Tels sont les jolis noms des cuvées que je vais découvrir aujourd'hui au domaine de Bouillerot. J'ai déjà eu l'occasion d'en boire quelques une grâce à Vins Etonnants, mais je n'avais encore pas eu la chance de rencontrer Thierry Bos, son propriétaire.
Contrairement à beaucoup d'exploitation, le chai n'est pas à proximité des vignes. Heureusement qu'un panneau indique que vous êtes arrivés, parce que vous ne voyez qu'une maison, assez ordinaire. En faisant le tour de celle-ci, je tombe sur un chai repeint à neuf. Je suis bien dans un domaine viticole ;o)
Je trouve finalement Thierry Bos qui m'emmène de suite dans la salle de dégustation. Après une petite discussion qui permet de mieux se connaître, nous passons enfin aux choses sérieuses...
Fruits d'Automne 2004: l'entrée de gamme du domaine (60% merlot, 40% cabernet franc) élevée en cuve. Nez à la fois sur le fruit noir bien frais, mais aussi confit, avec une touche épicée. La bouche est ronde, souple, aux tannins doux et un fruité bien mûr. Finale sur des notes salines, minérales, signature du terroir de Bouillerot (on la retrouvera sur tous les rouges).
Cep d'antan 2006: LE vin le plus surprenant du domaine, et pour cause. Son assemblage est certainement unique au monde: 1/3 malbec, 1/3 petit verdot, 1/3 carmenère. Et c'est bien du Bordeaux, ces trois cépages étant originaires de la région, et toujours autorisés. Ceci dit, Thierry Bos n'en a pas une grande surface de chaque: la production de cette cuvée est donc assez limitée. La robe est sombre. Le nez est plutôt dans un registre sensuel avec des notes de fleurs (pivoine), de fruits et d'épices. La bouche est ample, riche, d'un fruité intense, avec des tannins encore solides, mais une fraîcheur absolument remarquable (merci, le p'tit verdot!). J'aime beaucoup le côté franc et profondément terrien de ce vin.
Essentia 2003: la cuvée haut de gamme du domaine, élevée en fûts de chêne (10% neufs et 90% de un an). Son assemblage dépend des millésimes. En 2003, Thierry Bos a privilégié une dominante de cabernet franc afin d'avoir un maximum de fraîcheur. Nez complexe sur la figue mûre, les fruits noir confits, le pain grillé et les épices. Bouche ample, sensuelle, aux tannins veloutés, avec une intensité et une fraîcheur qui ne faiblissent pas, de l'attaque jusqu'à la finale. On retrouve dans cette dernière la salinité perçue dans Fruit d'Automne, avec plus de puissance toutefois.
Palais d'Or 2005 (100% sémillon botrytisé, élevé en barrique neuve): robe d'un beau doré, avec des larmes qui coulent lentement sur le bord du verre. Nez sur l'ananas victoria et la mangue. Bouche ample, riche, conjuguant gras et fraîcheur avec une grande classe. Les 160g de sucre résiduel sont à peine perceptibles et la finale élégante est d'une belle persistance. Très beau liquoreux, comparable à un grand Sauternes (c'est d'ailleurs ce qu'avaient fait Bettane et Desseauve avec le Palais d'Or 2003: il faisait partie du Top 5 des liquoreux bordelais). Bravo, Thierry Bos!
Deux jours plus tard, j'ai fait découvrir certains de ces vins à des cavistes bordelais. Ils ont été enthousiasmés. On pourra donc d'ici peu en trouver sur Bordeaux ;o)
Le fameux bouchon dont causait Olif
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