mercredi 31 décembre 2014

Clisson : le plus dur, c'est de ne pas le boire...


A chaque fois que nous recevons le nouveau Clisson de la Pépière, il y a toujours un rush des amateurs de cette cuvée. En deux jours, le stock était épuisé. Heureusement, il y en avait encore au domaine, et nous avons pu en recommander suffisamment pour contenter un maximum de clients.

Nous sommes sur l'année 2012 qui est pour Marc Ollivier l'un des plus grands millésimes qu'il ait fait en plus de 30 ans de métier. Cette cuvée a un élévage de deux ans minimum (en cuve) ce qui permet de profiter au maximum de la richesse des lies fines.

La robe est jaune pâle (normal, il n'a pas vu le bois).

Le nez est expressif sur le zeste d'agrume, la pomme au four et la craie mouillée.

Dans l'absolu, il faudrait toujours indiquer la température à laquelle le vin a été dégusté, car son profil évolue sacrément.

A 8-10 °C, le vin est tendu comme un arc de compét', avec une matière d'une grande densité et une fraîcheur vivifiante. Idéal avec des huîtres iodées et charnues.

A 12 °C, s'il garde toujours cette belle droiture, la matière gagne en rondeur et en richesse, tout en restant d'une densité impressionnante.  Parfait avec un saumon "gravlax"

A 14-15 °C, le vin est juste parfait. L'acidité est plus fine tout en restant précise, et la matière se donne totalement, douce et profonde à la fois, aiguillonnée par des saveurs citronnées finement amères/astringentes. On est au niveau d'un Chablis de belle naissance. Un cabillaud cuit à la perfection devrait lui rendre hommage ;-)

A 19 ° C, le vin gagne encore en douceur et légèreté, tout en conservant une belle richesse. Son acidité l'empêche de tomber dans la mollesse. Et ce citron, toujours recommencé...

Quelle que soit la température, la finale est très "écorce de citron/pomelo, zeste compris", avec juste ce qu'il faut d'amertume et d'astringence pour avoir du caractère, sans que celles-ci prennent le dessus. Cela perdure longuement, très longuement, à la limite de l'obsessionnel (genre, plusieurs plus tard, ça se rappelle à vous...)
On se dit à chaque fois qu'il faudrait le faire, mais on y repense en général quand il n'y en a plus : il faut encaver une caisse de ce Muscadet, et en oublier la moitié durant une décennie. L'investissement n'est pas insurmontable, et le bonheur est au bout, surtout dans ce millésime d'exception. Et si on en faisait la première résolution pour 2015 ? 



mardi 30 décembre 2014

Le pressoir : lorsque la Bourgogne s'invite en Loire


Du côté de Cheverny, on aime se différencier. D'abord en mettant en avant un cépage rarissime : le Romorantin. Puis en autorisant des assemblages peu communs en Loire, en rouge comme en blanc. Ainsi, Sauvignon et Chardonnay s'unissent pour donner des vins plus ronds qu'en Sancerrois. Et le Pinot noir s'acoquine avec le Gamay ou le Cabernet-Franc, voire les deux à la fois.

Dans la cuvée le Pressoir, nous avons 80 % de Pinot noir et 20 % de Gamay. Cela donne un vin qu'il serait difficile à situer à l'aveugle, car il ne "pinote" pas vraiment. Mais il fait encore moins Gamay. Et non, il ne poivronne pas comme nombre de ses voisins ligériens. Bref, unique.

La robe est d'un beau rubis translucide.

Le nez est frais et fruité (framboise, griotte), avec une touche de poivre noir et de fumée.

La bouche est ronde, ample, tonique, avec une fraîcheur réjouissante et des tannins fins et glissants. Le prototype du vin-glouglou.

La finale a juste ce qu'il faut de mâche et d'épices, mais aussi une légère note amère/végétale (rafle ?) qui le rend encore plus attachant, sans que je puisse vraiment dire pourquoi. Peut-être le grain de beauté sur  une peau blanche et laiteuse ?

A souligner tout de même qu'on est sur un équilibre nordiste, avec une acidité sur le fil du rasoir. Autant les amateurs de Bourgogne ou de Bouzy y trouveront leur bonheur, autant les habitués de la générosité rhodano-languedocienne risque de le trouver un poil crissant.

lundi 29 décembre 2014

Et revoilà Cornélie !



Nous suivons Patrick Grisard depuis quelques années déjà, car ce vigneron passionné mérite d'être soutenu dans son parcours semé d'embûches. Ce ne sont certes pas les quelques caisses que nous vendons par an qui vont suffire à lui faire sortir la tête de l'eau, mais bon, les grands fleuves ne seraient rien sans les petites rivières ;-) 
Le Château Cornélie 2011 qui vient d'arriver est dans le même esprit que le 2010 que nous avions apprécié l'année dernière (et qui n'est plus disponible). Il possède une belle maturité (fruits noirs gourmands, aucune trace végétale), une densité peut-être encore supérieure, beaucoup de fraîcheur, et un élevage qui se fait plutôt discret après une bonne aération (ne pas hésiter à l'ouvrir et à l'épauler 24 h à l'avance).
Avec une belle côte de bœuf parfaitement maturée, il offrira déjà bien du plaisir, même s'il gagnera en complexité dans la décennie qui vient.

mercredi 24 décembre 2014

Joyeux Noël !


Nous vous souhaitons un joyeux et étonnant Noël, avec plein de bons vins - bus avec modération, évidemment - et des repas délicieux qui ne font pas grossir (on peut rêver, non ?)

Nous serons en congé le vendredi 26. Aussi, les prochaines commandes ne partiront que lundi prochain. Un peu de patience, donc :-)

A très bientôt,

Les Z'Eric(s)

Antonio, le Chablis portugais

La cuvée Antonio est un hommage à Antonio Carvalho, un vigneron  disparu prématurément à l'âge  de 41 ans en 2009. Ami d'Elian  da Ros et de Laurent Vaillé, il était l'un des premiers à se lancer dans la biodynamie au Portugal. C'est aujourd'hui son épouse qui poursuit son œuvre. 
Cette cuvée est à base du cépage Vital, pas vraiment réputé pour la qualité des vins qu'il engendre. Il faut croire que la biodynamie, la proximité de l'Océan atlantique, les petits rendements et une vigneronne consciencieuse font la différence.
La robe est or clair, brillante.

Le nez est fin mais intense, sur le citron beurré (ou le beurre citronné), avec en arrière-plan des notes minérales (coquilles d'huître). On a vraiment l'impression de sentir un Chardonnay de la Bourgogne septentrionale.

La bouche commence pure et éclatante, avec une belle ampleur, pour ensuite s'arrondir et devenir presque douce, tout en gardant une fraîcheur vivifiante, désaltérante,  sur des notes citronnées et minérales.

La finale est dense, mâchue, évoquant l'écorce de citron et la craie, avec une bonne persistance.
Le rapport qualité/prix (19 €) n'est pas bouleversifiant. mais ce n'est pas la faute de la vigneronne, mais plutôt du circuit de distribution. Nous avions découvert ce vin à un salon à Montpellier. Eric R. l'a ensuite repéré chez un importateur belge lors de l'une de ses tournées et lui en a pris quelques caisses. D'où une inflation certaine...
Néanmoins,  si on le comparait à pas mal de vins blancs issus d'appellations ou de vignerons plus prestigieux, ce vin s'en sortirait plutôt bien, je pense, et pourrait passer pour un bon rapport qualité/prix, même à 19 €. Tout est question de perspective ;-)

mardi 23 décembre 2014

Pétillant d'Alsace Extra-Brut : une rare gourmandise !

Jusqu'à hier 14 h, je n'avais pas pensé ouvrir cette bouteille. Et puis j'ai échangé avec un client sur les vins qu'il avait bus le week-end dernier. Il m'a dit que le Pétillant naturel d'Alsace s'était montré exceptionnel. Bigre, je pensais qu'il était bon - c'est pour cela que lui avais vendu - mais exceptionnel, ça m'intriguait sérieusement...
Comme des clients devaient passer en fin de journée récupérer des bouteilles, je me suis dit "allons-y, c'est le moment d'ouvrir ce pétillant"...
La robe est d'un or qui tire très légèrement sur le rosé (20 % de Pinot noir...), avec au départ une mousse généreuse qui disparaît rapidement pour laisser place à des bulles fines éparses.

Le nez surprend par son fruit bien mûr (pomme, poire, et même framboise) et ses notes de sucre candi et de pain brioché.

La bouche est toute en rondeur, avec un fruit bien présent, et un perlant tonique mais pas agressif. C'est d'une rare gourmandise, car il n'y a pas le côté acide/sec rencontré dans la plupart des "bulles".

La finale est très savoureuse, avec une fine astringence et l'impression d'avoir dégusté une tarte aux poires. On a sacrément envie de s'en resservir un verre illico. Terriblement addictif.
Verdict des clients : ils ont adoré, et en ont ajouté à leur commande déjà importante.
Alors, exceptionnel ? Ca dépend de ce que l'on entend par là. Si vous croyez que ce vin va bouleverser votre vie, vous allez être déçu. Par contre, oui, ce pétillant ne ressemble à aucun autre bu jusqu'à ce jour. Moins sec qu'une méthode traditionnelle, plus sec que la plupart des pétillants naturels. Et beaucoup plus fruité. Pour moi, il ne peut quasiment être comparé qu'au Poiré Granit de Bordelet (même si ce n'est pas une copie conforme, hein) et ce n'est pas un petit compliment.


lundi 22 décembre 2014

Après Grusse... le cirque !


La semaine dernière, je vous parlais de Grusse. Eh bien aujourd'hui, je vous emmène au cirque, sur un air de Bashung (comme disait Gustave Parking, je vous laisse réfléchir). Je vous ai déjà parlé de cette cuvée l'année dernière pour un comparatif capsule/liège. Perso, je préférais de loin la "version capsule". C'est pourtant la "liège" qui s'est beaucoup mieux vendu. A croire qu'une majorité d'entre vous est plutôt conservatrice. Du coup, alors qu'il nous reste encore des "capsules 2010", nous sommes passés au "liège 2011". C'est de cette version dont je vais vous causer maintenant...
La robe est pourpre sombre, mais translucide.

Le nez est fin, aérien, mais il pénètre en vous profondément, avec ses notes de violette, d'ardoise chaude, de fruits noirs et de poivre.

La bouche est d'une rare douceur pour un vin rouge, tout en possédant une bonne tension due au terroir de schiste. La texture est dense et veloutée, enrobante, rappelant plus celle d'un nectar de fruit.

Les tannins s'avèrent plus présents en finale, avec toujours ces arômes minéraux, mais aussi de tapenade et d'épices.
A 6,50 € la bouteille, le rapport qualité/prix est simplement bluffant !...
A noter qu'il faut faire attention à la température de service (15-16 °C),  car le vin est plutôt généreux en alcool (14 % vol). Une bonne aération lui est également profitable (ouvrir 12 h à l'avance en l'épaulant légèrement).

vendredi 19 décembre 2014

Une ineptie de l'ignorer


Ineptie, c'est un peu le Jean Sablon de Vins étonnants. Une grande vedette dans la jeunesse du site, et puis, petit à petit, avec l'arrivée de p'tits jeunes qui criaient plus fort, on finit par l'oublier. Jean Sablon est mort. Ineptie, elle, est toujours là, entourée de milliers d'autres bouteilles qui ne demandent qu'à se faire débouchonner par l'un(e) d'entre vous.
 
L'histoire de cette cuvée remonte à 1996, soit deux ans après la mort de Jean Sablon. Cette année-là, Damien Coste ramasse une Roussanne à un peu plus de 15° potentiel. Il la vinifie et l'élève en barrique, n'arrivant qu'à atteindre 14,8° d'alcool transformé. Dépassant les 4 grammes de sucre résiduel maximum autorisé, son vin est refusé à l'agrément même s'il a été apprécié par les dégustateurs. Une ineptie. Damien Coste a préféré le prendre du bon côté et baptiser ainsi cette cuvée atypique qui a beaucoup plu à ses clients. Et ainsi, depuis plus de 15 ans, il continue à la produire dès que le millésime le permet.
 
Entre temps, l'encépagement de la cuvée a évolué. Exit la Roussanne, remplacée par le Petit et le Gros Manseng (qui apportent une belle acidité), complétés par du viognier (pour l'aromatique). Mais sinon, nous sommes toujours sur ce registre demi-sec qui permet de servir ce vin aussi bien avec des plats salés, des fromages ou un  dessert.
 
La  robe est d'un or éclatant, avec des larmes qui coulent sur les parois du verre à l'agitation.
 
Le nez est très fin, presque vaporeux, et en même temps limite obsédant : truffe noire, ambre gris, miel.
 
L'attaque en bouche est pure, fraîche, puis votre palais est caressé par une matière douce, moelleuse,
mais qui sait rester aérienne, avec une dominante aromatique truffée.

La finale est nette, avec un sucre très peu présent, sur des saveurs grillées /fumées, et toujours la truffe, mais aussi la cassonade. Bu seul, on sent légèrement l'alcool en fin de bouche (car le bébé  pèse tout de même 14°) mais dès qu'il accompagne un plat, cette sensation disparaît.

On a vraiment affaire à un vrai vin de gastronomie qui soulignera les saveurs de son compagnon de table, sans jamais l'écraser. Plus dans la complicité que la concurrence.

jeudi 18 décembre 2014

Noël, c'était hier...


Non, nous ne sommes pas aujourd'hui le 25 décembre, mais le toujours joyeux club de Saint-Yrieix avait choisi le 17 décembre pour célébrer la naissance du p'tit Jésus. Bon, on n'y a guère pensé, avouons-le. Même pas du tout.



L'idée était plutôt de bien manger et de boire bon. Faut croire que le concept était séduisant car nous n'étions pas moins de 32 convives !
Nous avons démarré avec des feuilletés au fromage et jambon cru (de "cul noir"). Cela convenait parfaitement au Champagne Murgiers Extra Brut de Francis Boulard & Fille. Ce blanc de noirs (50 % Pinot noir, 50 % Pinot meunier) est dense, vineux, avec une bulle fine mais précise, et mettrait la honte à nombre de bouteilles insipides venant des "grandes maisons". Tout le monde l'a vraiment apprécié !
Puis avec une salade de crevettes aux agrumes, nous avons bu un Pouilly Loché 2010 du domaine Tripoz. Evidemment 100 % Chardonnay, vinifié et élevé en fût de chêne. Ses arômes de fruits exotiques et de pêche, avec une légère touche grillée, une bouche bien mûre mais tendue par une fine acidité, ont très bien fonctionné avec le plat. Et là aussi, succès général :-)
Nous avons poursuivi avec un pavé de biche et un gratin de légumes. Une Syrah était de rigueur. J'avais choisi le Saint-Julien en Saint-Alban "Vieille Serine" 2011  d'Eric Texier. D'une finesse "chambollienne", avec ses arômes de poivre et de lard fumé, sa grande fraîcheur (seulement 12,5 % d'alcool), il a ému tous les participants. Et avec la biche, c'était un mariage d'amour !


Pour le toujours difficile moment du fromage, je m'étais dit que de la tome de brebis devrait bien le faire avec ce Barossa Twins Blended de Maverick (65 % Grenache, 25 % Syrah, 10 % Mourvèdre). Tout en richesse contenue, généreux sans être lourd, rafraîchi par des notes mentholées, il était juste parfait avec le fromage. Ce vin a un peu plus divisé les amateurs : certains ont adoré. D'autres l'ont trouvé un peu trop puissant. Mais pour tous, c'était une découverte intéressante, car peu avaient bu de vins australiens (et ceux qui en avaient  bu, souvent des Shiraz "too much").
Nous avons conclu sur une panocotta aux fruits exotiques et un Coteaux du Layon 2013 de Patrick Baudouin. Un nez très ananas, une bouche vive et pure, très ananas aussi, avec un sucre d'une grande discrétion (alors qu'il y en a tout de même 94 g par litre). Une merveille de digestibilité qui a permis de finir le repas sans l'impression d'avoir trop bu et trop mangé. Bref, ce qui compte pour Noël, ce n'est pas que ce soit le 25 décembre, mais qu'il y ait des convives de qualité et une bonne table :-)   

mercredi 17 décembre 2014

Papillon : lo sang del Servadou

Double plaisir : celui de revoir le Champ d'Orphée après plus de six mois d'absence, dans une version non sulfitée, cette année. Et de lui découvrir un petit frère : Papillon d'Orphée. Vu que j'aime Orphée presque autant qu'Eurydice, j'avais hâte de faire sa connaissance. Après la semaine de repos conventionnelle dans notre entrepôt, allez hop, je débouche et déjà je me délecte à la vue du vin qui qui s'écoule dans le vert en glougoutant...
La robe est rouge sombre aux reflets violacés.

Le nez est fin, plutôt aérien, d'abord sur un côté fermentaire (yaourt à la mûre), puis sur les fruits noirs "tout court" (myrtille, cassis) avec une pointe de fer (évoquant le sang).

La bouche est ronde et très fruitée (cassis à donf'), fraîche, avec des tannins d'une grande douceur. C'est d'une gourmandise assez irrésistible.

La finale est d'une émoustillante rusticité : ça accroche un peu, mais ça fait un p... de bien là où ça passe. On retrouve mêlées des notes ferreuses, fruitées et poivrées.
A 7,30 € la bouteille, ça vaut le coup de faire connaissance avec l'un des cépages les plus vénérables du Sud-Ouest : le Fer Servadou (appelé Braucol à Gaillac, Mansois à Marcillac, ou simplement Fer un peu partout). Plus concentré que Lo sang del Païs tout en restant fin, il présente une maturité plus aboutie, évitant le côté poivre/poivron variétal. Et ce n'est vraiment que du bonheur !

mardi 16 décembre 2014

Du Ganevat ? Y en a encore !


Tout chez Ganevat ne part pas à la même vitesse. Il y a trois cuvées "stars" qui sont épuisées en quelques jours, et puis il y a les autres, un peu moins demandées, qui permettent aux retardataires de  découvrir l'œuvre "fanfanienne" à prix un peu plus sage. Il nous reste ainsi quelques cartons de Florine, de Chamois du Paradis et de Grusse en Billat. C'est de celle-ci dont on dispose le plus (il faut dire qu'on en avait reçu une quantité plus importante au départ). C'est pour cela que je peux me permettre d'en ouvrir une quille pour vous en causer ;-)

La robe est or clair.

Le nez est fin, élégant sur la pomme rôtie au beurre, la noisette grillée, avec un soupçon de cacahuète et de pêche au sirop.

La bouche est ample, pure, limite cristalline, avec une matière qui se développe et prend corps progressivement (on a l'impression d'assister à une naissance ou au divin miracle de la transsubstantiation), dévoilant de subtils amers.

La véritable puissance du vin se fait pour l'heure dans la finale expressive, délicieusement astringente (écorce de citron) sur des notes de beurre fumé et de fruits blancs, avec un beau retour sur de nobles amers.

Un vin déjà très harmonieux et qui n'est qu'au tout début de sa vie.

lundi 15 décembre 2014

Les muses : un hymne au Mourvèdre

 


Les Muses, c'est la grande cuvée du Domaine du Joncier. Et pour une fois dans le Rhône sud, le Grenache a une part minime dans l'assemblage (10 %) Trop chaleureux. Marine Roussel a eu l'excellente idée de donner la part belle au rafraîchissant Mourvèdre (80 %), épicée juste ce qu'il faut par la Syrah (20 %). Cela donne un sacré joli vin de garde pour les plats d'hiver des 10 prochaines années.

La robe est sombre, intense aux reflets violacés.

Le nez est riche et frais, sur les fruits noirs bien mûrs (mûre, myrtille), l'eucalyptus et le graphite.

La bouche, d'une grande concentration, est à la fois droite et rigoureuse, et en même temps mûre, veloutée, presque moelleuse. La tension équilibre la générosité ;-)

La finale est très savoureuse, avec des tannins denses mais gourmands, une foultitude d'épices et des notes résineuses/mentholées apportant de la fraîcheur.

Si ce vin promet d'être à son sommet d'ici 3-4 ans, il offrira déjà bien plaisir aux personnes en mal de sensations. Vous cherchez un rouge qui envoie grave ? Il est tout à vous !

vendredi 12 décembre 2014

La Bohème : on est heureux !


Les vins de Marc Pesnot sont revenus il y a peu, et c'est toujours un vrai bonheur de découvrir le nouveau millésime. Je préfère ne vous parler que de la Bohème, car les autres cuvées sont en quantité limitée, et il n'y en aura pas pour tout le monde (et c'est toujours un peu frustrant)... 
 
Le producteur a fait le choix de ne présenter sa production qu'en Vin de France. Cela ne nuit pas à ses ventes, puisqu'il manque de vins les 3/4 de l'année (essentiellement export, dont une grande partie aux USA). En fait, il est sur l'appellation Muscadet, avec son cépage emblématique, le Melon de B. (comme c'est indiqué sur l'étiquette de la bouteille).
 
La robe est jaune pâle.

Le nez est frais et aérien, sur la pomme et la poire mûres, les fleurs blanches, mais aussi un côté "vent du large" (marin, iodé).

La bouche est vive, tranchante, soutenue par un léger perlant,  avec une matière fraîche, limpide, digeste. Ca se descend tout seul. 

La finale est nette et salivante, savoureuse, avec une fine mâche et cet intense goût de revienzy...
 
Un vin à la fois attachant et désaltérant qui accompagnera vos huîtres à merveille.  La bouteille ne devrait pas faire long feu...


 
 

jeudi 11 décembre 2014

Pinot noir du Bugey : miam !

 
 

Eh oui, on fait aussi du Pinot noir dans le Bugey, et ma foi, il n'a pas grand chose à envier à ses frères bourguignons et alsaciens. Il y a de belles pentes parfaitement exposées, du soleil, des vignerons consciencieux...  What else ? D'autant que Franck Peillot n'a que pour seul ambition de produire un vin gourmand, fruité, en utilisant le moins de sulfites possibles. Pari réussi ! 
 
La robe est grenat translucide

Le nez est expressif, tentateur, sur les cerises rouges et noires, le poivre, la terre humide. Ca pinote, tout en ayant en même temps un p'tit air de mondeuse.

La bouche est toute en rondeur, avec une matière juteuse, gourmande, fruitée, bien épicée (toujours le poivre, mais aussi le clou de girofle), et puis une p...de fraîcheur qui fait du bien, même en plein hiver automne.

La finale joue dans un registre plus rustique, avec des tannins qui accrochent un peu. Mais en compagnie d'un pot au feu ou de cochonnaille, ils doivent se lisser sans souci.

Tout ça à moins de 10 €. Merci monsieur Peillot !
 
 

mardi 9 décembre 2014

Les cinq éléments, ou prendre son pied avec le Gewurz...


Les Rietsch's prolongent leurs expérimentations de macération (raisonnée) déjà entreprises avec le Pinot gris et le Riesling. Ce coup-ci, c'est le Gewürz qui y passe, suivi d'un élevage en amphore. Le résultat s'appelle les Cinq éléments (Ah bon ? Ca a déjà été utilisé ?)

La robe est entre le cuivre rougeoyant et l'ambre.

Le nez est à la fois aérien et intense, entre thé Earl Grey(à la bergamote, donc) et pot-pourri à la rose et aux écorces d'agrumes.

La bouche est vive, tonique, mais enrobée d'une matière douce, caressante, enjôleuse, aux arômes sensuels, floraux et épicés.

La finale se montre "tannique", toujours sur la même gamme aromatique, avec peut-être un surcroît d'épices. Elle  possède aussi une amertume légèrement caramélisée, évoquant les bières d'abbaye belges. Bref, encore un OVNI comme on les aime à Vins étonnants :-)

lundi 8 décembre 2014

Le 5 Montpeyroux : tip-top !


 Cela faisait deux ans que je n'avais pas regoûté le Montpeyroux produit par l'équipe de Malavieille. A l'époque, j'avais fait un comparatif avec son homonyme, le 5 de Saint-Saturnin. Mais comme ce dernier a été comparé il y a peu avec un autre Saint-Saturnin, je vais donc me contenter de déguster ce Montpeyroux en solo ;-)

Il est donc composé d'une belle majorité de Syrah (70 %) complétée par du Grenache (70 %). Et élevé en barriques de plusieurs vins, plus pour la micro-oxygénation que pour le boisé (que l'on ne perçoit pas du tout).

La robe est grenat très sombre avec des reflets violacés.

Le nez sent (jamais) trop bon dès le premier verre versé : crème de framboise et de mûre relevée par des épices (poivre, épices de noël) et une touche d'encens (benjoin).

On peut sentir en bouche dans un premier temps un peu de gaz carbonique, mais il disparaît en agitant un peu la bouteille (ou en carafant pour ceux qui se refusent à ce geste).

Une fois le gaz parti, on peut profiter pleinement de ce vin : la bouche est tout en rondeur, avec une matière dense et veloutée, à l'aromatique intense (poivre, tapenade, genièvre) et une fraîcheur balsamique, entre ciste, menthol et eucalyptus. L'équilibre est vraiment superlatif. A l'aveugle, on imaginerait plus boire un vin qui vaut le double du prix.

Cela se conclut sur une mâche gourmande et épicée, poivrée et réglissée à souhait. Pas d'une longueur folle, mais on s'en f... un peu.


vendredi 5 décembre 2014

Dès aujourd'hui, je me mets au Patchwork !...


Même si je m'approche tranquillement du 3ème âge, je ne vais pas vous parler d'une des activités préférées des mamies de mon quartier. Non, Patchwork est un "one shot" de Stéphane Tissot du fait d'un millésime catastrophique en terme de rendement dans le Jura (mais pas en qualité) : plutôt que proposer quelques centaines de bouteilles de ses cuvées habituelles, il a préféré les regrouper dans cette cuvée Patchwork, et ce à un prix d'ami (13,90 €). Il faut dire que l'élevage a été plus court que d'habitude, puis que les 2012 "normaux" viennent tout juste d'être commercialisés.

La robe est jaune clair, brillante.

Le nez est intense, percutant, sur des notes fumées, entre pétard et bacon, avec une touche de beurre et de sésame grillé.

La bouche est pure, éclatante, tendue et tranchante comme un Riesling allemand (si l'aromatique n'évoquait pas le Chardo-jurasso-tissotien, on s'y tromperait), c'est un pur bonheur pour l'amateur de vins "minéraux" que je suis.

La finale a une mâche presque tannique rappelant que nous ne sommes pas sur des schistes mais sur des marnes et de l'argilo-calcaire, avec toujours sur ces notes fumées/grillées très prégnantes. Perso j'adore, mais je peux concevoir que ça puisse perturber...

D'un côté, c'est réjouissant d'avoir une aussi belle bouteille à ce prix, de l'autre, c'est clair qu'il va être difficile d'attendre 2016 pour retrouver les cuvées 2014 du domaine...

jeudi 4 décembre 2014

L'as du Pique 2013 : patience, patience...

 
Les transitions de millésime ne sont pas toujours évidentes. Surtout lorsque vous aviez des vins qui étaient à leur optimum de dégustation, comme Nuit grave 2011 ou l'As du Pique 2012. Ce que l'on oublie, c'est que nous les avions goûtés et appréciés en fin de printemps. Et que nous découvrons leurs successeurs en fin d'automne. Leur mise en bouteille est encore récente. Ils sont serrés, font un peu "brut de cuve".  Laissez-les reposer six mois en cave : ils devraient alors se montrer sous un meilleur jour.
 
Voici mes impressions sur l'as du Pique 2013 tel qu'il se présente actuellement.
 
La robe est pourpre violacée sombre.

Le nez est expressif, sur la crème de mûre, avec une touche lactée et des épices (poivre, cannelle).

La bouche est ronde, avec un fruit intense,  une chair dense et veloutée, et une sacrée fraîcheur qui étire bien l'ensemble - une signature du millésime.

La finale tonique est encore serrée, avec des tannins bien présents (mais mûrs). Une fois l'hiver passé, le vin devrait se  détendre et gagner en gourmandise.
 
 

mercredi 3 décembre 2014

Comme un goût de bouchon...


RETOUR A LA NORMALE EN TERME DE DELAI
Et aucun souci pour être livré avant Noël !

Non, nous ne parlons pas des mauvais goûts de bouchon. Nos vignerons tentent de les éviter au maximum en utilisant des nouvelles formes d'obturation, comme les bouchons en verre, les capsules à vis ou les bouchons Diam's. Non, le titre évoque plutôt les bouchons sur l'autoroute de Normandie le dimanche soir.

Comme vous le savez certainement, nous avons reçu notre livraison annuelle de Ganevat. Il s'en est suivi un impressionnant afflux de commandes en deux jours qui correspondent à plusieurs semaines d'activité normale. En même temps,  commencent à arriver les commandes de fin d'années car il y a des clients prévoyants. Du coup, même en travaillant plus que de coutume, nous avons un peu de mal à suivre...

Veuillez donc nous excuser pour les délais un peu plus longs que d'habitude : si vous avez une urgence, signalez-le nous lorsque vous passez votre commande : nous la traiterons en priorité.

Les z'Érics

mardi 2 décembre 2014

Crémant Bourgogne Prestige de Tripoz : incontournable

 
Non, je ne vais pas vous parler du Crémant de Bourgogne de Tripoz présent depuis longtemps sur notre site, mais du Crémant de Bourgogne Prestige du même producteur, nouvellement arrivé. Toujours du Chardonnay, toujours Brut Nature, toujours très très peu sulfité. Mais vinifié et élevé en barrique avant la prise de mousse. Avec un repos plus long sur lattes. Un soin que ne reçoit qu'une petite minorité de champagnes.
 
A chaque fois que nous le goûtions sur le stand du producteurs, nous nous disions qu'il fallait le référencer. Eh bien c'est fait :-) 
 
La robe est or pâle, avec des bulles fines et éparses.

Le nez est concentré, intense sur la pomme rôtie au beurre, la brioche toastée et la noisette grillée.

La bouche est droite, tendue, avec une matière mûre et dense à l'effervescence discrète (mais largement suffisante pour lui apporter du peps)

La finale est puissante, intense, sans concession,  sur les saveurs grillées/toastées perçues au nez complétées par le pralin. Le couple amertume/astringence est bien présent, dans un registre qui devrait enchanter les amateurs de Brut Nature (dont je suis)

S'il apporte déjà du plaisir maintenant - même si l'on sent que le dégorgement est récent - il devrait s'affiner et se complexifier d'ici un an ou deux, et devenir juste excellent...
 
 

lundi 1 décembre 2014

Shiraz Twins 2008 : un modèle du genre


Si le Riesling Trial Hill demande un peu d'air pour être à son optimum, c'est un peu l'inverse en ce qui concerne les rouges du domaine. On est dans le "tu ouvres, tu bois" à température plutôt fraîche (15-16° C). Là, ils sont juste parfaits, loin des caricatures que l'on peut avoir de la Syrah australienne : lourd, sirupeux, épicé à outrance...

Par contre à l'aération, on commence à tomber un peu dans ce travers, et pour paraphraser Corneille, "le plaisir décroît quand l'effet se recule".

Comme tous les vins de Maverick, cette Shiraz Twins 2008 est obturée avec une capsule. Cela explique en partie que la robe grenat sombre n'indique aucun signe d'évolution

Le nez est intense, foisonnant sur la liqueur de fruits rouges et noir (framboise, mûre, myrtille), les épices de Noël, le cuir de Russie... Avec l'aération, on a l'impression de se retrouver dans un chai à barriques, avec cette odeur de chêne, de vin en cours d'élevage, mais aussi d'humus.

La bouche est très ample, tonique, avec une matière dense et soyeuse, et surtout une bonne fraîcheur et un bel équilibre général. Avec l'aération on gagne en densité, en richesse (attention à la température), avec une sensation plus crémeuse/veloutée et des arômes plus torréfié/chocolaté.

La finale est savoureuse, avec une fine mâche et une bonne persistance, sur les épices, la pain grillé et et le raisin confit, sans sucre résiduel ni côté chaleureux).

Assurément un vin intéressant pour ceux qui n'ont jamais bu de bonne syrah australienne. Autant commencer par un vin en biodynamie, vinifié traditionnellement et élevé en barriques de chêne français.



vendredi 28 novembre 2014

Le nouveau millésime d'Anne et Jean-François Ganevat est arrivé...




Le millésime 2012 en blanc et 2013 en rouge sont désormais en stock!

2012 a été marqué par le gel, résultat : rendement -30% . Ce qui explique l'augmentation de prix,. Et encore, Anne et Jean-François n'ont pas augmenté leurs prix de 30%...
Par ailleurs, la qualité du millésime le justifie. Millésime de maturité remarquable des raisins quasi comme 2009 avec des Florine et Chamois du Paradis super gourmands.
Lorsque vous dégusterez, Chalasses VV, Grands Teppes et Savagnin Marne Bleue et si vous êtes sensibles, des vertiges pourront vous surprendre et des larmes aux yeux monter...
Je ne pensais pas que c'était possible mais nous sommes encore un cran au-dessus de 2011.

A propos de 2013, là ce n'est pas -30% mais -50% en rendements. Les pluies du printemps ont empêché les fleurs de fructifier, la coulure quoi! Attendez vous à encore plus de limitations dans le nombre des bouteilles disponible par personne.



Tellement peu de raisins par pied que même si la fin de l'été et l'automne ont été frais et pluvieux, les raisins sont parvenus à une parfaite maturité y compris en rouge.
Vinification des rouges comme l'année dernière, à savoir égrappage total grain par grain à la main et vinification par grain entier sans pigeage ni remontage en quasi infusion avec fermentation à l'intérieur du grain.

Nous vous rappelons que nous avons également en stock d'autres jolis vins jurassiens de Stéphane Tissot, Etienne Thiebaut du Domaine des Cavarodes et Philippe Bornard.


jeudi 27 novembre 2014

C fini.... c'est vraiment fini

Et voilà les vignes à l'origine de cette cuvée.

A 80 ans, elles ne produisaient plus que 20 hl/ha, ces fainéantes.

Vous avez le droit de jeter un sort au conducteur de la minipelleteuse...