Quand on parle des grands Chenins, il y en a qui préfèrent ceux de Touraine (ah, Foreau, Huet, Blot !) et ceux qui vénèrent l'Anjou (Bernaudeau, Angéli, Rougeard, Coulée de Serrant...). On a tendance à oublier la Sarthe qui donne naissance aux Jasnières, Coteaux du Loir et François Fillon. Ce Jasnières 2016 de la Roche bleue montre que les vins de ce secteur n'ont vraiment rien à envier aux voisins ligériens. Il est même probable qu'il en explose pas mal en plein vol, tellement sa beauté est évidente.
La robe est or clair, brillante.
Le nez est fin, intense et profond, sur la poire confite, le beurre frais, le zeste de citron et la frangipane. S'y ajoutent de la craie humide (l'impression d'être dans une cave en tuffeau) et une petite pointe de fumé/grillé.
La bouche a un profil plutôt élancé/longiligne. Mais la fine acidité qui l'étire est tellement enrobée par une matière ronde, dense et mûre que l'on a cette sensation d'ampleur et de plénitude. L'équilibre entre maturité aboutie et acidité traçante est magistral et renvoie à leurs études nombre de Savennières, Vouvray et consorts.
En finale, on retrouve les 3 A du Chenin (Acidité, Amertume et Astringence) à un degré élevé : on mord dans le pomelo, écorce incluse, avec un supplément gingembre/quinquina, et la poire qui la ramène ; et la craie, autant dans l'aromatique que le toucher. C'est un festival des papilles ! Comme souvent dans le Chenin, ce sont les (superbes) amers qui finissent par l'emporter. On trouve ça sublime ou on part en courant !
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