vendredi 19 décembre 2014

Une ineptie de l'ignorer


Ineptie, c'est un peu le Jean Sablon de Vins étonnants. Une grande vedette dans la jeunesse du site, et puis, petit à petit, avec l'arrivée de p'tits jeunes qui criaient plus fort, on finit par l'oublier. Jean Sablon est mort. Ineptie, elle, est toujours là, entourée de milliers d'autres bouteilles qui ne demandent qu'à se faire débouchonner par l'un(e) d'entre vous.
 
L'histoire de cette cuvée remonte à 1996, soit deux ans après la mort de Jean Sablon. Cette année-là, Damien Coste ramasse une Roussanne à un peu plus de 15° potentiel. Il la vinifie et l'élève en barrique, n'arrivant qu'à atteindre 14,8° d'alcool transformé. Dépassant les 4 grammes de sucre résiduel maximum autorisé, son vin est refusé à l'agrément même s'il a été apprécié par les dégustateurs. Une ineptie. Damien Coste a préféré le prendre du bon côté et baptiser ainsi cette cuvée atypique qui a beaucoup plu à ses clients. Et ainsi, depuis plus de 15 ans, il continue à la produire dès que le millésime le permet.
 
Entre temps, l'encépagement de la cuvée a évolué. Exit la Roussanne, remplacée par le Petit et le Gros Manseng (qui apportent une belle acidité), complétés par du viognier (pour l'aromatique). Mais sinon, nous sommes toujours sur ce registre demi-sec qui permet de servir ce vin aussi bien avec des plats salés, des fromages ou un  dessert.
 
La  robe est d'un or éclatant, avec des larmes qui coulent sur les parois du verre à l'agitation.
 
Le nez est très fin, presque vaporeux, et en même temps limite obsédant : truffe noire, ambre gris, miel.
 
L'attaque en bouche est pure, fraîche, puis votre palais est caressé par une matière douce, moelleuse,
mais qui sait rester aérienne, avec une dominante aromatique truffée.

La finale est nette, avec un sucre très peu présent, sur des saveurs grillées /fumées, et toujours la truffe, mais aussi la cassonade. Bu seul, on sent légèrement l'alcool en fin de bouche (car le bébé  pèse tout de même 14°) mais dès qu'il accompagne un plat, cette sensation disparaît.

On a vraiment affaire à un vrai vin de gastronomie qui soulignera les saveurs de son compagnon de table, sans jamais l'écraser. Plus dans la complicité que la concurrence.

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