Faut que je vous raconte. Mercredi dernier, j'animais donc un repas à Saint-Yrieix. J'avais prévu normalement de servir Montis Regalis. Par réflexe professionnel, j'ouvre les bouteilles au dépôt une heure avant de partir : lorsque je vois les bouchons DIAM'S, je me dis que je ne devrais pas avoir de souci... sauf que lorsque je mets le nez au-dessus de bouteille ... ça pue du goulot ! Je m'en verse un verre. Le problème est confirmé : ça schlingue. Entre l'oeuf et le chou pourris. J'ouvre la seconde bouteille : itou. Décision est prise immédiatement de retirer le vin de la vente, en attendant d'y voir plus clair. Et je remplace ce vin avec le Coteaux d'Aix blanc du Mas de Gourgonnier.
Vendredi, nous regoûtons, l'odeur s'est atténué, même si ce n'est pas encore top. Wait and see.
Mardi, Eric R ose s'en reverser un verre. Et là, miracle : nous retrouvons ce qui nous avait tant plus dans ce vin, avec peut-être encore plus de complexité : du fruit jaune bien mûr, et un côté confiserie qui rappelle l'enfance (bergamotte de Nancy), une bouche ronde et douce, avec un très bel équilibre évitant toute lourdeur (alors qu'on sent que c'est riche). Vraiment très bon ! Ce "miracle" a eu lieu sur les deux bouteilles.
Le vin était simplement dans une phase sévère de réduction qui s'est résolue avec une bonne aération (qui aurait pu être plus rapide en carafant). Ben oui, nous vendons des vins vivants. Cela peut parfois poser des problèmes, voire des réclamations de la clientèle. Mais nous l'assumons et préférons cela plutôt que de vendre des vins "morts-nés" souvent très ennuyeux.
Il y a bien sûr un enseignement à en tirer : ne jamais juger un vin à l'ouverture et ne pas le jeter direct à l'évier. Laissez-le s'aérer tranquillement : il y a une forte chance qui s'améliore (idem pour les vins qui "gazouille" : c'est la plupart du temps du gaz carbonique issu de la fermentation et volontairement laissé par le producteur pour protéger la cuvée. Un bon carafage – et éventuellement secouage – et il disparaît).
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