Jusqu'à aujourd'hui, nous avions "zappé" cette cuvée du domaine d'Escausses – pas assez cher, mon fils ? – et c'était un tort, car même dans les "petits vins", Jean-Marc Balaran assure. Nous sommes sur un assemblage peu banal de Sauvignon (20 %), Muscadelle (65 %) et Loin de l'oeil (15 %). Honnêtement, il serait difficile de dire qu'un des cépages domine, même si le pamplemousse du Sauvignon pointe son nez (mais de façon plutôt discrète). Ce mélange détonnant donne un vin que j'aurais difficilement situé à l'aveugle – peut-être en Italie du Nord ? – et ce n'est pas pour me déplaire : j'aime être dérangé dans mes petites habitudes. Enfin voilà, il faut goûter cette Ombre fraîche, car elle ne ressemble à aucun vin que vous aurez bu (et c'est pas cher : 6.75 €).
La robe est jaune paille claire, brillante.
Le nez fin et frais évoque l'herbe froissée, la sauge et le pamplemousse rose.
La bouche allie ampleur et tension, cette dernière étant plus due aux amers qu'à l'acidité, ce qui n'est pas très courant. On est dans la cohérence totale, puisque ces amers sont ceux de l'herbe froissée, de la sauge et du pamplemousse rose. Allez, un peu de citron confit, aussi. Sinon, la matière est ronde, friande, d'une grande buvabilité (un peu trop, peut-être).
La finale joue encore plus dans le registre l'amertume, sans que jamais ça ne soit agressif – on est sur un vin "grand public" – avec un mix quinquina/pomelo/orange amère et toujours cette sauge en arrière-plan. Le tout se prolonge sur des notes citronnées et légèrement salines.
Ma lecture me semble assez différente de celle du producteur, que pour une fois, je vais recopier :
"Robe jaune pâle, reflets verts. Au nez, notes fleuries et anisées, agréable, vif et fin. En bouche, attaque assez vive, bon équilibre alcool / acide. Notes acidulées en finale."
À vous de goûter et de voir de laquelle vous vous rapprochez le plus.
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