Cela fait quelques mois que je vends ce G&M de Patrick Bouju sans l'avoir goûtu. Faut dire que dès qu'une quille est signée Bouju, elle est vendue. Donc pas besoin que l'EricB se décarcasse. Je l'ai donc plutôt ouverte par curiosité. Il paraît que c'est un vilain défaut, mais je ne regrette pas mon geste. C'est très au-dessus de mes attentes – qui n'avaient rien d'extravagantes. Ce "vin orange" est d'une gourmandise insolente, comme je l'ai rarement rencontrée dans cette catégorie, où l'on on est plus souvent dans le bizarre que le bon. Faut juste pas avoir peur de la robe bien trouble. Mas bon : je me dois de préciser que la bouteille était couchée dans l'entrepôt et que je l'ai redressée juste avant de l'ouvrir. Je pense que si on la laisse debout 24 h, sa robe sera plus limpide.
La robe bien trouble est entre le jaune-beige et l'orangé/
Le nez est très expressif sur des notes muscatées (rose; chèvrefeuille, pêche de vigne); avec également de la citronnelle, de l'écorce d'agrume et une petite touche fermentaire (yaourt).
La bouche explose de fraîcheur dès l'attaque, avant de vous inonder le palais d'une matière dense, pulpeuse, délicieusement accrocheuse, dotée d'une aromatique toute aussi explosive – toujours le muscat et l'agrume. Bref, vous vous prenez en quelques secondes une belle paire de baffes. Un aller-retour de première classe.
Cela vous échauffe pour la baffe finale, plus corsée et punchy, avec un renforcement des amers (écorce d'orange et de pomelo) et de l'astringence (ziste de citron), mais l'on retrouve aussi la citronnelle et la rose, des épices orientales; tout en gardant une p... de fraîcheur. Un souk islandais.
Ce vin peut être bu pour lui-même ou accompagner un plat bien épicé, genre tajine, ou certains fromages corsés comme un vieux parmesan ou une vieille mimolette. Voire être bu en digestif en fin de méditation.
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