mercredi 31 août 2022

Villa des Anges : et le chardo arriva !

Cela fait maintenant quelques années que la gamme Villa des Anges vous est proposée sur le site. Il n'existait alors qu'un seul blanc : le Sauvignon (qui s'est amélioré au fil des années, je trouve). Il est rejoint aujourd'hui par le Chardonnay que je me suis empressé de déguster. S'il ne m'avait pas plu plus que ça, je serais resté discret sur le sujet, lui laissant vivre sa vie (son prix abordable étant son argument le plus fort). Mais franchement, j'aime bien. Je le préfère à l'Air du temps et à Pas vu pas pris que je trouve plus marqués par le bois. Il reflète bien son cépage – avec certes l'assent du sud – et il est sauvé par le gaz carbonique qui apporte la fraîcheur et le peps nécessaires. Franchement, à moins d'être élitiste, je ne vois pas comment on ne pourrait pas apprécier ce vin !

La robe est or clair, brillante. 

Le nez est expressif, sur la poire, la pêche jaune et les fleurs blanches, avec une touche beurrée / fumée. 

La bouche est ronde, fraîche, friande, alliant une matière souple et mûre à un fin perlant qui apporte de la tension et de la tonicité. 

On retrouve ces dernières dans une finale plus concentrée, délicieusement mordante, sur la poire et les fruits jaunes, et une persistance sur le mousseron, le citron et la fumée – et toujours ce perlant qui titille les papilles.

Et en ce moment, avec la promo sur Jeff Carrel, il n'est qu'à 4.80 € les six bouteilles (moi-même, je n'arrive pas à y croire). 

lundi 29 août 2022

Orange juice : une merveille de vin orange !

 

Même si le niveau général des vins oranges s'est amélioré ces dernières années, il y en a encore trop qu'il est difficile de faire déguster à des novices tant ils sont plus bizarres que bon. Au départ, cet Orange Juice a été conçu par Stéphanie Roussel pour des restaurateurs japonais : il devait pouvoir accompagner des poissons, crus ou non. Il ne fallait donc pas une aromatique trop barrée, ni des tanins trop amers ou astringents. 

Ce vin est issu à 85 % de sauvignon blanc (vieilles vignes de 70-80 ans) et de 15 % de sauvignon gris. Environ 10 % ont été pressés pour apporter un peu de jus au fond des jarres de grès. Les baies éraflées ont été placées dans ces dernières, le sauvignon gris en premier (pour apporter un peu de couleur). La fermentation s'est faite tout en douceur (environ un mois). Puis le tout a été pressuré en douceur, avant d'être placé de nouveau dans les jarres pour un élevage de 9 mois. 

Il n'y a pas eu de filtration, ce qui explique la robe trouble. Si vous voulez éviter cela, il suffit de mettre la bouteille debout 3-4 jours avant de l'ouvrir. Je conseille de boire ce vin aux alentours des 13-14 °C. Il  pourra encore se réchauffer sans que ça nuise à la dégustation. 

 La robe dorée est trouble. 

Le nez est très expressif et complexe, sur le cassis frais et la groseille à maquereau, et des notes d'écorce d'orange et de houblon IPA (chanvre, fruit de la passion). 

La bouche est ronde, ample, enrobante, déployant une matière charnue / pulpeuse, tonifiée par un léger perlant et une grande fraîcheur aromatique (fruit de la passion, groseille, orange amère). 

La finale est intense, alliant une subtile amertume à une savoureuse astringence, sur l'écorce d'agrumes et le houblon, avec une persistance sur le cassis et  la bigarade. 

C'est vraiment très bon, rafraîchissant, digeste (12.9 % alc), et très abordable pour un non-averti pour peu qu'il ait l'esprit ouvert. Si vous avez des verres noirs, c'est une occasion de s'en servir, car il y a vraiment matière à se tromper sur la couleur de ce vin. 


jeudi 25 août 2022

Le pinot noir comme on aime !

En fin de semaine dernière, j'ai re-commandé du Vallon pinot noir 2017 dont je vous ai déjà parlé ... et j'ai reçu le Pinot noir de Clovallon 2021. Je commence à râler auprès de mon fournisseur qui me répond que cette année, il est vraiment top. Comme c'est un homme de goût, je ne demande qu'à le croire. Mais vu que je suis consciencieux, je préfère tout de même me faire mon propre avis. Dans les heures qui suivent, je sacrifie une bouteille. Eh bien, il avait raison : c'est de loin le meilleur pinot noir qu'ait produit le domaine ! Je ne peux que le recommander : il devrait ravir les palais des pinonoirophiles non burgondo-exclusifs (les exclusifs, eux, sont en train de vendre leur maison pour payer leurs dernières allocations). 

La robe est rubis sombre translucide. 

Le nez est fin, sur le cerise sauvage, la rose fanée, la ronce et la terre fraîchement retournée. Avec l'aération, arrive aussi l'écorce d'orange   

La bouche est ronde, ample, aérienne, délivrant une matière douce, très finement pulpeuse, au fruit aussi intense que délicat, avec en arrière plan la floralité de la rose, et la fraîcheur douce-amère de l'orange. 

La finale gagne en concentration et en tonicité tout en ne se durcissant pas, mêlant la cerise à l'orange amère et au sous-bois automnal, avec une persistance sur les épices, la rose fanée et l'écorce d'orange. Que c'est booonn !

PS : et ça ne vaut "que" 12.70 € !... 


mercredi 24 août 2022

Bouysselet : le savagnin du sud


Je devrais me faire embaucher comme détecteur d'ADN à l'Inra ou l'Inao. À peine ai-je commencé à déguster ce Bouysselet 2020 du domaine Le Roc que je me suit dit que forcément, il descend du savagnin. Une acidité pareille, c'est signé ! Et effectivement, après vérification, c'est un croisement Plant de Cauzette x Savagnin. Si le petit manseng est son "demi-frère", je trouve qu'il est nettement moins marqué par ce que j'oserais appeler l'esprit du savagnin, cette espèce de sublime austérité. Alors qu'avec le Bouysselet, on est les deux pieds dedans, avec les mains en prime. 

Pour l'instant, le vin est jeune et ne s'offre pas complètement. Je serais curieux de le regoûter dans une petite dizaine d'années (encore faut-il que j'ai la bonne idée d'en acheter quelques bouteilles). Il y a une superbe bombe en devenir !

La robe brillante est d'un or intense. 

Le nez est fin, complexe, laissant s'échapper des notes grillées / fumées, mais aussi de l'agrume confit, des fruits blancs séchés, et plein d'autres nuances (abricot sec, par ex). 

La bouche vous happe dès l'attaque par sa tension qui se poursuit au delà-même de la finale, alliant une fine acidité laser à une matière ronde, ample, mûre, séveuse,  beaucoup plus dense qu'elle n'y paraît au premier abord. On retrouve la palette aromatique complexe du nez, même si le fumé / grillé est pour l'instant dominant. 

La finale prolonge la tension et l'acidité traçante de la bouche, tout en densifiant encore plus la matière, alliant la pomme tapée à l'abricot sec et au citron confit, en passant par l'amande grillée et la fumée, le tout persistant sur la pomme chaude et les épices, aiguillonnés par les agrumes. Impressionnant, vraiment. 



mardi 23 août 2022

Tout le sud dans un verre

 

Pour cette cuvée Restanques du Château Fonvert, nous avons sauté une année en passant directement de 2019 à 2021. Vu ce que je viens de boire, ça ne me pose pas vraiment de problème, car c'est vraiment délicieux et facilement addictif. Par rapport au millésime précédent, le pourcentage de syrah a augmenté au dépens du  cinsault. Mourvèdre et grenache sont restés stables. 

La robe est grenat sombre translucide aux reflets violacés.  

Le nez est fin, gourmand, sur les petits fruits rouges confits, la violette, l'encens et le poivre blanc.  

La bouche est ronde, ample, veloutée, avec une matière finement pulpeuse /charnue,  un fruit séducteur à la limite de l'indécence, et une aromatique de garrigue qui vous donne l'impression d'entendre les cigales. 

La finale possède une fine mâche savoureuse, entre mûre et framboise, puis le poivre et la violette reviennent en force, avec une persistance sur des notes réglissées et florales. C'est vraiment très (très) bon. Et ça reste toujours pas cher (10.50 € la bouteille, 9.90 € par 3). 


vendredi 19 août 2022

Chapeau bas !

 

Nous avons reçu le nouveau millésime du Cavaillès Bas du domaine de la Ramaye. Comme il m'avait bien plu les deux années précédentes, je me suis laissé tenter ... et je n'ai pas été déçu ! Il est proche du 2019, avec un soupçon d'acidité en moins et de "pulposité" en plus. Mais sinon, l'aromatique est très proche, sur ces notes réduites de sésame grillé et de fumée que je trouve assez craquantes. Les cépages sont les mêmes, mais les proportions ont changé : nous sommes cette fois sur 50% de mauzac, 40% de lenc de l’el et 10% d’ondenc.

La robe est or clair, brillante. 

Le nez  présente une jolie réduction à l'ouverture,  sur le beurre fumé, le varech et le sésame grillé, et puis de la pomme chaude (mauzac oblige).  

La bouche est élancée,  étirée par une acidité quasi imperceptible, et déploie une matière ronde, ample, aérienne , et en même temps, finement pulpeuse, gourmande, avec ce mélange de pomme chaude et de sésame grillé. 

On retrouve ces deux-là dans une finale énergique et concentrée, soulignée par de nobles amers et une fine astringence crayeuse qui vous laisse la bouche nette. C'est très (très) bon !

Et par rapport à la flambée des prix dans de nombreuses régions viticoles, le prix reste raisonnable (13.25 €)

jeudi 18 août 2022

Go, Gonin, go !

Me revoilà de retour de vacances, (presque) frais et dispos, riche de belles expériences viniques. Histoire de faire une transition avec le dernier billet de juillet, je redémarre avec les vins du (presque) voisin, Nicolas Gonin, en dégustant ses deux rouges et le nouveau millésime de l'Altesse. 

Altesse 2020 (15.90 €)

La robe est jaune paille brillante. 

Le nez est riche, expressif, sur les fruits jaunes rôtis, le miel, les épices, avec une légère touche d'encaustique et de de fines notes beurrées / grillées.

La bouche est élancée, tendue par un fil invisible, déployant une matière ronde, ample, mûre, enrobante, au toucher moelleux, avec une fraîcheur acidulée qui prend progressivement son essor avant de s'épanouir en finale. 

Cette dernière est soulignée par des nobles amers (noyau d'abricot, caramel au beurre salé) et persiste sur une acidité traçante d'une légèreté arachnéenne, avec une aura miellée / épicée. 


Mondeuse 2020 (14.90 €)

La robe est pourpre sombre, translucide 

Le nez est fin, sur la framboise, le poivre, la violette, avec une touche d'encens. 

La bouche est ronde, ample, aérienne, offrant une matière fine dans un premier temps, laissant apparaître progressivement des tannins crayeux / poudreux. Cela n'obère pas un fruit pur, intense, et une sensation de grande digestibilité (11.5 % d'alcool). 

On retrouve les tannins dans une finale mâchue mais très gourmande, sur la quetsche et la framboise; avec une persistance sur le poivre et la violette, et toujours ce toucher poudreux / crayeux. 



Persan 2019 (15.90 €)

La robe est pourpre (très)  sombre, translucide.

Le nez est fin, profond, sur la framboise confite, subtilement poivrée, et les épices douces. 

La bouche est ronde, très ample, veloutée, avec une matière dense – mais fraîche et digeste –  et un fruit séducteur, diablement sensuel. 

La finale est encore plus dense, mais avec un fruit et une fraîcheur tellement jubilatoires qu'on oublie tout le reste. Du bonheur en bouteille !