirs confits, le chocolat et les épices. 

La bouche est ronde, ample, veloutée, avec une matière généreuse, bien mûre, qui vous tapisse le palais. Le vin ne fait pas ses 16 % d'alcool, mais c'est pas léger-léger.. 

La finale est riche, concentrée, ne manquant pas de peps.  On retrouve du fruit bien (bien) mûr, du cuir, des épices douces et grillées. 


100 % Grenache

La robe est grenat sombre translucide. 

Le nez assez discret, sur la cerise confit, le cacao et les épices douces. 

La bouche est élancée, tendue par un fil invisible, et déploie une une matière finement charnue,  juteuse, étonnamment fraîche, tout en ne masquant pas totalement sa richesse alcoolique – mais beaucoup mieux que son frère D'Iatria). C'est en grande partie due à des notes mentholées mais aussi résino-balsamiques aux accents quasi-piémontais. 

La finale est dans le même registre : d'un côté solide/généreux, de l'autre, une sacrée fraîcheur aromatique, avec l'écorce d'orange confite qui vient s'ajouter au menthol et aux notes résino-balsamiques 

vendredi 4 décembre 2020

Perrières 2019 d'Arnaud Lambert : le ch'nin comme on aime !

Je voulais me faire plaisir en fin de semaine : j'ai été servi avec ce Perrières 2019 d'Arnaud Lambert. J'ai parfois eu peur qu'avec le réchauffement climatique, le chenin ligérien perde de sa superbe. Cette cuvée me rassure : tout n'est pas foutu, loin de là. Je retrouve ici tout le plaisir que peut offrir ce cépage, avec sa fraîcheur et sa tension, ses subtiles notes de fruits blancs, et un côté très spontané – il ne se la pète pas comme le chardonnay. 

La robe est or pâle, brillante. 

Le nez est fin, profond, sur la poire, la pierre mouillée, avec une pointe d'ananas et de coing. Et puis une très légère touche grillée. 

La bouche démarre par une explosion de fraîcheur avant qu'une lame d'acier vous tranche le palais en deux sans provoquer la moindre douleur, bien au contraire. L'ensemble est aérien, minéral à souhait, avec juste un soupçon de fruits blancs qui vous rappelle que vous avez affaire à du chenin et non à jus de cailloux. 

La finale tonique allie l'amertume du pomelo à l'astringence du citron (ou  l'inverse ?). Dans le cas d'espèce,  personne n'emporte le combat, puisque les deux persistent longuement, soulignées par des notes crayeuses et citronnées. 

À 13.90 €, c'est franchement top. Je connais nombre de vins plus chers et moins bons. 



jeudi 3 décembre 2020

Croisille : Silice Vs Calcaire

Cela faisait quelques semaines que ça me trottait dans la tête de faire une dégustation comparative entre les cuvées Silice et Calcaire du Château les Croisille. Eh bien, c'est chose faite, et ce fut un moment bien agréable. Enfin, une fois passé l'étape devenue quasi-incontournable du gaz carbonique. Celui-ci a disparu rien qu'en agitant les verres. Donc, ouf, pas trop pénible. Je tue un peu le suspens : pour moi, la Calcaire l'emporte haut-le-verre, mais c'est une question de point de vue : pour ceusses qui recherchent un Cahors dans la finesse et l'élégance, la Silice est parfaite. Mais bon, la Calcaire à tout en plus, sans jamais tomber dans un excès de puissance ou de concentration. Ça a un coût : 3 € de plus. Mais on s'y retrouve largement. Je connais peu de vins du Bordelais et du Sud-Ouest qui peuvent lui faire face à prix égal. 

Cahors Silice 2018 (12.90 €)

La robe est pourpre sombre translucide. 

Le nez est discret, un peu réduit, sur les fruits noirs mûrs un peu lactés, le poivre et un côté sanguin/ferreux. 

La bouche est élancée; étirée par un fil invisible, tout en délivrant une matière veloutée de belle ampleur, enrobante, à la chair douce et charnue. Le fruit noir (mûre, myrtille) est très présent, sous une forme très fraîche, gourmande, agrémentée de quelques épices.

La finale poursuit sur la même dynamique, avec une matière plus dense, un fruit encore plus intense et frais, et une persistance sur des notes crayeuses et cacaotées.   


La robe est grenat bien sombre aux reflets violacés, mais translucide. 

Le nez est expressif, sur les fruits noirs confits, les épices douces, contrebalancé(e)s par la craie humide et la terre fraîchement retournée. 

La bouche est à la fois plus tendue que Silice, plus pénétrante et profonde, tout en présentant une matière plus dense et solide, en un mot plus minérale : on lèche la pierre calcaire. Le fruit est tout aussi intense, avec une fraîcheur plus éclatante. 

On retrouve cette dernière en finale, dans un style plus impactant, un fruit explosif – j'oserai même dire jouissif – et de puissantes notes crayeuses qui vous immergent dans le calcaire, avec une longue  persistance sur la cerise noire et le cacao. 



mercredi 2 décembre 2020

Clocher 501 : le blanc "nature" by Tripoz

Jusqu'à maintenant, la famille Tripoz avait déjà sorti quelques cuvées de vins rouges et de bulles sans sulfites. Mais pas de vins blancs : c'est aujourd'hui chose faite avec cette cuvée Clocher 501. Alors non, ce n'est pas un hommage à Claude Lévi-Strauss,  le djinn de l'anthropologie. Mais plutôt à Rudolf Steiner et sa préparation biodynamique 501 à base de cristaux de quartz finement  broyés, censée apporter de la lumière aux plantes traitées. Je pense qu'en buvant cette cuvée, nos deux vignerons y ont trouvé une pureté, une luminosité, qui les ont inspirés. 

La robe est jaune pâle, légèrement trouble. 

Le nez est fermé, réduit même (carafage conseillé). On perçoit tout de même du cédrat, de la craie mouillée, et une touche marine (algues). 

La bouche est ronde, à la fraîcheur explosive due en grande partie à un perlant assez marqué : des milliers de micro-bulles vous titillent la langue et ne semblent pas vouloir vous lâcher. Elles apportent également de la tension, un fil directeur. Aromatiquement, ça fait très "brut de cuve" dans ce que ça peut avoir de sympa et spontané : citron, toujours, mais aussi pomme fraîche et légère touche fermentaire (lait ribot). 

La finale est franche, avec une amertume et une astringence bien marquées sur l'écorce de pomelo, la craie et le quinquina, évoquant un célèbre indian tonic, les sucres en moins. Elles ont un effet très dessoiffant, qui, paradoxalement, vous donne envie de replonger direct. Rarement un blanc se montre aussi canaille. 

Ce vin sans sulfites ajoutés est clairement différent de tous les autres que l'on vous propose : hormis le perlant qui fait presque pet' nat',  on  ne retrouve pas les marqueurs classique des vins "nature". C'est au contraire d'une pureté remarquable.