mercredi 28 février 2024

Mas Mellet : toujours fan !


Nous avons reçu il y a peu les 2022 du Mas Mellet que j'ai dégusté avec bonheur, particulièrement le "duo des Salines" qui ne ressemblent à pas grand chose de connu, même si d'aucun pourront leur trouver un petit air de Reynaud ou d'Anglore. La bonne nouvelle, c'est qu'on en a plus que d'habitude, permettant de faire plus d'heureux !


Le  B... 2022 (10.90 €)

30% roussanne, 30% vermentino, 30% grenache blanc, 10% viognier

La robe est or clair, brillante. 

Le nez est fin, sur la poire mûre, l'abricot, avec une touche florale (violette, chèvrefeuille) et épicée. 

La bouche éclate de fraîcheur dès l'attaque avant d'offrir une matière ronde, ample, mûre, à la chair fine et gourmande, sur les fruits jaunes et les épices. 

La finale savoureuse gagne en concentration et tonicité, avec une trame persistante sur des nobles amers (noyau d'abricot, écorce de cédrat).  


Pari finesse 2022 (16.50 €)

Syrah 80% et grenache 20%

La robe est grenat sombre aux reflets violacés. 

Le nez est assez austère à l'ouverture, marqué par les notes fumées de la réduction. Il s'ouvre ensuite sur la prunelle, le poivre, le menthol. 

La bouche est ronde, ample, finement veloutée,  avec une matière initialement souple gagnant progressivement en densité. Aromatiquement, la cerise mûre domine, complétée par le laurier, le poivre et le cacao. 

La finale offre une mâche savoureuse sur un fruit frais et intense, avec une persistance sur la quetsche et les épices de Noël.  


Les Salines 2022 (17.90 €)

100 % Carignan

La robe est vermillon clair aux reflets orangés. 

Le nez est très discret, laissant s'échapper quelques petits fruits rouges confits, le pot-pourri floral et une touche fumée / épicée. 

La bouche est ronde, très ample, aérienne, déployant une matière très fine, élégante, tonifiée et rafraîchie par un subtil perlant qui titille la langue. L'aromatique délicate navigue entre la fleur fanée  et l'écorce d'orange amère. 

La finale est plus vive et concentrée, avec un délicieux mordant provenant du gaz carbonique, et de nobles amers sur le noyau de cerise et la bigarade, prolongés par les épices douces. Un très beau rosé qui ne ressemble à nul autre



Cinsault majoritaire et grenache

La robe est grenat bien translucide aux reflets légèrement tuilés. 

Le nez est intense et profond, sur la pivoine, la griotte, le noyau de cerise, l'orange ... et la crème brûlée [ oui, ça parait bizarre, mais c'est en fait très harmonieux et des plus tentants]. 

La bouche est ronde, ample, enveloppante, avec une matière finement pulpeuse / veloutée qui caresse le palais, et une aromatique superbement décadente sur les petits fruits rouges confits, l'écorce d'orange, la rose fanée. 

La finale prolonge la bouche en douceur, se contentant d'un surcroît de densité et d'une subtile accroche canaille, avec une longue persistance sur les fleurs fanées, l'orange amère et une pointe de quinquina. C'est beau !

vendredi 23 février 2024

2023 de la Madone : ode à la sensualité !

 

Lorsque j'ai goûté une première fois les 2023 de la Madone à Montpellier fin janvier, j'ai été un peu désarçonné : les différentes cuvées ressemblaient tellement peu aux millésimes précédents que je me suis demandé si les fans du domaine suivraient. Il faut dire que les vins étaient certainement servis un peu trop chaud, faisant ressortir leur côté "riche". 

Oui, car vous l'avez sans doute remarqué, l'été 2023 fut chaud. Les raisins ont manqué d'eau et se sont beaucoup concentrés. Dieu merci, le taux d'alcool n'est pas aussi élevé que certaines années chaudes comme 2015 : les différentes cuvées oscillent entre 13.5 et 14 % d'alcool, ce qui est presque raisonnable. Et surtout le pH est à 3.4, ce qui est très bas pour des vins rouges. 

Je les ai donc regoûtés hier, juste après les avoir reçus à l'entrepôt. Et là, miracle : ils sont magnifiques ! Il faut bien sûr totalement oublier les 2021 et 2022, nettement plus light, mais on rentre dans une nouvelle dimension du gamay : la sensualité, ce qui est très rare dans ce cépage. 




La robe est grenat sombre translucide. 

Le nez  est superbe, profond, sur la crème de mûre, l'after-eight les épices. 

La bouche est ronde, ample, sensuelle, avec une matière dense et voluptueuse, à la limité du séveux-balsamique, exaltant les fruits noirs bien mûrs contrebalancés par une grande fraîcheur aromatique. 

La finale intense prolonge la bouche sans le moindre à-coup, alliant la crème de mûre au chocolat amer,  équilibrés par le menthol et le poivre cubèbe.  Une merveille d'équilibre




La robe est pourpre sombre translucide. 

Le nez est fascinant dès l'ouverture, avec des notes balsamiques qui vous envoient en Italie (genièvre, réglisse, ciste) alliés à la crème de fruits noirs sauvages (mûre, sureau, prunelle). 

La bouche est élancée, étirée par une tension implacable, déployant une matière fine, intense et sensuelle, extraordinaire de fruit et de fraîcheur. 

La finale est plus concentrée, mais réussit à ne pas rompre la magie du moment, apportant encore plus de fraîcheur et de sapidité, tout en exaltant le fruit noir confit, contrebalancé par la fine amertume du noyau de cerise. Le Gamay à son sommet !




La robe est pourpre sombre translucide. 

Le nez est superbe, profond, dans le style brun ténébreux, sur les fruits noirs confits et des notes résino-balsamiques. 

La bouche est à la fois ample et élancée, alliant une matière finement veloutée, sensuelle, qui tapisse tout le palais,  et une tension qui vous happe dès l'attaque pour ne plus vous lâcher. Le tout sur une aromatique de fruits noirs confits remarquablement équilibrés par une fraîcheur piémontaise (on a l'impression de boire une barbera). 

La finale confirme tout le bien que l'on pense de ce vin, avec un surcroît de fruit et de fraîcheur, sur la mûre, la cerise noire, le ciste et des notes résino-balsamiques. Magnifique !




La robe est grenat sombre translucide.

 Le nez  est fin, frais, profond, laissant s'échapper du coulis de mûre, de la framboise confite et des épices (poivre blanc, laurier). 

La bouche est ronde, ample, enrobante, offrant une matière dense et veloutée, profonde, plus "sérieuse" que ses soeurs de 2023, tout en présentant toujours cette grande maturité conjuguée à une fraîcheur bluffante.

La finale gagne encore en fraîcheur, avec un magnifique "trait vert" tenant lieu de colonne vertébrale à un ensemble généreux, opulent, à la concentration impressionnante. Un superbe monstre !





La robe est pourpre bien sombre ... mais translucide. 

Le nez est fin ... mais riche, sur les fruits noirs confits rafraîchis par le menthol, la ronce et le noyau de cerise.

 La bouche est ronde, très ample, aérienne, déroulant une matière fine, racée, profonde, gagnant progressivement en  "pulposité", avec toujours ce paradoxe irréel entre fruit ultra mûr et fraîcheur bouleversifiante

La finale tonique et généreuse est la plus concentrée des différentes cuvées, mariant la cerise noire, la framboise confite, le noyau et des notes résino-balsamiques.  


mercredi 14 février 2024

Denois : retour en beauté !

 


Je sais que je n'étais pas le seul à regretter la disparition de la Bulles de Syrah de Jean-Louis Denois, d'autant qu'aucun autre vigneron n'a jamais proposé quelque chose d'équivalent. Eh bien la revoilà, meilleure que jamais. Et elle ne revient pas toute seule : elle est accompagné d'un Blanc de Blancs Brut Nature de toute beauté. Les deux sont certifiés bio et peu sulfités. 


Blanc de Blancs Brut Nature (15.90 €)

100 % Chardonnay

La robe est or clair, brillante, avec des fines bulles éparses. 

Le nez est fin, sur le beurre citronné, la poire fraîche et la craie humide. 

La bouche est ronde, ample, éclatante de fraîcheur, offrant une matière dense et mûre, minérale à souhait, tonifiée et allégée par des bulles frétillantes au toucher crémeux, avec une aromatique de citron et de fruits blancs. 

La finale explosive gagne encore en fraîcheur et en tonicité, soulignée par une noble amertume – évoquant l'écorce d'agrume – et l'astringence de la craie, avec une persistance sur des notes salines et citronnées.



100 % Syrah

La robe est or rose, brillante, avec des bulles assez discrètes. 

Le nez est fin mais intense, profond, sur la framboise, le poivre sauvage, l'écorce d'orange et la brioche toastée. 

La bouche est élancée, étirée par un combo "perlant tonique / amertume racée" qui trace au-delà même de la finale, déployant une matière aérienne et corsée, subtilement vineuse, mariant la pêche de vigne aux agrumes et aux petits fruits rouges. 

La finale prolonge la tension de la bouche tout en intensifiant tous les curseurs, aboutissant à un triple A d'anthologie –  Acidité du citron et de la mandarine, Amertume évoquant le spritz, et Astringence de l'écorce de pomelo et de la craie – et persistant sur l'orange sanguine et les épices. 

jeudi 8 février 2024

A la découverte de Quinta de la Rosa

 

Nous vous conseillons cet entretien passionnant de Valade et Transandine avec Sophia Bergqvist qui gère la Quinta de la Rosa depuis 1988, période encore pionnière où les vins rouges (non mutés) du Douro n'existaient pas. Elle fut l'une des première à se lancer dans cette aventure, avec succès (ils représentent aujourd'hui les 2/3 de la production). 

On apprend aussi beaucoup de choses sur le climat spécifique de la région, et les changements à faire dans les vignes pour s'adapter au réchauffement climatique (taille, cépages, façon de planter...)

Pour l'instant, nous proposons 5 cuvées du domaine, mais on va s'intéresser aux autres !




 

vendredi 2 février 2024

Marguerite a un nouvel amant

 

Cela fait plusieurs années que nous proposons la cuvée Marguerite de la ferme de Bois-Moisset. Comme son prénom l'indique, c'est un 100 % Duras. Avec le millésime 2019, l'étiquette a beaucoup changé – en mieux ! –  et fait référence aux origines métisses de ce cépage issu de la rencontre du Savagnin (blanc) et du Tressot (noir). L'aquarelle en noir et blanc laisse planer le doute sur la couleur respective des deux protagonistes, mais on sent qu'ils s'aiment beaucoup ! 

Marguerite et moi, ça a été un peu pareil. Dès que je l'ai sentie, ça a été le coup de foudre qui m'a donné envie d'aller plus loin. Et je n'ai pas été déçu  : sa bouche magique, son corps d'une douceur insoupçonné ne peuvent que vous rendre totalement accro, vous donnant envie d'y revenir sans cesse*. Ivresse de l'amour...

La robe est grenat sombre translucide, aux reflets légèrement évolués. 

Le nez est fin, complexe, sur le pot-pourri (superbement) floral, l'encens, et des notes délicatement fumées. 

La bouche est très ample, aérienne, offrant une matière caressante d'une finesse irréelle – surtout dans le Sud-Ouest –  sur les fleurs fanées (rose, violette) et le tabac hollandais, le tout affichant une grande fraîcheur (11.5 % d'alcool !). 

La finale, même si un peu plus dense, reste d'une grande finesse, avec une persistance sur la violette, le poivre fumé, l'écorce d'orange séchée et l'olive verte. 

La bonne nouvelle, c'est que l'on peut se faire (beaucoup) plaisir sans se ruiner. Marguerite vous fait la totale pour 10.50 € !

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* Avec modération, évidemment !