Je devrais me faire embaucher comme détecteur d'ADN à l'Inra ou l'Inao. À peine ai-je commencé à déguster ce Bouysselet 2020 du domaine Le Roc que je me suit dit que forcément, il descend du savagnin. Une acidité pareille, c'est signé ! Et effectivement, après vérification, c'est un croisement Plant de Cauzette x Savagnin. Si le petit manseng est son "demi-frère", je trouve qu'il est nettement moins marqué par ce que j'oserais appeler l'esprit du savagnin, cette espèce de sublime austérité. Alors qu'avec le Bouysselet, on est les deux pieds dedans, avec les mains en prime.
Pour l'instant, le vin est jeune et ne s'offre pas complètement. Je serais curieux de le regoûter dans une petite dizaine d'années (encore faut-il que j'ai la bonne idée d'en acheter quelques bouteilles). Il y a une superbe bombe en devenir !
La robe brillante est d'un or intense.
Le nez est fin, complexe, laissant s'échapper des notes grillées / fumées, mais aussi de l'agrume confit, des fruits blancs séchés, et plein d'autres nuances (abricot sec, par ex).
La bouche vous happe dès l'attaque par sa tension qui se poursuit au delà-même de la finale, alliant une fine acidité laser à une matière ronde, ample, mûre, séveuse, beaucoup plus dense qu'elle n'y paraît au premier abord. On retrouve la palette aromatique complexe du nez, même si le fumé / grillé est pour l'instant dominant.
La finale prolonge la tension et l'acidité traçante de la bouche, tout en densifiant encore plus la matière, alliant la pomme tapée à l'abricot sec et au citron confit, en passant par l'amande grillée et la fumée, le tout persistant sur la pomme chaude et les épices, aiguillonnés par les agrumes. Impressionnant, vraiment.
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