Ce nouveau millésime de Beaumont de David Reynaud confirme qu'il s'est passé quelque chose d'exceptionnel en 2020 : il n'y a pas eu le décalage entre maturité alcoolique (richesse des sucres) et maturité phénolique (maturité des peaux) qui posait tant de problème depuis une décennie aux vignerons, et les poussait à ramasser à des degrés potentiels toujours plus élevés. Ce 2020 est à un superbe niveau de maturité – il aurait fallu atteindre au moins 14 % de potentiel pour obtenir un "jus" pareil – et pourtant, il ne pèse que 12.5 %, ce qui aurait dû donner un vin vert et variétal. Avoir une telle bombe avec un si petit degré, c'est exceptionnel. Je croise les doigts pour que ce phénomène se reproduise dans les années qui viennent, en espérant qu'elles ressembleront plus à 2020 qu'à 2021...
La robe violacée sombre fait vraiment penser à de l'encre.
Le nez est expressif, gourmand, sur le coulis de fruits noirs, le poivre fumé, la violette et l'olive noire.
La bouche est sphérique, enveloppante, déroulant une matière dense et veloutée, juteuse, sensuelle ... qui vous tapisse tout le palais. Le fruit est bombesque sans tomber dans le too much et la vulgarité. Il est plutôt même élégant, et surtout frais et équilibré. Il faut dire qu'on ne dépasse pas les 12.5 % d'alcool, même si la richesse et l'intensité du vin vous feraient croire à beaucoup plus.
La finale est totalement raccord : toute aussi juteuse et fraîche, avec encore plus de pulpeux et de gourmandise, sur la mûre, le cacao, le poivre et la violette. Difficile de trouver un autre mot que jouissif tant le plaisir est élevé et intense. Du bonheur liquide !
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