mardi 29 novembre 2022

L'austérité comme on aime !

 

Je vous ai déjà parlé de Nicolas Raspiller, un néo-vigneron et apiculteur qui produit des vins en (conversion) bio et sans sulfite ajoutés. Nous venons de recevoir son Bourgogne Aligoté 2021 qui est une belle réussite, très 2021 dans sa fraîcheur très pure. Nous conseillons !

La robe est or brillant, légèrement trouble. 

Le nez est fin, frais, sur le zeste de citron et des notes fermentaires /grillées (agréables).

La bouche est ronde, fraîche, croquante, offrant une matière friande, savoureuse, dans un esprit "jus de caillou aromatisé au citron". C'est plutôt austère, mais de la très belle austérité. 

La finale tendue, saline, évoquant la pulpe de citron reste dans le même registre, avec encore plus d'austérité ... et plus de bonheur !



vendredi 25 novembre 2022

Cabrol, le retour !

 

Les différentes cuvées du domaine de Cabrol sont de retour. Hormis le blanc, ce sont toujours les vins vinifiés et élevés par Claude Carayol décédé en mai 2021. Par contre, il y a du changement dans les bouteilles et les étiquettes. Comme dans beaucoup de régions, la bordelaises est remplacée par la bourguignonne – ce qui n'arrange pas les propriétaires de caves électriques. 

Le blanc, donc, est l'oeuvre de Nicolas Carayol qui en a profité pour le rebaptiser. Il faut dire qu'il est très différent du précédent, l'élevage en barriques ayant été abandonné. 


chenin 34%, gros manseng 33%, grenache blanc 33 %

La robe est or pâle, brillante. 

Le nez est plutôt discret, sur la poire, le brugnon et l'ananas frais. 

La bouche éclate de fraîcheur dès l'attaque avant d'offrir une matière ronde, pulpeuse, avec une mâche friande assez rare pour un vin blanc, sur un registre aromatique citronné / salin. 

La finale gagne encore en mâche et en fraîcheur, mais aussi en tonicité, avec un joli duo  amertume /astringence et une persistance sur la pulpe de citron. 

Blue Note 2020 (9.90 €)

grenache 80% syrah 20%

La robe est grenat sombre translucide. 

Le nez est gourmand sur le Kréma au cassis, le coulis de mûre, la tapenade et le poivre. 

La bouche est ronde, veloutée, avec une matière pulpeuse / juteuse au fruit expressif relevé par les épices. 

La finale est plus concentrée, avec des tannins bien mûrs, sur la cerise noire, le poivre et l'olive noire.


syrah,  cabernet-sauvignon et grenache  (jeunes vignes)

La robe est pourpre très sombre, presque opaque. 

Le nez est  une merveille de complexité et de profondeur, sur le tabac, les fruits noirs, le graphite, la violette, etc... 

La bouche est ronde, ample, veloutée,  avec une matière de belle densité – mais sans le moindre tannin qui accroche – sur un mix de fruits noirs et de notes empyreumatiques et balsamiques. 

La finale gagne en concentration tout en gardant le même registre aromatique et cette douceur tactile, avec un empyreumatique encore plus marqué sans qu'il soit dû à un élevage dans un contenant boisé. Rapport qualité/prix stratosphérique. 


syrah 60% et cabernet-franc 40%

La robe est grenat sombre aux reflets violacés, quasi opaque. 

Le nez est très expressif, complexe, charmeur, sur la liqueur de fruits rouges et noirs, le lard fumé, la violette, le poivre blanc, l'olive noire confite et plein d'autres choses encore. 

La bouche est ronde, très ample, enveloppante, déployant une matière douce, quasi-aérienne, alors qu'elle manque ni de densité, ni de puissance. On est dans le soft power, comme on dit maintenant. Mais c'est la fraîcheur aromatique qui impressionne le plus, avec un cassis triomphant complété par le menthol, le cèdre, le poivre de cubèbe... 

Elle se fait encore plus démonstrative dans une finale explosive, entre monstrueux et sublime. Gigantesque pinard !


cabernet-sauvignon 50%, syrah 50%

La robe est pourpre très sombre, quasi opaque. 

Le nez est fin, classieux, sur la crème de fruits noirs, la violette, le poivre, l'encens, le graphite... 

La bouche est élancée, tendue par un fil invisible, tout en déployant une matière ample, finement veloutée, à la chair dense, profonde, plus robuste qu'elle n'y paraît au premier abord. L'aromatique poursuit sur le fruit noir mûr, rafraîchi par une touche mentholée. 

La tension se prolonge en finale, soulignée par des tanins puissants mais déjà bien fondus. C'est seulement à ce moment-là que l'élevage pointe son nez, ajoutant à la crème de mûre des notes épicées et grillées. Et une persistance sur le menthol et le poivre.

mardi 22 novembre 2022

Tombez sous le charme de la Remontada...

Il y a tellement de nouveautés que j'ai un peu de mal à faire le tri entre toutes. Et j'ai failli zapper cette Remontada de Jeff Carrel qui m'a pourtant enthousiasmé les deux fois que je l'ai bue. Le principe de vinification rappellera des choses à certains de nos clients : après avoir vinifié un vin de départ en septembre 2020, celui-ci patiente un an en cuve avant de macérer une nouvelle fois avec un marc frais de 2021. Le résultat est assez bluffant, même si au départ, on se dit que l'on ne va pas se faire avoir par ce nez (trop ?) séducteur. Mais rapidement, sa sensualité vous rattrape, et vous ne pouvez plus décrocher ! 

Certainement le rouge le plus diabolique du père Jeff... 

La robe est grenat sombre translucide, avec des reflets orangés. 

Le nez est expressif, complexe, sur la crème de cassis, la cerise confite, le pot-pourri floral, le pain grillé, voire pain d'épices.

La bouche est ronde, ample, soyeuse, déployant une matière finement veloutée gagnant progressivement en densité, offrant un fruit à la fois frais et décadent,  complété par la réglisse et le menthol, et plein, plein d'autres choses. 

La finale est d'une rusticité réjouissante, avec des tannins délicieusement accrocheurs, une aromatique explosant de fraîcheur tout en exprimant une suavité baroque. Un feu d'artifice gustatif !



lundi 21 novembre 2022

Pierre Ménard, les 2021

C'est toujours un grand plaisir de découvrir le nouveau millésime de Pierre Ménard. Et comme cette année, c'est le 2021 qui me plaît tant en blanc, le plaisir compte double ! Le rosé et le rouge sont également de très bon niveau. Je ne vous parlerai pas des micro-cuvées car nous n'en avons qu'une quantité très limitée. Certaines sont déjà presque toutes vendues. 

Rosetta 2021 (17.90 €)

Rosé composé de nombreux cépages

La robe rubis translucide est plus proche d'un Bourgogne rouge que d'un Cabernet d'Anjou. 

Le nez est fin, complexe, pénétrant, sur le bonbon au cassis, la liqueur de framboise, de multiples notes florales, le tout ressemblant plus à un parfum qu'à un vin. 

La bouche est ronde, très ample, aérienne, avec une matière fine, soyeuse, éclatante de fruit et de fraîcheur, offrant toujours en arrière-plan de délicates notes florales (rose, violette). L'ensemble est d'un équilibre superlatif, à la fois généreux, rafraîchissant et digeste. 

La finale démarre par une fine accroche canaille avant que revienne un fruit intense et éclatant prolongé par la rose rose, le cassis et les épices. 

Orion Alpha 2021 (26.90 €)

Cabernet Franc sur schistes

La robe grenat profond est superbe. 

Le nez est fin, élégant, sur la baie fraîche de cassis complétée par une subtile touche de bourgeon du même fruit et une pincée de poivre. 

La bouche est ronde, ample, enrobante, déployant une matière dense et douce, veloutée, sans le moindre tannin qui dépasse, exprimant un fruit frais, pur, intense (cassis) soutenu par une droiture minérale. 

La finale est un concentré de la bouche en plus mâchu, offrant toujours un fruit très pur qui persiste longuement, souligné par de fines notes crayeuses. 

Laïka 2021 (17.95 €)

Sauvignon de 60 ans sur schistes

La robe est or clair, brillante. 

Le nez est fin, frais, sur le citron confit, le bourgeon de cassis (léger), la rose fanée...

La bouche est ronde, ample, croquante de fraîcheur, offrant une matière mûre et friande à la texture finement pulpeuse, avec une aromatique dominée par l'agrume (citron, pomelo) complété la rose et le cassis. 

La finale est intense, finement mâchue, mêlant l'amertume de l'écorce de pomelo à la pulpe astringente du citron, avec une persistance sur le cassis végétal et la rose. 


Chenin sur roche de schiste

La robe est or pale, brillante. 

Le nez est discret, suggérant subtilement les fruits blancs rôtis au beurre et de fines notes toastées / grillées. 

La bouche est longiligne, étirée par un fil invisible tout en déployant une matière, ronde, douce, aérienne, très saline / fumée  qui s'étend progressivement dans tout le palais. 

La finale prolonge la tension de la bouche en accentuant la fraîcheur et l'amertume, mêlant l'agrume confit à des notes grillées. 


Chenin sur roche de schistes à phtanites

La robe est or clair, brillante. 

Le nez est expressif, sur le cédrat confit et des notes florales et épicées. 

La bouche est élancée, déroulant une matière étonnamment dense, séveuse, très marquée par l'agrume confit qui apporte sa fraîcheur et son éclat aromatique. C'est superbe !

La finale ne gâte rien (ouf), ajoutant encore plus d'intensité et d'ampleur sans perdre en fraîcheur, persistant très longuement sur les agrumes confits. Impressionnant. 


Chenin centenaire sur roche de schiste

La robe est d'un or intense, brillant. 

Le nez est riche, sur les fruits blancs rôtis, les agrumes confits et les  notes  toastées / grillées. 

La bouche est longiligne, tonique, tout en présentant une matière très concentrée à la texture moelleuse, contrebalancée par les amers du citron confit  qui montent crescendo, associés à des notes toastées / grillées. Mais aussi une fraîcheur cristalline évoquant une lame d'acier. 

La finale concentre toutes ces sensations en un point minuscule avant d'exploser totalement et de vous en mettre plein les papilles façon puzzle, avec le citron en vedette; secondé par le cédrat confit. 

jeudi 17 novembre 2022

C'est quoi, ce Pataquès ?

Pataquès, c'est la  petite dernière de la grande famille d'Éric Chevalier, trublion surdoué du Muscadet. C'est un assemblage que l'on pourrait trouver du côté de Cheverny :  70  %  Pinot noir, 15 % Cabernet-Franc, 15 % Gamay. Le Pinot domine nettement, mais on sent tout de même qu'il y a autre chose ... mais bien malin celui qui proposerait le Cabernet-Franc, car le vin ne lâche aucun indice qui suggérerait sa présence. 

La robe est rubis bien translucide, assez bourguignonne. 

Le nez est légèrement réduit,  sur des notes fumées /choucroutées. Avec l'aération, il part sur la cerise, la framboise fraîche, la terre humide et une pincée d'épices. 

La bouche est ronde, ample, éclatante de fraîcheur, déployant une matière fine, aérienne, au fruit intense et revigorant sur la griotte, la grenade et la canneberge (= cranberry). Le tout avec une tonicité communicative frôlant l'exultant exultante. 

La finale cristalline est encore plus tonique, fraîche et fruitée – et donc encore plus exultante, avec cette persistance terreuse /terrienne très pinotante. Ce truc devrait être interdit à la vente !

J'ai bu le même jour la version 2021 de la Pièce de l'Orée du même producteur. C'est une merveille de délicatesse, avec de belles notes de rose fanée comme peuvent l'offrir les beaux pinots, et une fraîcheur typique de 2021.  Comme il y en a très peu, je ne lui consacrerai pas d'article, mais il mériterait..





mercredi 16 novembre 2022

Parcelles : la minéralité à l'état pur

Les Parcelles, c'est le nouveau nom de la "petite" cuvée de Saumur blanc d'Arnaud Lambert. Je ne sais pas si c'est le même lot que le vin dont je vous avais parlé au printemps (ICI), mais c'est au moins aussi bon, voire meilleur. On est vraiment sur le chenin vif et minéral qu'on croyait disparu jusqu'au miracle 2021. 

La robe est or pâle, brillante.

Le nez est fin, sur la pomme tapée et le coing, avec une touche d'agrume pour rafraîchir. 

La bouche éclate de fraîcheur dès l'attaque avant d'offrir une matière pure, cristalline, traçante, très aérienne, qui descend dans le gosier tel un rû printanier, avec une sensation plus gazeuse / minérale que liquide. 

La finale prolonge ces sensations tout en les intensifiant, avec un citronné plus marqué et de nobles amers qui persistant assez longuement, soutenus par des notes salines.

Bonne nouvelle : le prix n'a pas augmenté. À 12.50 €, c'est une belle affaire, car je connais peu de vins de ce niveau à ce prix. Et nous ne devrions pas tomber rapidement en rupture : on en a une bonne quantité !



lundi 14 novembre 2022

Le retour des vins primeurs

Jeudi prochain, vous pourrez ouvrir un vin de 2022. Bon, ceux qui ont acheté du Blouge de Nestor l'ont peut-être fait déjà fait sans le savoir, car c'en est un même si ce n'est pas indiqué sur l'étiquette.  Le millésime a été très précoce; ce qui permet d'avoir des vins plus prêts à boire que les années précédentes (c'est flagrant chez Lapalu). Mais le gros coup de coeur, comme l'année dernière, c'est Coup de Grisou de la Grange aux Belles. Il faut du self control pour ne pas se boire la bouteille...


Région Gaillac : Syrah et Braucol

La robe est violacée bien translucide, légèrement trouble. 

Le nez est plutôt discret, sur le bonbon aux fruits et les épices. 

La bouche est ronde, ample, veloutée, avec une matière charnue, finement pulpeuse, mêlant les fruits mûrs au poivre et au laurier, et une impression globale d'équilibre et de fraîcheur. 

La finale dévoile une fine mâche savoureuse, avec un fruit plus frais et gourmand, et des épices plus relevés, donnant un goût de revienzy...

Grolleau noir (10.50 €)

Région Loire : Grolleau noir

La robe est pourpre translucide. 

Le nez est expressif, évoquant presque plus le raisin bien mûr, presque confit,  que le vin (le vin fait 10.5 % d'alcool, je vous rassure). 

La bouche est ronde, enrobante, fruitée, déployant une matière plutôt dense, juteuse, avec des tannins délicieusement canailles qui s'accrochent partout où ils peuvent... mais finissent par glisser dans le gosier. 

La finale offre une mâche gourmande pétante de fruit, faisant claquer la langue de plaisir, avec une persistance sur la myrtille et les épices


Coup de grisou (11.90 €)

Région Loire : Grolleau gris

La robe est or clair, brillante.

Le nez est gourmand, sur les fruits jaunes rôtis et le rayon confiserie (tout le rayon !)

La bouche est ronde, friande, à la fraîcheur croquante et au fruit séducteur, soutenue par un subtil perlant, C'est vraiment de la bombe ... à 10 % d'alcool. 

La finale est encore plus "bombesque", avec un fruit éclatant, de la fraîcheur à revendre, et une gourmandise à la limite de l'indécence. Ce que c'est boooonn !


Cépage Gamay 

La robe est rubis translucide. 

Le nez est fin, mûr, légèrement oxydatif. 

La bouche est ronde, ample, enveloppante, déroulant une matière fine, souple, fruitée, soulignée par un filet de gaz carbonique qui apporte de la fraîcheur. 

La finale poursuit dans la finesse, tout en gagnant en niaque grâce un gaz carbonique un peu plus prononcé, avec un fruit plus pimpant et gourmand. Ca se boit tout seul !

A ceux-là, s'ajoutent les deux vins de Cazes

La robe est or pâle; brillante. 

Le nez est fin, sur des notes florales (chèvrefeuille, fleur d'oranger, violette) et fruitées (pêche, melon). 

La bouche éclate de fraîcheur en attaque avant d'offrir une matière friande, quasi-cristalline, coulant dans le gosier tel un ruisseau dévalant la montagne, exprimant toute en délicatesse la palette aromatique perçue au nez. 

La finale poursuit dans le même registre cristallin / rafraîchissant d'une grande digestibilité. 

La robe est pourpre violacé translucide. 

Le nez fait très brut de cuve (dans le sens positif) sur la crème de fruits noirs et des notes lactées / yaourtées. 

La bouche est ronde, ample, veloutée, avec une matière souple, finement charnue, gagnant progressivement en densité, sur la même aromatique que le nez, donnant l'impression de boire un yaourt aux fruits noirs. 

La finale dévoile une fine mâche fruitée,  avec un côté canaille / acidulé très gourmand. 


Arrivent également d'ici peu le Beaujolais nouveau de Fred Aublanc et l'Ultime Récolte 2022 de Jeff Carrel

jeudi 10 novembre 2022

Clocher 2021 : le nouvel étalon du blanc nature ?


Au vu des autres blancs 2021 que j'ai pu boire, j'avais hâte de goûter la Cuvée Clocher de Tripoz de ce millésime. C'est encore meilleur que tout ce que j'avais pu imaginer. Et cette fois, il n'y a qu'un seul Clocher au lieu de deux, car la cuvée "normale" est sans sulfites ajoutés. Nous avons donc affaire à un "vin nature" , mais franchement, ça ne se sent pas. Il peut être bu par tous, y compris les amateurs les plus exigeants. 

La robe est dorée, brillante. 

Le nez est expressif, sur les fruits blancs rôtis, le miel d'acacia et de fines notes grillées. 

La bouche éclate de fraîcheur dès l'attaque avant de gagner rapidement en ampleur et offrir une matière friande et intense, pleine de peps, alliant la pomme chaude au citron acidulé. 

La finale est encore plus tonique, avec de superbes amers sur l'écorce d'agrume  et une astringence jouissive sur la craie et le citron, ce dernier persistant et crépitant longuement. 





mardi 8 novembre 2022

Jean-Louis Denois dans la RVF

Une nouvelle fois, Bulles d'Argile s'affirme comme parmi  les ou le meilleur crémant de France, "qui rivalise avec de belles cuvées de Champagne" dans une grande dégustation de la Revue des Vins de France : 'Tour de France' des meilleurs crémants, comme l'an dernier déjà, après sa selection comme finaliste d'une grande dégustation similaire dans Terres de vin.

Bulles d'Argile est issu de vins de cuvée (les premiers jus) de Pinot noir et Chardonnay fermentés sous bois en demi muids de 500L, dans lesquels ne sont ajoutés aucun sulfite à aucun stade.

A l’issu de la seconde  fermentation et d'un long vieillissement sur lattes en bouteilles, cette cuvée ne reçoit non plus aucun dosage (liqueur sucrée).

C'est donc un Brut Nature sans sulfites, une rareté… à réserver de préférence à des associations gastronomiques et pour des amateurs avertis de grands Champagnes.

N’hésitez pas à découvrir ou faire découvrir cette cuvée d’exception !




Lebled : le nature comme on aime !

 

Les 2021 de Laurent Lebled sont presque tous arrivés en même temps. En regardant les étiquettes, j'ai vite remarqué que les degrés alcooliques étaient bas, voire très bas, ce qui n'est pas pour me déplaire. Encore faut-il que l'on ne soit pas dans la sous-maturité, car dans ce cas-là, ce n'est pas bon du tout. Ce n'est pas le cas ici :  tout est d'une grande justesse, avec juste une légère réserve pour le Cabernet, où l'on sent un léger végétal. Mais il y a un tel équilibre et une telle fraîcheur que ça se passe admirablement. 


100 % Pinot noir

La robe est  rubis profond, translucide. 

Le nez est fin, sur la cerise, la groseille et le sous-bois automnal. 

La bouche est ronde, fraîche, pimpante, avec une matière finement veloutée tonifiée par le gaz carbonique, évoquant plus un Lambrusco qu'un Bourgogne. Mais c'est tellement affriolant et fruité qu'on lui pardonne tout (au vin et à son producteur). 

La finale est un copié/collé de la bouche en plus intense et canaille. Totalement addictif !


100 % Gamay

La robe est grenat sombre translucide. 

Le nez est plutôt discret, sur la Kriek à la cerise, avec une légère acidité volatile. 

La bouche est ronde, très ample, éclatante de fraîcheur, déployant une matière souple au fruit croquant, savoureux, avec un perlant bien présent s'avérant des plus positifs. 

La finale est tonique, avec un fruit et une fraîcheur encore plus marqués, sur une griotte acidulée absolument irrésistible. 


100 % Cabernet-Franc 

La robe est rubis translucide. 

Le nez est  fin sur des notes plutôt végétales, et un peu épicées. 

La bouche est fraîche, élancée, tendue par une fine acidité, et offre une matière souple, acidulée, entre jus de griotte et de cranberry. 

La finale poursuit la tension de la bouche avec encore plus de netteté et de franchise, mêlant le cassis et la groseille, avec une fine touche de ronce, et une p... de fraîcheur. Canaillissime !


100 % Sauvignon en macération carbonique

La robe est jaune trouble. 

Le nez est expressif,  sur le cassis frais,  le pomelo, la fleur de sureau, le géranium rosat... 

La. bouche est ronde, ample, enrobante , avec une matière charnue,  pulpeuse, gourmande, soutenue par un léger perlant qui apporte de la fraîcheur et de la buvabilité. 

La finale dévoile une mâche savoureuse, avec juste ce qu'il faut d'astringence et d'amertume, sur le cassis, la fleur de sureau, la rose et les épices orientales. 

vendredi 4 novembre 2022

Posada : toujours TOP !

 

À chaque nouveau millésime, je me dois de déguster ce Posada Verdejo, car il fait partie des vins blancs qui se vendent le plus (hors Carrel), mais aussi parce que j'en mets assez souvent dans mes "box". Il faut donc que je sois sûr qu'il tienne toujours la route. 

Eh bien, il n'y a pas de problème : je suis toujours autant sous le charme. Je ne connais aucun vin bio français qui ait ce niveau qualitatif pour moins de 7 €. Je dirais même que je connais beaucoup de vins blancs à plus de 15 € qui sont moins bons que lui. 

La robe est d'un or intense, brillant. Le nez est mûr et intense, sur le citron confit, la verveine et une subtile réduction marine. 

La bouche est élancée, tendue par une fine acidité, tout en offrant une matière,  mûre, concentrée, séveuse,  déposant un subtil film gras sur la langue. L'aromatique évoque l'agrume confit,  la pêche  de vigne et des notes finement pétrolées rappelant le riesling. 

La finale prolonge la tension de la bouche en y ajoutant un surcroît de fraîcheur et d'intensité, avec des agrumes confits encore plus marqués  et une  persistance sur l'écorce de  citron,  les épices et les notes marines / salines. 

jeudi 3 novembre 2022

Gros coup de Blouge !


Nestor Belicard est un néo-vigneron qui a repris le domaine familial après 30 ans de vie professionnelle dans les grandes métropoles internationales. Son idée est de travailler comme le faisait son grand-père dans les années 30, avant que la technologie et l'agrochimie ne transforme totalement le métier.  Pour certains cuvées, il s'est fait aider par son voisin Cyril Alonso, expert du sans-soufre depuis deux décennies. 

Comme pour ce Blouge qui réunit Gamay (90 %) et Chardonnay (d'où la contraction Blanc + Rouge). La macération a été courte pour éviter d'avoir trop de matière. Du fruit, du fruit, du fruit.... et de la fraîcheur !

La robe est entre le rubis et le vermillon. 

Le nez est fin, mêlant les notes fruitées (griotte, groseille), florales (violette), épicées et fumées. 

La bouche est ronde, fraîche, croquante, avec une matière souple, friande au fruit gourmand et acidulé, soulignée par un léger perlant. 

La finale est vive, étirée par une acidité délicieusement mordante, avec l'impression de croquer dans une griotte juteuse et légèrement fumée. 

Une sacrée réussite pour un premier essai ! 

mercredi 2 novembre 2022

Offrez-vous une belle nuit !

La première fois que j'ai dégusté Nuit boréale de Bonnet-Huteau, je n'avais pas trop accroché, du fait d'une amertume finale un peu trop marquée. Ce n'est plus le cas dans cette nouvelle version. Là, c'est franchement bon, et des plus recommandables. Cela permet de proposer une alternative originale aux crémants et champagnes habituels. Nous sommes sur un assemblage original de Chardonnay (60 %) Pinot gris (30%)  et  Melon de Bourgogne (10%), avec un élevage sur lattes minimum de 9 mois. 

La robe est or clair, brillante, parsemée de fines bulles. 

Le nez est expressif, sur la poire au sirop, la pâte d'amande, rafraîchis par les embruns marins. 

La bouche est ronde, ample, enveloppante, déployant une matière très fraîche à la texture étonnamment crémeuse, tonifiée par des micro-bulles crépitantes, sur une aromatique mûre, gourmande, évoquant la pomme chaude finement épicée. 

La finale est fraîche et intense, avec un très beau triple A : Acidité du citron et de la pomme verte, Amertume du noyau d'abricot et Astringence de la craie et du jus d'agrume,  et une persistance sur les épices et des notes salines. 

À un peu moins de 11 €, c'est certainement la bulle qui a le meilleur rapport qualité / prix du site !