lundi 24 septembre 2018

Stoeffler : plongeon irréel dans un monde orange


J'avoue que j'étais plutôt impatient de découvrir ces deux nouvelles cuvées de macération de Vincent Stoeffler. J'apprécie le travail de ce vigneron depuis une petite dizaine d'années, maintenant : à chaque fois qu'il se lance un nouveau défi, il le fait avec une approche perfectionniste, loin du laisser-aller de certains. Il s'est "attaqué" ici à deux grands cépages alsaciens : le Pinot gris et le Gewurztraminer. Le premier est méconnaissable, autant dans sa couleur que dans son aromatique – tout en démontrant à quel point il est proche du Pinot noir ; le second est transcendé : on reconnait parfaitement le Gewurz, avec l'impression que ses qualités ont été exaltées et ses défauts se sont évanouis. Bref, vraiment deux belles découvertes pour qui aime être déstabilisé !

Précision : les deux vins sont bus à température ambiante (17-18°C)




100 % Gewurztraminer

La robe est entre l'or et le cuivre, légèrement trouble. 

Le nez est très expressif, évoquant un souk oriental : pétale de rose séché, fleur d'oranger, étal d'épices, écorce d'orange... 

La bouche est de grande ampleur, déployant une matière dense et veloutée, vineuse, corsée sans être dure, d'une grande intensité aromatique. 

La longue finale est finement mâchue, épicée à souhait, très marquée par l'écorce d'orange séchée, sans oublier la petite pincée de quinquina. J'a-dore ! 

Ce vin se mariera superbement avec un tajine, une pâte lavée (munster, époisses) ou un vieux gouda. Mais il sera aussi parfait en fin de repas, en "vin de méditation". 


Le Beurot 2017 (13.90 €)

100 % Pinot gris

La robe est entre le vermillon et l'orangé (la couleur existe bien - je l'ai vue de mes yeux vue – mais n'est pas nomenclaturée) et translucide. 

Le nez n'est pas très expressif et un chouïa réduit. Mais on sent qu'il y a planqué derrière des p'tits fruits rouges – grenadine dans l'esprit – des épices et des notes lactées. 

La bouche est toute aussi ample que le précédent, avec une texture veloutée relativement proche, mais on reste sur un style plus classique : elle évoque un joli Pinot noir, légèrement évolué, mais dans lequel on aurait infusé une pincée d'écorce d'orange ;-)

La finale par contre a plus de mâche, avec cette fois-ci des fruits rouges bien présents, de la fraîcheur et du peps, et des épices pour prolonger. 

Ce vin pourra s'appréciera aussi bien avec un plat de charcutaille qu'avec une viande blanche ou des fromages pas trop puissants. 

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