Il y a un peu plus de 6 ans, je vous parlais d'une nouvelle cuvée de Jean-Louis Denois : Mes vignes de Saint-Paul (lire ICI). L'ambition était de produire un vin sans soufre ... et sans défaut. On peut dire que la mission avait été bien remplie. Non seulement le vin se présentait bien à l'ouverture sans avoir besoin de le dégazer ou aérer, mais il s'améliorait les jours suivants sans se dégrader.
Depuis, la cuvée a pas mal évolué dans son assemblage. Aucun millésime ne ressemble au précédent, si ce n'est cette volonté de proposer un vin bien équilibré, gourmand et sans défaut (et pas trop cher).
Jean-Louis Denois remet en vente aujourd'hui quelques bouteilles de son premier millésime. Il nous paraissait intéressant de voir comment il avait évolué, et nous vous proposons de le juger par vous-même. Il a clairement évolué – peut-être un peu plus qu'un vin normal – mais il ressemble plus à un Bordeaux d'une quinzaine d'années qu'à un vin soufre parti en vrille. À noter qu'il a tenu plusieurs jours sans trop évoluer.
Saint-Paul 2012 (12.50 €)
Merlot et Syrah complété par 10 % de Grenache
Le nez affiche un véritable bouquet évoquant un Bordeaux d'une trentaine d'années : truffe, sous-bois, cigare, cuir...
La bouche est ample, aérienne, avec une matière fine, soyeuse et fraîche, à l'aromatique décadente.
La finale est très expressive, sur des notes réglissées, épicées et champignonnées, avec des tanins qui commencent à se déstructurer et s'assécher (sans que ce soit trop dérangeant).
Pour rappel, je vous mets sa description en 2013 (quelques jours après sa mise).
La robe est pourpre violacée, opaque.
Le nez évoque les fruits noirs frais, l'olive noire, avec des notes légèrement fermentaires (c'est un 2012) disparaissant à l'aération.
La bouche est ronde, pulpeuse (on croque dans le raisin) avec des tanins veloutés et un côté très rafraîchissant. Ce qui n'exclut pas la densité de la matière : y a du vin!
Finale savoureuse, avec un retour sur l'olive, le poivre, le cacao. On s'en ressert un autre verre avec beaucoup de plaisir, avec cette sorte d'urgence intérieure…
Saint-Paul 2018 (12.50 €)
80 % Syrah et 20 % Grenache
La robe est pourpre sombre, translucide.
Le nez évoque la confiture de cerises noires agrémentée d'épices et de cacao. Une très légère pointe de volatile apporte un supplément de fraîcheur.
La bouche est ronde, ample, veloutée, avec une matière charnue et fruitée laissant transparaître les muscles des tanins.
Ceux-ci s'affirment encore plus dans la finale au toucher crayeux, sûrement encore "serrée" suite à la mise récente. On retrouve la cerise et les épices, complétés par le coulis de mûre.
Dans un mois ou deux, il devrait être plus épanoui.
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