Même si vous vous êtes un fin connaisseur des Rieslings alsaciens, vous risquez d'être sacrément surpris par votre premier Riesling allemand. Car si le cépage est identique, les terroirs et les choix de vinification sont assez différents. Le schiste est rarissime en Alsace (2 Grands Crus sur 51) alors qu'il domine en Moselle avec des variations sur le bleu, le gris et le rouge. Mais surtout, les Allemands aiment bien avoir un peu de gaz carbonique dans leur boisson – vous ne leur ferez pas boire d'eau plate – et le vin blanc n'y échappe pas. Ils ont aussi un côté "bec à sucre" – même leur moutarde et leurs cornichons sont doux – et beaucoup de Riesling ont donc des sucres résiduels. Le sec (= trocken) commence à se développer, mais même lui contient souvent un tout petit peu de sucre, histoire de l'attendrir un peu (on ne se refait pas...)
C'est le cas de ce Riesling trocken 2013 de Clemens Busch qui en contient 9 g/l. Il est de ce fait beaucoup plus abordable que le Vom grauen Schiefer dont je vous avais parlé, qui avait quelque chose d'intransigeant (ça passait ou ça cassait). Là, on est plus dans le consensus, et il est dur de ne pas craquer pour ce vin (d'autant que même le prix est abordable 10.60 €).
La robe est d'un jaune très pâle.
Le nez est fin et friand, sur la poire et l'ananas, avec une touche de verveine citronnelle.
L'attaque en bouche n'a jamais été un terme aussi juste : le vin explose littéralement de fraîcheur, avec une matière cristalline et un perlant stimulant les papilles. L'ensemble est d'une limpidité et d'un désaltérant assez jouissifs, sans équivalent dans les vins français.
La finale saline – aux accents d'agrumes et de fruits exotiques – est finement astringente, vous asséchant juste ce qu'il faut le palais pour vous donner envie d'en boire une nouvelle gorgée. Un vrai pousse-au-crime...
Ce vin conviendra parfaitement pour l'apéro, mais accompagnera aussi très bien des gambas à la citronnelle et lait de coco, par exemple.
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