Au départ, j'ai juste ôté la capsule de cette Bohème Extra Large pour connaître le millésime qui n 'est pas indiqué sur l'étiquette. Et … nada. Le bouchon est neutre de chez neutre. Il n'y a même pas le nom du producteur. Sans capsule, la bouteille est difficile à vendre, quand bien même la qualité du vin n'est pas altérée. Ayant reçu la veille un mail d'un client qui me demandait à quoi ressemblait ce nouvel arrivage de Bohème, j'ai donc sacrifié cette bouteille sur l'autel de la transparence commerciale.
Durant les deux premières minutes d'observation, j'ai trouvé ce vin un peu trop "nature" pour déclencher mon enthousiasme. Je ne me voyais pas en parler sur le blog. Mais assez rapidement, l'aération faisant, je suis tombé sous son charme, et il m'a fallu un sacré self-control pour en laisser un tiers pour que le chef puisse y goûter.
La robe est or pâle.
Le nez évoque la pomme chaude, le beurre frais, avec une touche caillouteuse. La bouche est éclatante de fraîcheur, avec une "eau de roche" désaltérante qui vous emplit le palais, tout en ayant aucune acidité perceptible. Rien d'agressif, tout au contraire : il a la rondeur et la zénitude de Bouddha.
La finale, savoureuse et finement mâchue, mêle de subtils amers aux fruits blancs, avec une belle persistance sur des notes salines et la poire tapée.
Ce n'est certes pas très complexe, et plutôt à l'opposé des vins qui me bottent d'ordinaire : rieslings, chenins, mansengs… Et pourtant, je ne peux m'empêcher d'y prendre beaucoup de plaisir, car il dégage une évidence – une naturalité, dirait Ducasse – qui ne peut laisser indifférent et finit par vous ensorceler.
PS : j'ai téléphoné au domaine pour connaître le millésime : c'est un assemblage de 2015 et 2017 (d'où Extra-Large)
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