vendredi 23 août 2019

Reder : un sacré trio !


Il y a quelques jours sont revenus les vins d'un domaine historique de Vins étonnants, les Hautes-Terres de Comberousse. Ils font une jolie piqûre de rappel sur ce qu'était la mission initiale de notre site :  proposer des vins qui sortent de l'ordinaire, que ce soit par les cépages utilisés ou les vinifications. Par exemple, le Grigri est issu à 100 % de l'Aramon gris, un cépage quasi-disparu Quant aux blancs, on ne sait pas trop comment Paul Reder s'y prend, mais ils ne ressemblent pas du tout aux vins languedociens habituels : on se balade plutôt entre Jura et Roussillon (rancio sec). Enfin, voilà, vous êtes prévenus : si vous êtes à la recherche de vins classiques et rassurants, passez votre chemin. Nous sommes aujourd'hui dans l'extra-ordinaire.


Grigri 2016 (7.90 €)

100 % Aramon gris (sélection massale)

La robe, pas vraiment rassurante, est entre le vermillon tuilé et l'orangé, légèrement trouble. 

Le nez est appétant, sur la griotte fraîche et la grenadine, et une pincée d'épices. 

La bouche est ronde, fraîche, avec une très fine acidité amenant du peps,  et un fruit éclatant, vibrant – griotte à donf  – qui illumine votre journée. 

La finale prolonge le plaisir, renforcée par une astringence canaille et acidulée, toujours sur la griotte fraîche. Que c'est bon !

Il peut se boire pour lui-même ou accompagner un pique-nique ou casse-croûte, avec salades,  cochonnailles, pizzas...  


Sauvagine 2016 (8.90 €)

75% de Grenache Blanc, 25% de Rolle 

La robe est dorée, brillante. 

Le nez est intense, sur la pâte de coing, la pomme séchée, la noix grillée et le fénugrec (sotolon power !). 

La bouche est ronde, charnue, pulpeuse, soutenue par une fraîcheur étonnamment tonique pour un "vin du sud", avec toujours cette palette aromatique oxydative "ménagée". 

La finale Triple A+ peut faire penser à un vin orange par son Astringence et son Amertume marquées (on croque dans l'écorce de citron) et une Acidité qui se prolonge longuement, soutenue par une palanquée d'épices et la noix grillée. 

Ce vin sera parfait avec un tajine, un couscous de la mer, des pâtes dures, voire seul en digestif en fin de repas.



Roucaillat 2016 (12.95 €)

50 % Roussanne, 25 % Rolle et 25 % Grenache Blanc

La robe est or pâle, trouble si l'on oublie de stocker la bouteille debout 24 h avant de l'ouvrir (il y a du dépôt...). 

Le nez est fin, atypique sur l'arachide grillée, la pomme séchée et le curry. La bouche est vive, tendue, avec une acidité percutante – mais pas agressive – qui trace sévère. Elle est enrobée d'une matière ample, à la fois dense et digeste, alliant l'acidulé et l'astringence du citron à des notes finement oxydatives [ à ce stade, on partirait à l'aveugle sur un savagnin jurassien). 

La finale est dominée par l'acidité qui poursuit son chemin, renforcée par des amers (quinquina, pomelo), sur un fond d'agrume frais et d'épices grillés. 

À utiliser comme un vin du jura oxydatif, en utilisant une partie de la bouteille pour la sauce : coq au Roucaillat, boîte chaude au Roucaillat, vieux comté...  


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