vendredi 30 septembre 2022

Pierres blanches : l'austérité à son sommet

 

Depuis de nombreuses années, je m'étais appliqué une sorte de règle qui voulait que j'alterne vin blanc et vin rouge sur ce blog. Une sorte de parité des couleurs, pas évidente à tenir car nous avons beaucoup plus de nouveautés en rouges qu'en blanc. Ces derniers jours, j'ai brisé cette règle, car les blancs que j'ai goûtés ne m'ont pas franchement bottés. Et pour tout dire, avant que je ne goûte ce Pierres blanches 2021 du Domaine de Brin, je m'apprêtais à la briser une nouvelle fois. 

Cela faisait quelques jours que j'attendais le passage de millésime. Nous avons reçu les 2021 mardi dernier. Il restait alors 7 bouteilles de 2020. Alors, j'ai patienté. Jusqu'à ce matin. Pour mettre à jour le site, j'ai pris une bouteille et l'ai photographiée. Et zou, au frigo pour la boire cet après-midi !

Pour rappel, nous sommes sur un assemblage Mauzac (60 %) et Loin de l'oeil (40 %) sur un sol très calcaire (d'où les pierres blanches). Un assemblage pas si courant que ça, le second cépage étant plus souvent utilisé dans les liquoreux. Quand on goûte ce vin, on se dit que c'est un tort. 

La robe est or clair, brillante. 

Le nez est  réduit à l'ouverture, mais ça lui va très bien, avec ces notes fumées / beurrées superbement austères, avec une fine touche de pétard et d'agrume. 

Dès l'attaque en bouche, une lame d'acier étincelante s'enfonce dans votre palais, le coupant proprement en deux, avant d'offrir un  jus de caillou consolateur et classieux : il est  caressant, aérien, finement pulpeux, relevé d'une pointe de citron et de craie humide. 

La finale ne se contente pas de prolonger la bouche : elle la rend inoubliable, sans en faire des tonnes, sur un registre très chablisien (mousseron, citron, craie, salin...). C'est là toute la magie de ce vin : il réussit à enthousiasmer l'amateur de vins "minéraux" avec un minimum d'effet. Chapeau bas. 



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