vendredi 29 juin 2018

Une soirée en Provence


Pour la dernière soirée avant les vacances, le "Club Vins étonnants " avait choisi pour thème la Provence, histoire d'entendre chan'ter  les cigales à Limoges. Le restaurant La Muse Bouche nous avait préparé un menu ensoleillé pour l'accompagner. 


Nous démarrons par une série de mises en bouche. D'abord une chouquette aux anchois de St Jean de Luz (oui, bon, c'est pas la Provence, Saint-Jean de Luz, mais ça sent les vacances !). Deux vins blancs s'affrontent : un Côtes de Provence  Clos de la Procure 2015 (100 % Ugni blanc) Vs un Lubéron Château Fontvert 2016 (50 % Grenache blanc, 50 % Rolle). 


Foie gras & marmelade d'olives vertes

Le Lubéron, même s'il est le plus jeune des deux, est plus prêt à être bu (même si je pense qu'il sera encore meilleur dans 3-5 ans). Il est d'une grande intensité gustative, élancé, tonique, séveux, sur une aromatique provençale : amande, fenouil, herbes, fines notes fumées/grillées. 


Le brouillé d’asperge et fenouil à l’aigre-douce

Le Côtes de Provence est plus en rondeur, plus mûr, avec un élevage en barrique qui laisse plus son empreinte. L'Ugni blanc n'a pas une aromatique très expressive en jeunesse. Par contre, je n'ai pas de doute que dans quelques années, le vin se complexifiera et gagnera en profondeur. C'est un vin à encaver et à attendre au moins 5 ans. 


La terrine maison pour ceusses qui avaient encore faim

Le plus bel accord se faisait avec le brouillé, probablement grâce à l'asperge et au fenouil (parce que l'œuf et le vin, c'est pas ça...) : le Fontvert gagnait  en intensité et devenait vraiment superbe. Quel vin !


Le pain perdu aux 2 tomates façon Lautrec

Avec l'entrée (délicieuse et appropriée), un seul vin : le Baux de Provence rosé du Mas de Gourgonnier, une nouveauté dont je dois vous parler prochainement. Issu d'une saignée courte de 6 cépages rouges, il allie douceur et vinosité, avec juste ce qu'il faut d'épices. Le plat le densifie et lui apporte plus de punch. Un dialogue très sympa  s'installe entre les deux partenaires. On sent qu'ils ont du plaisir à bosser ensemble. Et nous avec. 


La marinade d’araignée de cochon à l’Espelette son risotto à la lavande et ses légumes braisés

Lorsque j'avais lu "risotto à la lavande", j'étais à la fois curieux et perplexe. Je n'aurais pas osé mettre de la lavande dans un plat salé. La première bouchée surprend, car ça goûte vraiment la lavande, mais en fait, on s'y habitue très rapidement et on se régale !

Pour l'accompagner, un nouveau duo ... de rouges : un Baux de Provence Réserve du Mas 2013 du Mas de Gourgonnier (Grenache/Syrah/Cabernet Sauvignon) Vs un Lubéron Château Fontvert 2016 (Syrah Grenache et Mourvèdre). Vous allez me trouver très Lubérophile, mais là encore, j'ai préféré le Fontvert à son adversaire : plus de niaque, de tension, d'intensité (j'en parle plus longuement ICI). Mais le Baux n'a pas démérité : il avait pour lui la complexité et la douceur en bouche, et un véritable charme. C'est juste que l'autre était trop fort ce soir-là. 


Fromages de chèvre du Pic :  rouelles (cendrée et nature), tommette et Lou Pennol

Avec les fromages, un seul rosé ... mais quel rosé ! Le tuilé de Saint-Jeannet dont je parlais il y a quelques jours. Vieilli durant 6-8 mois en bonbonnes de verres en plein soleil, il se madérise dans le bon sens du terme. Je me suis permis de le servir à température ambiante, histoire de profiter de son aromatique complexe/baroque et de sa douceur tactile. Contrairement à un Madère ou à un Banyuls ambré, on ne sentait pas du tout l'alcool (seulement 12.5 %). Un pur régal que l'on peut boire avec des fromages ou des plats épicés, mais aussi seul comme "vin de méditation". 


Les fameuses profiteroles au caramel beurre-salé

Allez, le terme fameuses n'est pas extorqué : c'est vrai qu'elles étaient très bonnes, ces profiteroles. D'autant que la glace dont elles étaient garnies permettait de profiter pleinement du Rasteau Ambré 2009 du Coteaux des Travers. L'alcool (17.5 % cette fois-ci) était équilibré par le froid. On pouvait donc jouir de l'accord avec le caramel au beurre salé. Jouissif !

Merci à toute l'équipe de la Muse Bouche. On reviendra en septembre !

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