mardi 23 avril 2019

Jasnières : la niaque comme jamais


Je sais qu'il existe des nostalgiques de chenins tranchants comme pouvait les faire  François Pinon sur le millésime 2015 – en laissant des sucres résiduels pour atténuer le choc.  Pour l'instant, les conditions climatiques ne lui ont pas permis de récidiver. Ses 2016 et 2017 sont très bien, mais plus consensuels, on va dire. Pour les nostalgiques, donc, il existe une alternative que certains ont déjà pu apprécier depuis deux ans : c'est le Jasnières de la Roche Bleue. Malgré la chaleur du millésime 2017, il n'a pas molli : il reste dans ce style sans concession qui fait qu'il sera adoré ou détesté selon la sensibilité des papilles. À vous de voir où vous vous situez...

La robe est jaune paille, brillante.

Le nez est fin, mais captivant, sur la fleur de tilleul, le coing frais, le zeste de bergamote et la craie humide.

La bouche est tendue comme un arc par une acidité quasi imperceptible au départ; tant elle est enrobée par une matière ronde et mûre – et plutôt aérienne –   mais qui finit par surgir avec fougue et dominer la finale. Cette dernière fait dans l'hyper-traçant, soulignée par les amers typiques du chenin  (écorce de pomelo) et un mix coing/tilleul.

Si ce Jasnières 2017 offre déjà du plaisir, il gagnera à être encavé au minimum 5 ans – et même plutôt 10 – pour en apprécier tout le potentiel.


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