vendredi 25 janvier 2013

Tchalande : c'est Noël toute l'année !


Ce qui est chouette lorsqu'on parle de vin, c'est qu'il y a souvent en filigrane de belles histoires humaines. Comme ici, celle du couple Mondon, Daniel et Christiane, longtemps éleveurs de vaches laitières, et qui avec l'aide d'amis vignerons, comme les Verdier-Logel, se sont lancés dans l'aventure viticole.

En 2000, ils obtiennent du maire de Saint-Romain du Puy l'autorisation de replanter de la vigne sur les coteaux du pic volcanique au sommet duquel est juché le prieuré d'Aldebertus (il y en avait jusqu'en 1914). Sur ce sol de basalte, ils plantent dans un premier temps du Viognier (2 ha), et plus récemment de la Syrah. C'est le début d'une longue aventure, car depuis, ils ont repris d'autres vieilles vignes dans le secteur, mais planté aussi d'autres cépages, comme le Gamay de Bouze, la Mondeuse ou le Gewürztraminer.



Aujourd'hui, le GAEC du Pic produit 40 000 bouteilles par an réparties en une quinzaines de cuvées différentes, aux étiquettes illustrées par Philippe Louisgrand. Ils sont servis dans les meilleurs restaurants locaux, comme la Poularde à Montrond les Bains. Christiane et Daniel viennent de partir à la retraite, et passent pour de bon le relais à Laurent Demeure, associé depuis 2006.

Cette cuvée Tchalande (qui veut dire Noël en patois local) est issue de cette vigne de Viognier sur sol basaltique. Les raisins ont été ramassés lorsqu'ils se sont passerillés sur souche. Ils ont été ensuite pressés avant d'être vinifiés et élevés en cuve. 

La robe est un bel or intense, avec des larmes qui coulent sur les parois du verre.

Le nez est subtil et charmeur, dévoilant des notes muscatées, de confiture d'abricot et d'orange confite.

La bouche est  pure, élégante, avec une matière qui réussit à être riche tout en restant aérienne. C'est bien mûr, mais ni lourd ni pâteux (comme hélas beaucoup de Viognier, même de grande origine).

La finale est nette, pas du tout sucrailleuse, avec une fine amertume qui évoque le quinquina et l'orange amère. Il y a une belle persistante sur des notes abricotées.

Un vin à l'équilibre remarquable, qui peut être aussi bien servi à l'apéritif, sur le foie gras ou un dessert. Le fait que les sucres soient à peine perceptibles le rendent très polyvalent. Il est clair que ce vin de table pourrait en remontrer à pas mal de Condrieu...


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