vendredi 11 décembre 2020

Souhaut, le match

Nous avons reçu il y a 2-3 semaines les 2019 d'Hervé Souhaut. Cela faisait 2-3 ans que je n'avais pas eu l'occasion des les goûter (tout est vendu trop vite....). Eh bien, expérience faite, je comprends pourquoi il y a des inconditionnels. C'est vraiment très bien foutu, allant au-delà de l'image que l'on peut avoir du Gamay ou de la  Syrah. Les deux sont totalement transcendés par le sol qui les a vus naître, au point qu'il est difficile de les reconnaître. J'avoue qu'à l'aveugle, je pataugerais grave... Les prix ont pas mal augmenté si l'on se reporte à quelques années en arrière, mais finalement, par rapport à l'offre existante dans ce créneau de prix, ce n'est pas si déconnant que ça... 

La Souteronne 2019 (19.90 €)

Gamay

La robe est grenat translucide. 

Le nez est fin, profond, sur des notes florales (violette, pivoine), fruitées (cerise, framboise) et fumées, avec un côté "graphite". 

La bouche est à la fois ample et élancée,  déployant une matière fine et fraîche au fruit intense, mais sobre, et dotée d'une belle tension. L'équilibre est franchement top : ce vin est d'une terrible buvabilité tout en offrant un fond minéral grâce à des notes pierreuses / fumées. plutôt classieuses. 

La finale tonique, finement mordante, prolonge la bouche sans à-coup. Elle offre toutefois un surcroît de matière et de fruit, et intensifie encore la fraîcheur et la minéralité, avec une persistance sur la cerise, le cacao et les épices (et une pointe de fumée). 



Syrah 2019 (19.90 €)

La robe est grenat sombre translucide. 

Le nez est plutôt discret, mais encore plus profond que la Souteronne, avec de la violette, de la mûre, de la pierre chauffée au soleil, de l'encre... 

La bouche est ronde, ample, enveloppante, avec une matière finement veloutée qui vous nappe le moindre recoin de votre palais. L'ensemble est très frais, pur, avec un fruit encore plus intense que la Souteronne, mais également plus sobre et plus empreint de minéralité. Ça ne ressemble à aucune Syrah connue; car le côté "jus de cailloux" est vraiment marqué, et a même tendance à écraser le fruit. 

La finale renforce encore cette impression; mêlant les notes caillouteuses/fumées à la violette et à la framboise, mais également le poivre "syrassien" . Il y a un côté austère accolé à un côté jouissif qui aboutit à une dissonance quasi jubilatoire. C'est vraiment très très bon !



 



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