mercredi 28 mai 2014

Quand le chat n'est pas là, les souris picolent...



... du vin de chez Rietsch, évidemment ! Ce domaine nous avait déjà épatés avec leur vin "orange" issu du Klevener de Heiligenstein. Il récidive cette fois-ci avec du Pinot gris. Concrètement, les grappes subissent  une macération semi-carbonique de 10 jours comme cela se pratique en Beaujolais. Comme le jus travaille essentiellement à l'intérieur de la baie, il en prend les saveurs, un peu de couleur... mais pas les tannins. Le résultat final reste donc souple et accessible au commun des buveurs.

Cela n'en reste pas moins un Objet Vinique Difficilement Identifiable. A l'aveugle, il serait bien difficile de le situer. On pourrait même le prendre pour un vin de fruits, ou même une Kriek.

Déjà, la couleur rose flashy interpelle.

Quant au nez, c'est un inventaire à la Prévert : rhubarbe, groseille à maquereau, thé oolong, épices, bière fruitée...

En bouche, c'est ample et doux, confortable comme une doudoune, avec néanmoins une belle fraîcheur et un retour sur les agrumes, finement acidulé, rappelant les bonbecs de notre enfance. Bref, bien régressif.

La finale, elle,  évoque le Monaco de notre adolescence. Vous savez, ce mélange improbable de bière et de grenadine donnant l'illusion d'être (enfin !) un adulte. On retrouve ici ce mélange de fruit, d'amertume houblonnée et d'astringence, le sucre en moins. En finale persistent des arômes de bière et d'épices.

C'est donc à un voyage introspectif sur votre passé que ce vin vous invite.  Ce n'est pas tous les jours que cela arrive. Ne passez pas  à côté.


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