mardi 19 juillet 2022

Hommage tardif (mais enthousiaste) à Jean-Louis Trintignant

 

Cela n'a certainement rien à voir : nous avons reçu la palette du domaine le lendemain de la mort de Jean-Louis Trintignant. Je m'en souviens bien, car j'avais expliqué alors à notre plus jeune employé (20 ans) que le co-propriétaire était mort la veille et avait un reçu un hommage unanime de tous les médias, avec émissions spéciales, et tout, et tout...  Maintenant que le calme est revenu, je me lance dans la découverte du millésime 2020. C'est franchement très réussi, et ce grâce à l'utilisation intelligente du gaz carbonique. Ceux qui me lisent régulièrement ici savent que sa présence de plus en plus fréquente dans les vins rouges m'exaspère. Mais ça, c'est quand il y en en trop (et il y en a souvent trop). Ici, il y a juste ce qu'il faut, si bien qu'on le sent à peine. Un peu comme le poivre : si on le détecte, c'est qu'il est en excès. Et en même temps, s'il n'était pas là, il manquerait quelque chose. Le plus simple est de goûter : vous comprendrez !



Grenache 60%, Syrah 30%, Cinsault 10%

La robe est pourpre sombre translucide. 

Le nez est fin, sur la crème de mûre, la violette, l'encens et les épices (poivre, laurier...). 

La bouche est ronde, ample, veloutée, avec une matière d'une grande douceur tactile, finement pulpeuse, rafraîchie et étirée par une grande fraîcheur aromatique – renforcée par un très subtil gaz carbonique. L'ensemble est gourmand et digeste, faisant se demander au dégustateur où sont passés les 14.5 % d'alcool. 

La finale, même si plus concentrée, poursuit dans la douceur tactile et la gourmandise, avec un surcroît de fraîcheur apporté par le gaz carbonique sous la forme d'un délicat mordant. Attention, vin addictif !

Rouge Garance 2020 (13.50 €)

 Syrah 70%, Grenache 30%

La robe est grenat sombre translucide aux reflets violacés. 

Le nez est expressif, sur la quetsche chaude, le coulis de mûre, le cacao et les épices douces. 

La bouche est ronde, très ample, enveloppante, déployant une matière douce, caressante, aérienne, finement veloutée, avec un trait acidulé qui apporte le peps indispensable (merci le gaz carbonique !).

 On retrouve ce trait acidulé en finale, avec une énergie et une concentration accrues, et c'est absolument irrésistible, sur fond de cacao, de cerise noir et d'épices. 

Allez, je vous mets en bonus ce vin que j'avais adoré il y a quelques mois !


Lee Miller 2020 (15.95 €)

90 % Syrah, 10 % Grenache, sans sulfites ajoutés

La robe est pourpre très sombre, rappelant l'encre. 

Le nez est charmeur, sur la quetsche, le coulis de framboise, la cerise noire, le poivre et les épices.  

La bouche est ronde, ample, veloutée, déployant une chair pulpeuse, gourmande,  d'une grande douceur tactile, et exprimant un fruit pur, frais. L'ensemble est harmonieux, d'une totale évidence. 

La finale, plus concentrée, réussit à ne pas rompre cette harmonie, se contentant d'accentuer l'amertume, sur des notes de noyau de prune, de poivre et de laurier.

PS : je me rends compte que j'avais déjà bu ces 2020. Mais la présence du gaz carbonique, non perceptible à l'époque,  les rend totalement différent. 



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