vendredi 31 août 2018

Pinot noir "En coteaux" : le Carrel que j'aime !


Je n'écris pas ce billet pour me faire pardonner de ce que j'ai écrit l'autre jour sur la Villa des Anges Réserve (quoi que...). Mais il se trouve que sur la même palette, il y avait le nouveau millésime du Pinot noir En Coteaux. Comme c'est devenu l'une des références incontournables du site, je me dois de le déguster afin de voir s'il est dans la continuité de ses aînés. Même si je n'ai pas pu comparer côte  à côte, je dirais que oui. Ce 2017 est peut-être encore plus bourguignon, côté Chambolle. En tout cas, ça me plait beaucoup. Ça, c'est le Jeff Carrel que j'aime* !

La robe est rubis translucide/vermillon, très bourguignonne dans l'esprit (même s'il y a des vins de cette région nettement plus sombres et denses).

Le nez est délicat, sur la griotte légèrement confite, le noyau et la ronce. Avec l'aération arrive la rose et le tabac.

La bouche est ample, ronde, aérienne, avec une matière douce, enveloppante, qui vous caresse le palais. Pas le moindre tannin en vue. Par contre, un fruit pur, élancé,  à la fraîcheur cristalline, sans le moindre parasitage. Sooo good !

La finale dévoile une fine mâche canaille, mêlant la cerise à la terre fraîchement retournée, puis le poivre et le tabac gris. Pour finir sur le noyau et les épices, en douceur. Le bonheur dans ce qu'il a de plus simple !

Et de ce qu'il a de pas cher : 7.90 € la bouteille. Je ne connais pas beaucoup de vins qui procure autant de plaisir pour un si petit prix... (oui, quand on est amateur de vins, 7.90 €, c'est pas cher)

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* Mais je comprends bien qu'il doive en faire pour tous les goûts. Je pense d'ailleurs qu'il y a plus de fans dans le monde du Villa des Anges que du Pinot noir. Et je trouve très sympa que Jeff pense à nous, les palais de fillettes ;-)


mercredi 29 août 2018

Varenne du Poirier : 'tain, c'est bon !


Je vous avais parlé il y a un peu plus d'un an de la Varenne du Poirier 2015 des Grandes Vignes. J'avais écrit alors que c'était un modèle de "vin nature" (il n'y a aucun sulfites ajoutés). Non seulement je peux le répéter pour ce millésime 2016 , mais je pourrais même ajouter que c'est un modèle de Chenin ligérien qui réussira à réconcilier les pro-Touraine et les pro-Anjou tant il réunit les qualités des deux sous-régions.

La robe est d'un beau doré brillant. 

Le nez est fin, intense, profond, sur la gelée de coing, la poire confite, avec une fine touche de  gumée et de pierre mouillée.  

La bouche est droite, inflexible, avec une acidité traçante enrobée par une matière dense, charnue, bien mûre, entre fruits et cailloux. Le tout se déverse dans le palais avec l'énergie d'un ru de montagne. 

La finale n'est que le prolongement de la bouche, sans la moindre interruption de la dynamique. On poursuit dans l'acidité traçante, si ce n'est qu'elle est soulignée par de nobles amers, avec le coing confit qui fait son come-back, accompagné par le quinquina et le pomelo. Une amertume assez jouissive finit par l'emporter, se prolongeant avec bonheur. 

Vraiment le Chenin que j'aime, avec un caractère affirmé typique du cépage sans tomber dans trop d'agressivité, ce qui le rend accessible à tous (du moins, je pense). Pour 15.95 €, je trouve ça vraiment top, d'autant que ça devrait joliment évoluer dans les 5 ans qui viennent. 


mardi 28 août 2018

Villa des Anges Cabernet Réserve : pour amateurs de Cabernet boisé !



Nous avons reçu hier matin une nouvelle référence signée Jeff Carrel : Villa des Anges Cabernet Réserve. Le texte de la contre-étiquette qui évoque un "élevage précieux", voyons voir...  

La robe est grenat sombre tirant vers le pourpre. 

Le nez est très expressif, sur la crème de fruits noirs – cassis, mûre, myrtille – le tabac hollandais, les épices douces et une touche d'âtre de cheminée. Avec l'aération et le réchauffement, on ressent plus "l'élevage précieux", mais sans jamais tomber dans l'excès.

La bouche est élancée, tendue par une fine acidité inflexible, mais enrobée par une matière ronde, veloutée, charmeuse, sans le moindre tannin qui dépasse. L'aromatique mêle la crème de mûre aux épices grillées et la vanille. La crème brûlée, aussi. Le plus impressionnant est cette impression de fraîcheur car on sent que c'est bien mûr (en même temps, 13.5 %, dans le Languedoc, c'est raisonnable). 

La finale est tonique, avec une matière qui gagne encore en concentration et des tanins plus apparents. Mais cela reste harmonieux et cohérent, bien équilibré. Le tout se prolonge sur des notes grillées/vanillées/caramélisées qui pourront exaspérer les ennemis du boisé marqué. Mais on reste encore dans l'acceptable, car bien intégré dans une logique d'ensemble.

Même si on est assez loin des référentiels que j'apprécie, je ne peux qu'admettre que c'est super bien foutu, séducteur en diable, bien équilibré, avec une maîtrise impressionnante des différents paramètres (et tout cela pour 7.00  €). Je promets à ce vin un avenir radieux, car il me semble correspondre parfaitement à ce que recherchent beaucoup de monde dans un vin : un subtil mélange de sexy et de baroque.

Le commentaire du Wine Advocate affiché en contre-étiquette vise juste : "it offers plenty of ripe cassis fruit, ample vanilla an wood spice and a plush velvety mouthfeel. It should makes lots of consumers question wether they'll need to spend more to get a perfectly tasty oak-flavoured Cabernet". C'est tout à fait ça : ceux qui sont à la recherche d'un Cabernet-Sauvignon boisé trouveront leur bonheur avec ce Réserve. Pour moi, il est supérieur à de nombreux Bordeaux qui valent le double ou le triple du prix, avec une meilleur maîtrise des tanins, de la maturité et du boisé. What else ?

PS : pour ceux qui ne sont pas trop fan du boisé, il vaut mieux boire ce vin dès l'ouverture. La sensation de boisé devient plus présente avec l'aération.   



lundi 27 août 2018

Pinot noir Stierkopf : sous le gaz, le bonheur !


Je n'avais pas encore eu l'occasion de goûter le Pinot noir Stierkopf 2017 de Rietsch – je l'avais rencontré avant mise à la Dive. Une sorte d'instinct m'avait incité à l'ouvrir à l'avance car je pressentais qu'il y aurait du gaz carbonique à l'ouverture : ça n'a pas raté. Il était bien perlant en bouche. Autant je peux apprécier cela sur certains blancs sudistes à qui ça apporte de la fraîcheur, autant j'ai vraiment du mal sur les vins rouges : ça durcit la bouche, et surtout casse la dynamique du vin. La belle tension est hachée par des centaines de bulles microscopiques. Secouage à répétition, donc, avec des phases de repos de 5 mn. À un moment, plus rien ne s'échappe, même après 10 mn de repos. C'est bon, on peut commencer à déguster... 

La robe est rubis sombre translucide.

Le nez est fin, évoquant un parfum, sur des notes de rose, de griotte – noyau inclus – et d'épices douces.

La bouche est ronde, très ample, aérienne, avec une matière fine et (très) fruitée qui vous emplit le palais. Elle gagne progressivement en densité et en mâche tout en restant dans un registre gourmand/glouglou.

La finale crayeuse à souhait signe le terroir calcaire. Mais c'est le fruit et la rose qui l'emportent, et le suffrage du dégustateur par la même occasion !

Voilà un vin sans sulfites ajoutés qui plaira aux amateurs du genre qu'à ceux qui veulent s'y initier en douceur, à condition que l'étape du dégazage ne les décourage pas.


vendredi 24 août 2018

Déronnières : déjà très abordable


Lorsque j'avais évoqué les 2017 de François et Julien Pinon, je ne vous avais pas présenté les Déronnières car je n'en avais quasiment pas en stock. Depuis, nous en avons reçu quelques caisses. Vous pouvez vous lâcher, nous assurerons ;-)

Le millésime particulier qu'est 2017 a donné des vins moins acérés que d'ordinaire. Et donc, pour la première fois depuis longtemps, nos vignerons n'ont pas vu la nécessité de garder des sucres résiduels sur cette cuvée pour équilibrer l'acidité. Elle était très bonne comme cela. Et c'est vrai que je trouve l'équilibre vraiment très beau – même si la partie la plus obscure de ma personnalité eût aimé une approche plus ... décapante, on va dire.

La robe est or pâle aux reflets argentés. 

Le nez est tout en finesse, sur les fruits blancs – pomme, poire, coing –  l'agrume légèrement confit et la la craie humide – vous vous croyez dans les caves creusées dans le tuffeau  !

Dès l'attaque, la bouche dégage une énergie longiligne tout en gagnant rapidement en ampleur, déployant une matière ronde et dense, avec un beau toucher velouté. Même si l'on ne retrouve pas l'acidité traçante typique du domaine, la tension et l'équilibre sont au rendez-vous. 

La finale est intense, mêlant subtilement amertume et astringence – très pomelo style – avec un retour sur le minéral, entre notes crayeuses et salines.

Ce vin, déjà très bon, demandera quelques années pour gagner encore en complexité et profondeur. Mais je pense qu'il sera prêt avant l'hénaurme 2015.




mercredi 22 août 2018

Hécate : aussi bonne que belle !


Au printemps dernier, j'était passé au Ch. Barouillet où Vincent m'avait fait déguster toutes les cuvées du domaine. J'avais eu un vrai coup de cœur pour Hécate, sa cuvée "haut de gamme" de Pécharmant. Elle provient exclusivement  des vignes plantées  sur une veine de silex qui traverse le vignoble. L'extraction se fait tout en douceur (Vincent préfère parler d'infusion). L'élevage aussi, dans des demi-muids de 600 de 2-3 vins. Il en résulte une finesse et une élégance rarement rencontrées dans le Bergeracois. 

Restait à convaincre le chef.... "Un Pécharmant à 18 €, ça se vend mal", me dit-il. J'ai insisté. Il en a pris. Et il avait raison : plus d'un mois après son arrivée, aucune bouteille vendue (bon, c'est juillet/août, aussi). Je prends donc mon bâton de pèlerin – et surtout mon tire-bouchon – pour prêcher la bonne parole : je pense vraiment que ce vin mérite d'être connu par les amateurs de Bordeaux et du Sud-Ouest. Rarement un assemblage Merlot/Cabernet Sauvignon/Franc n'a atteint un aussi bel équilibre entre tension et douceur tactile*.

La robe est grenat sombre opaque.

Le nez est superbe, sur les fruits noirs, la truffe, les épices douces, la pierre à fusil et une touche boisée dans ce qu'elle a de plus noble.

La bouche a un profil plutôt longiligne, tendu –  traçant,  même – mais ça n'exclut pas une grande ampleur qui vous enveloppe tout le palais d'une matière douce, délicatement veloutée, faussement légère. La synergie des deux a un effet waouh qui confine au somptueux.

La finale gagne en densité et en force, tout en restant dans un registre velouté/élégant. La palette aromatique s'élargit : aux fruits noirs et à la truffe s'ajoutent des notes florales (rose, violette), des épices, une petite touche grillée. Vraiment extra !

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* Il faut dire que l'assemblage n'est pas si classique que cela. En général, nous sommes sur Merlot majoritaire + Cabernet Franc en rive droite. Cabernet Sauvignon majoritaire + Merlot en rive gauche. 60 % Merlot + 30 % Cabernet Sauvignon + 10 Cabernet Franc, c'est du quasi jamais vu (il ne doit y avoir que Lascombes à Margaux qui doit s'en approcher). 



lundi 20 août 2018

Abordez la rentrée avec Sérénité !


Comme l'été 2018 a été encore plus chaud que l'été 2017 – et qu'il ne faut pas trop espérer que 2019 et 2020 soient beaucoup plus frais – je crains qu'il ne faille s'habituer à un certain changement de style chez les producteurs de vin. Ce Sérénité 2017 diffère de ses aînés par une maturité plus poussée et une acidité moindre. Je ne pense pas que ce soit un choix stylistique du vigneron. Il a pris juste le raisin comme il était, sans bidouiller (alors que par exemple en Languedoc, certains ramassent des raisins en sous-maturité et chaptalisent  enrichissent leur vin avec du Moût Concentré Rectifié *). 

La robe est jaune pâle aux reflets argentés.

Le nez est plus mûr que d'habitude, sur des notes d'abricots, de poire au sirop et de pâte d'amande.

La bouche est ronde, ample, avec une matière généreuse,  à la chair moelleuse. L'équilibre se fait plus sur les amers sous-jacents que sur l'acidité.

Ces derniers passent en avant-scène dans la finale, évitant de  tomber dans la lourdeur. L'aromatique est très provençale, avec ces notes d'abricot, de melon et d'amande (et de fenouil ?). On a un peu l'impression de manger un calisson, le sucre en moins.

Pour l'apéro, il me paraît un peu "lourd". Je le verrais plus  sur des Picodons, une bourride de lotte au safran ou carrément une tarte aux abricots.



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* la chaptalisation est interdite désormais dans le Languedoc, ce qui avait provoqué la colère des vignerons. Le MCR est plus cher que le sucre de betterave...

vendredi 17 août 2018

Deux vins (vraiment) mythologiques


Le billet paru hier sur Terres de schiste avait été écrit avant mes vacances. Ma vraie rentrée s'est faite avec ces deux vins posés à côté de mon bureau pour que je les photographie. Tant qu'à faire, ça me paraissait bien aussi de les déguster, car je n'avais aucune idée du contenu. Et donc, les clients non plus. 

En effet, lorsque nous avions découvert la gamme Divin Loire,  ces deux cuvées étaient en cours d'élevage. Elles ont été embouteillées le mois dernier. Pégase est un 100 % Côt (Malbec) et Centaure un 100 % Pineau d'Aunis. Pas forcément les cépages qui me passionnent le plus en Loire, mais bon, ça fait partie du job... 

Je les ai ouvertes vers 11 h du matin pour avoir un premier aperçu (très positif sur Centaure, moins sur Pégase). Elles ont ensuite été entreposées à 15-16 °C dans l'entrepôt sans être rebouchées. Je m'y suis remis à 16h30. Et là, les deux m'ont vraiment enthousiasmé !



Pégase 2017 (11.50 €)

100 % Malbec

La robe est grenat sombre translucide aux reflets légèrement violacés.

Le nez fin évoque le coulis de mûre, avec une touche épicée et une pointe de volatile qui amène de la fraîcheur.

La bouche est élancée, tonique, avec une matière dense et veloutée, juteuse, au fruit éclatant. L'équilbre est parfait, sans être ennuyeux une seconde.

La finale dévoile une mâche gourmande, avec un fruit omniprésent, souligné par les épices, se prolongeant longuement sur le ferreux/salin. Que dire à part "Extra" ? 





100 % Pineau d'Aunis centenaire


La robe est grenat translucide.


Le nez est élégant, sur les fruits noirs bien mûrs, le bois précieux et une touche de réglisse. Avec l'aération, des notes de ronce et de fleurs séchées surgissent.

La bouche est longiligne, parfaitement tendue sans tomber dans la raideur, avec une matière soyeuse, enrobante,  faussement légère. C'est profond, séveux, clairement émouvant.

La finale est d'une grande intensité tout en restant dans le registre de la finesse. Votre palais vibre à l'unisson du vin, avec de la minéralité et du fruit à foison. Jubilatoire. 

Honnêtement, je ne m'attendais pas à avoir autant de plaisir, car les 15 jours précédents ont été très riches en sensations œnologiques (8 millésimes du Clos de la Tour de Curon de Tissot, Trévallon, Grange des pères, Pétrus, Clos Saint Hune, Clos de la Roche, Cristal Roederer rosé, Fonsalette, Brézé de Rougeard ... et j'en oublie pas mal). Du coup, j'en viendrais presque à douter de mes sensations. Est-ce parce qu'ils sont si différents des vins bus durant la première quinzaine d'août que j'ai été aussi ému ? Va savoir... En même temps, Eric R les a également dégustés, et il a beaucoup apprécié. En tout cas, au prix où ils sont vendus, ça vaut le coup d'essayer ;-)

jeudi 16 août 2018

Dealer de schistes...


Nous avons accès à une plateforme qui nous propose une bonne partie des meilleurs vignerons du Roussillon. Eric R était à la recherche d'un Collioure plus abordable que ceux que nous proposions jusqu'à maintenant (ceux du domaine Augustin et de Traginer). Le domaine du Mas Blanc n'est pas vraiment un inconnu. Quand j'étais jeune – au début des années 90 –  c'était même LA référence régionale. Le bon docteur Parcé dirigeait alors le domaine. Son fils Jean-Michel a pris la suite depuis un bon bout de temps (pour vous y retrouver dans la famille Parcé, lire ICI). 

Cette cuvée Terres de schistes est issue des jeunes vignes plantées ... en 1997 – plus si jeunes que ça , donc. Elle assemble  60 % de  Grenache, 20 % de Syrah et 20 % de  Mourvèdre. 

La robe est grenat sombre translucide.

Le nez est fin, intense et profond, sur la crème de fruits noirs, la fumée, l'ardoise chaude, avec une touche garrigue/résineuse (ciste). 

La bouche allie ampleur et tension, déployant ,une matière soyeuse, enveloppante, gagnant progressivement en densité.L'ensemble est bien équilibré, et des plus digestes pour un vin au sud du sud.

 La finale est savoureuse et mâchue, avec un fruit bien présent souligné par moultes épices et une pointe de fumée.


mercredi 8 août 2018

Premières images de vendanges au Château Champ des Soeurs à Fitou sur TF1

Premiers coups de sécateurs pour le millésime 2018 au Chateau Champ des Soeurs pour le Muscat qui rentrera dans les Pépettes blanc 2018... et en images au JT de 13h de TF1 !
Vous y verrez Laurent Maynadier (en tee shirt bleu) et non le moustachu en rouge



Retrouvez les vins de Laurent grâce à l'URL ci-dessous

https://www.vins-etonnants.com/achat/marque.php?id=411

mercredi 1 août 2018

Albert réapparu !


Celui qui a deviné la référence littéraire du titre gagne ... une boîte de madeleines ! 

Plus sérieusement, la Vigne d'Albert, c'est la nouvelle génération de la Tour des Gendres qui s'est lancée dans le Vin nature avec la vigne complantée du grand-père il y a 50 ans. C'est un joyeux bazar où l'on trouve bien sûr les cépages "classiques" actuels (Merlot, Cabernets, Malbec), mais aussi du Fer, du Périgord et de l'Abouriou (classiques... autrefois). 

Dans la famille de Conti, on n'a pas vraiment une vision "punk à chien" de l'œnologie. Quand elle fait du vin sans soufre, elle fait cela le plus soigneusement possible pour éviter toute déviance. Le résultat est à la hauteur de ce travail minutieux : on est dans le zéro défaut ... mais pas zéro émotion. Le vin est intense, vibrant, et donne la banane sans en avoir le goût. 

La robe est pourpre sombre à peine translucide.

Le nez est au départ légèrement réduit, mais l'on perçoit tout de même des fruits noirs bien mûrs et des notes sanguines/ferreuses/poivrées.

La bouche est élancée, énergique, déployant une matière plus fine et soyeuse que les millésimes précédents (moins Bergerac style). Cela n'exclut pas la vigueur et l'intensité aromatique typiques de cette cuvée qui n'est pas destinée aux tièdes. Le sanguin/ferreux domine les fruits noirs rappelant en cela un peu Lo Sang del Païs (il y a du Mansois/fer  dans l'assemblage).

La finale est savoureuse, finement crayeuse, avec un retour des fruits noirs, une continuation du sanguin ferreux, et une prolongation sur le salin/poivré.

PS : c'est provisoirement mon dernier billet. Je pars comme chaque année en outre-Quiévrain pour une quinzaine de jours. Retour le 17 août.  Bonne vacances à tous !