Cela faisait quelques semaines que ça me trottait dans la tête de faire une dégustation comparative entre les cuvées Silice et Calcaire du Château les Croisille. Eh bien, c'est chose faite, et ce fut un moment bien agréable. Enfin, une fois passé l'étape devenue quasi-incontournable du gaz carbonique. Celui-ci a disparu rien qu'en agitant les verres. Donc, ouf, pas trop pénible. Je tue un peu le suspens : pour moi, la Calcaire l'emporte haut-le-verre, mais c'est une question de point de vue : pour ceusses qui recherchent un Cahors dans la finesse et l'élégance, la Silice est parfaite. Mais bon, la Calcaire à tout en plus, sans jamais tomber dans un excès de puissance ou de concentration. Ça a un coût : 3 € de plus. Mais on s'y retrouve largement. Je connais peu de vins du Bordelais et du Sud-Ouest qui peuvent lui faire face à prix égal.
Cahors Silice 2018 (12.90 €)
La robe est pourpre sombre translucide.
Le nez est discret, un peu réduit, sur les fruits noirs mûrs un peu lactés, le poivre et un côté sanguin/ferreux.
La bouche est élancée; étirée par un fil invisible, tout en délivrant une matière veloutée de belle ampleur, enrobante, à la chair douce et charnue. Le fruit noir (mûre, myrtille) est très présent, sous une forme très fraîche, gourmande, agrémentée de quelques épices.
La finale poursuit sur la même dynamique, avec une matière plus dense, un fruit encore plus intense et frais, et une persistance sur des notes crayeuses et cacaotées.
La robe est grenat bien sombre aux reflets violacés, mais translucide.
Le nez est expressif, sur les fruits noirs confits, les épices douces, contrebalancé(e)s par la craie humide et la terre fraîchement retournée.
La bouche est à la fois plus tendue que Silice, plus pénétrante et profonde, tout en présentant une matière plus dense et solide, en un mot plus minérale : on lèche la pierre calcaire. Le fruit est tout aussi intense, avec une fraîcheur plus éclatante.
On retrouve cette dernière en finale, dans un style plus impactant, un fruit explosif – j'oserai même dire jouissif – et de puissantes notes crayeuses qui vous immergent dans le calcaire, avec une longue persistance sur la cerise noire et le cacao.
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