jeudi 13 février 2014

Initiation à l'assemblage


Cela faisait un petit bout de temps que je projetais de faire une soirée "assemblage" avec le club de dégustation de Saint-Yrieix. Mais pendant plusieurs mois, le Cabernet-Sauvignon n'était plus disponible. Le Merlot 2010 que nous avions reçu ne me convenait pas vraiment. Et puis, il y a deux semaines, tout est devenu possible : nous avons réceptionné une quantité plus que raisonnable de Cabernet-Sauvignon, mais aussi de Chloé 2012, un Merlot vraiment superlatif qui nous avait épaté lorsque nous en avions reçu un échantillon l'été dernier.

J'avais été aussi tenté d'ajouter aussi le Cabernet-Franc, très intéressant lui aussi, mais j'avais peur d'une "overdose" de rouges puissants pour des personnes peu habituées à déguster. 



Pour démarrer la soirée, une bulle du même producteur ( Jean-Louis Denois) : la cuvée Tradition Brut, un assemblage (c'est la soirée !) 50 % Pinot noir 50 % Chardonnay, élevé quatre ans sur lattes avant d'être dégorgé. Elle avait eu son instant de notoriété il y a quelques années en prenant la première place d'une dégustation à l'aveugle de la RVF opposant Champagnes et Crémants .


Pour l'accompagner, le chef a préparé une poêlée de courgettes avec une crème de parmesan et des endives caramélisées. C'est une petite tuerie, et ça se marie très bien avec le crémant. 



Les deux rouges en monocépage sont ensuite dégustés sur une pièce de boeuf, cuite parfaitement rosée. Chaque participant a un tableau où il peut noter les caractéristiques de chaque vin. Cela lui permet ensuite de voir s'il retrouve celle-ci dans le vin assemblé.


Le Cabernet Sauvignon séduit tout le monde par sa fraîcheur, sa tonicité et ses tannins d'une grande douceur. Rien n'accroche. Par contre, il n'a pas une longue persistance en finale, mais ce n'est un problème pour personne. On se régale ;-)


Le Merlot est plus en largeur qu'en longueur, avec une matière plus riche et imposante, avec cette fois ci une finale très persistante et mâchue. Il séduit moins de personnes, mais c'est peut-être dû a sa grande jeunesse. Dans 2-3 ans, ça devrait être un excellent vin.



Contrairement à ce qui se fait dans des vraies séances d'assemblage, il n'y a pas ici plusieurs combinaisons. Une bouteille de chaque vin  a juste été versée dans une grande carafe quelques heures avant la dégustation, puis le mélange a été reversé dans les bouteilles d'origine. L'assemblage est servi avec du Saint-Nectaire, l'un des seuls fromages qui non seulement ne massacre pas le  Bordeaux, mais le rend encore meilleur.

Le mélange obtenu a la largeur et la matière du Merlot du tout ayant la tonicité et la fraîcheur du Cabernet. Pour moi, il est très au-dessus des deux vins précédent, car plus riche et plus complexe. Une majorité de personne vont dans le même sens, tandis que d'autres sont plus perplexes, mais tout de même surpris du résultat.


C'est alors que je complique encore les choses : j'ajoute aux verres non finis une petite quantité de Cep d'Antan composé de 1/3 Carmenère, 1/3 Petit Verdot et 1/3 Malbec. Du coup, vous avez 5 cépages dans le verre. Le vin gagne encore plus en puissance, mais surtout en épices. Ca devient une vraie bombe ! Les dégustateurs sont carrément bluffés !


Nous terminons la soirée avec une nouveauté du site : le Pacherenc "Cuvée du Couvent". J'avais dit ICI le plus grand bien du "petit Pacherenc". Cette cuvée est plus ambitieuse : maturité plus poussée (tries de novembre), 100 % Petit Manseng, vinification et élevage en fût de chêne neuf. Cela sent au nez, où les notes grillées se mèlent à la mangue et à l'ananas rôti. En bouche, nous sommes loin du gras sauternais ou même ligérien : la matière est fine et digeste, avec beaucoup de fraîcheur et un sucre discret.


L'accord avec le dessert (un macaron avec pamplemousse et ananas rôtis) est une merveille. La fraîcheur du Pacherenc réussit même à absorber le sucre du macaron, rendant le plat superbement digeste. Bref, après le grand moment des rouges, on reste au même niveau avec le dessert. Très chouette soirée, donc :-)

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