mercredi 30 juin 2021

Harmonie : vers plus de légèreté


Nous sommes passés hier au millésime 2019 de la cuvée Harmonie du Vignoble de Gaïa. Comme elle fait partie des incontournables du site (et de nos box), je me suis  fait un devoir de le goûter. Et là, surprise dès que je la verse dans le verre : elle est beaucoup plus translucide que d'habitude. Au nez, pareil, on est dans un style plus fin. Logiquement, en bouche, on perd le style très pulpeux qui faisait la caractéristique de cette cuvée. On est tout en légèreté, avec des tannins totalement imperceptibles. C'est vraiment très bien, mais moins original. 

Je me suis permis d'appeler Guillaume Bouvet, son géniteur, pour savoir pourquoi elle était si différente. Il a fait en 2019 (mais aussi en 2020) des macérations préfermentaires de 3 jours au lieu de 7, et a abandonné toute extraction durant la fermentation : ça infuse en douceur. Histoire de se mettre à l'air du temps, les clients voulant des vins plus légers. Il m'a dit avoir appliquer les mêmes principes sur Désinvolte, sa petite cuvée 100 % Syrah (qui était elle aussi très colorée et pulpeuse). Du coup, j'en ai ouvert aussi une bouteille, car nous sommes passés en 2020 (même si non indiqué sur l'étiquette). Effectivement, ça n'a plus rien à voir (voir mon commentaire ci-dessous) !

Reste que ces deux vins, même s'ils rentrent stylistiquement dans le rang, font toujours partie des meilleurs rapports qualité/prix de Vins étonnants. 

Harmonie 2019 (7.90 €)

Grenache, Syrah et Cabernet Sauvignon

La robe est grenat sombre mais bien translucide (elle ne l'a jamais été autant). 

Le nez est fin, sur les fruits rouges confits, le cuirs et les épices. 

La bouche est ronde, ample, soyeuse, avec une matière aérienne, quasi impalpable et une belle tension qui apporte encore plus de légèreté. 

La finale est finement mâchue, sur des notes de cassis et de prune, avec une belle persistance sur les épices douces. 

Désinvolte 2020 (6.90 €)

100 %  Syrah

La robe est grenat sombre mais bien translucide. 

Le nez est discret, sur les fruits rouges un peu lactés (yaourt) et le poivre blanc. 

La bouche est ronde, ample, enveloppante, avec une matière très douce, vaporeuse, et un fruit évanescent, tirant sur la fleur fanée. 

La finale est très finement mordante, sur un fruit rouge séveux tirant sur le balsamique avant de partir sur le laurier; le poivre et la réglisse. 

lundi 28 juin 2021

Neumeyer : un sacré sylvaner !

 

Le premier Sylvaner que nous avions reçu du domaine Neumeyer était le 2017. J'avais écrit alors un billet enthousiaste à son sujet... Si ce n'est qu'il n'en restait presque pas et que nous sommes passés au 2018 quelques jours plus tard... Résultat : pas mal de frustrés, car le millésime suivant était de belle qualité, mais pas au niveau de son aîné (plus mûr). Il y a une semaine, nous sommes passés au Sylvaner 2019. Vous pensez bien que je l'ai goûté à peine arrivé. On n'est pas tout à fait dans le style du 2017, mais il m'a énormément plu. Le soir-même, je l'ai servi à un repas-dégustation où il a fait l'unanimité. Seul, il est déjà très bon. Mais avec le plat ad hoc (et pourquoi pas du haddock ?), on frôle le grand vin. 

La robe est or pâle, brillante. 

Le nez est fin, sur la bergamote, la pierre chaude et la fumée, puis arrive la craie humide. 

La bouche est  élancée, étirée par une (ultra) fine acidité à peine perceptible car enrobée d'une matière dense, minérale, aux accents caillouteux, juste égayée par une pointe d'agrume confit et un léger perlant. 

La finale est tonique, avec une mâche crayeuse et citronnée qui se refuse à céder la place et gagne en intensité et en ampleur, avec un crayeux hénaurme à la limite du crissant et des notes citriques qui le renforcent. Mais ça s'arrête juste à temps, et c'est tout simplement jouissif !

PS : pour l'instant, il n'en reste qu'une douzaine, mais nous en recevrons plus d'ici une grosse semaine. Donc, si vous en commandez, ne vous étonnez pas que ça traîne un  peu... Mais cette fois, toutes les commandes devraient être honorées, puisqu'on est en tout début de millésime. 



vendredi 25 juin 2021

Navicelle : laisser le temps au temps

 



Cette bouteille de Navicelle rouge 2017 a failli ne jamais être commenté sur le site et sur le blog. J'en avais ouvert une bouteille mardi dernier, histoire de voir si je la servais dans le repas prévu le mercredi, et le vin m'avait déçu. Aucun intérêt, avais-je pensé. Et  j'avais finalement choisi la délicieuse Barbera qui fit l'unanimité. Et puis, je le regoûte trois jours plus tard, histoire de ne pas mourir idiot. Et là, dès le nez, j'accroche de suite. La bouche ne me dément pas. C'est diablement bon, et à l'antipode de mes impressions de mardi. Comme quoi, il ne faut jamais enterrer un vin dès l'ouverture. 

La robe est pourpre sombre peu translucide. 

Le nez est fin, sur les petits fruits rouges confits, le cassis,  le moka et des notes résino-balsamiques. 

La bouche allie ampleur et tension, avec un fil invisible qui étire le vin autant qu'il peut, et une matière ronde, fine, aérienne et (très)  enrobante, à l'aromatique mûre et racée, rafraîchie par de l'eucalyptus et  le menthol. 

La finale prolonge la dynamique de la bouche tout en gagnant en densité et en  fraîcheur, et puis ça explose superbement sur des saveurs mentholées, fruitées, épicées, balsamiques. Effet  waouh garanti !

Nota : le vin contient du mourvèdre. Je pense que c'est lui qui met un peu de temps à se mettre en place, et qui tient ensuite le premier rôle... 



jeudi 24 juin 2021

Première soirée mets et vins post-covid

 

Hier, 23 amateurs de vins de Limoges ont pu refaire une soirée étonnante au restaurant de Philippe Redon. Au programme, des "coups de coeur du caviste" glanés ces derniers mois accompagnés de plats légumiers conçus par le chef. 


Pour démarrer, une compression de melon, tomate, pêche et fruits secs, en vinaigrette. J'aurais pu choisir un rosé vineux, ou Saveur verte de Jeff Carrel. J'ai finalement choisi Modeste d'Hervé Bizeul,  car c'était un vrai coup de coeur, et plus original. L'accord n'était pas exceptionnel –  sans être nul, loin de là  –  mais ce fut une super découverte pour les clients qui ont beaucoup apprécié son fruit, sa finesse, sa gourmandise. Bref, ça démarre bien !



Puis nous continuons avec des légumes d'été grillés, mozarelle du  cantal au lait cru. Le côté grillé (et même fumé des légumes) m'a guidé vers le Blanc de noirs du domaine Augustin. , un 100 % Grenache noir sur schistes d'une finesse et d'une fraîcheur irrésistibles. Cette fois, l'accord était superbe. Les légumes rendaient le vin encore plus éclatant et expressif. Du pur bonheur gastronomique. 


Nous poursuivons avec une panna cotta de fèves, les mêmes en pop corn, lardons.  Là aussi, un blanc était incontournable, avec de la fraîcheur et de la  tension.  J'ai choisi un Sylvaner Générations 2019 dont j'avais prévu de vous parler d'ici peu. Seul, il est très bon – vous pouvez d'ores et déjà lire le commentaire sur le site – mais avec la panna cotta, il devient superbe. Pur bonheur, bis



Et non, nous n'allons pas passer à une viande, puisque c'est une pizza à l'aubergine et à la truffe d'été. J'ai sélectionné l'un de mes grands coups de coeur de l'automne dernier : la Barbera Caj de Giribaldi. Sa douceur tactile, sa fraîcheur vivifiante et son fruit éclatant font merveille avec la pizza. Orgasmique



En fromage, un Vulhy suisse toasté, réduction d'amontillado.  Il est servi avec un Bajoflor 5/3 dont j'ai parlé il y peu. C'est d'ailleurs la bouteille que j'avais ouverte à l'époque qui a fini dans la réduction. Celle-ci fait un très bon trait d'union avec le fromage. Les deux vibrent à l'unisson. Magnifique !


Et nous finissons avec un gratin pour des fraises de Dordogne. Mangé tout seul, ce dessert est presque too much, manquant de fraîcheur et de croquant. Mais avec le Cerdon sec dont j'ai également parlé il y a peu, on fait le plein de fraîcheur, et plus encore de fruit  hyper gourmand. On a l'impression d'avoir en bouche un concentré de fraise boosté par des milliers de petites bulles frisottantes. Un pur régal !

Pour un nouveau début, on  a frappé fort. Vivement le mois prochain... 

mercredi 23 juin 2021

Lorsque l'Aud'Ace paie ...

L'année dernière, je n'avais pas été plus convaincu que cela par l'Aud'Ace de la famille Wunsch & Mann. Cet assemblage de grenache noir languedocien et de pinot noir alsacien était trop dominé par le premier cépage. Cette fois-ci, c'est plutôt le second qui l'emporte. Et tout de suite, ça me plait beaucoup plus ! A l'aveugle, ça n'aurait rien de honteux de prendre ce vin pour un pinot noir. Le grenache se manifeste surtout par la rondeur du vin, et sa touche cacaotée. 

Cette année, ils ont également fait un blanc dans le même esprit, tout aussi réussi * !

La robe est grenat sombre aux reflets violacés. 

Le nez est fin, sur le coulis de cerises, le cacao, la terre humide, et une petite pointe de volatile qui vient apporter du peps. 

La bouche est ronde, enveloppante, nappant avec douceur tout le palais d'une matière veloutée au fruit pulpeux. On garde vraiment cet esprit "coulis de cerise", le sucre en moins et l'alcool en plus – mais il est quasi imperceptible. 

La finale délivre une mâche gourmande assez irrésistible, avec une cerise plus "croquante" et un léger filet de gaz carbonique qui apporte un léger mordant, avant de se prolonger sur la cerise noire et la cacao, soulignés par une touche de petrichor très "pinotante"...    

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* Voici ce que j'en dis : "la robe est jaune pâle aux reflets verts / argentés.  Le  nez  est plutôt discret, sur la pomme et l'amande fraîches, le fenouil et les épices. La bouche allie ampleur et tension, avec une fine acidité qui étire le vin, tout en déployant une matière ronde, ample, aérienne, à la texture douce, finement pulpeuse, à l'aromatique dominée par les fruits blancs (poire principalement). Un léger filet de gaz amplifie l'impression de fraîcheur.  C'est d'une grande digestibilité, n'incitant pas à être raisonnable (mais il faut...). La finale prolonge la bouche sans la moindre interruption, se contentant d'ajouter une très belle amertume (pomelo) et une fine astringence crayeuse, rendant le vin encore plus irrésistible. Un régal !"

mardi 22 juin 2021

La cantin' à son meilleur !

C'est toujours un bonheur de découvrir le nouveau millésime de Cantina di Torra blanc de Nicolas Mariotti Bindi. Et pour ne pas changer, le millésime 2020  est une grande réussite. Voilà un vin qui réjouira aussi bien les esthètes que les jouisseurs, car c'est du plaisir à l'état pur, tout en étant superbement construit. Le vin parfait, quoi.. 

La robe est jaune paille, brillante. 

Le nez est fin, profond, sur le citron confit, la pêche blanche, le fenouil, avec une fine touche de coquille d'huître. 

La bouche est ronde, très ample, généreuse, avec une matière à la fois fraîche et moelleuse qui vous emplit tout le palais. En même temps, elle affiche une belle tension, plus basée sur la concentration aromatique tirant vers l'amer que sur l'acidité, quasi imperceptible – cela dit, avec le réchauffement, on sent un léger filet de gaz qui apporte un joli contrepoint acidulé. 

La finale nous fait un joli Triple A, avec une Acidité citrique qui se décide enfin à pointer son nez, une  superbe Amertume évoquant l'écorce de pomelo, et une Astringence sur la pulpe de citron et la craie. Et en bouquet final, du fruit de la passion et le délicieux crépitement du gaz carbonique. Rhââ Lovely, disait tonton Marcel. 



lundi 21 juin 2021

TanNat : 2020 au niveau espéré


En avril dernier, je vous avais écrit toute l'estime que je pouvais avoir pour le TanNat 2019 du domaine Capmartin. J'espérais alors que la version 2020 serait du même niveau. Pour tout vous dire, il est un peu différent : on est sur une maturité un peu plus poussée – et donc un fruit un peu moins frais – mais nondidiou, ce n'est pas tous les jours que l'on boit un Tannat de cette trempe : c'est riche, opulent, généreux ... mais pas lourd. C'est même étonnant d'avoir un tel équilibre avec un "monstre" pareil. Le miracle du Tannat !
 
La robe est pourpre très très (très) sombre, totalement opaque. 

Le nez exhale le coulis de mûre, avec une légère touche lactée et une pincée de poivre. 

La bouche est ronde, très ample, veloutée, avec une matière d'une impressionnante densité qui vous emplit tout de le palais. Les tanins sont polis soigneusement, le fruit mûr omniprésent. Seule petite gêne, aisément corrigeable avec un carafage énergique : un léger perlant titillant les papilles. Quelque part, il n'est pas vraiment dérangeant : il apporte une fraîcheur et une légèreté plutôt bien venues. 

La finale délivre une mâche toute aussi impressionnante, mais là encore, il y a une belle extraction des tanins,  une mûre séductrice complétée par la cerise noire, et une persistance très agréable sur le chocolat noir (version 90 % de cacao). 

vendredi 18 juin 2021

Ferme de Bois Moisset : une belle et étonnante rencontre

Depuis quelques jours, les salons professionnels refleurissent, et les vignerons abandonnent leurs vignes quelques jours pour y participer, histoire de rattraper (un peu) le temps perdu. Un certain nombre passent par Limoges en montant ou descendant, et en profitent pour faire une étape chez Vins étonnants : c'est plus sympa que d'envoyer des échantillons. 

Ainsi, vendredi dernier, Philippe Maffre et Sylvie Ledran sont passés nous voir pour nous présenter leur vins produits sur l'aire d'appellation de Gaillac, mais tous "labélisés" en vins de France. Lorsque 'j'avais eu quelques jours plus tôt Philippe au téléphone, je lui avais dit que  nous étions déjà bien fournis en Gaillac. Ce n'était pas gagné que je lui achète quoi que ce soit. Il m'a répondu que tous les autres étaient sur la rive gauche du Tarn,  argilo-calcaire, alors que sa ferme de Bois Moisset est sur la rive droite, recouverte de sables, limons et graves, donnant des vins totalement différents. Bon, quoi qu'il en soit, il était le bienvenu, et nous aurions plaisir à découvrir ses vins. 

Le couple débarque à l'heure dite. Philippe est du genre à te mettre vite à l'aise, avec un tutoiement immédiat, te donnant l'impression qu'on est pote depuis toujours. Il m'explique qu'ils sont passés depuis peu de 7 à 17 hectares, car ils ont repris un domaine en bio avec pas mal de parcelles de raisins blancs. D'où ces deux nouvelles cuvées, Sans pression et Bon papa, qui les utilisent – jusque là, ils ne produisaient que des vins rouges. 

Le premier , un pet' nat, fait un peu nature – tout en pouvant être bu par tous  – mais le second, franchement, il faut savoir qu'on a affaire à un vin de cette mouvance : c'es très gourmand, facile à boire, et sans le moindre défaut (à part que ça ne devrait exister qu'en magnum, car 75 cl, c'est un peu juste). Et le prix, mazette, on a du mal à y croire....

Et puis on passe aux rouges. Dès le premier, Rinsotte, on est étonné par la finesse et une étonnante floralité (et un prix encore plus dingue que le blanc). Et plus ça va, plus on monte en qualité sans jamais tomber dans le concentré, le caricatural ou le boisé. Tout reste frais, digeste, très fruité. Ici ou là, il y a peu de gaz qui traîne, mais jamais en excès. 

Eric R goûte à son tour en compagnie d'un ami : les deux valident. Dès le milieu de la semaine suivante, les vins sont commandés ... et nous sont livrés en 24 h par camion frigo !

J'avais pris des notes lors de notre rencontre, mais 1) elles étaient un peu trop sommaire pour être publiées en tant que telles et 2) elles étaient un peu trop enthousiastes sur certains vins. Ce n'est pas gênant en soi, mais je voulais être sûr que cet enthousiasme était mérité, car je ne tenais pas à vous survendre les vins, même s'ils sont vendus à des prix (très) raisonnables. La confiance, ça se mérite. 

J'ai donc regoûté les vins hier, jour de leur arrivée, et de nouveau ce matin, afin de vous donner mon avis le plus honnête possible. Ben voilà, c'est parti...


Sauvignon 50 %, Loin de l’oeil 50 %

La robe est or clair, brillante. 

Le nez est bien mûr pour un pet' nat, sur les fruits blancs rôtis, le miel et l'amande grillée (on dirait presque un vin moelleux). 

La bouche est élancée,  tendue par une fine acidité traçante, tout en déployant une matière douce et aérienne, aux bulles délicates, crémeuses. 

La finale démarre par une mâche crayeuse, avant de partir sur la pulpe et l'écorce d'agrume, avec une persisance sur des notes citronnées et salines (et mêmes fumées). Rapport qualité/prix bluffant !

Bon papa 2020 (8.90 €)

Sauvignon 45 %, Muscadelle 10 %, Loin de l’oeil  45 %

La robe est jaune paille, très légèrement trouble. 

Le nez est frais, sur des notes muscatées et la poire. La bouche est ronde, gourmande,  avec un fruit (blanc) à la fois mûr et croquant,  rafraîchie par un très léger perlant. 

La  finale est très finement mâchue, mêlant la poire aux notes muscatées, avec une persistance saline et légèrement épicé. 

Rinsotte 2018 (8.00 €)

Syrah 35%, Braucol 55 % Duras 10 %

La robe est pourpre sombre translucide. 

Le nez est étonnamment fin pour un "petit vin", sur la violette, l'encens, l'ardoise chauffée au soleil, la crème de mûre, le poivre  fumé... 

La bouche est ronde, ample, veloutée,  avec une matière finement pulpeuse, au fruit gourmand et irrésistible, mâtiné d'élégantes notes florales et fumées (très schiste !). S'il y a une fraîcheur aromatique évidente, il y a aussi un léger gaz carbonique qui la renforce (mais que l'on peut facilement faire disparaître avec un carafage) 

La finale poursuit la dynamique, tout en gagnant en concentration : c'est bigrement savoureux , toniquement fruité, subtilement floral ... et tout simplement délicieux !

100 % Syrah

La robe est grenat sombre translucide aux reflets violacés. 

Le nez  est  fin, sur la violette, l'encens, la mûre, le poivre et le lard fumé. On part en Rhône nord !

La bouche est très ample, aérienne, d'une irréelle fraîcheur, déployant une matière finement charnue, au fruit pur et intense qui vous immerge totalement. 

La finale prolonge la bouche sans la moindre rupture,  avec une fraîcheur et un fruit encore plus superlatifs. Y a (très) bon  !

PS : il vaut mieux en profiter le jour même, car le lendemain, on ressent un léger "goût de souris" en post-finale

Syrah 20% Prunelard 40%,  Braucol 40%

La robe est grenat sombre translucide. 

Le nez est d'abord réduit,  puis s'ouvre sur les fruits noirs, la violette et le poivre. 

La bouche est ronde, ample, très fraîche, avec une matière finement charnue  et enrobante, au fruit pur et expressif. Avec l'aération, elle devient plus aérienne et fraîche.  

La finale est pétante de fraîcheur, très gourmande, sur le cassis, le menthol et le poivre blanc. 

O.V.I.N. 2019 (14.90 €)

Syrah 25% Braucol 25 % Grenache 25 % Carignan 25 %

La robe est pourpre très sombre, opaque. 

Le nez est d'abord réduit, puis s'ouvre sur le cassis, la violette, le poivre et des notes résino-balsamiques (plus une petite pointe de volatile). 

La bouche est ronde, ample, enveloppante, avec une matière plutôt dense, veloutée qui vous nappe tout le palais. Aromatiquement, on est sur le coulis de mûre relevé de poivre et une légère fraîcheur mentholée. *

La finale gagne en mâche tout en gardant un beau fruit,  avec un léger perlant qui titille les papilles. 

PS : comme Falgueyras, il vaut mieux en profiter le jour même, car le lendemain, on ressent un léger "goût de souris" en post-finale

B.Cool 2019 (8.90 €)

Braucol 100 %

La robe est grenat sombre translucide. 

Le nez est très expressif, sur le cassis frais, le poivron grillé, le poivre et le menthol. 

La bouche est ronde, ample, veloutée, avec une matière charnue, aux tannins légèrement accrocheurs, dotée d'un p.. de fruit (on n'est pas loin de l'explosif). 

La finale dévoile une mâche (très) gourmande, sur le cassis, le poivre et le menthol, ce dernier persistant longuement. 

PS : le lendemain, les tannins sont fins et soyeux ... et pas de souris à  l'horizon ! 

jeudi 17 juin 2021

Voyage en Andal'oxy


Pour vous refaire la petite histoire, j'avais découvert les Montilla Moriles de la Bodega Robles en janvier 2019 à Millésime Bio. Je les avais beaucoup appréciés et avait incité Eric R à les référencer. Cela ne s'est fait finalement que deux ans plus tard sous la forme d'une vente privée qui a cartonné – preuve qu'il existait une attente pour ces vins-là, ce dont je ne doutais pas vraiment. Entre temps, je n'avais eu l'occasion de les regoûter, mais je ne me faisais pas trop de souci, l'effet millésime étant très faible sur ces vins oxydatifs.

Et puis hier, envisageant d'en servir à une dégustation qui aura lieu la semaine prochaine – dans un vrai restaurant avec des vrais gens – je me suis dit que ce serait bien que je goûte le trio Fino / Oloroso / Amontillado … et,  tant qu'à faire, que je  vous donne mes impressions. 

Je vous explique les différences entre les trois cuvées, et la numérotation qui va avec.

Le Fino 2/0 a été élevé deux ans sous un voile de levure (la flor comme ils disent là-bas). Ce dernier protège d'une oxydation forte qui ferait virer la robe vers l'acajou. Mais on est tout de même loin d'un blanc classique. C'est ce que l'on appelle en France une oxydation ménagée, comme cela se pratique dans le Jura. Elle apporte des arômes de noix, de curry... et une robe ... jaune. 
 
L'Oloroso 0/6 n'a pas eu la flor pour le protéger. Il a donc viré vers l'acajou et présente une aromatique totalement différente, plus proche des madères ou  des rivesaltes ambrés : pralin, toffee, café... 

L'Amontillado 5/3 a d'abord passé cinq ans sous voile, puis trois autres années en fût sans protection de la flor.  Sa couleur est intermédiaire, mais surtout, il développe une grande complexité aromatique qui n'a rien à voir avec les deux vins précédents. 

Dans les trois cas, le rapport qualité/prix est hallucinant. Pour avoir l'équivalent en France, il faudrait payer 2-3 fois plus cher, sans être sûr d'avoir le même niveau de qualité. 

Bajoflor Fino 2/0 (10.50 €)

La robe est jaune d'or, brillante.

Le nez est expressif et aérien, sur la noix et l'amande grillées, le pain de campagne sortant du four, le fenugrec et les épices orientales. 

La bouche est ronde, ample, très aérienne, déployant une matière toute douce, caressante, plus gazeuse que liquide, vous immergeant totalement – sans la moindre agressivité – dans une aromatique oxydative : noix, café au lait, curry... L'équilibre est d'une justesse irréelle. 

La finale prolonge la bouche en réussissant à préserver la "magie du jaune", intensifiant juste les sensations, avec une persistance sur la liqueur de noix (sans le sucre), le curry et le gouda affiné au fenugrec. 


Oloroso 0/6 (13.90 €)

La robe est acajou sombre, translucide. 

Le nez est profond, sur le pralin, le café noir, le toffee et le caramel brun. 

La bouche est à la fois ample et élancée, avec une matière douce, soyeuse, très intense aromatiquement qui vous emplit le palais, et une tension qui s'appuie sur une acidité traçante enrobée d'une texture séveuse, concentrée. 

C'est cette dernière que l'on retrouve en finale avec un surcroît de peps et de fraîcheur, et une intensité aromatique qui monte de plusieurs crans, sur les notes déjà perçues au nez : fruits secs, café noir, toffee, caramel brun... 


Amontillado 5/3 (13.90 €)

La robe est ambrée, translucide

Le nez intense évoque la liqueur de noisette, le pain d'épices, le capuccino...

La bouche est longiligne, avec une matière dense, mûre, moelleuse, qui trace sans avoir une trame acide perceptible. C'est d'une intensité aromatique de dingue – sur une palette qui va de l'oxydatif ménagé à l'oxydatif tout court  –  tout en réussissant à ne pas être oppressant. 

La finale continue à tracer, d'abord sans la moindre modification, puis se concentre et s'intensifie, jusqu'à ce qu'il ne reste plus qu'un petit point qui devient le centre du monde. C'est le big bang à l'envers, avant de nous refaire une explosion dans l'autre sens qui vous remet tout en place, l'émotion en plus. Bouleversifiant. 

mardi 15 juin 2021

Bergecrac blanc : le chenin du succès


Alors que notre stock de Bergecrac rouge 2020 est déjà presque épuisé, voici qu'arrive le Bergecrac blanc. Comme l'année dernière, il comprend 20 % de chenin pour compléter les cépages traditionnels (sauvignon blanc et gris, sémillon). Je ne sais si cela vient du millésime ou des vignes qui ont un an de plus – ou des deux – mais le chenin prend le dessus sur ses camarades, donnant quasiment l'impression qu'il est tout seul dans la bouteille. Allez, on va dire que les autres apportent une rondeur que le cépage ligérien n'a pas forcément. Quoi que... Faudrait voir aussi au vieillissement. Peut-être bien que le sémillon se réveillerait, telle la belle au bois dormant. Mais qui garde du Bergecrac plus de 5 ans ? 

En tout cas, j'aime bien la tournure que prennent les vins de Bergerac avec l'arrivée du cépage ligérien*, même si la "typicité" en prend un coup. Ça laisse au moins l'avantage de moins ressembler au voisin bordelais. 

La robe est dorée, brillante. 

Le nez est expressif, sur le coing, la pomme tapée,  l'ananas séché, avec une légère touche fumée / épicée – on dirait un chenin de Loire demi-sec. 

La bouche est vive, tendue, étirée par une fine acidité traçante, tout en offrant une matière ronde, mûre – mais  très fraîche – au toucher pulpeux et  ce côté  granuleux évoquant la chair de certaines poires. Un filet de gaz carbonique apporte un surcroît de fraîcheur et de tonicité. 

La finale allie l'astringence de la pulpe du citron – et de la pomme verte –  à l'amertume de l'écorce d'agrume (Chenin power !), avec une persistance sur des notes crayeuses et salines complétées par la pomme bien mûre. 

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* après, ça n'a rien d'une obligation. Ceux qui veulent continuer comme avant le peuvent. 




 

lundi 14 juin 2021

Bodegas Ochoa : des rapports qualité/prix bluffants !


Tout comme les domaines portugais que nous vous avons présenté en vente privée, nous avons découvert la Bodegas  Ochoa  domaine via Clément, un jeune agent commercial qui a travaillé comme sommelier en Angleterre.  Son expérience lui a apporté un goût sûr : il sait ce qui est bon. C'était vrai pour les vins portugais – vous ne regretterez pas vos achats – et ça l'est aussi pour ces cuvées espagnoles. Le rapport qualité/prix est absolument bluffant. Il faut dire que nous les avons achetés directement en Espagne. Il n'y a donc pas la marge de l'importateur. Soulignons que le domaine a entamé sa conversion en bio en 2015. Les vins ont le logo AB à partir de 2018. 

Calendas blanc 2020 (6.50 €)

70 % Chardonnay, 30 % Maccabeu 

 La robe est or pâle, brillante. 

Le nez est fin sur le zeste de citron, le fruit de la passion et la craie humide. 

La bouche allie ampleur et tension, avec une fine acidité traçante qui étire le vin, et une matière ronde, aérienne, toute en finesse, à la fraîcheur croquante. 

La finale est en triple A "soft" : l'Acidité pré-citée se poursuit, soulignée par l'Amertume et l'Astringence de l'écorce de citron, puis arrive la menthe poivrée et des notes salines et épicées. Rapport qualité/prix bluffant !


Calendas rosé 2020 (6.50 €)

70 % Grenache, 30 % Tempranillo 

La robe est  entre le rose bonbon et le fuchsia

Le nez évoque les petits fruits rouges confits, rafraîchis par la griotte et l'orange sanguine. 

La bouche est élancée, tendue par un fil invisible, tout en déployant une matière ample, douce, caressante. Le tout avec une fraîcheur friande et un fruit très gourmand (ou l'inverse), très marquée par la griotte et le bonbon acidulé. 

La finale est tonique, délicieusement mordante, avec du fruit rouge acidulé à revendre, puis une palanquée d'épices qui prend la suite. Très bon rosé !



100 % Grenache noir

La robe est pourpre sombre, presque opaque. 

Le nez est fin et profond, sur les fruits noirs frais et confits, avec une grande fraîcheur aromatique (cerise, eucalyptus, cubèbe)

La bouche est ronde, ample, soyeuse, avec une matière fine, délicate, enrobante, un fruit mûr et intense, et une p... de fraîcheur, donnant un équilibré quasi irréel. (+ léger perlant pour une fois très sympa)

La finale est finement mâchue, très gourmande, sur la cerise noire, la crème de mûre, puis le poivre cubèbe, la cacao et les épices douces. Très bon !

Calendas Tempranillo 2019 (6.50 €)

La robe est grenat sombre aux reflets violacés. 

Le nez est superbe, d'une grande expressivité, sur la framboise confite, le poivre blanc , le menthol, le "résino-balsamique"...

La bouche est longiligne élancée, avec une matière finement veloutée, caressante, un fruit d'une grande pureté, et une fraîcheur semblant surgir de nulle part. L'ensemble est harmonieux ... et exaltant. 

La finale est tonique, fruitée et irrésistiblement gourmande, avec ce mélange de fruit noirs, de cacao et de notes résino-balsamiques. Enthousiasmant !


Tempranillo Crianza 2017 (8.90 €)

12  mois d'élevage en chêne américain

La robe est grenat sombre translucide. 

Le nez est très expressif, sur les fruits rouges et noirs confits, les épices orientales, le bois précieux... 

La bouche vous happe à l'attaque par sa tension avant de gagner ampleur, offrant une matière dense, mûre et veloutée, mais non dénuée de fraîcheur grâce à une aromatique sur le cassis mentholée et l'eucalyptus – en plus de la palette que l'on a découverte au nez. 

La finale tonique affiche des tannins encore un peu serrés – qui demanderont encore un peu de temps ou un plat adapté –  avec un retour des fruits confits et du bois précieux, ainsi qu'une persistance sur la réglisse, le café et les épices (dont la vanille, pas trop marquée). 

Mil Gracias 2016 (11.00 €)

100 % Graciano

La robe est pourpre sombre à peine translucide. 

Le nez évoque la tarte aux quetsches sortant du four, avec ce mélange de prune mûre et de pâte beurrée chaude. 

La bouche est ronde, ample, enveloppante, avec une matière pulpeuse, veloutée, au fruit gourmand et épicé qui vous tapisse généreusement le palais. Une grande fraîcheur aromatique semblant surgir de nulle part apporte une belle tension, et surtout un côté friand assez irrésistible. 

La finale prolonge la dynamique de la bouche, ajoutant juste une mâche (très) gourmande avec cette impression de croquer dans une quetsche rôtie et juteuse, et une persistance sur la pâte brisée imprégnée de son jus. Proust aurait adoré !

Ochoa Reserva  2012 (15.00 €)

60 % Tempranillo, 30 % Merlot, 10% Cabernet Sauvignon

18 mois en barriques neuves de chêne français et américain de 225 l

La robe est grenat très très sombre. 

Le nez a ce côté "brun ténébreux" aussi intriguant que craquant : coulis de cassis, cuir, cèdre, graphite, menthe … on se noierait dedans !

La bouche est ronde, ample, aérienne, déployant une matière fine – entre soie et velours – qui vous caresse en douceur la moindre de vos papilles et déploie une belle palette aromatique, mariant les fruits, les épices et les notes tertiaires, donnant l'impression de boire un beau Bordeaux à maturité. 

La finale est un remake de la bouche en  plus concentré et énergique, avec une persistance sur le cassis, le tabac, la truffe, le laurier et le menthol.…Top. 


100 % Muscat Petits grains - Vin doux naturel

230 g/l de sucres résiduels

La robe est dorée, brillante.

Le nez est très expressif, sur le muscat, les fruits jaunes, la rose et la citronnelle. 

La bouche éclate de fraîcheur en attaque avant de déployer une matière mûre, moelleuse, d'une grande expression  aromatique, mais également fraîche et équilibrée. 

La finale est explosive et totalement irrésistible : ça muscate à donf', avec du fruit jaune, de la fleur d'oranger, de la rose, et puis des épices en pagaille. Jouissif !

vendredi 11 juin 2021

Cerdon du Bugey : il y en a pour tous les goûts !


L'arrivée de deux nouvelles cuvées chez Renardat-Fâche m'a incité à faire enfin un "banc d'essai" afin de comprendre les différences entre les quatre références proposées – il y en a même cinq : j'ai omis la "non bio" à l'étiquette blanche.  Car j'essaie de me mettre à la place du consommateur lorsqu'il arrive sur la page du producteur  : que choisit-il là dedans, la seule différence étant le prix, étant donné que jusqu'à maintenant il n'y avait pas de commentaire de dégustation. 

Avant de déboucher les bouteilles, j'ai eu la bonne idée d'appeler le domaine pour avoir quelques éclaircissements sur les différentes cuvées. Le Cerdon 2020 et Initiale sont à l'image ce que l'on attend d'un Cerdon du Bugey, à savoir peu alcoolisé (8 %) et contenant environ 50 g de sucres par litre. La grosse différence vient de l'assemblage : 96 % gamay et 4 % Poulsard pour Initiale et  58 % gamay et 42 % poulsard pour le millésime 2020. 

Contrairement à ce que l'on pourrait croire, le Cerdon du Bugey Sec n'est pas "sec" comme pourrait l'être un vin blanc. On est ici dans le monde de la bulle, avec les règles du champagne qui s'appliquent. Un effervescent sec contient entre 17 et 32 g/l de sucres, et un demi-sec entre 32 et 50 g – c'est pour cela que les deux cuvées précédentes ont droit à la mention demi-sec. 

Oui, donc le Cerdon du Bugey Sec contient 24 g/l de sucres qui qui lui permet d'avoir encore l'appellation dont la limite plancher est fixée à 22 g/l (retenez ça, c'est important pour la suite). Pour avoir le résultat final le plus gourmand possible, la famille Renardat-Fâche a assemblé un vin peu sucré à un vin plus sucré, car le premier a une intensité de fruit que le second n'a pas (plus on monte en alcool, plus le fruit diminue). Et c'est très réussi :  c'est hyper-gourmand tout en étant plus digeste que les cuvées classiques (deux fois moins de sucre, l'air de rien). 

Quand à la cuvée Au commencement, c'est un hommage au grand-père qui a créé le domaine. Ses petits-enfants ont essayé de reproduire les vins qu'il faisait à l'époque  Elle est plus légère en sucres (17 g/l) ce qui lui fait perdre l'AOP Cerdon. Et donc, vu qu'elle est en Vin de France, elle peut se permettre d'être issue à 100 % du Poulsard, ce qui est également interdit dans le cahier des charges de l'appellation. De plus, elle n'a pas été dégorgée : il est donc conseillé de mettre debout la bouteille dans le frigo. Par contre, pas de mauvaise surprise à l'ouverture : aucun débordement ni de plafond à repeindre. 

Eh bien voilà, vous en savez maintenant autant que moi : place à la dégustation !

Au commencement (16.50 €)

100 % Poulsard, 17 g/l de sucres, 11.5 % Alc. 

La robe translucide est entre le saumon et la rose. 

Le nez est fin, sur la framboise et la griotte, avec une touche épicée. 

La bouche est élancée, tendue, avec une colonne vertébrale axée sur la vinosité et l'effervescence. Autour de celle-ci, une matière ronde, aérienne, finement frizzante, avec le même trio framboise / griotte / épices. 

La finale prolonge la bouche sans interruption, se contentant d'y ajouter une fine mâche crayeuse et une noble amertume sur le noyau de cerise. Le sucre est présent, mais très bien intégré. Le tout se prolonge sur la framboise et le poivre blanc. 


85 % Gamay et 15 % Poulsard, 24 g/l de sucres, 10 % Alc. 

La robe translucide est entre la framboise et le rose bonbon. 

Le nez est plus vif, sur le vinaigre de framboise et la fraise, avec une pointe de poivre blanc. 

La bouche éclate de fraîcheur dès l'attaque, avec une effervescence qui vous titille les papilles avec une belle énergie, puis arrive un fruit pur et intense qui vous immerge totalement, les bulles devenant alors plus caressantes et enveloppantes. 

La finale est tonique, avec un fruit explosif qui vire au jouissif, contrebalancé par un duo astringence /amertume qui vous nettoie le palais. Au point d'oublier qu'il y a plus de sucre que dans "Au commencement" tellement c'est bon ! Du pur bonheur !!!

Cerdon Initiale (11.75 €)

 96 % gamay et 4 % Poulsard , 50 g/l de sucres, 8 % Alc. 


La robe translucide est entre la framboise et le vermillon. 

Le nez est tout aussi vif, mais plus "vineux", sur la framboise et la mûre, et une touche d'épices. 

La bouche est ronde, très ample, avec des bulles crémeuses qui vous caressent tout le palais. Le fruit, d'une grande intensité,  fait plus mûr, plus onctueux, certainement dû au sucre deux fois plus présent. 

La finale monte encore d'un cran en intensité, avec plus de fruit, plus de vinosité, plus de bulles, et une persistance sur la fraise et la framboise, mâtinées de poivre. 

Cerdon Millésime 2020 (13.90 €)

 58 % gamay et 42 % Poulsard , 50 g/l de sucres, 8 % Alc. 

La robe translucide  est entre la framboise et le rubis. 

Le nez est gourmand, sur la framboise et la grenadine, et une pointe de poivre blanc. 

La bouche est ronde, ample, très enveloppante, avec une matière suave, méga-fruitée et des bulles à la limite du lascif qui se mettent au diapason. Cela reste néanmoins (très)  bien équilibré grâce à l'acidité naturelle du gaz carbonique. 

La finale poursuit dans la suavité et le lascif, mais ne manque pas de peps grâce au duo astringence /amertume déjà évoqué plus haut. C'est framboisissime, avec un peu de fraise confite et juste ce qu'il faut de poivre et de vinaigre balsamique. On peut franchement adorer, ou trouver ça à la limite du too much. (notre jeune Arthur, habitué aux sodas, en est fan  !). 

jeudi 10 juin 2021

Six rats dans le même verre !

Cette cuvée est  un peu à part dans la production de la famille Verdier-Logel. La parcelle dont elle issue ne fait pas partie du domaine. Elle se situe à quelques kilomètres plus au nord,  juste avant d'arriver à Boën sur Lignon, sur le coteau des Corbines,  autrefois entièrement plantée de vignes. Aujourd'hui, la forêt a quasiment tout envahi. Seule cette parcelle, plantée en 2010 par un groupe d'amateurs, rappelle le passé viticole de la commune. C'est certainement la plus difficile à travailler, car elle est pentue, et les rangs sont alignés dans le sens de la descente. Il ne faut pas se rater quand le tracteur arrive en bout de rang...

Cette cuvée 100 % Syrah  s'éloigne du style rhodanien même si l'on retrouve bien les marqueurs du cépage (poivre, violette). Mais elle a un côté plus glouglou/gourmand : ça se boit sans prise de tête, un peu frais, avec un repas estival. Ou un casse-croûte improvisé avec des pots de pâtés et un plateau de charcutailles... 

La robe est pourpre sombre translucide. 

Le nez est au départ réduit (fumé) et fermentaire (yaourt aux fruits) avant de s'ouvrir sur la violette, la mûre et le poivre. 

La bouche est ronde, ample, aérienne, avec une matière souple, fruitée, gourmande, d'une belle digestibilité. Un léger gaz carbonique apporte un peu de dureté, mais il s'élimine facilement. 

La finale délivre une mâche savoureuse mêlant les fruits noirs et les épices, avec une bonne persistance sur le poivre et la violette. Un régal "sans tralala" dirait François Plouzeau



mardi 8 juin 2021

Tue boeuf : encore de beaux 2020 !


Ces deux cuvées de la famille Puzelat confirme tout le bien que je pense du millésime 2020. C'est très frais, gourmand, raisonnablement alcoolisé, et en tout point irrésistible. Profitons-en sans trop se prendre la tête. Et en essayant d'oublier 2021, la vraie année maudite... 


Vin blanc 2020 de Tue Boeuf  (11.90 €)

La robe est or clair, brillante.

Le nez est très expressif, sur le pétale de rose, la pêche jaune, le cassis, et une pincée d'épices. 

La bouche est ronde, ample, très fraîche, déroulant une matière finement pulpeuse, gourmande, mêlant le pomelo rose aux notes florales, suivi par le cassis qui monte crescendo. 

La finale tonique  allie l'amertume du pomelo à l'astringence de la pulpe de citron, puis arrive une fine acidité ciselée du plus bel effet qui semble ne plus pouvoir s'arrêter, nimbé d'une aura de cassis, de rose et d'agrumes. 

Vin rouge 2020  de Tue Boeuf (11.90 €)

La robe est pourpre sombre légèrement translucide. 

Le nez évoque la cerise, la mûre, la rafle, avec une touche de poivre fumé. 

La bouche est ronde, ample, enveloppante, avec une matière à la chair veloutée, au fruit croquant, relevé par un bon tour de moulin à poivre. Il y a un très léger perlant, mais il contribue à la fraîcheur de l'ensemble, si tant est qu'il en avait besoin. 

La finale dévoile une mâche savoureuse, au fruit hyper-gourmand, avec une fraîcheur explosive qui se transforme  en hymne jubilatoire à la cerise – et au poivre qui s'insinue au plus profond de votre être.