jeudi 27 juillet 2023

2022 : Rietsch au sommet !


Honnêtement, c'est difficile de savoir à quoi s'attendre lorsqu'on attaque une dégustation des vins du domaine Rietsch, loin de la standardisation. Chaque année, ils présentent un profil différent. Comme je m'étais vraiment régalé l'année dernière, j'avais plutôt peur d'être déçu. Ben j'avais tort : sur la plupart des vins, le niveau est encore plus haut, même si c'est difficile de faire une comparaison honnête à un an de distance. 

J'utilise à plusieurs reprises des qualitatifs très élogieux. Mais je préfère tout de même préciser qu'on a affaire tout de même à des vins assez atypiques qui ne plairont pas forcément à tous. Il faut être aware, comme dirait JCVD, grand philosophe belge.


Tout blanc 2022 (15.50 € le litre)

Riesling (25 %), Sylvaner (25 %) et Auxerrois (50%)

La robe est or clair, brillante. 

Le nez est fin, mûr, sur le coing, la poire au sirop et de fines notes  résineuses. 

La bouche est vive, élancée, étirée par une fine acidité traçante, tout en offrant une matière à la fois mûre et cristalline, soulignée par un filet de gaz carbonique, formant un ensemble tonique et réjouissant. 

La finale gagne encore en peps et en fraîcheur, avec un beau duo amertume / astringence en bonus sur le citron et la pomme fraîche, faisant passer le vin de réjouissant à jouissif. 


La robe est d'un or intense, étincelant. 

Le nez est superbe, complexe, sur le yuzu confit, le cédrat, la rose fanée et une touche terpénique. 

La bouche est toute aussi superbe, tendue comme un arc de compétition tout en déployant une matière à la fois fraîche et suave, acidulée et confite, faisant danser des multiples couches de taffetas dans le palais. C'est magnifique. 

La bouche intense et explosive ne gâche non seulement pas le plaisir, mais le magnifie, soulignée par des amers d'anthologie. Quel vin !


La robe est jaune paille, brillante.

Le nez est fin, profond, complexe, sur les écorces d'agrumes, des notes florales (jasmin, rose) et des épices orientales. 

La bouche est longiligne, étirée par une acidité arachnéenne, tout en déroulant une matière fine, aérienne, paradoxalement hyper-concentrée, d'une fraicheur étincelante contrastant avec l'aromatique confite. 

La finale est beaucoup plus concentrée que la bouche, séveuse, intense, mais aussi sensuelle, mariant le citron frais aux agrumes confits, avec une persistance sur le bonbon acidulé qui crépite en bouche. 




Les mains libres 2022  (19.90 €)

100 % Klevener (Savagnin rose) en macération

La robe est or(ange), brillante. 

Le nez est fin, délicat, sur l'écorce d'orange confite, le gingembre et le pot-pourri floral. 

La bouche est élancée, étirée par un fil invisible, tout en présentant une matière riche, mûre, enrobante, d'une puissance et d'une concentration impressionnantes, avec en contrepoint une fraîcheur semblant surgir de nulle part. 

La finale confirme le crescendo de la fraîcheur, la hissant à un niveau paroxysmique, avec une palette aromatique subjuguante et kaléidoscopique. Hénaurme vin !



100 % Pinot gris en macération

La robe est  vermillon avec des reflets orangés.

Le nez est typé nature, avec un côté vernis marqué ...et pas grand chose d'autre. 

La bouche est très vive, tendue par une acidité tranchante, offrant  une matière fruitée / acidulée, gourmande, évoquant la griotte. 

La finale est tonique, acidulée, avec des amers sur le noyau de cerise et un retour subtile de la volatile. Sympa; mais pour amateur de vins nature. 



Demoiselle 2022 (19.90 €)

100 % Gewurztraminer en macération 

La robe est entre l'or rose et l'orange.

Le nez est fin, complexe, sur la rose, les épices orientales et une pointe de volatile.

La bouche est d'une finesse et d'une fraîcheur enthousiasmantes qui vous envoie direct au paradis du buveur. C'est d'une ampleur dinguissime, très aérien, et en même temps, d'une grande intensité sur la rose, la pêche de vigne, les épices. 

La finale est une merveille de puissance et d'équilibre : ça envoie du lourd tout en étant d'une fraîcheur et d'une digestibilité hors-normes, avec une persistance bolliwoodienne sur les épices et les notes florales. 


La robe translucide est grenat profond. 

Le nez est tonique, sur la griotte, les fruits noirs sauvages et une pointe de volatile qui apporte de la fraîcheur.

 La bouche est vive, avec à l'ouverture un gaz carbonique qui prend le dessus, donnant l'impression de boire un vin effervescent. Après un dégazage rapide (mis en carafe et secoué à plusieurs reprises), la bouche est ronde, ample, veloutée, presque aérienne, avec une matière pulpeuse, très finement accrocheuse, au fruit expressif et gourmand. 

La finale démarre sur un mordant canaille, avec un fruit qui gagne en fraîcheur et en tonicité, sur la cerise , la violette, la rose fanée, et ces notes de terre après la pluie (petrichor). 

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