A priori, ces deux bouteilles sont identiques. Et pourtant – nous allons le découvrir sous peu – beaucoup de choses les différencient. Comme quoi, il faut savoir aller au-delà des simples apparences, ne pas juste regarder les étiquettes (qui elles, sont identiques).
Allez, on leur fait faire une rotation de 180°, et vous allez pouvoir commencer à comprendre...
Sur les 40 mots imprimés sur ces "contre-étiquettes" (qui sont en fait les véritables étiquettes car c'est sur celles-ci que figurent toutes les mentions légales), il n'y a qu'un seul mot qui les différencie : à gauche GAMAY, à droite SYRAH.
En débouchant, on remarque une autre différence : le Gamay est obturé avec un bouchon "synthétique" alors que la Syrah l'est avec un bouchon en liège (peut-être pour limiter les phénomènes de réduction ?).
Visuellement, il y a très peu de différence. les deux robes sont pourpre sombre aux reflets violacés, avec une belle intensité (y a du vin, comme on dit...)
Par contre, au NEZ... rien à voir !...
Le Gamay a un nez pimpant, entre fruits noirs sauvages et fleur (violette), avec une touche de poivre et de bonbon anglais.
La Syrah a un nez plus viril, dominé par le poivre, complété par la tapenade et le lard fumé
En BOUCHE, ça diverge carrément (et comme le disait feu Desprosges, "dix verges c'est beaucoup")
Le Gamay a une bouche ronde, veloutée, mûre, plutôt dense, avec un beau fruit et des tannins très doux. Vraiment un joli toucher de bouche pour un "vin de peu. La finale est légèrement mâchue, entre poivre et notes végétales.
La Syrah a une bouche nettement plus vive, plus élancée, moins dense, avec des tannins fins, soyeux et une trame acide plus saillante (mais pas trop – juste ce qu'il faut). La finale se montre plus expressive, et bien épicée (y a pas, c'est de la Syrah !).
Conclusion : à part l'étiquette commune de façade, nous avons affaire à des vins forts différénts. Le Gamay est dans l'esprit d'un Beaujolais ou d'un Côtes du Forez, rond, gourmand fruité. La Syrah est plus atypique : si l'on retrouve bien les caractéristiques du cépage, c'est rare de l'avoir avec cette fraîcheur et cette tension. Avec des salaisons bien assaisonnées, ça peut être super sympa.
Quant aux prix, ils sont tous deux : 5.80 € pour le Gamay, 6.10 € pour la Syrah. Faut pas se priver...
Au fait, pourquoi FMR ? Parce que ces cuvées ne devraient exister que le temps d'un millésime. En août 2012, les vignes des Verdier-Logel avaient été massacrées par la grêle (13 ha sur 16) et seule une cuvée a été produite avc les raisins du domaine : Rézinet. Ces deux cuvées FMR ont été vinifiées à partir de raisins fournis par les voisins afin que le couple puisse avoir du vin à vendre. Contrairement aux autres vins du domaine, elles ne sont pas en bio. En tout cas, acheter ces cuvées est une continuation de ce bel acte de solidarité.
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