vendredi 24 mai 2019

Sous les cailloux, un grand grillon !


D'année en année, la cuvée Sous les cailloux des grillons ne se contente plus d'être le p'tit vin sympa à boire distraitement en été. Son assemblage a évolué au fil du temps. Avec l'arrivée – entre autres –  du  Cabernet-Sauvignon et le Terret Gris qui fait maintenant bande à part, il est certain que l'on change de style. Il comporte aujourd'hui 8 cépages : Syrah, Cabernet-Sauvignon, Carignan, Cinsault, Grenache, Counoise, Terret noir et Mourvèdre. Les amateurs de vins languedociens ne pourront s'empêcher de penser de penser à l'assemblage du plus grand d'entre eux – composé de  Syrah, Mourvèdre, Cabernet-Sauvignon et Counoise  – où Nicole a fait ses premières armes. Elle a d'ailleurs planté ces 4 cépages à son arrivée au domaine en 2000 dans une parcelle isolée, entourée de chênes verts et de garrigue recouverte de cailloux blancs. Ces derniers sont un autre point commun avec qui vous savez... 


Sol du Clos de Gravillas


Sol du domaine en question (source photo)

Bon, alors, attention, je ne dis pas qu'en achetant Sous les cailloux , vous allez vous offrir un Grange des Pères à pas cher – ça y est, je l'ai nommé –   mais en buvant le premier, vous ne pourrez vous empêcher de penser au second. Y a comme un air de famille, on va dire. 

La robe est grenat très sombre tirant vers le pourpre.

Le nez est fin et profond, avec de la crème de fruits noirs en arrière-plan, et une superbe acidité volatile sur l'avant-scène – évoquant le vinaigre de framboise –  qui apporte du peps et de la fraîcheur. Ce n'est pas d'une complexité folle, mais l'équilibre est magistral.

La bouche est étirée/tendue  par cette fine acidité qui persiste au-delà même de la finale, tout en déployant une matière veloutée d'une impressionnante densité – avec une qualité de tanin toute aussi impressionnante : rien ne dépasse ou n'accroche –  et exprimant un p... de fruit d'une triomphante fraîcheur (cerise noire, mûre).

La finale est un tantinet plus ferme, avec une texture crayeuse – qui nous rappelle les sols ultra-calcaires du plateau de Saint-Jean – mais  également un fruit qui monte encore en intensité sans jamais tomber dans le too much. Puis l'acidité reprend le dessus, mais sous une forme totalement transcendée qui vous emporte loin, très loin… Séquence émotion, dirait l'autre.

Ce vin fut longtemps sous la barre des 10 €. Certains regretteront qu'il n'y soit plus. Mais franchement, le Grillon d'aujourd'hui est nettement plus grand que celui d'hier, et il vaut largement ses 11 € actuels. 




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