lundi 31 octobre 2022

Borde line...


Le titre évoque les différentes cuvées produites par Blandine et Jérémy Borde, les repreneurs de Planquette. Ils ont racheté par ailleurs le vignoble familial – jusqu'alors destiné à la coopérative – et l'ont reconverti en bio. Et ont même lancé une cuvée sans sulfites. J'ai dégusté les trois ce matin, et tous m'ont plu, même si j'avoue avoir une préférence pour Planquette. On ne se refait pas...

60 % Merlot et 40 % Cabernet-Sauvignon 

Vinification et élevage en cuve inox

La robe est grenat sombre translucide. 

Le nez est mûr, gourmand, sur la crème de fruits noirs, les épices, rafraîchi par une pointe de cassis frais. La bouche est ronde, ample, veloutée, avec une matière douce, mûre, charnue, dotée d'une belle fraîcheur aromatique. 

Cette dernière prend encore plus le dessus en finale, sur la baie de cassis et le menthol, tout en gardant des tanins d'une grande douceur. De quoi se réconciler avec Bordeaux !

60 % Merlot et 40 % Cabernet-Sauvignon 

Vinification en cuve inox -  Elevage en jarre  - Sans sulfites ajoutés

La robe est pourpre translucide. 

Le nez est fin, frais, sur le cassis et le poivron rouge grillé. 

La bouche est longiligne, étirée par une acidité arachnéenne, et déroule une matière fine, fraîche, aérienne, exprimant un cassis intense, vibrant,, complété par le poivron rouge et une pointe de menthol. 

La finale traçante est totalement raccord avec la bouche, avec  en sus des tanins un peu plus denses, mais néanmoins très fins,  et une persistance sur le cassis, le menthol et des notes crayeuses. 

Planquette 2020 (16.50 €)

La robe est grenat sombre translucide. 

Le nez est très beau, fin, classieux, sur les fruits noirs, le tabac et le graphite, et une très subtile touche mentholée. La bouche est élancée, étirée par un fil invisible, tout en déployant une matière veloutée, impressionnante de densité, avec des tannins très fins, fondus, et surtout un cassis éclatant de fraîcheur, complexifié par des notes de tabac, poivron grillé et menthol. 

La finale conserve la tension de la bouche en intensifiant la charge tannique et plus encore la fraîcheur. Mais cela reste élégant / classieux, et n'a pas grand chose à envier à des crus nettement plus cotés. Planquette est entre de bonnes mains !

mercredi 26 octobre 2022

Tout blanc, tout bon

 

Le millésime 2021  du Tout Blanc du domaine Rietsch vient d'arriver, avec une nouvelle bouteille et une nouvelle étiquette. Mais toujours dans le format litre dans la tradition de l'edelzwicker alsacien. Nous sommes  sur un assemblage de Riesling, Sylvaner et  Auxerrois, avec un sulfitage proche de zéro (14 mg/l de SO2 total). C'est une bonne chose que la bouteille fasse 25 cl de plus que la normale, car elle se vide très (trop ?) vite. Vous vous assurez quelques minutes supplémentaires de répit...

La robe est or pâle très légèrement trouble. 

Le nez est plutôt  discret, sur la pomme chaude, la craie humide, avec un souffle d'embrun. 

La bouche est ronde, ample, croquante de fraîcheur, avec une matière finement pulpeuse, friande, dotée d'une légère astringence rappelant la citronnade, donnant à ce vin une grande buvabilité. 

La finale est tonique, concentrée, avec un joli duo amertume / astringence rappelant un chenin ligérien, mêlant le coing au pomelo, avec une persistante sur l'orange amère et des notes salines. 


lundi 24 octobre 2022

Soyons franc !

 

L'année dernière, j'avais trouvé ce Franc du domaine de la Grangette pas mal du tout. Le 2021 que je viens de déguster monte d'un gros cran en qualité et plaisir. Et en plus, il est maintenant certifié BIO. Ce qui en fait un vrai vin nature, étant également sans sulfites ajoutés. Tout ça pour 8.50 €, offrant l'un des plus beaux rapports qualité/prix du site.

Par ailleurs, je trouve qu'il nous donne une interprétation intéressante du Cabernet-Franc, cépage que l'on a bu et rebu, mais qui présente rarement ce profil. 

La robe est pourpre sombre translucide. 

Le nez est expressif, sur le cassis, le poivron rouge grillé et le tabac. 

La bouche est ronde, ample, veloutée, déployant une matière charnue, juteuse au fruit intense, et dotée d'une belle fraîcheur. 

La finale est intense, séveuse, balsamique, sur le cassis confit et d'intenses notes réglissées qui perdurent longuement. 

PS : pardon pour le silence de quelques jours. J'étais en terres languedociennes où j'ai goûté (et vu) plein de belles choses !




mardi 18 octobre 2022

Hymne à l'avarice !


L'avarice, c'est l'un des sept péchés capitaux célébrés par David Reynaud. Car maintenant, le must est d'aller à l'encontre des commandements de l'Église. Je vous rassure : pour profiter de cette cuvée, vous n'êtes pas obligés de remplir une attestation certifiant que vous êtes avare ;-)

Elle est issue d'un cépage rarissime qui est replantée et diffusée depuis une dizaine d'années  : la mondeuse blanche, l'un des parents de la syrah. On peut donc comprendre pourquoi un producteur de Crozes-Hermitage s'y intéresse. Et quand on la goûte, on comprend plus encore : il y a une tension et une race évidentes qui ne peuvent qu'interpeller l'amateur de vins. On n'ose imaginer que ça pourra donner quand les vignes seront plus âgées, avec quelques années en bouteille. De grands vins en perspective. Mais déjà là, c'est p... bon !

La robe est or clair, brillante.  

Le nez est expressif, sur les fruits blancs rôtis au beurre et les épices douces finement toastées. 

La bouche allie ampleur et tension, avec une acidité laser qui happe dès l'attaque pour ne plus vous lâcher, et une matière aussi souple qu'intense, minérale que fruitée, séductrice que racée. Bref, la classe et la gourmandise dans le même verre. À noter un léger gaz qui rend le vin plus frétillant. 

La finale tonique est totalement raccord, exprimant encore plus de fraîcheur et de gourmandise, sans perdre la race et la minéralité. Ce que c'est bon !





lundi 17 octobre 2022

Coume c'est bon !

 

Au moment où j'ai créé la fiche de cette Coume 2020, je  n'ai absolument rien trouvé, car c'est le premier millésime de celle-ci, et nous sommes apparemment les premiers à l'avoir en ligne. Elle a été créé pour alimenter le négoce que Philippe Gard a créé avec ses filles, mais après avoir discuté avec le principal intéressé, elle vient entièrement de Coume del Mas. On peut même dire que c'est le meilleur résumé du domaine, car pas moins de 30 parcelles y sont intégrées, aboutissant à un assemblage Grenache (40 %), Carignan (20 %), Syrah (20 %) et Mourvèdre (20 %). 

La robe est grenat sombre translucide. 

Le nez est fin, aérien, sur la cerise mûre, des notes florales et balsamiques, ainsi qu'une pointe de cacao 

La bouche est ronde, ample, élégante, déployant une matière caressante, finement veloutée, dotée d'un fruit gourmand, presque croquant; et d'une grande fraîcheur aromatique grâce à des notes d'orangette et d'aceto balsamico

On retrouve ce croquant et cette fraîcheur en finale, soulignés par de beaux tanins bien mûrs, avec un retour de la cerise et du cacao, complétés par les agrumes et les épices. Superbe !





mercredi 12 octobre 2022

Terroirists : alerte orange !

 

L'étonnant  Terroirists de Printemps nous a fait patienter quelques mois avec sa robe rosée. Mais nous sommes ravis de revoir la VRAIE version de cette cuvée, la orange,  issu d'une macération de Muscadelle et de nombreux amis blancs (c'est une réunion non mixte, mais tout de même très éclectique). 

La robe est dorée  tirant vers l'orange. 

Le nez est intense, alliant l'aromatique de la muscadelle (rose, abricot, fleur d'oranger) à des notes épicées et finement résineuses. La bouche est ronde, très ample, enveloppante, déployant  une matière à la fois aérienne et pulpeuse, avec des tannins gourmands, pas du tout agressifs, offrant un fruit expressif complété par des notes de fleurs, d'épices et d'agrumes (zeste d'orange). 

La finale est une prolongation de la bouche, la concentration en plus, amenant des tanins un peu plus fermes, mais un surcroît de gourmandise, avec un abricot assez irrésistible, étoffé par la rose, le kumquat et les épices orientales. Effet waouh garanti.  




lundi 10 octobre 2022

Le retour du monstre gentil !

 

Elevé dès le biberon à Casimir, j'ai tendance à voir un peu partout des monstres gentils, histoire de me croire au paradis. J'ai déjà utilisé cette expression pour deux vins très différents, et j'ai le sentiment qu'elle s'applique parfaitement pour ce Persan 2018 de Nicolas Gonin. Déjà techniquement, on est sur un vin à 15.5 % d'alcool, ce qui commence à faire beaucoup pour un rouge de l'Isère. Mais le Persan n'est pas le fils du Savagnin pour rien : il possède une acidité de dingue qui réussit à apporter un équilibre magistral à cette matière opulente. Et ce n'est pas un petit exploit. Il en résulte un vin hors-normes dans tous les sens du terme qui mérite d'être découvert. 

La robe est pourpre (très) sombre, translucide. 

Le nez est fin, profond, sur des notes confites, balsamiques, rafraîchies par une touche d'eucalyptus et de poivre cubèbe . 

La bouche est étonnamment longiligne et fraîche, avec une incroyable structure acide qui tient lieu de colonne vertébrale; tout en déployant une matière ronde, opulente, à la texture profonde et  veloutée, exprimant un fruit très mûr, décadent,  évoquant plus un Maury qu'un vin des Alpes. 

L'acidité est toujours présente et centrale en finale, contrebalançant efficacement une matière riche aux tannins affirmés (mais bien mûrs), sur le coulis de mûre, la cerise noire et le cacao. Et elle a le dernier mot,  persistant sur des notes résino-balsamiques et mentholées. 

vendredi 7 octobre 2022

Pas perdues pour tout le monde !


Les dernières Vignes perdues de Jeff Carrel datent du millésime 2017. En découvrant ce 2021, je retrouve les belles sensations que j'avais eues à l'époque. Alors même que je ne suis pas un fou des vins où l'on ressent les marques de l'élevage sous bois – euphémisme –  ben là, j'adore. Faut dire que c'est un mariage d'amour avec le grenache gris sur schistes. J'ai même tendance à penser qu'un élevage en cuve rendrait le vin plus banal. 

La robe est jaune paille, brillante. 

Le nez est fin, sur le beurre fumé,  la brioche toastée et une touche de caramel (au beurre). 

La bouche est à la fois ample et élancée, avec une tension qui vous saisit dès l'attaque pour ne plus vous lâcher,  et une matière dense et énergique, vibrante, qui envoie du lourd sans l'air d'y toucher, d'autant qu'elle réussit à rester très aérienne. 

La finale prolonge la tension  de la bouche en conservant la finesse tout en envoyant un uppercut final sur des notes fumées, salines et beurrées. 




mercredi 5 octobre 2022

Poycelan, le retour

 

Je ne suis pas sûr d'avoir compris ce qu'il s'est vraiment passé, mais nous venons de recevoir le Poycelan 2020 (oui, pas 2021). Ce millésime ayant été magique dans le secteur (rappelez-vous des cuvées de Sérol et de la Madone), c'est un plaisir de le retrouver dans la meilleure cuvée du domaine Verdier-Logel. Et ma foi, elle est au  niveau attendu. Si vous voulez un résumé rapide, on va dire que c'est p.. bon. Sinon, en un peu plus long, ça donne ça... 

La robe est grenat sombre translucide. 

Le nez est fin mais expressif, sur la violette, la prunelle, le poivre, avec une touche rafraîchissante de rafle. 

La bouche est élancée, étirée par un fil invisible, tout en déployant une matière soyeuse, sensuelle, plus dense qu'elle n'y paraît au premier abord, et offrant un fruit frais et intense, plein d'énergie. 

La finale poursuit la dynamique de la bouche avec encore plus d'intensité et de race, se concluant dans un registre minéral / sanguin / épicé des plus réjouissants. 

PS : une bonne aération lui fera du bien. Rebu 48 h après ouverture – oui, ça fait deux jours que j'essaie de poster ce billet –  c'est encore meilleur, avec de l'agrume qui rentre dans la danse !