lundi 19 novembre 2012

Quand un Brésilien vous fait le grand numéro...


Bon, allez, ce n'est pas de Jesus Luz dont je vais vous parler aujourd'hui, mais comme la photo d'Eric nu a fait un tabac il y a une dizaine de jours, je me suis dit que l'ex-boyfriend de Madonna illustrerait à merveille un article sur un beau Brésilien. 


C'est un client belge d'Eric qui lui a donné quelques échantillons afin que voir si  cela pouvait nous intéresser. Déjà, l'origine peut avoir quelque chose d'étonnant, car nous ne trouvons que fort peu de vins brésiliens en France. Mais en plus, la Casa Valduga est allé chercher des cépages improbables créés par l'INRA dans les années 50, et qui ont fait un bide dans leur pays d'origine.

Par exemple, l'Arinarnoa,  croisement entre le Merlot et le Petit Verdot, n'est cultivé que sur 148 hectares en France. Autant dire rien. Il faut dire que mis entre de mauvaises mains, ça ne donne pas grand chose de terrible. Nous en avons fait l'expérience avec Eric lors d'un récent marché bio où une productrice charentaise nous avait fait déguster sa production. Sa cuvée à base d'Arinarnoa était on va dire "la plus intéressante" de la gamme, mais tout de même pas franchement excitante.

Je ramène donc cette bouteille d'Arinarnoa 2007 à la maison pour savoir ce qu'elle a dans le bide. Honnêtement, je ne sais pas trop à quoi m'attendre. Allez, je débouche, mets le nez au-dessus du goulot ... et déjà, ça sent très bon. C'est plutôt bien parti. Je verse dans le verre : la robe est sombre,encore violacée, ne faisant pas ses 5 ans d'âge. 

Et au nez, ben... c'est une petite merveille ! En tout cas pour moi, amateur de grands vins bordelais. Des beaux fruits mûrs juste comme il faut, un peu de cèdre, du moka, une profusion d'épices et une p... de fraîcheur (pour les deux derniers, c'est l'effet "Petit Verdot" de l'Arinarnoa). L'élevage est présent, mais c'est du beau, du noble, et très bien fondu avec les arômes du vin.

En bouche, il y a l'ampleur et la rondeur du merlot avec la superbe fraîcheur du Petit Verdot qui apporte l'élan et la tension au vin qui ne faiblit pas une seconde jusqu'à la finale expressive et épicée. Les tannins sont là, denses et mûrs, sans rien qui ne dépasse. Bref, aussi bien foutu que Jesus Luz ;-)

Il est probable que Pierre-Marcel Durquéty, le papa de l'Arinarnoa, soit aujourd'hui décédé. Car je crois qu'il aurait été fier de son bébé en dégustant ce vin. 

Ce domaine produit aussi un 100% Marselan, également crée par P-M D, et qui est un croisement entre le Cabernet-Sauvignon et le Grenache noir. Nous ne l'avons pas eu en échantillon, mais ça doit être aussi quelque chose.

Tout ça pour vous dire qu'il est probable que l'on craque prochainement sur ces vins. Nous vous tiendrons évidemment au courant lorsque nous les aurons...



1 commentaire:

  1. Bonsoir
    Je suis le fils de PM.Durquéty et je découvre cet article aujourd'hui. Il est décédé le 2 août 2016 et je suis d'accord avec vous : il aurait été ravi que ce vin serait une petite merveille. Il nous écoute, de là-haut et je suis certain que ça ne le rend que plus heureux !!
    Bonnes dégustations !
    Jean Durquéty

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