lundi 26 août 2019

Thévenet : Morgon ou Morgon ?



Jean-Paul et Charly Thévenet font partie d'un groupement de producteurs "bio" avec qui nous travaillons  très régulièrement. Cela nous permet de commander juste quelques cartons, histoire de voir si les clients sont intéressés ... ou non. Et puis de goûter, tant qu'à faire – même si je préfère le faire avant de les référencer. Mais la vie n'est pas toujours aussi simple. 

Le domaine n'est pas certifié bio, tout en expliquant un peu partout qu'ils n'utilisent aucun produit de synthèse dans les vignes ni d'intrants au chai. Nous sommes prêts à les croire, mais nous n'ajouterons pas comme certains confrères un logo bio dans les fiches des vins. Les cavistes ne sont des certificateurs.

J'ai donc goûté les deux cuvées vendredi après-midi. Au moment de l'ouverture, je n'ai pas plus été enthousiasmé que cela. Mais deux heures plus tard, le  "Vieilles vignes" était totalement transcendé – ma description date de ce moment-là.  Quant au Morgon, je n'ai pas constaté  de suite une évolution. Par contre, trois jours plus tard, il avait très positivement changé – même si le vin de départ était loin d'être mauvais, hein. 



Morgon 2018 (16.50 €)

La robe est grenat translucide tirant vers le violacé. 

Le nez est fin, sur la cerise et la framboise, avec une pointe amylique et un trait de vert (rafle). La bouche est ronde, ample, avec une matière plutôt fine qui vous accroche le palais d'une façon enjoleuse. Le fruit est bien présent, sous une forme agréablement patinée – qui repose des vins plus primaires – accompagné par le noyau et les épices.  

On retrouve l'accroche en finale d'une manière plus soutenue, soulignée par des tanins mûrs : loin d'être agressif, cela vous fait claquer la langue de plaisir, avec ce goût de reviens-y... 

Regoûté le lundi matin, le vin a perdu ses notes amyliques. La bouche est maintenant soyeuse, sans accroche, avec plus de tension et de "minéralité". Y a du vin !



La robe est grenat translucide. 

Le nez est élégant, sur des notes de fleurs et d'encens, de cerise bourguignonne, et une pointe de tabac blond. 

La bouche est à la fois ample et élancée, avec une matière soyeuse qui vous enveloppe sensuellement le palais, et une tension surgie de nulle part qui vous embarque et ne vous lâche plus. Les deux cohabitent magnifiquement, amenant le dégustateur dans une félicité rapidement contagieuse – vous voudriez le faire goûter à la terre entière ! 

Cette tension se poursuit en finale sans le moindre relâchement, avec une matière qui se resserre fugitivement avant d'entamer une expansion qui vous donne une idée de l'infini – et  une élégance toute en dentelle. Le Gamay dans ce qu'il peut avoir de plus classe. Je crois que je vais en encaver,  de celui-là !

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