C'est un vin dont j'ai failli ne pas parler. À l'ouverture, je n'ai vraiment pas accroché. J'avais la sensation que le Petit Manseng qui compose cette Folie était totalement dominé par l'élevage : tabac blond, fumée, grillé... qui ne sont pas vraiment les arômes typiques de ce cépage. En bouche, c'était riche, mais équilibré, mais pas d'une grande expressivité.
Bref, je ne me suis pas vraiment jeté sur ce flacon que je ne comprenais pas. J'en rebuvais un p'tit verre un soir sur trois pour voir ce qu'il devenait, espérant qu'un jour la chenille grise devienne papillon...
La métamorphose eut lieu au bout de deux semaines.
Le nez n'avait pas profondément changé : toujours ces arômes de tabac blond et de fumée, mais il y avait en plus de l'orange confite et de l'abricot sec.
La bouche était ample, riche, avec un beau gras, mais surtout une hénaurme fraîcheur vivifiante conjuguée à une encore plus grande amertume, mais une amertume profondément jouissive : du concentré de jus de pomelo (oui, pomelo. Le pamplemousse, c'est immangeable). Jamais ressenti un truc pareil (en fait, si, en cuisinant : en faisant réduire "au sirop" du jus de pomelo rose. Quasiment copie conforme)
La finale est raccord : puissante, d'une intensité aromatique hors norme, et toujours ce couple acidité / amertume évoquant l'huile essentielle de pomelo. Géant !
Bon, ce n'est pas un vin de fillette que je conseillerais à tous. Faut aimer les sensations fortes, et pouvoir être dérangé sur ses certitudes sur ce que doit être un vin, car là, on est dans une quatrième dimension. Celle de la folie ?
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