jeudi 11 mars 2021

La Madone est parmi nous !


Je vous avais parlé il y a quelques semaines du "petit vin" du domaine de la Madone. Il était excellent, et laissait imaginer le niveau des cuvées "supérieures". L'imagination, c'est bien, mais rien ne vaut le réel. Dans le cas d'espèce, quand bien même la mienne est fertile, je n'avais pas du tout envisagé cette incroyable alliance entre une maturité assumée et une fraîcheur ébouriffante. Tous les vin sont entre 12 et 13 % d'alcool, ce qui est un exploit de nos jours. Alors, c'est sûr, il faut oublier ce que proposait le gamay il y a quelques années : nous sommes dans un autre monde dont nous ne sommes pas prêt de sortir. Mais bon, est-ce plus mal ? Au vu de que j'ai bu aujourd'hui, je dirais non. Je veux bien être condamné à en boire tous les jours !



Sauvignons gris et blanc 2020 (13.90 €)

 Sauvignon gris (60 %)  et Sauvignon blanc (40 %)  sur basalte

La robe est jaune pâle, avec des reflets argentés. 

Le nez est plutôt discret, sur le zeste de citron, la craie humide, et une minuscule pointe de bourgeon de cassis. 

La bouche est à la fois ample et élancée, alliant une matière ronde à la fraîcheur croquante, savoureuse – on mord dans la baie de raisin – et une belle tension qui trace, sans avoir recours à une acidité marquée. C'est gourmand, digeste, (trop ?) facile à boire. 

C'est la finale qui possède le plus de caractère, avec le duo amertume / astringence évoquant l'écorce et la chair de pomelo, et une persistance sur des notes crayeuses et mentholées. 


Dacite 2020  (12.50 €)

Gamay sur granodiorites à dacites

La robe est pourpre sombre, opaque. 

Le nez fin et mûr évoque la crème de fruits noirs, rafraîchie par du cassis frais et des notes de rafle et de poivre du Sichuan. 

La bouche est sphérique,  très ample, vous enveloppant le palais d'une matière douce, caressante, (très) finement veloutée. On se rapproche du toucher "cashmere" de certains GC bordelais. En même temps, une fraîcheur aromatique apparaît dès l'attaque et monte crescendo jusqu'à prendre le premier rôle. 

C'est sans surprise qu'on la retrouve en finale, triomphante, avec ce mix cassis/rafle déjà perçu au nez, complété par des notes d'agrumes –  orange sanguine –  et une prolongation sur le poivre de Cubèbe et le menthol. 

Les Rougeots du Clos 2020 (14.50 €)

Gamay de Bouze Gamay de Chaudenay et Gamaret sur migmatite 

La robe est encore plus sombre. Là, on est dans l'atramentaire (= on dirait de l'encre).

Le nez est superbe, complexe, profond, sur le cassis (fruit et bourgeon), le graphite, la cerise noire, le poivre fumé...

La bouche est longiligne, tendue par une acidité arachnéenne, tout en déployant une matière veloutée, sensuelle, d'une irréelle douceur. Et puis un fruit à la fois mûr et  frais, vibrant, immergeant totalement le dégustateur. 

La finale prolonge ces sensations sans la moindre rupture, se contentant de les intensifier, avec encore plus de fruit et de fraîcheur, tout en gardant cette irréelle douceur. Magnifique !


Gamay's 2020 (14.50 €)

Gamay noir  et Gamay de Bouze sur balsalte

La robe est pourpre sombre, opaque. 

Le nez tonique  marie le poivre au fruit noir mûr et la rafle. 

La bouche est aussi longue que large, pour paraphraser Hubert de Montille*, avec une p... de tension qui ne vous lâche pas  et une matière pulpeuse, veloutée, gourmande, d'une belle fraîcheur aromatique. On a une sensation de plénitude sans l'impression de se murger (12.5 % alc). 

La finale est fraîche, tonique, finement tannique, sur la cerise noire, la myrtille, le poivre, la baie de cassis et la rafle. Délicieux ! 


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* Il faut avoir vu Mondovino pour comprendre... 

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