jeudi 31 mai 2018

Bergecrac : le nature a du bon !


Année après année, Vincent Alexis modifie le style de ses vins, en blancs comme en rouges. Ces derniers gagnent de plus en plus en finesse et digestibilité – attendez-vous à une grosse surprise avec le Bergecrac rouge 2017 bientôt en bouteille – alors que les blancs gagnent en chair et en intensité. Il faut dire que Vincent a augmenté les proportions de Chenin dans trois de ses cuvées, et ça se sent : au nez, bien sûr (coing power !) mais plus encore en bouche, avec une acidité pas très courante en Bergeracois. Le pH plus bas lui a permis cette année de ne pas sulfiter du tout le Bergecrac blanc 2017. Et ma foi, ça lui réussit plutôt bien. Il faut savoir que l'on est en face d'un blanc "nature", car il ne présente aucun des symptômes souvent trop présents. Just perfect !

La robe est or pâle, brillante. 

Le nez expressif est dominé par les fruits blancs mûrs – pomme, poire, coing – avec une pointe d'amande et une autre de terpène d'agrume. À l'aveugle, on pourra partir en Loire. 

La bouche est élancée, tendue par une fine acidité, tout en gardant la rondeur et l'ampleur des millésimes précédents. La matière charnue est incroyablement dense pour un petit vin. 

La finale puissante est raccord : il y a une belle mâche gourmande, mêlant la pomme et le coing. Et puis une pointe d'amertume rappelant le Chenin. 

On est loin d'un vin glouglou. Il y a du monde dans le verre. Et du beau monde ! Proposer un vin nature de ce niveau pour un peu moins de 8 €, c'est champion !

PS : signalons que j'ai dégusté au domaine une bouteille ouverte depuis une semaine. Elle n'avait quasiment pas évolué et ne présentait aucun signe d'oxydation (mis à part peut-être une robe un peu plus dorée).


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