Dans les quatre cuvées dont je vais vous parler aujourd'hui, seule une est une vraie nouveauté. Les autres changent de millésime. Mais c'est beaucoup plus qu'un remplacement d'un chiffre sur une étiquette : le contenu est très différent du précédent. Vous pensez bien que sinon, je ne vous en aurais pas parlé.
La vraie nouveauté, donc, c'est à l'équilibre. C'est certainement la cuvée la plus expérimentale que n'ait jamais faite Jeff Carrel : associant des cépages rouges et des cépages blancs, on pourrait dire que c'est un blouge. Sauf que les seconds ont subi une macération des peaux durant la fermentation. On est donc sur un blourange (ne cherchez pas sur un dico : ça n'existe pas !). Histoire de "compliquer" les choses, l'assemblage deux cépages quasi inconnus : le Soreili et le G14. Le premier est déjà apparu dans le Spectaculaire du même Carrel, associé au muscat. C'est un cépage hybride venant d'Italie résistant aux maladies cryptogamiques. Le G14 est une création récente de l'Inra. Il fait partie des cépages Bouquet issus d'une succession de croisements dont le premier remonte à 1919.
Il a été testé durant une dizaine d'années : il résiste lui aussi aux maladies de la vigne (ce qui permet d'utiliser beaucoup moins le tracteur et d'être plus bio que bio).
La robe est entre le rubis et le vermillon, avec de légers reflets orangés.
Le nez est assez incroyable, mêlant la griotte à la rose, les épices à la fleur d'oranger en passant par l'écorce d'orange.
La bouche est ronde, très ample, enveloppante, avec une matière aussi fine que fraîche, à l'aromatique baroque mêlant notes florales et fruitées.
La finale gagne en densité, avec une fine mâche crayeuse et une palette gustative encore plus exacerbée, sur les petits fruits rouges, la rose, la violette, l'encens, l'orange amère et les épices douces.
La robe est genat sombre translucide.
Le nez est fin, intense, sur les fruits rouges et noirs confits, des notes résino-balsamiques et épicées.
La bouche est longiligne, étirée par une belle tension, offrant une matière dense et douce, séveuse, très confite et balsamique, tout en affichant une grande fraîcheur.
La finale prolonge la dynamique de la bouche avec une densité et une intensité aromatique accrues, suivie d'une explosion de fraîcheur sur la griotte, le noyau et les épices douces.
La robe est rubis translucide.
Le nez est fin, profond, complexe, sur la cerise rouge confite, le pot pourri floral, le poivre, le laurier et les épices douces.
La bouche est élancée, étirée par un fil invisible, tout en déployant une matière très fine, aérienne, au fruit croquant et délicat, complété par des notes tertiaires et florales. Un subtil filet de gaz carbonique tonifie et rafraîchit l'ensemble.
La finale démarre par une accroche canaille avant d'offrir une mâche savoureuse et pétante de fruit, sur le noyau, la griotte acidulée et les épices douces.
La robe est grenat translucide.
Le nez est fin, sur la framboise confite, la liqueur de violette et le poivre blanc.
La bouche énergique est élancée, étirée par un fil invisible, déroulant une matière finement veloutée au fruit mûr et pulpeux, relevé d'élégantes notes florales.
La belle finale offre une fine mâche savoureuse aux tanins poudreux, sur la framboise, l'encens, le poivre et le laurier
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire