mercredi 30 janvier 2013

Jérôme Gradassi : du sang neuf à Châteauneuf du Pape !


Jérôme Gradassi était le chef d"un restaurant étoilé – l'Isle sonnante à Avignon – et beaucoup auraient peu se contenter de cela. Pas lui. Il faut dire qu'il a baigné dans le vin depuis son enfance. Sa mère est d'une famille de vigneron, et son grand-père paternel était négociant. Aussi, lorsqu'il hérite de quatre parcelles de vignes, rien de plus normal que d'arrêter son ancien métier et de se lancer dans la viticulture.

Le vignoble est de taille modeste : trois hectares et demi en tout, avec une majorité de Grenache noir pour les rouges, de Clairette rose pour les blancs. La viticulture est traditionnelle, les vendanges manuelles. La vinification se fait en cuve inox avec des grappes entières juste légèrement pigées. Le rouge est élevé 12 mois en barriques usagées histoire de marquer le vin le moins possible. 

L'assemblage du Châteauneuf rouge est de 80 % grenache noir et 20 % de cépages divers (essentiellement Mourvèdre, mais aussi Syrah et Clairette). À noter que la RVF lui a consacré un article en octobre dernier (le lire ICI).

La robe est rouge sombre aux reflets violacés, plutôt translucide.

Le nez est expressif dès l'ouverture, mais gagne en complexité avec une longue aération : fraise confite,  prune, chocolat, bois précieux, orange piquée de clous de girofle, garrigue.

La bouche est ample, juteuse, avec une matière veloutée et une belle intensité aromatique. L'ensemble est bien équilibré, digeste, à condition de le servir à 16 °. 

J'aime beaucoup sa finale à la mâche gourmande, savoureuse, dominée par de superbes notes d'écorce d'orange confite qui vous reste longuement en bouche. Si bien que l'on s'imagine bien servir ce Châteauneuf avec un dessert mariant le chocolat noir et l'orange...

L'appellation prestigieuse fait que ce vin sort un peu des p'tites perles à 8-10 € dont j'aime vous parler ici. Mais au vu de la qualité, 21 € me semble un prix très raisonnable. Avec la notoriété croissante du producteur, il est à craindre que l'inflation pointe son nez...



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