mardi 23 juin 2020

Grande Cuvée Denois : !a verticale !


Cela faisait 2-3 mois que j'envisageais de faire cette mini-verticale des Grandes Cuvées de Jean-Louis Denois. Mais le flot de nouveautés auquel j'ai dû faire face a retardé l'opération. Maintenant que ça s'est un peu calmé, la voici donc. Elle est vraiment intéressante, car même si le vigneron a beaucoup changé de style entre temps, il y a une véritable continuité aromatique –  essentiellement due aux cabernets, pourtant minoritaires.  C'est en effet le merlot qui domine dans l'assemblage (65 %), complété par les cabernets franc et sauvignon, donc, et le malbec.  Ce dernier est imperceptible, à part peut-être dans la structure générale (tanins). 

La bonne nouvelle, c'est que pour l'instant, tous les millésimes sont disponibles, et ils sont tous au même prix (13.50 €) qui est très raisonnable au vu de leur grande qualité. Et ce qui est rare de nos jours, c'est de pouvoir acheter des vins "à point", avec ce beau mix du fruit de jeunesse et des notes tertiaires. 


La robe est grenat translucide, aux reflets tuilés. 

Le nez est fin, complexe, sur les fruits rouges confits, le cigare, l'humus et le bois précieux. 

La bouche est élancée, tendue par un fil invisible tout en déployant une matière finement veloutée, plutôt aérienne, qui gagne progressivement en densité. L'aromatique allie les notes tertiaires et toastées, complétée par le cassis et le cèdre qui apportent de la fraîcheur. 

La finale gagne en concentration, avec une mâche tannique contrebalancée par une sève balsamico-résineuse donnant l'impression de boire un Chianti d'un âge vénérable, et une persistance sur la réglisse, le café et le camphre.

Un vin destiné aux amateurs de vins patinés mais non dénués de vigueur. Par contre, ne tardez pas trop à le boire, car il ne va se figer ainsi durant des années.  




Grande Cuvée 2011 (13.50 €)

La robe est grenat translucide, sans trace d'évolution. 

Le nez est très fin, aérien, sur le cassis, le cèdre et l'âtre de cheminée, complété par des épices. 

La bouche est énergique, immergeant tout le palais d'une matière fraîche et fruitée, d'une évidence totale, dont la complexité et la densité vous apparaissent une demi-seconde plus tard. Le séveux et le balsamique qui apparaissaient dans la finale du 2008 sont présents dès le milieu de bouche, amenant de la douceur et une grande fraîcheur aromatique. 

La finale est dans la continuité, sans à-coup, se contentant d'intensifier les sensations sur le cèdre, le cassis et le café très torréfié, limite brûlé, avec une persistance sur le menthol et le tabac.

Un vin plus élégant et fruité que le précédent, très médocain dans l'esprit, qui est parfaitement à point, ni trop jeune, ni trop vieux. A servir à l'aveugle à des amateurs : ils risqueraient d'être surpris. 


Grande Cuvée 2013 (13.50 €)

La robe est grenat translucide, avec une légère évolution. 

Le nez est intense mais très aérien, sur le cassis et la framboise confit(e)s, le bois précieux, le menthol, les épices douces...

La bouche est  plus ample que ses deux grands frères, avec une matière plus dense et charnue, au toucher doux et enveloppant, alliant un début de tertiaire à une énorme fraîcheur aromatique (le classique cèdre/cassis/menthol). 

La finale est une explosion de fraîcheur, avec un cassis et un menthol encore plus présents, et des tanins encore un peu fermes, mais qui devraient permettre de tenir le choc en face d'une côte de bœuf persillée (l'accord idéal). Et sacrée persistance sur le cassis et le menthol, complétés par la cendre de cigare.

Ce vin est dans la phase que Robert Parker appelait "early matured". : il y a encore un fruit intense, mais il est complexifié par les  notes tertiaires qui apparaissent. J'aime beaucoup !


Grande Cuvée 2016 (13.50 €)

La robe est grenat translucide. 

Le nez est nettement plus frais, sur le cassis et le menthol, avec une touche de cèdre et d'épices. 

Ce qui frappe d'abord en bouche dès l'attaque, c'est une  très grande fraîcheur aromatique qui vous envahit totalement. Ensuite, seulement, vous pensez à la texture finement veloutée, caressante. Et puis au fruit : un cassis de ouf  qui explose totalement, complété par le poivre et le menthol. 

La finale ne fait que confirmer tout ce qui précède, mais multiplié par 3 ou 4, avec un cassis et un menthol plus intenses, souligné par des notes crayeuses. Jubilatoire ! 

J'avoue avoir été très agréablement surpris par ce 2016, car lorsque je l'avais dégusté en début de commercialisation, il n'était pas du tout place. Là, il est déjà top, et devrait pouvoir tenir encore une décennie sans souci. 





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