jeudi 20 juin 2019

Maderista : hymne au tinta negra mole


Le tinta negra mole, c'est à la fois le bien-aimé et le mal-aimé de Madère Ce croisement du grenache et du pinot noir est de loin le cépage le plus planté de Madère (environ 80 %). Il est l'ingrédient principal de tous les madères à bas prix qui inondent  la planète, juste bons à finir dans une sauce ou une gelée. Il ne fait pas partie des cépages nobles que sont le boal, le verdelho, le sercial, la malvasia et le terrantez, dont les productions sont nettement plus confidentielles, mais aboutissant à des nectars de haute-volée. Le Belge Bert Jeuris a décidé de redorer son blason en travaillant de concert avec la maison Blandy's : ils ont sélectionné les plus beaux lots de tinta negra mole et les ont fait vieillir 7 ans, puis assemblés. Cela donne ces deux petites merveilles à prix plutôt doux au vu de leur qualité. Avec l'avantage de pouvoir être conservés plusieurs mois une fois ouvert sans la moindre perte qualitative (m'enfin, c'est tellement bon qu'il sera sûrement fini avant !). 




La robe est entre l'ambre et le cuivre, avec des reflets dorés/orangés.

Le nez est intense, surgissant du verre, sur la noix caramélisée, le café, le pralin, l'écorce d'orangée séchée et le tabac hollandais (fève tonka ? ).

La bouche est vive,  étirée par une acidité "laser" qui trace loin, très (très) loin. La matière est  élégante, aérienne, d'une grande intensité aromatique, mêlant les notes empyreumatiques à l'agrume (citron noir d'Iran).

La finale est puissante, explosive, avec cette acidité qui prend une ampleur incroyable et un retour en (ultra) force de la noix, du café, de l'orange séchée, mais aussi des épices. La fraîcheur omniprésente fait totalement oublier le taux d'alcool du nectar (18 %).  Ma-gique !



La robe est entre l'ambre et l'acajou.

Le nez est plus discret, plus alcooleux, avec un côté oxydatif plus marqué (brou de noix, caramel brun, café très torréfié) et une touche d'orange amère.

La bouche est élancée, tonique, avec une fine acidité enrobée par une matière plus dense, veloutée, légèrement grasse, à l'aromatique plus "sombre", plus "torréfiée". L'ensemble est frais et équilibré.

La finale est moins radicale que le Dry, plus dans la continuité de la bouche, si ce n'est que l'on gagne en concentration  et en puissance. En sucrosité, aussi, même si elle est très discrète et intégrée. L'aromatique se prolonge sur le caramel brun et le café.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire