mercredi 13 juin 2018

Fabulous Pinot noir Vs Fucking Merlot


Pas mal d'entre vous ont dû voir le film Sideways, où il est beaucoup de question de Pinot noir et de Merlot. L'un des personnages, Miles, est un fou de Pinot noir – je le comprends – et déteste le Merlot – je peux le comprendre aussi. À un moment, il lâche "No, if anyone orders Merlot, I'm leaving. I am NOT drinking any fucking Merlot!" *

On va supposer qu'il n'avait bu que du Merlot californien. Car s'il avait goûté le Merlot de Celilo Falls, il aurait peut-être changé d'avis. Il faut dire qu'il est planté 720 miles plus au nord (soit 1158 km). C'est comme si l'on passait de Perpignan à Bruxelles. Il fait tout de même beaucoup plus chaud dans la Wahluke Slope qu'à Bruxelles (climat quasi désertique), mais les nuits sont glaciales, ce qui explique l'étonnante fraîcheur de ce Merlot. 

Face à lui, un Pinot noir provenant de Patagonie. Je vous avais parlé du 2015. Nous sommes passés hier au 2017. Je voulais voir ce qu'il avait dans le bide. Je n'ai pas été déçu : it is fucking GOOD !


Pinot noir 2017, Aniello (15.50 €)

La robe bien translucide est entre le vermilllon et le grenat. 

Le nez est réduit à l'ouverture. Après aération, il devient élégant et raffiné, sur la griotte, le noyau, l'orangette, les épices douces, la fumée, et la terre humide après la pluie (le fameux pétrichor). 

La bouche allie ampleur et tension, avec une matière qui réussit l'exploit d'être dense et quasi-impalpable, et une fraîcheur énergique qui vous envahit le palais. L'effet est des plus waoh , ou pour être plus frenchie, très Lamartinien ( "Ô, temps, suspends ton envol !"  ) . 

La finale, quant à elle, réussit à être classe et gourmande, mêlant l'acidulé de la griotte à l'amer de l'écorce d'orange, avec un fond cacaoté et un come-back du pétrichor.  J'a-dore !



La robe est grenat translucide. 

Le nez est fin et profond, sur la cerise Bigarreau, le cacao, la truffe et la tabac, avec une petite touche mentholée. 

La bouche est ample, aérienne, enveloppante, avec une matière soyeuse qui vous caresse le palais. L'ensemble est étonnamment frais pour un Merlot américain, et bien tendu, sans que l'on ne ressente la moindre acidité. 

La finale est finement mâchue, mêlant élégamment les fruits rouges à la truffe et au tabac, se poursuivant sur des notes grillées/salines. Bon, ça ne pourra jamais ressembler à un Pinot noir, mais pour un Merlot, c'est d'une rare finesse !
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* "Non, si quelqu'un commande du Merlot, je me barre. Je ne bois PAS  du p... de Merlot."



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