mercredi 24 octobre 2012

Mer et coquillages ... mais encore ?



"Mer et coquillages" est un assemblage de Pinot Gris rond et fruité, d'un Sylvaner au caractère bien trempé et d'un Riesling délicat et floral. Cela pourrait donner quelque chose de bizarre, voire de bien gentil (*). Il n'en est rien. L'ensemble est harmonieux, même s'il faut certainement avoir le don de divination pour deviner de quoi il est fait et où d'il provient.

En le baptisant ainsi, Patrick Meyer l'a clairement destiné à l'accompagnement de produits marins, mais est-ce vraiment son Karma ? Ou peut-il emprunter une autre voie que celle tracée par son créateur ? Nous allons le découvrir maintenant...


Déjà, la couleur est d'un beau jaune paille, mise en valeur dans la bouteille en verre blanc. Même si le vin est produit dans un esprit "nature", il est d'une grande limpidité, sans corps étranger qui se promène dans le flacon. 

Le nez trahit une belle maturité : pomme rôtie au beurre, p'tite touche de fruits jaunes, et s'il y a de la fleur, c'est celle de l'acacia qui embaume au mois de mai. En arrière-fond, on perçoit de l'amande légèrement amère [ bon déjà, rien qu'au nez, je ne le situe pas trop dans la catégorie "vins à huîtres – y a pas un début de trace d'agrume ].

En bouche, c'est sphérique, de belle ampleur, avec une matière aérienne, presque impalpable, et une acidité totalement fondue, pas anguleuse pour un sou. Par contre, elle fait son job, apportant un équilibre à l'ensemble, mais aussi une tonicité et une allonge en finale, complétée par de nobles amers et une pincée généreuse d'épices. 



Bref, tout montre que l'on est plutôt dans la catégorie "vin blanc multifonction" qui peut aller aussi bien seul pour l'apéro, qu'accompagner un tourteau, des bulots, des moules (au curry?), un saumon à l'unilatéral, des crevettes thaïes (pas trop épicées tout de même), de la viande blanche grillée ... ou des fromages de chèvre ou à pâte dure. 

Par contre, je ne le sens pas plus que cela sur les huîtres. Je trouve qu'il lui manque le tranchant et les notes citronnées que l'on trouve dans un Muscadet ou un Picpoul. Si vous y tenez vraiment, il faut le servir bien frais afin de faire ressortir son acidité.


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* un gentil est un assemblage de plusieurs cépages alsaciens. Il doit contenir au moins 50 % de cépage noble (Riesling; Gewurztraminer, Pinot Gris ou Muscat). Et chacun des vins le composant doit avoir été vinifié et agréé séparément. Alors qu'un Edelzwicker (même s'il signifie "mélange noble" ) peut être issu de l'assemblage de n'importe quel cépage alsacien (noble ou non), ceux-ci pouvant être vinifié tous ensemble dans le même foudre.

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