jeudi 16 novembre 2017

Pu(e)reté absolue !

Torcuato Huertas a travaillé toute sa vie à la campagne principalement dans la culture des olives et des arbres fruitiers. Il s'est intéressé au vin début des années 80 lorsqu'il est venu aider à tailler chez Manuel Valenzuela de Baranco oscurro, devenu un peu son mentor. Torcuato voulait suivre la tradition de son grand-père et l'améliorer. L'influence de Manuel a été énorme et se retrouve dans le respect de la nature, et la curiosté pour de nouveaux cépages et des vinifications innovantes, avec la recherche de l'authenticité dans chaque bouteille.

A l'instar de son mentor, les vignes sont haut perchées : entre 900 et 1200 m d'altitude. Puer est un assemblage de 22% Merlot, 22% Cabernet Sauvignon, 22% Syrah, 22% Cabernet Franc, 12% Tempranillo (oui, ça fait bien 100 au total). Il n'en existe pas de tel en France, même hors appellation. 

La robe est pourpre sombre, à la limite de l'opaque ...  mais pas totalement. 

Le nez est très expressif, sur la cerise noire, la myrtille, avec une pincée de cacao et un soupçon de ciste et d'eucalyptus, juste pour apporter une grande fraîcheur aromatique (qui ne vous quitte pas du début à la fin). 

La bouche est ronde, ample, invasive même, avec une matière veloutée à la densité impressionnante. Mais c'est la pureté et l'expressivité du fruit qui épatent le plus. Il y a ce côté franc, "brut de cuve". Brut tout court d'ailleurs. Car on est loin du vin de fillette : y a des tannins, et pas qu'un peu. Mais d'une part, ils sont mûrs et bien intégrés. Et d'autre part, le reste est tellement réjouissant qu'on passe outre. 

La finale a une mâche puissante qui est dans le prolongement du reste, avec un fruit d'une rare gourmandise, et une fraîcheur aromatique qui mériterait de faire école. À signaler qu'à aucun moment n'apparaît la moindre déviance aromatique. C'est d'une pureté TOTALE. Ce qui n'exclue absolument pas d'y prendre beaucoup de plaisir (sauf les poneyphiles exclusifs). 

La puissance de ce Puer exclut de le boire pour l'apéro. Par contre, avec une daube, de l'agneau de 7 heures ou un enchaud de porc, on devrait être pas loin du pied intégral... 



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire