Il y a une quinzaine de jours, nous avons fait rentrer ce qui était disponible chez Philippe Tessier, vigneron à Cheverny. C'était maintenant ou jamais, car les récoltes ont été très faibles ces deux derniers millésimes. Il faut espérer que 2018 sera plus clément, car le cellier est quasiment vide. Vous le remarquerez probablement en lisant les lignes qui suivent : je suis plus fan des blancs que des rouges, même si ces derniers sont irréprochables. Disons qu'ils sont plus interchangeables avec ce que l'on peut trouver ailleurs, alors que les blancs – particulièrement les Cour-Cheverny – rentrent direct dans la cour des excellents vins français : ils n'auraient pas à rougir face à des appellations nettement plus prestigieuses.
Cheverny rouge 2017 (12.00 €)
La robe est burlat translucide.
Le nez est friand, sur le noyau de cerise, la violette, le poivre et des notes amyliques (carbo...).
La bouche est ronde, ample, soyeuse, avec une matière souple, gourmande, au fruit croquant.
La finale est encore un peu serrée (mise en bouteille récente) mais elle laisse entrevoir des notes fruitées/florales/épicées sympathiques, se concluant sur le salin.
La robe est grenat sombre translucide.
Le nez est plus fin et profond, plus "pinotant", aussi, sur la cerise, la pivoine, la terre humide, les épices.
La bouche est élancée, déployant une matière soyeuse – mais pourvue d'une densité certaine – qui vous emplit agréablement le palais. C'est frais, équilibré, avec un fruit expressif et du floral qui ajoute à son charme.
La finale dévoile une fine mâche épicée, légèrement fumée, avec des notes de violette et de petits fruits rouges se prolongeant sur le poivre blanc.
La robe est jaune pâle, brillante.
Le nez appétant évoque les fruits blancs chauffés au soleil, la groseille à maquereau, la fleur de tilleul. Et puis un peu le bourgeon de cassis, tout de même.
La bouche est ronde, ample, caressante, avec une matière douce, finement charnue, distillant du fruit et de la fraîcheur. L'équilibre est des plus agréables, dans un style apaisé/désaltérant.
La finale est gourmande, avec de la niaque et une fine astringence, avec un joli retour sur les fruits blancs, légèrement beurrés. Une tarte au fruit liquide :-)
La robe est jaune paille brillante.
Le nez est expressif, sur la pomme rôtie au beurre, la frangipane et le croissant chaud.
La bouche est à la fois ample et élancée, vous tapissant généreusement le palais d'une matière mûre, dense, vineuse, mais néanmoins fraîche.
La finale est très gourmande, évoquant le sablé au beurre breton, l'amande grillée, la pomme chaude. Tuerie...
La robe est d'un bel or intense.
Le nez possède également ces notes "pâtissières" (en plus puissant), mais aussi du coing confit qui pourrait faire songer à un Chenin.
La bouche affiche une grande tension, enrobée par une matière d'une impressionnante concentration. Sa texture et sa maturité pourrait presque évoquer un vin moelleux ... sauf qu'il n'y a pas le moindre gramme de sucre. Son côté droit et altier nous guiderait vers un Riesling Grand Cru ou un grand Chenin. Tout faux...
La fin puissante mêle les nobles amers à une fine astringence, entre kumquat et coing confit. Puis arrive de la pâte feuilletée beurrée/caramélisée. Et pour finir, un amer très ligérien qui se prolonge avec classe et intensité. Si c'est pas du grand vin, ça y ressemble.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire