jeudi 30 septembre 2021

Oui, le Bordeaux n'est pas forcément ch...

Depuis sa première sortie en 2016, Tire'Vin Vite fait partie des Bordeaux qui pourraient redonner envie d'en boire. Et même s'il est sans soufre ajouté, on est loin du "cul de poney" ou du poulailler. Bon, je lui reprocherais tout de même un peu de gaz carbonique, mais Eric R (alias Lechef) ne le sent pas. Donc bon, on va tout de même lui accorder une mention Bien

La robe sombre entre le pourpre et le grenat. . 

Le nez est tentateur, sur le coulis de mûre, la gelée de framboise, et une fine touche poivrée. 

La  bouche est ronde, ample, veloutée, avec une matière charnue, pulpeuse, au fruit expressif,  tonifiée et rafraîchie par un léger gaz. 

La finale possède une mâche gourmande, au fruit encore plus expressif, avec une persistance sur des notes crayeuses et épicées. 



mercredi 29 septembre 2021

Le retour de la Cugnète


Même si nous sommes plutôt bien servis, nous n'avons pas une allocation suffisante de Macération Cugnète pour vous en proposer toute l'année. C'est donc toujours un bonheur de la voir revenir après 6 mois d'attente. Sur le millésime 2019, la Jacquère n'est plus toute seule. La Verdesse lui tient compagnie. Elle apporte plus de tension et de fraîcheur à l'ensemble, permettant de pousser encore plus la maturité. Pour apprécier au mieux ce vin, il faut le boire quasiment à température ambiante, et bien l'aérer pour qu'il se détende. 

La robe, légèrement trouble, hésite entre l'or en fusion et le cuivre. 

Le  nez est intense, profond, complexe, sur l'abricot et la pêche séché(e)s,  la rose fanée, les épices orientales, et une pointe de thérébentine. La bouche est tendue comme un arc de compèt'  grâce à une fine acidité traçante qui pénètre l'âme et le palais du dégustateur. Elle est enrobée d'une matière ronde, mûre, au toucher moelleux / pulpeux, apportant un équilibre gourmand bienvenu. L'aromatique reste sur les fruits jaunes séchés et les épices. 

La finale prolonge toutes ces sensations en les intensifiant; gagnant en mâche, mais aussi en fraîcheur, sur la tarte à l'abricot et le Ras-El-Hanout. 

mardi 28 septembre 2021

Après Bébel, Rebel' !

Je vous ai déjà parlé de quelques vin du domaine de Revel qui cultive dans le Tarn et Garonne des cépages expérimentaux. Ce Grain Rebel' en associe deux : un français, le Marselan (Cabernet Sauvignon X Grenache noir) et un allemand, le Cabernet Cortis (Cabernet Sauvignon X Solaris). Le Solaris, je vous en avais parlé longuement ICI. Vous aurez remarqué la présent du Cab' dans les deux cépages. Et cela se sent à la dégustation, mais que pour des bonnes raisons. Pas de poivron ici, ni d'acidité malvenue. Mais par contre, il y a de la tension, de la fraîcheur, un bel équilibre. Au prix où nous le vendons (8 €), faut pas vous attendre au vin du siècle. Mais pour le prix, il faut vraiment le détour, sachant qu'il est bio, peu sulfité, qu'il a nécessité peu de traitement phytosanitaire ... et sort de l'ordinaire !

La robe est grenat sombre mais translucide. 

Le nez est fin, plutôt profond, sur les fruits noirs sauvages (prunelle, sureau), la cerise, le moka, le tabac et les épices (une très légère touche truffée). 

La bouche est élancée, avec cette tension typique des cabernets, tout en présentant une matière ronde, souple; finement pulpeuse, au fruit frais bien expressif. 

La finale démarre par une fine mâche crayeuse, avec plus de fruit et de fraîcheur, puis arrivent les épices, le cassis, et une petite touche mentholée. 



lundi 27 septembre 2021

Pas si p'tit que ça !

Je n'avais pas encore eu l'occasion de déguster ce P'tit chenin 2020 de la Garrelière. Eh bien, c'est très au dessus de tout ce que j'imaginais. Il y a une très belle maturité, une grande tension, de l'acidité à revendre. Bref, tout ce que j'aime dans le chenin. Le prix n'est pas tout p'tit (12.90 €), mais il  y a un niveau que l'on peut avoir sur des cuvées nettement plus onéreuses. On peut donc le classer dans la catégorie Pépites

La robe est or clair, brillante. 

Le nez est gourmand, sur les fruits blancs rôtis(coing, pomme, poire), l'écorce de citron confite, le miel de bruyère. 

La bouche est incisive, tendue par une acidité laser qui trace au-delà même de la finale, tout en étant pourvue d'une matière ronde, mûre, charnue, très goûteuse, à l'aromatique dominée par la gelée de coing. Un filet de gaz conforte l'impression de fraîcheur. 

La finale nous fait un joli Triple A comme on les aime à Vins étonnants : cette Acidité laser, donc, qui poursuit sa course, complétée par une Astringence évoquant la craie et l'écorce de pomelo, et une Amertume sur la bigarade et l'indian tonic, avec une belle persistance sur la marmelade de coing / orange.  

vendredi 24 septembre 2021

Mon hommage à Bébel !


J'ai mis un peu de temps à rendre un hommage au professionnel qu'était Jean-Paul Belmondo. Je ne pouvais pas trouver mieux trouver que cette cuvée Marginal signée Terre des Chardons. Vu le niveau de ce millésime 2019, le domaine aurait pu la rebaptiser le Magnifique tellement c'est bon ! On est sur une grosse dominante Syrah complétée par un peu de Grenache. Elle ne ressemble à aucune autre, pas vraiment nordiste, pas vraiment sudiste. Chardonnienne, quoi. C'est ce qui fait son succès depuis une quinzaine d'années à Vins étonnants !

La robe est grenat très sombre, mais translucide. 

Le nez est de belle intensité, sur la tapenade, l'écorce d'orange, le lard fumé et le poivre. 

La bouche est ronde, ample, veloutée, déroulant une matière juteuse, croquante, étonnamment fraîche au vu de sa richesse et de sa générosité. Aromatiquement, le fruit noir mûr domine (mûre, cerise), superbement équilibré par l'écorce d'agrume et le poivre timut. 

La finale est une explosion de fraîcheur comme rarement vous l'avez sur un vin rouge, sur la cerise, la cacao, le romarin, la réglisse, et toujours de l'agrume à donf' (plutôt pomelo, maintenant), avec une persistance sur l'écorce d'orange amère et le zan (ou le cachou, ne faisons pas de jaloux). 



jeudi 23 septembre 2021

Bois Moisset : les nouveautés !


Il ne sera plus possible d'avoir de cuvée Mérens : mon "coup de pub" de l'été dernier lui a été fatal : le producteur a été dévalisé. Par contre, Rinsotte est de retour, ainsi que les Vieilles Vignes de Falgueyras dans un nouveau millésime. Et trois nouvelles cuvées sont arrivées, vinifiées par le fils de Philippe. On reste dans l'esprit Bois-Moisset : c'est nature, mais pas trop.  Les Pradels est une "carbo" qui ne présente aucun des gimmicks agaçants de ce type de vinification. Bref, je continue à être fan du domaine, même si j'apprécierais un peu moins de gaz carbonique (pas du tout, même). 

Les Pradels 2020 (9.90 €)

Syrah en macération carbonique

La robe est pourpre très sombre, quasi opaque. 

Le nez évoque les fruits noirs confits et les épices, avec une touche d'herbe froissée rafraîchissante. 

La bouche est tonique, tendue par un fil invisible tout en offrant une matière ample, veloutée, pulpeuse, soulignée par un filet de gaz carbonique. 

La finale délivre une mâche affirmée, mêlant les fruits noirs à la craie, suivis par les épices qui persistent longuement. 

La vache dans les vignes 2019 (9.50 €)

 Syrah, Duras et Braucol

La robe est grenat sombre, légèrement trouble. 

Le nez est fin, expressif dès l'ouverture, sur la prune, le noyau de cerise, les épices de Noël (ça fait un peu vin chaud...)

La bouche est fine, élancée, très dynamique, déployant une matière fine, séveuse, plus profonde et intense qu'elle n'y paraît au premier abord, avec un perlant pas désagréable, mais qui gagnera à être éliminé pour découvrir tout le potentiel de ce vin. 

La finale prolonge la dynamique de la bouche sans la moindre interruption, se contentant d'intensifier toutes les sensations : on monte d'un gros cran  dans la "sévosité",  avec des notes résino-balsamiques à se damner. Addictif !

Vieilles Vignes de Falgueyras 2019 (12.00 €)

Syrah

La robe est grenat sombre, légèrement trouble. 

Le nez est à la fois mûr et frais, complexe, profond, et assez indescriptible (je vous laisse découvrir...)

La bouche est ronde, ample, déroulant une matière dense et douce, bien mûre, rafraîchie et dynamisée par un trait de gaz carbonique

La finale est fraîche et énergique, plus concentrée que la bouche sans être dure. C'est ultra-séveux, exaltant le fruit noir confit, la réglisse, la baie de genièvre et l'aceto balsamico tradizionale. On ne sais plus trop où on habite...

Sans pression rosé (11.50 €)

Cabernet-Sauvignon

La robe est saumonée, avec une mousse envahissante au départ...

Le nez est plutôt discret, sur les petits fruits rouges confits

La bouche est énergique,  tendue par une acidité très traçante renforcée par des bulles toniques. S'y ajoutent une belle vinosité, du fruit, des épices et une matière croquante / pulpeuse. 

La finale est explosive, pleine de peps, avec de la fraise confite, de l'écorce d'agrume, de la craie, vous faisant frémir  les papilles de plaisir !

mercredi 22 septembre 2021

Le retour des tracteurs !

C'est toujours un plaisir de voir revenir les tracteurs rouges et blancs de Thomas Finot. Des vins faciles d'approche, gourmands, tout en étant très originaux, ne ressemblant à nul autre, du fait d'assemblages des plus inédits. En 2020, la Verdesse est beaucoup plus présente sur le blanc, alors que sur le front du rouge, rien ne bouge. Ce qui n'empêche pas un changement de style dû au millésime : moins d'acidité, mais plus de légèreté, de finesse. 

Tracteur blanc 2020 (9.50 €)

 60 % Jacquère,   30 % Verdesse, 10 % Chardonnay

La robe est jaune paille, brillante. 

Le nez est gourmand, sur les fruits blancs mûrs, la bergamote de Nancy, le miel, les épices...

La bouche est ronde, ample, pleine de fraîcheur, avec une matière souple, friande, très digeste (12 % d'alc.), soutenue par un très léger gaz. 

La finale est finement mâchue, avec une subtile amertume qui apporte de la niaque, puis les fruits blancs reviennent, suivis par les épices et une touche crayeuse.


30 % Gamay, 30 % Pinot noir, 30 % Persan, 10 % Merlot

La robe est rubis sombre bien translucide. 

Le nez, après aération, est expressif, sur la framboise, la cerise, le poivre blanc. 

La bouche est ronde, ample, aérienne, déployant une matière soyeuse, fraîche, au fruit pur et intense. L'ensemble est d'une délicatesse jamais vue sur cette cuvée, qui obligerait presque à la rebaptiser. 

La finale est fine, tonique, avec un fruit qui gagne encore plus en gourmandise et en expressivité, mêlant la framboise et le poivre, et pour finir une superbe touche de petrichor

mardi 21 septembre 2021

Enchanteur Enchantoir !

Pour être honnête, nous n'avons pas découvert le Domaine de l'Enchantoir au cours de pérégrinations dans la Loire. Ni même en recevant des échantillons du producteur que nous aurions adorés. En fait, il fait partie d'une plateforme de vignerons bio avec qui nous travaillons très régulièrement. Nous avons commandé quelques cartons, histoire de voir. Nous avons goûté dès réception. Et ma foi, c'est une fort belle surprise : les vins ne ressemblent pas à ce que nous connaissons déjà du secteur. Mieux : on a vraiment envie de goûter le reste de la gamme car il se passe vraiment quelque chose.

À noter que les rouges contiennent un peu de gaz carbonique. Je dis bien un peu, car alors que je les perçois, Eric R ne les a pas sentis. Donc, selon les sensibilités, il y en a ... ou pas (mais en fait, il y en a bien : il suffit d'agiter la bouteille pour s'en rendre compte). 

La Turbulente (15.50 €)

Chenin et Chardonnay 

La robe est or clair, parsemée de nombreuses bulles. 

Le nez est frais, expressif, sur les fruits blancs rôtis, le miel et les épices. 

La bouche est tonique, avec une effervescence prononcée qui vous agite les papilles, tout en offrant une matière mûre, gourmande, et en même temps saline / minérale. 

La finale est encore plus tonique, avec une mâche crayeuse irrésistible, une touche d'agrume, et un retour enthousiasmant des fruits blancs rôtis et des épices, suivi d'une incroyable salinité traçante. 


L'ilôt des biches 2018 (13.00 €)

100 % Cabernet-Franc 

La robe est grenat bien sombre, à peine translucide. 

Le nez est discret, laissant percevoir des notes de fruits noirs confits et d'épices.

La bouche est élancée, alliant une belle tension à une matière fine et mûre, limite séveuse / balsamique, rafraîchie par un léger perlant. L'ensemble est très original pour un cab' de Loire sans tomber dans le baroque ou le bizarre.

La finale prolonge la tension de la bouche tout en concentrant la matière sans la durcir, la rendant cette fois-ci vraiment séveuse / balsamique. C'est super goûtu, addictif, avec une persistance sur les fruits noirs confits, la réglisse, les épices...


Le pied à l'étrier 2018 (16.00 €)

100 % Cabernet-Franc 

La robe est grenat très sombre, opaque. 

Le nez est fin, complexe, profond, sur le cassis confit, l'After-eight ®, le graphite, l'encre...

La bouche est ronde, ample, enveloppante, déployant une matière veloutée, plus dense qu'elle n'y paraît au premier abord, réussissant à être superbement mûre tout en restant très fraîche, gourmande. Un léger gaz carbonique (pas trop gênant) doit y participer ... aidé par une aromatique finement mentholée. 

La finale est un résumé du nez et de bouche, mais en plus intense et tonique : c'est hyper-fruité, mentholé à souhait, avec un équilibre superlatif, juste ce qu'il faut de tan(n)in, une fraîcheur de ouf'. C'est plus qu'addictif. C'est démoniaque !





 



lundi 20 septembre 2021

Philippe Tessier (2) : les rouges


 

Voici avec un peu de retard la suite de la dégustation des vins du domaine Philippe Tessier. Cette fois-ci, ce  sont les rouges, donc un seul correspond vraiment à ce que doit être un Cheverny : un assemblage de plusieurs cépages "ligériens" (en l'occurrence Pinot noir, Gamay et Côt). Les trois autres sont des monocépages. À noter que cette série fait plus "nature" que celle des blancs. Certainement parce qu'ils contiennent moins de SO2 (on est proche de la limite détectable), car ils sont censés être plus résistants à l'oxydation. 

La robe est grenat translucide. 

Le nez est étonnant, sur la prunelle, la gentiane et le noyau de cerise. 

La bouche est ronde, souple, fraîche, avec une matière soyeuse tirant progressivement vers le velouté, et un fruit pur, gourmand, lumineux, oserons-nous dire. 

La finale, d'une évidence totale, réussit à être plus ample et plus fruitée que la bouche, plus fraîche, aussi, réussissant à conquérir les dégustateurs les plus dubitatifs. 

Le Chemin noir 20 (10.50 €)

100 % Pineau d'Aunis, appelé aussi ... Chenin noir. 

La robe est grenat clair translucide. 

Le nez fait "nature" avec une acidité volatile qui domine la griotte et les épices.  

La bouche est ronde, ample, soyeuse, aérienne, avec une matière fine et fraîche qui gagne progressivement en densité. Aromatiquement, la cerise acidulée se mêle au poivre et au mousseron. L'acidité volatile est beaucoup plus discrète et apporte une tension élégante. 

La finale dévoile une mâche gourmande et savoureuse, avec l'impression de croquer dans une griotte, avant de s'achever sur une finale très pinotante sur la terre humide. 



Toc 20 (10.50 €)

100 % Côt (ou Malbec)

La robe est pourpre très sombre, évoquant l'encre. 

Le nez est expressif, sur les fruits noirs bien mûrs, les épices, et rafraîchi par une subtile volatile. 

La bouche est ronde, très ample, veloutée, déroulant une chair pulpeuse, séductrice, avec des notes de coulis de mûre et de cerise noire légèrement poivrée. 

La finale démarre par une mâche puissante mais réjouissante, sauvée par un fruit d'une irrésistible gourmandise doublé d'une fraîcheur mentholée, avec une persistance sur des notes crayeuses et poivrées. 

Point nommé 2019 (19.90 €)

100 % Pinot Noir (même initiale que le nom de la cuvée)

La robe est grenat sombre translucide. 

Le nez  est fin, sur les fruits rouges confits, l'encens, le pain d'épices... 

La bouche est ronde, ample, voluptueuse, déployant une matière dense et douce, caressante, mêlant la cerise confite au tabac blond et aux épices grillés. 

La finale prolonge la bouche sans la moindre rupture tout en en concentrant la matière, lui apportant de la mâche et de la "sévosité". Avant de prendre une ampleur inattendue, explosive qui vous fait frémir les papilles de bonheur !

jeudi 16 septembre 2021

Philippe Tessier (1) : les blancs

 

Nous venons de recevoir les vins du domaine Philippe Tessier (où son fils Simon joue un rôle de plus en plus grand). Afin de ne pas vous saturer trop en informations, j'ai divisé la session de dégustation en deux parties. Je démarre par les blancs. Demain, je ferai un post sur les rouges. 


La robe est or pâle, brillante. 

Le nez est discret, sur les fruits blancs mûrs, le zeste de citron et la craie humide. 

La bouche est vive, tonique, avec une matière finement pulpeuse, très fraîche, et une astringence donnant l'impression de boire une citronnade. 

La finale poursuit sur l'astringence avec des notes crayeuses marquées, doublée d'une amertume évoquant l'écorce de pomelo. 


Cour Cheverny 2019 (12.95 €)

La robe est jaune paille, brillante. 

Le nez est expressif, complexe, sur le coing, l'écorce d'orange séchée, la pomme rôtie... 

La bouche allie ampleur et tension, avec une acidité traçante qui vous happe dès l'attaque, et une matière ronde, mûre, enveloppante, évoquant la chair dense et granuleuse de certaines poires, si ce n'est que le coing domine dans la palette aromatique. 

La finale est droite, sans concession, avec un subtil duo amertume / astringence rappelant un Chenin de Loire, des notes de coing intenses soulignés par la bigarade et le quinquina. 



La robe est dorée, brillante. 

Le nez est intense, sur le coing confit,  la marmelade d'agrumes, la galette des rois... 

La bouche est élancée, tendue par un fil invisible, tout en offrant une matière mûre  très ample, enrobante, à la texture dense et moelleuse,  d'une intensité aromatique ébouriffante (coing à donf, agrumes confits). 

La finale prolonge toutes ces sensations en les intensifiant encore plus, avec une acidité ciselée qui daigne enfin apparaître, rendant le tout absolument inoubliable. 



La robe est dorée, brillante. 

Le nez est un peu moins intense que Les Sables, mais plus profond et complexe, sur les fruits blancs rôtis (pomme, poire, coing), le miel de châtaignier, le zeste d'agrumes, et plein d'épices en pagaille... 

La bouche confine au sublime, avec une matière à la fois confite et aérienne qui vous enrobe sensuellement le palais, tout en vous filant un uppercut de fraîcheur et une gifle aromatique, d'une intensité irréelle. 

La finale passe par un point ultime de concentration avant d'exploser totalement, vous mettant les papilles et le cerveau en émoi : rarement le coing a eu un aussi grand porte parole, laissant 99 % des chenins au bord de la route... 

mercredi 15 septembre 2021

Roche-Audran : encore un domaine à suivre !

 


Il y a quelques mois, le responsable commercial du Domaine Roche-Audran était passé nous faire déguster les vins de la propriété. Nous les avions beaucoup appréciés, et  promis que nous ferions une commande à la rentrée. Pour l'instant, Eric R n'a retenu que les trois vins que je vous présente aujourd'hui. Mais s'ils rencontrent  le succès qu'ils méritent, il n'est pas exclu qu'il élargisse la gamme (et ça le mériterait !) À vos bons de commande !


Grenache blanc, Viognier, Clairette, Bourboulenc

La robe est or pâle, brillante. 

Le nez est expressif, sur les fruits jaunes, la poire,  la violette et les épices. 

La bouche est ronde, très fraîche, croquante, avec une matière digeste à la  pureté cristaline, affichant néanmoins une belle maturité. Un léger perlant renforce encore plus la sensation de fraîcheur. 

La finale est plus sudiste, démarrant par une fine mâche puis repartant sur les fruits jaunes, la violette et les épices dans un style plus généreux. 




Grenache et Syrah

La robe est grenat sombre translucide aux reflets pourpres. 

Le nez est expressif, sur la cerise noire, la myrtille, le poivre et le cacao, avec une légère touche lactée. 

La bouche est ronde, ample, veloutée, avec une matière pulpeuse, fruitée, gourmande, affichant une grande fraîcheur. 

La finale affiche une mâche savoureuse, encore plus fraîche et fruitée, et surtout plus tonique, rendant le vin encore plus irrésistible, sur des notes de cerise noire, de cacao et d'épices. 




La robe est pourpre très sombre... mais relativement translucide. 

Le nez est intense, sur le coulis de fruits noirs, la tapenade et le poivre. 

La bouche est élancée, tendue par un fil invisible, tout en offrant une matière dense au toucher velouté,  à la limite du séveux et du balsamique ... et  100 % réjouissante. 

La finale prolonge la tension de la bouche, avec un surcroît de concentration, des tannins plus présents – mais méchamment gourmands –  et un séveux / balsamique qui vire au jouissif. Un GRAND vin sans soufre. 







mardi 14 septembre 2021

Villa des Anges Réserve : fidèle à elle-même

Ce n'est pas un scoop pour ceux qui me lisent depuis des années : cette Villa des Anges Réserve est plutôt à l'antipode des vins que j'apprécie. Mais il se trouve qu'elle plaît à énormément de monde et fait désormais partie des vins les plus vendus du site. Comme elle vient de passer en 2020 en pleine promotion Carrel, il fallait que je la déguste pour savoir si elle était proche du 2019. Eh bien oui. Peut-être même un chouïa plus fraîche et tendue que son aînée. Je ne suis toujours pas fan, mais je ne peux que reconnaître que c'est super bien foutu et devrait encore plaire davantage à ceux qui l'appréciaient auparavant. 

La robe est grenat sombre translucide aux reflets violacés 

Le nez est très expressif, sur la crème de fruits noirs, le pain grillé et la boutique de torréfacteur. 

La bouche est ronde, ample, enrobante, déployant une matière finement veloutée d'une grande intensité aromatique – sur le même registre que le nez  – avec des notes de menthol et de cassis qui apportent une tension et une fraîcheur bienvenues. 

La finale prolonge la dynamique en accentuant encore la fraîcheur et en densifiant la matière, avant que les notes d'élevage reprennent le dessus, accompagnées par les fruits noirs confits. 

Vu qu'en ce moment, cette bouteille est à 5.81 € l'unité, c'est sûr que le rapport spectaculaire / prix est imbattable !

lundi 13 septembre 2021

Trouver son gris-gris...

On peut mettre longtemps avant de trouver le petit objet qui vous protègera des différents sorts qui s'acharnent sur vous. Il m' a fallu un demi-siècle pour dégoter le mien :  une bouteille de Gris Gris 2019 du Mas des Caprices, un vin blanc issu de mon cépage roussillonnais favori : le grenache gris. Il est tellement magique qu'il doit pouvoir contrecarrer sans problème toutes les attaques ourdies par vos pires ennemis. À vous de tester pour voir s'il est plus efficace bouteille pleine ou  bouteille vide. La mienne est vide. Et pour l'instant, tout va très (très) bien !

La robe est or pâle, brillante. 

Le nez est intense, sur la pêche blanche, la fleur d'acacia, le beurre fumé, la vanille... 

La bouche est élancée, délivrant une matière superbe comme on en croise peu souvent – réussissant à être à la fois  mûre / concentrée / onctueuse et  –  fraîche / ciselée / classieuse – mais surtout étirée par une tension démoniaque : vous êtes happé, et ne pouvez plus en sortir. Aromatiquement, ce sont les notes beurrées / fumées qui dominent, mais à l'image du reste, on est dans la finesse et l'équilibre. 

La finale prolonge la tension sans faillir tout faisant grimper les curseurs de l'amertume et de l'astringence avant d'exploser et de vous en mettre plein les papilles, sur des notes d'écorce d'agrume et de grillé / fumé. Bouleversifiant, se serait exclamé Daniel s'est planté



vendredi 10 septembre 2021

Petite Sirah : le retour du monstre gentil !

Quand je parle de monstre gentil, je ne pense pas à Casimir (enfin, un peu quand même...). Mais à Oh Yeah, le premier vin sans soufre vinifié par Jeff Carrel pour l'Enclos de la Croix. : une sensation de grande opulence, de richesse, mais sans la moindre dureté, et un bel équilibre. Cette Petite Sirah 2019 de L.A. Cetto me donne une impression proche : on est à la limite du too much ... sans jamais y tomber. Et c'est très bien ainsi. D'ailleurs s'il n'était que too much, je ne vous en parlerai pas ici, l'espace étant dédié que j'apprécie. 

La robe est pourpre très très sombre, limite opaque. 

Le  nez est intense, sur les fruits confits (mûre, myrtille, framboise), le cacao, l'écorce d'orange et les épices. 

La bouche est ronde, très ample, déployant avec générosité une matière dense, riche, pulpeuse, au toucher velouté, profond. En même temps, elle possède une belle tension, une étonnante fraîcheur aromatique, et des tanins qui apportent ce qu'il faut de structure. Et puis, il y a avant tout un p... de fruit que jalouseraient un paquet de vins français. 

La finale à la puissante mâche n'est pas faite pour les palais délicats : ça dépote sérieusement, avec une énergie communicative. Mais là encore, on sent une sacrée maîtrise du vinificateur qui sait ne pas aller trop loin. Cette générosité fougueuse est contrebalancée par de la fraîcheur – un très beau "trait vert". Et des tanins savoureux, "sculptés" intelligemment, ces délicieuses notes d'agrumes qui se mêlent à la mûre, au poivre et au cacao. Ce vin est un petit chef d'œuvre d'œnologie vendu à un prix dérisoire (9.95 €). 




jeudi 9 septembre 2021

Eric Chevalier : un domaine à suivre !


Je n'ai pas posté de billet hier sur le blog, car celui que vous êtes en train de lire m'a pris plusieurs heures entre la dégustation, les photos, les liens hypertextes, la présentation... Il a fallu donc reporter, mais vous verrez, ça valait la peine d'attendre ! C'est notre agent commercial préféré qui nous a fait découvrir les vins d'Eric Chevalier. Installé dans la région nantaise (Grandlieu), il ne fait pas encore partie des vignerons stars de Muscadet car sa conversion  en bio est encore récente – elle a démarré en 2016. Mais je pense qu'il est déjà au niveau des meilleurs tout en proposant des vins qui ne ressemblent à nul autre. 

Même si ses vins méritent d'être connus (et encore plus, dégustés), je me demande si c'est une bonne idée de les mettre au pinacle : ça  va donner des idées à d'autres cavistes et importateurs. Et dans 2-3 ans, on n'aura plus qu'une allocation ridicule... En même temps, maintenant que nous avons ses bouteilles en stock, faut bien les vendre ;-)

 Avenue 2018 (9.50 €)

100 %  Folle blanche

La robe est or clair, brillante. 

Le nez est intense et captivant, sur le coing frais et la pomme canada. 

La bouche est élancée, tendue par une acidité tonique – doublée d'un filet de gaz carbonique – tout en offrant une matière mûre, concentrée, séveuse, sur une aromatique de  fruits blancs rôtis au beurre. 

La finale prolonge la tension sans faillir, avec un coing qui gagne encore en intensité, et une acidité citrique qui persiste (très) longuement. 


Les 3 Bois 2019 (9.50 €)

100 % Chardonnay

La robe est jaune paille, brillante. 

Le nez est plutôt discret, sur les fruits blancs mûrs, la noisette fraîche et une pointe de beurre chaud. 

La bouche est ronde, fraîche, croquante,  avec une matière charnue, savoureuse,  au toucher moelleux; tonifiée par un léger perlant qui titille les papilles. 

La finale nous fait un subtil Triple A, mêlant l'Acidité du citron aux Amers et à l'Astringence de l'écorce de pomelo. Ce sont les amers qui persistent le plus, soulignés par des notes de pomme et de coing. 

Melon de Bourgogne

La robe est dorée, brillante. 

Le nez est très discret, sur les fruits blancs confits, les épices. Voire des fruits exotiques (passion, ananas). 

La bouche est longiligne, avec une acidité arachnéenne qui vous happe dès l'attaque, enrobée par une matière ultra concentrée, intense, minérale et saline en diable. Stupéfiant (mais légal) !

La finale poursuit la course folle en intensifiant encore plus les paramètres (fraîcheur, acidité, tension, concentration de la matière). C'est juste dément et devrait être interdit pour cause d'addiction immédiate. 


Cirrus 2018 (23.50 €)

100 % Fié gris en macération

La robe est d'un or intense qui tire vers l'orange. 

Le nez est superbe, sur la rose, l'abricot séché, le coing, la pomme tapée...

La bouche allie ampleur et tension, avec un fil invisible qui étire autant qu'il peut une matière voluptueuse, riche, intense, mêlant les agrumes confits aux fruits blancs séchés, et la rose fanée, la fleur d'oranger, les épices orientales...

La finale est une reproduction de la bouche en multipliant tout par dix. C'est sublime, y a pas d'autre mot (pour qui aime les sensations fortes, car on n'est pas dans la demi-mesure). 

Émeri 2020 (9.50 €)

50 % Grolleau, 50 % Pinot noir

La robe est grenat très translucide. 

Le nez est expressif, sur la cerise, le poivre, la terre fraîchement retournée. 

La bouche est ronde, ample, soyeuse, avec une matière fine, enveloppante, au fruit pur et intense, épicé à souhait. D'aucuns y  trouveront aussi une p... de minéralité. 

La finale prolonge le plaisir pris en bouche, avec une fine mâche gourmande, une cerise hyperbolique, ce qu'il faut de petrichor et de poivre. Simple et superbe à la fois !

Pièce de l'orée 2020 (11.90 €)

100 % Pinot noir

La robe est grenat sombre très translucide. 

Le nez très séducteur est une variation de la cerise sous toutes ses formes, avec une touche de terre fraîche sans qui le pinot ne serait pas vraiment le pinot. 

La bouche est ronde, ample, voluptueuse, avec une matière d'une grande douceur qui immerge totalement tout en gardant une grande fraîcheur et une pureté de fruit qui relève du diabolique (appelez un exorciste !)

La finale est délicieusement accrocheuse, avec une cerise toujours aussi aguicheuse, juste ce qu'il faut de crayeux et un démoniaque petrichor. Grand petit vin !







mardi 7 septembre 2021

Crozes-Hermitage Beaumont : le miracle 2020 se poursuit !


Ce nouveau millésime de Beaumont de David Reynaud confirme qu'il s'est passé quelque chose d'exceptionnel en 2020 : il n'y a pas eu le décalage entre maturité alcoolique (richesse des sucres) et maturité phénolique (maturité des peaux)  qui posait tant de problème depuis une décennie aux vignerons, et les poussait à ramasser à des degrés potentiels toujours plus élevés. Ce 2020 est à un superbe niveau de maturité – il aurait fallu atteindre au moins 14 % de potentiel pour obtenir un "jus" pareil –  et pourtant, il ne pèse que 12.5 %, ce qui aurait dû donner un vin vert et variétal. Avoir une telle bombe avec un si petit degré, c'est exceptionnel. Je croise les doigts pour que ce phénomène se reproduise dans les années qui viennent, en espérant qu'elles ressembleront plus à 2020 qu'à 2021... 

La robe violacée sombre fait vraiment penser à de l'encre. 

Le nez est expressif, gourmand, sur le coulis de fruits noirs, le poivre fumé, la violette et l'olive noire. 

La bouche est sphérique, enveloppante, déroulant une matière dense et veloutée, juteuse, sensuelle ...  qui vous tapisse tout le palais. Le fruit est bombesque sans tomber dans le too much et la vulgarité. Il est plutôt même élégant, et surtout frais et équilibré. Il faut dire qu'on ne dépasse pas les 12.5 % d'alcool, même si la richesse et l'intensité du vin vous feraient croire à beaucoup plus. 

La finale est totalement raccord : toute aussi juteuse et fraîche, avec encore plus de pulpeux et de gourmandise, sur la mûre, le cacao, le poivre et la violette. Difficile de trouver un autre mot que jouissif tant le plaisir est élevé et intense. Du bonheur liquide !